ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

RECHERCHE Accueil Mises en garde Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

"559"> qui confine avec les deserts de la Libye, & dans laquelle sont les ruines d'Eléocat, à 60 journées dn Caire. Cette contrée comprend plusieurs villages & villes, dont la capitale est à 44d de long. & à 26 de latit. Voyez Marmol, & de la Croix sur l'Afrique. (D.J.)

FESSER (Page 6:559)

FESSER, v. act. en terme d'Epinglier; c'est l'action de battre un paquet ou botte de fil de laiton à force de bras sur un billot, en le tenant d'un côté, & le tournant de l'autre à mesure qu'on le fesse. Par - là la rouille en tombe, & il devient d'un jaune plus ou moins vif, selon qu'il a été fessé plus ou moins longtems, & par de meilleurs bras. Voyez les Planches de l'Epinglier.

FESSES (Page 6:559)

FESSES, s. f. pl. (Anat.) sont deux parties charnues, inférieures & postérieures du tronc, sur lesquelles l'homme s'assied. Trois muscles composent principalement les fesses, savoir le grand, le moyen, & le petit fessier. Voyez - en les art. au mot Fessier.

Le grand fessier cache, outre le petit fessier, une portion du moyen, & s'étend jusqu'au tiers supérieur de l'os de la cuisse. On apperçoit, après les avoir détachés, d'autres muscles disposés en maniere de rayons, & qui viennent se terminer aux environs du grand trochanter. Ces muscles sont le pyramidal, qui sort du bassin par l'échancrure ischiastique; ensuite le cannelé, qui est creusé pour donner passage aux tendons de l'obturateur interne; enfin le quarré, qui est au niveau de la tubérosité de l'os ischium. Quoique tous ces muscles ayent un usage relatif à la cuisse, ils paroissent par leur situation ne lui point appartenir.

Aucun des animaux quadrupedes n'a de fesses, à proprement parler; ce que l'on prend pour cette par tie, appartient proprement à leurs cuisses. L'homme est le seul qui se soûtienne dans une position droite & perpendiculaire. C'est en conséquence de cette position des parties inférieures du corps humain, qu'est relatif ce renflement au haut des cuisses qui forme les fesses, & d'où dépend l'équilibre. En effet, comme la masse du ventre s'étend en - devant d'un côté à l'autre dans l'espece humaine, cette masse se trouve balancée en - arriere par une autre masse, qui sont les fesses; sans quoi le corps pencheroit trop en - avant: aussi les femmes ont naturellement les fesses plos grosses que les hommes, parce qu'elles ont le ventre plus gros.

Les personnes qui, sans avoir de grosses fesses, ont un gros ventre, se penchent en - arriere; celles au contraire qui ont les fesses trop grosses, sans avoir le ventre gros, se penchent en - devant. Les femmes enceintes se penchent toutes en - arriere, ce qui fait le contre - poids de leur gros ventre: par la même raison, les femmes qui ont la gorge grosse & avancée, se tiennent, choses égales, plus droites que celles qui l'ont maigre & plate. En un mot le corps ne manque jamais, sans même que nous y pensions, de se porter de la maniere la plus convenable pour se soûtenir en équilibre; & il n'est personne qui ne prenne cet équilibre, comme s'il en savoit parfaitement les regles.

Si cependant un enfant contractoit l'habitude d'avancer trop le derriere, on demande quel est le moyen de corriger cet enfant: je réponds que ce seroit, au cas qu'il n'eût point les jambes trop foibles, de lui mettre un plomb sur le ventre; ce poids obligeroit bientôt cette partie à revenir en - devant, & le derriere à s'applatir. Un second moyen seroit de donner à l'enfant un corps piqué qui repousse les fesses: par la raison contraire, le moyen de l'empêcher d'avancer le ventre, est de lui donner un corps dont la pointe de devant soit assez longue pour repousser le ventre. Article de M. le Chevalier de Jaucourt.

Fesses d'un Vaisseau (Page 6:559)

Fesses d'un Vaisseau, (Marine.) Ce mot, qui n'est guere en usage, se dit particulierement de la rondeur ou des façons qui sont à l'arriere d'une flûte sous les trepots. (Z)

Fesses (Page 6:559)

Fesses, (Manége.) Nous appellons de ce nom dans le cheval, la partie de l'arriere - main qui commence directement à la queue, & qui dans les extrémités postérieures descend & se termine au pli que l'on apperçoit à l'opposite du grasset.

Fesses lavées (Page 6:559)

Fesses lavées, voyez Feu, marque de. (e)

FESSIER (Page 6:559)

FESSIER, s. m. (Anatom.) nom de trois museles considérables, extenseurs de la cuisse, & qui ont encore d'autres usages.

