ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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Fermer sa Boutique (Page 6:527)

Fermer sa Boutique, se dit, en termes de Commerce, d'un marchand qui a quitté le commerce ou fait banqueroute. Voyez Banqueroute.

On dit aussi dans le Commerce que les bourses sont fermées, pour signifier que l'argent est rare, qu'on en trouve difficilement à emprunter. Dict. de Comm. de Trév. & Chamb. (G)

Fermer un Bateau (Page 6:527)

Fermer un Bateau, terme de riviere; c'est - à - dire le lier, le garer, l'arrêter. Défermer est le contraire.

Fermer une Volte (Page 6:527)

Fermer une Volte, (Manege.) un changement de main. Voyez Volte.

Fermer (Page 6:527)

Fermer, (Coupe des pierres.) Fermer une voûte, c'est y mettre le dernier rang de voussoirs, qu'on appelle collectivement la clé par la même métaphore; le dernier claveau s'appelle clausoir, du mot latin claudere, fermer. Voyez Voûte. (D)

FERMETE (Page 6:527)

FERMETE, s. f. (Gramm. & Littér.) vient de ferme, & signifie autre chose que solidité & dureté. Une toile serrée, un sable battu, ont de la fermeté sans être durs ni solides. Il faut toûjours se souvenir que les modifications de l'ame ne peuvent s'exprimer que par des images physiques: on dit la fermeté de l'ame, de l'esprit; ce qui ne signifie pas plus solidité ou dureté qu'au propre. La fermeté est l'exercice du courage de l'esprit; elle suppose une résolution éclairée: l'opiniâtreté au contraire suppose de l'aveuglement. Ceux qui ont loüé la fermeté du sty le de Tacite, n'ont pas tant de tort que le prétend le P. Bouhours: c'est un terme hasardé, mais placé, qui exprime l'énergie & la force des pensées & du style. On peut dire que la Bruyere a un style ferme, & que d'autres écrivains n'ont qu'un style dur. Article de M. de Voltaire.

Fermeté (Page 6:527)

Fermeté & Constance, synon. La fermeté est le courage de suivre ses desseins & sa raison; & la constance est une persévérance dans ses goûts. L'homme ferme résiste à la séduction, aux forces étrangeres, à lui - même: l'homme constant n'est point ému par de nouveaux objets, & il suit le même penchant qui l'entraîne toûjours également. On peut être constant en condamnant soi - même sa constance; celui - là seul est ferme, que la crainte des disgraces, de la douleur, & de la mort même, l'espérance de la gloire, de la fortune, ou des plaisirs, ne peuvent écarter du parti qu'il a jugé le plus raisonnable & le plus honnête. Dans les difficultés & les obstacles, l'homme ferme est soûtenu par son courage, & conduit par sa raison; il va toûjours au même but, l'homme constant est conduit par son coeur; il a toûjours les mêmes besoins. On peut être constant avec une ame pusillanime, un esprit borné: mais la fermeté ne peut être que dans un caractere plein de force, d'élevation, & de raison. La legereté & la facilité sont opposées à la constance; la fragilité & la foiblesse sont opposées à la fermeté. Voyez Constant, (Synon.)

Fermeté (Page 6:527)

Fermeté. (Physiol.) stabilité du corps, de ses membres, se dit de l'attitude dans laquelle on se tient ferme, c'est - à - dire dans laquelle l'action continuée des muscles retient le corps ou quel que membre dans une situation, dans un état où il ne cede pas aisément aux puissances qui tendent à le faire changer, soit que cette attitude consiste à être debout, ou assis, ou couché; soit qu'il soit question d'avoir les bras où les jambes étendus ou fléchis d'une maniere fixe, appuyant, soûtenant quelque fardeau, pressant quelque levier; soit qu'il s'agisse de s'empêcher de tomber, d'être renversé par un coup de vent, d'être terrassé par un adversaire dans un combat de lutte, &c.

