ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"443"> bois. 2°. L'ordre naturel des branches est que s'il y en a plus d'une, celle de l'extrémité soit plus grosse & plus longue que celle qui est immédiatement au - dessous, cette seconde plus que la troisieme, & ainsi de suite. Or toute branche qui ne suit pas cet ordre, est réputée branche de faux - bois. On conçoit donc qu'il faut détruire toutes les branches de faux - bois, à moins qu'on n'ait dessein de rajeunir l'arbre, & d'ôter toutes les vieilles branches pour ne conserver que la fausse; ce qui est un cas fort rare. Voyez l'arcle Bois. Article de M. le Chevalier de Jaucourt.

Faux - Bourdon (Page 6:443)

Faux - Bourdon, est une musique simple dont les notes sont presque toutes égales, & dont l'harmonie est toûjours syllabique, c'est - à - dire note contre note. C'est notre pleinchant, accompagné de plusieurs parties. Voyez Contre - Point. (S)

Faux - Bourg (Page 6:443)

Faux - Bourg, s. m. (Géog.) c'est un terrein attenant une ville, & dont les habitans ont les mêmes priviléges & la même jurisdiction que ceux de la ville.

Faux - Brillant (Page 6:443)

Faux - Brillant, (Art oratoire.) pensée subtile, trait d'esprit ou d'imagination, qui placé dans un ouvrage, dans un discours oratoire, étonne & surprend d'abord agréablement, mais qui par l'examen se trouve n'avoir ni justesse ni solidité.

On ne rencontre que trop de gens dans le monde aussi amoureux de ce clinquant, que le sont les enfans de l'oripeau dont on habille leurs poupées. Si ces gens - là en étoient crus, dit la Bruyere, ce seroit un défaut qu'un style châtié, net, & concis; un tissu d'énigmes est une lecture qui les enleve; les comparaisons tirées d'un fleuve dont le cours, quoique rapide, est égal & uniforme, ou d'un embrasement qui poussé par les vents, s'étend au loin dans une forêt où il consume les chênes & les pins, ne leur fournissent aucune idée de l'éloquence. Montrez - leur un feu grégeois, un éclair qui les ébloüisse, ils vous quittent du bon & du beau.

Gardons - nous bien de donner dans ce goût bisarre, sous prétexte que l'esprit d'exactitude & de raisonnement affoiblit les pensées, amortit le feu de l'imagination, & desseche le discours; on ne parle, on n'écrit que pour être entendu, pour ne rien avancer que de vrai, de juste, de conséquent, & de convenable au sujet qu'on traite. Article oe M. le Chevalier de Jaucourt.

Faux - Chassis (Page 6:443)

Faux - Chassis, s. m. terme d'Opéra; ce sont trois montans de bois quarrés, de quatre pouces de diametre, & de vingt - huit piés de long, joints ensemble en - haut & en - bas par deux pieces de bois du même calibre, & de la longueur de trois piés & demi. A la hauteur de huit piés, la moitié du faux - chassis est formée en échelle; & l'autre moitié reste vuide. Dans la partie inférieure en - dessous, & à ses deux extrémités, sont deux poulies de cuivre; & au - dessus, deux anneaux de fer.

Le faux - chassis est placé sur une plate - forme, à huit piés au - dessous du plancher du théatre. Sur cette plate - forme est une rainure ou coulisse, sur laquelle coule le faux - chassis; il passe par la rainure ou coulisse qui est faite au plancher du théatre, & l'excede de vingt - un piés de hauteur.

A hauteur du théatre, à chacun des portans du faux - chassis, sont, du côté du parterre, des crochets de fer, sur lesquels on pose le chassis de décoration, & on l'assûre par en - haut avec une petite corde qui tient au chassis, & qui est accrochée au faux - chassis.

Sur le côté opposé, on accroche les portans de lumiere (Voyez Portans); & la partie faite en échelle sert aux manoeuvres pour aller assûrer la décoration, & pour moucher les chandelles. Voyez Changemens, Chassis, Coulisse . (B)

Faux - Comble (Page 6:443)

Faux - Comble, en Architecture, c'est le petit comble qui est au - dessus du brisé d'un comble à la mansarde. (P)

Faux - Côté (Page 6:443)

Faux - Côté d'un vaisseau, (Marine.) se dit du côté par lequel il cargue le plus. Voyez Côté. (Z)

Faux - Emploi (Page 6:443)

Faux - Emploi, (Jurisp.) Il y a faux - emploi quand dans la dépense d'un compte on a porté une somme pour des choses qui n'ont point été faites. L'ordonnance de 1667, tit. xxjx. art. 21. dit que si dans un compte il y a des erreurs, omissions de recette, ou faux - emploi, les parties pourront en former leur demande ou interjetter appel de la clôture du compte, & plaider leur prétendus griefs en l'audience.

