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Reste à savoir quel est le moyen le plus convenable, de la ferme ou de la régie, de procurer le plus sûrement & le plus doucement le plus d'argent. C'est sur quoi l'on pourroit ajoûter bien des réflexions à celles que l'on vient de faire; & c'est aussi sur quoi les sentimens peuvent être partagés, sans blesser en aucune façon la gloire ou les intérêts de l'état. Mais ce que l'on ne peut faire sans les compromettre, ce seroit d'imaginer que l'on pût tirer d'une régie tous les avantages apparens qu'elle présente, sans la suivre & la surveiller avec la plus grande attention; & certainement le même degré d'attention mis en usage pour les fermes, auroit la même utilité présente, sans compter, pour certaines conjonctures, la ressource toûjours prête que l'on trouve, & souvent à peu de frais, dans l'opulence & le crédit des citoyens enrichis.
Observations. Il paroît par ce trait de Néron, que cet empereur avoit dans ses beaux jours le fanatisme des vertus, comme il est depuis tombé dans l'excès des vices.
L'idée de l'entiere abolition des impôts n'a jamais pû entrer dans une tête bien saine, dans quelques circonstances qu'on la suppose, de tems, d'hommes, & de lieux.
Les quatre ordonnances qu'il substitua sagement
à cette magnanime extravagance, approchoient du
moins des bons principes de l'administration. Nous
avons sur les mêmes objets plusieurs lois rendues
dans le même esprit, & que l'on pourroit comparer
à celles - là. S'il arrive souvent que les réglemens deviennent
illusoires, & que les abus leur résistent,
c'est que le sort de la sagesse humaine est de pécher
par le principe, par le moyen, par l'objet, ou par
l'évenement. Article de M.
L'impartialité dont nous faisons profession, & le desir
que nous avons d'occasionner la discussion & l'éclaircissement
d'une question importante, nous a engagés à insérer
ici cet article. L'Encyclopédie ayant pour but principal
l'utilité & l'instruction publiques, nous insérerons
à l'article
Fermes (Page 6:515)
La plûpart des provinces frontieres successivement réunies à la couronne, voulurent garder leurs anciennes lois sur l'article des doüanes, comme sur plusieurs autres objets. Leurs anciens tarifs, tout embarrassans, tout compliqués, tout arbitraires qu'ils sont, leur devinrent chers dès que l'on voulut les anéantir: elles ne voulurent point recevoir celui qui leur fut proposé; & par une condescendance aussi sage que tout le reste, M. Colbert ne voulut rien forcer, parce qu'il espéroit tout gagner par degrés.
Le tarif de 1664 n'eut donc lieu que dans les provinces de l'intérieur, qui consentirent à l'admettre d'autant plus volontiers, qu'étant de tous les tems sous notre domination, elles tenoient moins à des opinions étrangeres au plan général de l'administration.
Ces provinces que l'on désigne & que l'on connoît en finances sous la dénomination de provinces de cinq grosses fermes, sont la Normandie, la Picardie, la Champagne, la Bourgogne, la Bresse, le Poitou, le pays d'Aunis, le Berri, le Bourbonnois, l'Anjoû, le Maine, Thoüars & la châtellenie de Chantoceaux, & leurs dépendances.
On perçoit, tant à l'entrée de ces provinces qu'à la sortie, 1°. les droits du tarif de 1664, général pour toutes les marchandises: 2°. ceux du tarif de 1667, qui portent sur certains objets dans lesquels on a crû devoir, depuis le tarif de 1664, faire différens changemens; & les réglemens postérieurs, qui ont confirmé, ou interpreté, ou détruit les dispositions des premieres lois.
Aux provinces de cinq grosses fermes on oppose celles qui sont connues sous le nom de provinces réputées etrangeres, parce qu'en effet elles le sont par rapport aux droits dont il s'agit dans ces articles, quoique d'ailleurs soûmises au même souverain.
Ces provinces sont la Bretagne, la Saintonge, la Guienne, la Gascogne, le Languedoc, la Provence, le Dauphiné, le Lyonnois, la Franche - Comté, la Flandre, le Hainault, & les lieux en dépendans.
Dans ces provinces on perçoit les droits, 1°. des tarifs propres à chacune en particulier; car toutes en ont un, quoique la dénomination & la quotité du droit varient, ainsi que la forme de la perception: 2°. les droits du tarif de 1667, qui portent sur des objets si intéressans pour notre commerce, que M. Colbert, lors même qu'il déféra sur tout le reste aux préjugés de ces provinces pour leurs anciens tarifs, ne jugea pas à - propos de les laisser libres sur les articles dont il s'agit dans le tarif de 1667, & dans les réglemens qui sont intervenus dans le même esprit.