La fermeté, dans ce sens, consiste donc à conserver sans relâche la position dans laquelle on s'est mis; à faire cesser tout mouvement, sans cesser de soûtenir les efforts contraires à cette position. Voyez Muscle, Debout. (d)

FERMETURE de Cheminée (Page 6:527)

FERMETURE de Cheminée; s. f. en Architec<cb-> ture, c'est une dale de pietre percée d'un trou quarré long, qui sert pour fermer & couronner le haut d'une souche de cheminée de pierre ou de brique. (P)

Fermeture de Portes de guerre (Page 6:527)

Fermeture de Portes de guerre, (Fortification.) Voyez Ouverture.

Fermeture de Ports (Page 6:527)

Fermeture de Ports, (Marine.) c'est un terme dont l'ordonnance se sert. Voyez Port.

Fermeture (Page 6:527)

Fermeture, (Batte de) terme de Bijoutier; c'est la partie supérieure de la batte que la moulure du dessus de la boite recouvre, quand la boîte est fermée.

Fermetures (Page 6:527)

Fermetures, en terme de Serrurier; ce sont les ouvertures dans lesquelles entrent les aubrons aux serrures appellées serrures en bord: elles sont faites sur la tête du palatre. Il en est de même des ouvertures faites au palatre des serrures à aubronier & en bosse, dans lesquelles entrent les aubrons des aubroniers.

Fermeture est la même chose que pêne; & lorsque l'on dit une serrure à une, deux ou trois, &c. fermetures, on désigne une serrure à un, deux ou trois pênes. Voyez Pêne & Serrure.

Fermeture du Coq (Page 6:527)

Fermeture du Coq ou de la Coque, (Serrurerie.) c'est la partie où l'aubron entre dans le coq, lorsqu'il est ouvert; & où il se trouve retenu, lorsque le coq est fermé. C'est la même chose pour les serrures en bosses.

FERMIER (Page 6:527)

FERMIER, s. m. (Econom. rust.) celui qui cultive des terres dont un autre est propriétaire, & qui en recueille le fruit à des conditions fixes: c'est ce qui distingue le fermier du métayer. Ce que le fermier rend au propriétaire, soit en argent, soit en denrées, est independant de la variété des récoltes. Le métayer partage la récolte même, bonne ou mauvaise, dans une certaine proportion. Voyez Métayer.

Les fermiers sont ordinairement dans les pays riches, & les métayers dans ceux où l'argent est rare. Les uns & les autres sont connus aussi sous le nom de laboureurs. Voyez Fermiers, (Economie politiq.)

Les devoirs d'un fermier à l'égard de son propriétaire, sont ceux de tout homme qui fait une convention avec un autre: il ne doit point l'éluder par mauvaise foi, ni se mettre par négligence dans le cas d'y manquer. Il faut donc qu'avant de prendre un engagement, il en examine mûrement la nature, & qu'il en mesure l'étendue avec ses forces.