Le grand fessier s'attache au coccyx, aux apophyses épineuses de l'os sacrum, à la face externe de l'os des iles. Il adhere très - fortement à la gaîne tendineuse, qui le recouvre extérieurement, & à deux ligamens, qui partant de l'os sacrum, se rendent, l'un à la crête des iles, & l'autre à l'ischium. Le tendon de ce muscle se fléchit vers le dos du grand trochanter, sur lequel est fixé en partie au - dessous de l'extrémité du moyen fessier, un bourrelet délié qui facilite le jeu de ce tendon sur le grand trochanter. On observe de semblables bourrelets dans les insertions du moyen & du petit fessier. Le tendon du grand fessier se termine dans une ou deux fosses inégales qu'on voit à la partie supérieure de la ligne âpre. Ce muscle éleve le fémur postérieurement vers l'épine du dos, & tourne en même tems un peu en - arriere sa partie extérieure. Lorsqu'un fémur est fléchi en - avant, il l'écarte aussi de l'autre.

Le moyen fessier vient de toute la largeur de la face externe de l'os des iles, & d'une aponévrose dont il est extérieurement enveloppé: il se retrécit ensuite, jusqu'à ce qu'il n'ait plus qu'une largeur égale à la hauteur du grand trochanter, auquel il s'attache obliquement depuis sa racine jusqu'à son extrémité la plus élevée. Ce muscle éloigne un fémur de l'autre: le fémur étant porté en haut & en - avant, il le tourne de maniere qu'il dirige un peu vers le fémur la partie qui est alors supérieure.

Le petit fessier occupe la face externe de l'os des iles: d'abord assez délié, il est grossi ensuite par des fibres qui viennent de l'os; il commence à devenir tendineux vers le milieu de sa partie extérieure. Ce muscle finit vers la partie antérieure du grand trochanter, qui s'étend le long de son côté externe, depuis sa racine jusqu'au haut; il s'attache, avant que de finir, à la capsule de l'articulation de la cuisse; il meut la cuisse, de même que le moyen fessier.

On appelle aussi arteres & veines fessieres, les branches des hypogastriques qui se distribuent dans les fesses. (g)

FESTAGE (Page 6:559)

FESTAGE, s. m. (Jurisp.) dans quelques anciens titres, est dit pour droit de festin ou féte que certains chapitres ou bénéficiers doivent à leur supérieur ecclésiastique, ou au seigneur à son avenement. Voyez le glossaire de Lauriere, au mot Festin. (A)

Festage (Page 6:559)

Festage se trouve aussi écrit dans quelques anciens titres, au lieu de faistage, droit seigneurial dû pour le faîte de chaque maison; mais on doit dire & écrire faistage. Voyez ci - devant Faistage. (A)

FESTIN (Page 6:559)

FESTIN, (Littér.) voyez Repas.

Festins Royaux (Page 6:559)

Festins Royaux. On n'a point dans cet article le vaste dessein de traiter des festins royaux que l'histoire ancienne nous a décrits, encore moins de ceux de tant de princes d'Europe qui, pendant les siecles obscurs qui ont suivi la chûte de l'Empire, ne se sont montrés magnifiques dans les occasions éclatantes, que par une profusion déplacée, une pompe gigantesque, une morgue insultante. Ces assemblées tumultueuses, presque toûjours la source des vaines disputes sur le rang, ne finissoient guere que par la grossiereté des injures, & par l'effusion du sang des [p. 560] convives. V. hist. de France de Daniel, & Mezeray, &c.

Les festins, dégoûtans pour les siecles où la politesse & le goût nous ont enfin liés par les moeurs aimables d'une société douce, n'offrent rien qui mérite qu'on les rappelle au souvenir des hommes; il suffit de leur faire appercevoir en passant que, c'est le charme & le progrès des arts qui seul en a succesfivement délivré l'humanité

Par le titre de cet article nous désignons ces banquets extraordinaires que nos Rois daignent quelquefois accepter dans le sein de leur capitale ou en d'autres lieux, à la suite des grandes cérémonies, telle que fut celle du sacre à Reims en 1722, le mariage de S. M. en 1725, &c.

C'est un doux spectacle pour un peuple aussi tendrement attaché à son Roi, de le voir au milieu de ses magistrats s'entretenir avec bonté dans le sein de la capitale, avec les personnages établis pour représenter le monarque & pour gouverner les sujets.

Ces occasions sont toûjours l'objet d'une réjoüissance générale, & l'hôtel - de - ville de Paris y déploye, pour signaler son zele, sa joie & sa reconnoissance, le goût le plus exquis, les soins les plus élégans, les dépenses les mieux ordonnées.

Tels furent les arrangemens magnifiques qui se déployerent le 15 Novembre 1744, jour solennel où le Roi, à son retour de Metz, vint joüir des transports d'amour & de joie d'un peuple qui venoit de trembler pour ses jours.

Nous donnons le détail de ces festins, 1°. parce qu'ils ont été occasionnés par les évenemens les plus intéressans; 2°. parce que les décorations qui les ont accompagnés appartiennent à l'histoire des Arts; 3°. enfin parce qu'il est bon de conserver le cérémonial observé dans ces sortes d'occasions.

Décoration générale pour le festin royal du 15 Novembre 1744.

La décoration de la place devant l'hôtel - de - ville, étoit

Un arc de triomphe placé entre la maison appellée le coin du roi, & la maison qui fait encoignure sur la place du côté du quai.