En faisant topographiquement la comparaison des
provinces de cinq grosses fermes & de celles réputées
étrangeres, on s'appercevra que celles de cinq grosses
fermes forment dans l'intérieur du royaume une presqu'île dont les provinces réputées étrangeres sont le
continent; & que sans la Normandie, qui a reçû le
tarif de 1664, elles formeroient une île toute entiere
isolée par rapport aux droits du Roi, quoique comprise
sous la même dénomination. Voyez
Ferme (Page 6:515)
Cette maniere de soûtenir la ferme, qui a d'abord
paru facile, entraîne plusieurs inconvéniens, & ôte
une partie du plaisir que feroit le spectacle. 1°. Les
cordes d'un changement à l'autre sont jettées à la
main, & troublent presque toûjours la représentation.
2°. Elles restent quelquefois après que la ferme
a été retirée, & cette vûe coupe la perspective &
ôte l'illusion. 3°. Le bandage étant d'une très - grande
longueur, il ne sauroit jamais être assez fort pour
que la ferme soit bien stable; ensorte que pour peu
qu'on la touche en passant, elle remue, & paroît
prête à tomber. Il seroit très - aisé de remédier à tous
ces inconvéniens, & les moyens sont trouvés depuis
long - tems. Une multitude de petites parties de cette
espece trop négligées, diminuent beaucoup le charme
du spectacle; mieux soignées, elles le rendroient
infiniment plus agréable. La beauté d'un ensemble
dépend toûjours de l'attention qu'on donne à ses
moindres parties. Voyez
Ferme - a - ferme (Page 6:516)
Ferme (Page 6:516)
Ferme (Page 6:516)
Ferme (Page 6:516)
FERMENT ou LEVAIN (Page 6:516)
FERMENT ou LEVAIN, (Chimie.) on appelle
ainsi un corps actuellement fermentant, qui étant
mêlé exactement & en petite quantité dans une masse
considérable de matiere fermentable, détermine dans
cette matiere le mouvement de fermentation. Voyez
la théorie de l'action des fermens, aux articles
Ferment (Page 6:516)
Un grain de blé semé dans un terroir bien fertile, peut produire cent grains de son espece: chacun de ceux - ci peut en produire cent autres, par la même vertu de fécondité; ensorte que du seul premier grain il en résulte une multiplication de dix mille, dont chacun a les mêmes qualités que celui qui en a été le germe. Chacun a la même quantité de farine, la même disposition à former un très - bon aliment; cependant il a été produit dans le même terrein, en même tems, parmi les plantes du blé, des plantes d'une qualité bien différente, telles que celles de tytimale, d'euphorbe, de moutarde. Il y a donc quelque chose dans le grain de blé, qui a la faculté de changer en une substance qui lui est propre, le suc que la terre lui fournit; pour peu qu'il manquât à cette faculté, il ne se formeroit point de nouveau grain de blé. Ce même suc reçû dans un germe different, seroit changé en une toute autre substance, jamais en celle du blé: ainsi dans un grain de cette espece, dont la matiere productrice n'a guere plus de volume qu'un grain de sable, si on la dépouille de ses enveloppes, de ses cellules, se trouve renfermée cette puissance, qui fait la transmutation du suc de la terre en dix mille plantes de blé; par conséquent cette puissance consiste à convertir en la substance propre à cette sorte de grain, un suc qui lui est absolument étranger avant la transmutation.
C'est à cette puissance que les anciens chimistes avoient donné le nom de ferment. Ils avoient conséquemment transporté cette idée aux changemens qui se font dans le corps humain, quelque grande que soit la différence; mais ils sont excusables, parce qu'ils n'avoient pas encore connoissance de la véritable structure des parties de la méchanique par laquelle s'operent les fonctions dans l'économie animale; parce qu'ils ignoroient qu'il existe dans cette économie, une faculté par laquelle il n'est presque aucun germe de matiere qui ne puisse être converti en notre propre substance, qui ne puisse fournir les élémens du corps humain.
Qui est - ce qui pourroit imaginer de premier abord,
qu'il peut être produit, ce corps animal, de farine
& d'eau? cependant un grand nombre d'enfans ne
se nourrissent que de cela, & ils ne laissent pas de
croître, & par conséquent d'augmenter le volume
& le poids de leur corps. L'homme adulte peut également se borner à cette nourriture, ensorte que de
farine & d'eau il peut être produit encore dans les
organes propres au sexe masculin, par la faculté attachée
aux actions de la vie, une véritable liqueur
séminale, qui étant reçûe dans les organes propres
à la femme, peut servir à former, à reproduire un
individu du même genre, mâle ou femelle, en un
mot un autre homme. Cette liqueur est ainsi considérée
comme un ferment: on peut dans ce cas passer
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