L'assiduité & l'activité sont les qualités essentielles d'un fermier. L'Agriculture demande une attention suivie, & des détails d'intelligence qui suffisent pour occuper un homme tout entier. Chaque saison, chaque mois amene de nouveaux soins pour tous les cultivateurs. Voyez l'article Agriculture. Voyez aussi l'art. Culture des Terres. Chaque jour & presque chaque instant sont naître pour le cultivateur assidu, des variations & des circonstances particulieres. Parmi les fermiers, ceux qui, sous prétexte de joindre le commerce au labourage, se répandent souvent dans les marchés publics, n'en rapportent que le goût de la dissipation, & perdent de vûe la seule affaire qui leur soit importante. Que peuvent - ils attendre de la part des rustres qui manient la charrue? ces hommes sont pour la plûpart comme des automates qui ont besoin à tous les momens d'être animés & conduits; le privilege de ne guere penser est pour eux le dédommagement d'un travail assidu. D'ailleurs ils sont privés de l'instinct qui produit l'activité & les lumieres. S'ils sont abandonnés à eux - mêmes, on a toûjours à craindre ou de leur maladresse ou de leur inaction. Telle piece de terre a besoin d'être incessamment labourée; telle autre, quoique voisine, ne peut l'être avec fruit que plusieurs jours après. Ici il est nécessaire de doubler, là il peut être utile de diminuer l'engrais. Différentes raisons peuvent demander que cette année le grain soit enterrré avec la charrue, dans une terre où l'on n'a coûtume [p. 528] de se servir que de la herse. Quelle étrange diminution dans la récolte, si les fautes se multiplient sur tous ces points! La même ferme qui enrichira son fermier, si elle est bien conduite, lui fournira à peine les moyens de vivre, si elle ne l'est que médiocrement. On ne peut donc trop insister sur la nécessité de la présence du fermier à toutes les opérations de la culture; ce soin extérieur lui appartient, & n'appartient qu'à lui. A l'égard de l'ordre intérieur de la maison, du soin des bestiaux, du détail de la basse - cour, la fermiere doit en être chargée. Ces objets demandent une vigilance plus resserrée, une économie exacte & minutieuse, qu'il seroit dangereux d'appliquer aux grandes parties de l'agriculture. Dans la maison on ne gagne qu'en épargnant, dans le champ une grande hardiesse à dépenser est souvent nécessaire pour gagner beaucoup. Il arrive très souvent que les fermieres qui deviennent veuves, se ruinent, parce qu'elles conduisent toute la ferme par les principes qui ne conviennent qu'à la bassecour.

On ne peut pas entreprendre de détailler tout ce qu'un fermier doit savoir pour diriger son labourage le mieux qu'il est possible. La théorie de l'agriculture est simple, les principes sont en petit nombre; mais les circonstances obligent à les modifier de tant de manieres, que les regles échappent à - travers la foule dos exceptions. La vraie science ne peut être enseignée que par la pratique, qui est la grande maîtresse des arts; & elle n'est donnée dans toute son étendue, qu'à ceux qui sont nés avec du sens & de l'esprit. Pour ceux - là, nous pouvons assûrer qu'ils savent beaucoup; nous oserions presque dire qu'on n'en saura pas plus qu'eux, s'il n'étoit pas plus utile & plus doux d'espérer toûjours des progrès.

Pourquoi les Philosophes, amis de l'humanité, qui ont tenté d'ouvrir des routes nouvelles dans l'agriculture, n'ont - ils pas eu cette opinion raisonnable de nos bons fermiers? en se familiarisant avec eux, ils auroient trouvé dans des faits constans la solution de leurs problemes; ils se seroient épargné beaucoup d'expériences, en s'instruisant de celles qui sont déjà faites: faute de ce soin, ils ont quelquefois marché à tâtons dans un lieu qui n'étoit point obscur. Cependant le tems s'écoule, l'esprit s'appesantit; on s'attache à des puérilités, & l'on perd de vûe le grand objet, qui à la vérité demande un coup d'oeil plus étendu.

Les cultivateurs philosophes ont encore eu quelquefois un autre tort. Lorsqu'en proposant leurs découvertes ils ont trouvé dans les praticiens de la froideur ou de la répugnance, une vanité peu philosophique leur a fait envisager comme un effet de stupidité ou de mauvaise volonté, une disposition née d'une connoissance intime & profonde qui produit un pressentiment sûr. Les bons fermiers ne sont ni stupides ni mal - intentionnés; une vraie science qu'ils doivent à une pratique réfléchie, les défend contre l'enthousiasme des nouveautés. Ce qu'ils savent les met dans le cas de juger promptement & sûrement des choses qui en sont voisines. Ils ne sont point séduits par les préjugés qui se perpétuent dans les livres: ils lisent peu, ils cultivent beaucoup; & la nature qu'ils observent avec intérêt, mais sans passion, ne les trompe point sur des faits simples.