Cet arc de triomphe avoit 70 piés de face sur 87 piés d'élevation, & d'un ordre d'architecture régulier, représentant un grand portique. Il étoit orné de quatre colonnes grouppées, d'ordre ionique, sur la principale face: & de quatre colonnes isolées sur les deux retours; un grand attique au - dessus de l'entablement, sur lequel étoit un grouppe de relief de 48 piés de face sur 28 piés de haut, représentoit le Roi couronné de laurier par une renommée placée debout dans un char tiré par quatre chevaux, dont le Roi tenoit les rênes d'une main, & un bâton de commandant de l'autre. Plusieurs trophées de guerre & de victoire ornoient la face & le retour de cet attique.

Quatre figures allégoriques étoient placées sur les pié - d'estaux, entre les colonnes.

Les deux sur la face principale, représentoient la paix & la victoire ayant ces mots écrits au - dessous, aut hoec, aut illa.

Le grand édifice étoit construit en relief, & peint de différens marbres.

Au - devant de l'attique & au - dessous du Roi, étoient écrits en lettres d'or sur un fond de marbre, en deux lignes, Ludovico redivivo, Ludovico triumphatori.

Le pourtour de la place de l'hôtel - de - ville étoit décoré par une colonnade divisée en quinze grouppes d'ordre ionique & de relief, montés sur des socles & pié - d'estaux, & couronnés de leur entablement: au - dessus de ces grouppes étoient dressés des trophées dorés, représentant différens attributs de guerre & de victoire.

Cette colonnade étoit peinte de différens marbres, dont les bases & chapiteaux étoient dorés. Les fûts des colonnes étoient ornés de guirlandes de lauriers. D'un grouppe à l'autre de cette colonnade partoient des guirlandes pareilles, qui formoient un entablement à l'autre.

Les fonds des pié - d'estaux étoient ornés de trophées peints en bronze doré, & représentoient différens attributs de victoire.

La face extérieure de l'hôtel - de - ville avoit été nettoyée & reblanchie en toute sa hauteur, y compris les pavillons & les cheminées; le cadran peint à neuf & redoré, ainsi que les inscriptions; la statue équestre d'Henri IV. rebronzée, & la porte principale peinte & redorée.

Au - dessus & au - dehors de la croisée du milieu, étoit placée une grande couronne royale en verre transparent & de couleur, ornée de pentes de gaze d'or & de taffetas cramoisi, qui descendoient jusque sur l'appui de cette croisée.

Au milieu de la place ordinaire aux canons, au bas du quai Pelletier, étoit représenté par des décorations un corps de fontaine dont l'architecture étoit traitée en pierre, & d'une construction rustique.

La calote & le dessus de l'entablement étoient ornés de trophées & attributs convenables à la sontaine & à l'objet de la fête.

Dans l'intérieur de cette fontaine étoit placée une grande cuve qui avoit été remplie de douze muids de vin, qui fut distribué au peuple par trois faces de cette fontaine: elle commença à couler au moment de l'arrivée du Roi à l'hôtel - de - ville, & ne cessa qu'après son départ.

A côté de cette fontaine, & adossé au mur du quai, étoit dressé un amphithéatre par gradins, orné de décorations, sur lequel étoient placés des musiciens qui joüerent de toutes especes d'instrumens toute la journée & bien avant dans la nuit.

Aux deux côtés de cet amphithéatre étoient disposés deux especes de balcons ornés de décorations; & c'étoit par - là que se faisoit la distribution au peuple, du pain & des viandes.

La place au centre de laquelle étoit cette fontaine, étoit entourée de plusieurs poteaux qui formoient un parc de toute l'étendue de la place, sur lesquels étoient des girandoles dorées, garnies de forts lampions.

Ces poteaux étoient ornés & entourés de laurier, dont l'effet formoit un coup - d'oeil agréable, pour représenter des arbres lumineux.

D'une tête de poteau à une autre étoient suspendus en festons à double rang, une quantité considérable de lampes de Surene*, qui se continuoient au pourtour de la place.

Le pourtour de la barriere de l'hôtel - de - ville étoit fermé de cloisons de planches peintes en pierres, pour empêcher le peuple d'entrer dans l'intérieur du perron.

Les murs de face de la cour, les inscriptions & armoiries ont été blanchis, ainsi que le pourtour du péristile, les murs, voûtes, escaliers, corridors & passages de dégagement.

Sur le pallier du milieu du grand escalier étoient deux lustres de crystal, & plusieurs girandoles en cire le long des murs des deux rampes.

La grande salle n'avoit point de piece qui la précédât: on construisit une antichambre ou salle des gardes, de plain - pié à la grande salle; on la prit sur la cour, & le dessous forma par cet ordre un péristile au rez de chaussée de la cour.

Cette salle des gardes étoit construite d'une solide

* Ce nom leur a été donné du lieu où elles furent inventées pendant le cours des fétes que l'électeur de Baviere donna à Surene. Voyez Lampes & Surene.

Next page


The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.

PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.