On voit combien les véritables connoissances en agriculture, dépendent de la pratique, par l'exemple d'un grand nombre de personnes qui ont essayé sans succès de faire valoir leurs terres; cependant parmi ceux qui ont fait ces tentatives malheureuses, il s'en est trouvé qui ne manquoient ni de sens ni d'esprit, & qui n'avoient pas négligé de s'instruire. Mais où puiser des instructions vraiment utiles, sinon dans la nature? On se plaint avec raison des livres qui traitent de l'agriculture; ils ne sont pas bons, mais il est plus aisé de les trouver mauvais que d'en faire de meilleurs. Quelque bien fait que fût un livre en ce genre, il ne parviendroit jamais à donner une forme constante à l'art, parce que la nature ne s'y prête pas. Il faut donc, lorsqu'on porte ses vûes sur les progrès de l'agriculture, voir beaucoup en détail & d'une maniere suivie, la pratique des fermiers; il faut souvent leur demander, plus souvent deviner les raisons qui les font agir. Quand on aura mis à cette étude le tems & l'attention nécessaires, on verra peut - être que la science de l'économie rustique est portée très loin par les bons fermiers; qu'elle n'en existe pas moins, parce qu'il y a beaucoup d'ignorans; mais qu'en général le courage & l'argent manquent plus que les lumieres.

Nous disons le courage & l'argent; il faut beaucoup de l'un & de l'autre pour réussir à un certain point dans le labourage. La culture la plus ordinaire exige des avances assez grandes, la bonne culture en demande de plus grandes encore; & ce n'est qu'en multipliant les dépenses de toute espece, qu'on parvient à des succès intéressans. Voyez Ferme.

Il ne faut pas moins de courage pour ne pas se rebuter d'une assiduité aussi laborieuse, sans être soûtenu par la considération qui couronne les efforts dans presque toutes les occupations frivoles.

Quelqu'habileté qu'ait un fermier, il est toûjours ignoré, souvent il est méprisé. Bien des gens mettent peu de différence entre cette classe d'hommes, & les animaux dont ils se servent pour cultiver nos terres. Cette façon de penser est très - ancienne, & vraissemblablement elle subsistera long - tems. Quelques auteurs, il est vrai, Caton, par exemple, disent que les Romains voulant loüer un citoyen vertueux, l'appelloient un bon laboureur; mais c'étoit dans les premiers tems de la république. D'autres écrivains envisagent l'agriculture comme une fonction sacrée, qui ne doit être confiée qu'à des mains pures. Ils disent qu'elle est voisine de la sagesse, & alliée de près à la vertu. Mais il en est de ce goût respectable comme de l'intégrité précieuse, à laquelle les Latins ajoûtoient l'épithete d'antique. L'un & l'autre sont relégués ensemble dans les premiers âges, toûjours distingués par des regrets, jamais par des égards: aussi les auteurs qui sont habitans des villes, ne parlent que des vertus anciennes & des vices présens. Mais en pénétrant dans les maisons des laboureurs, on retrouve, de nos jours même, les moeurs que le luxe a chassées des grandes villes; on peut y admirer encore la droiture, l'humanité, la foi conjugale, une religieuse simplicité. Les fermiers par leur état n'éprouvent ni le dégoût des besoins pressans de la vie, ni l'inquiétude de ceux de la vanité; leurs desirs ne sont point exaltés par cette fermentation de chimeres & d'intérêts qui agitent les citoyens des villes: ils n'ont point de craintes outrées, leurs espérances sont modérées & légitimes: une honnête abondance est le fruit de leurs soins, ils n'en joüissent pas sans la partager: leurs maisons sont l'asyle de ceux qui n'ont point de demeure, & leurs travaux la ressource de ceux qui ne vivent que par le travail. A tant de motifs d'estime si l'on joint l'importance de l'objet dont s'occupent les fermiers, on verra qu'ils méritent d'être encouragés par le gouvernement & par l'opinion publique; mais en les garantissant de l'avilissement, en leur accordant des distinctions, il faudroit se conduire de maniere à ne pas leur enlever un bien infiniment plus précieux, leur simplicité; elle est peut - être la sauve - garde de leur vertu. Cet article est de M. le Roy, lieutenant des chasses du parc de Versailles.

Fermiers (Page 6:528)

Fermiers, (Econ. polit.) sont ceux qui afferment & font valoir les biens des campagnes, & qui pro<pb->

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