Le faux - emploi est différent du double emploi. Voyez Double Emploi. (A)

Faux - Enoncé (Page 6:443)

Faux - Enoncé, (Jurispr.) c'est lorsque dans un acte on insere quelque fait qui n'est pas exact, soit que cela se fasse par erreur, ou par mauvaise foi. (A)

Faux - Etambot (Page 6:443)

Faux - Etambot, s. m. (Marine.) c'est une piece de bois appliquée sur l'étambot pour le renforcer. Voyez Etambot. (Z)

Faux - Feux (Page 6:443)

Faux - Feux, s. m. (Marine.) ce sont de certains signaux que l'on fait avec des amorces de poudre. Voyez Signal. (Z)

Faux - Fond (Page 6:443)

Faux - Fond, (Brasserie.) c'est une partie de la cuve matiere, ou plusieurs planches de chêne coupées suivant le cintre de la cuve, percées de trous coniques à trois pouces les uns des autres; de sorte que le trou de dessous est beaucoup plus large que celui de dessus. Les planches de ce fond sont dressées à plat - joint. & ne tiennent point les unes aux autres; parce que lorsqu'on a fini de brasser, on les retire. Voyez l'article Brasserie.

Faux - Frais (Page 6:443)

Faux - Frais, (Jurisprud.) sont des dépenses que les plaideurs font, sans espérance de les retirer, attendu qu'elles n'entrent point dans la taxe des dépens. (A)

Faux - fuyant (Page 6:443)

Faux - fuyant, s. m. (Vénerie.) c'est ce qu'on appelle une fente à pié dans le bois.

Faux - Germe (Page 6:443)

Faux - Germe, s. m. (Physiol.) conception d'un foetus informe, imparfaite, & entierement défectueuse.

L'histoire naturelle de l'homme commençant à sa premiere origine, doit avoir pour principe l'instant de sa conception. On peut croire que l'homme, ainsi que tous les animaux, naît dans un oeuf, qui, par les sucs nourriciers, transmis de la matrice dans le cordon ombilical, donne au germe qu'il renferme un commencement de consistance au bout de quelques jours que cet oeuf a séjourné dans la matrice. Quelque tems après, la figure de l'homme est un peu plus apparente. Enfin après quatre ou six semaines de conception & d'accroistement perpétué, la figure humaine est tout - à - fait déterminée: on y distingue une conformation générale, des membres figurés, & des marques sensibles du sexe dont il est.

Si cependant ce bel ouvrage de la nature plus ou moins avancé, reçoit des troubles & des commotions trop fortes dès ses premiers jours d'arrangement; que par exemple la seve nourriciere manque ou soit détournée du vrai germe avant qu'il ait acquis un commencement de solidité, de vrai germe il devient faux - germe, ses premiers linéamens s'effacent & se détruisent par le long séjour qu'il fait encore dans la matrice avant que d'être expulsé: cette congélation séminale flotante dans beaucoup plus d'eau qu'elle n'a de volume, se divise d'abord, puis elle se confond si bien dans les parties aqueuses, qu'on ne retrouve plus que de l'eau un peu louche dans le centre du faux - germe.

C'est donc dans ce point, que ce petit oeuf, régulier dans sa figure, transparent à - travers ses membranes, laissant appercevoir par sa diaphanéïté un petit corps louche dans le centre de ses eaux, change peu - à - peu, prend une figure informe, & mérite alors le nom de faux - germe. [p. 444]

La figure informe du faux - germe déterminée dès les premiers dérangemens du vrai germe, devient plus ou moins apparente & monstrueuse, selon le plus ou le moins de tems qu'il séjourne & qu'il vit, pour ainsi dire, dans la matrice; les sucs nourriciers ne pouvant plus se transmettre au vrai germe, se fixent & s'arrêtent à ses membranes: leur transparence devient opaque; ses pellicules prennent forme de chair par une seve sur - abondante; & le trouble mis dans la distribution des liqueurs & des esprits, fait prendre à l'oeuf une figure monstrueuse: il devient corps étranger pour la nature, & plus il reste dans la matrice, plus son irrégularité & son volume la tourmentent, & plus elle essuie d'accidens ou de violences pour s'en débarrasser.

La chûte du faux - germe, ou son expulsion la plus générale hors de la matrice, est depuis six semaines de conception jusqu'au terme de trois mois ou environ: je dis la plus générale, parce que des hasards heureux pour les gens de l'art, ont expulsé de la matrice des germes manqués si nouvellement, que la figure réguliere de l'oeuf n'avoit pas eu le tems d'être changée, qu'on distinguoit encore à - travers la transparence de ses membranes, l'embrion suspendu en forme de toison dans le centre d'une mer d'eau proportionnément au petit volume de l'embrion. Feu M. Puzos, démonstrateur pour les accouchemens à Paris, en a fait voir de très - naturels dans les écoles de S. Côme à ses écoliers: & comme le tems détruit bien - tôt ces petits phénomenes, quelque précaution qu'on apporte pour les conserver, il en a fait d'artificiels si ressemblans à ceux que la nature sembloit avoir voulu lui donner en présent, qu'il paroîtroit assez difficile de douter, & de la naissance de l'homme dans un oeuf, de son accroissement gradué dans ce même oeuf, & de la perversion de l'oeuf, & de son vrai germe par les causes déduites ci - dessus.

Ce n'est pas une regle générale dans la perversion des vrais germes, qu'on ne trouve dans ces masses informes que de l'eau: c'est à la vérité la fausse - couche la plus ordinaire, cependant il s'en fait dans lesquelles on trouve l'embrion commencé au centre du faux - germe; il lui suffit d'avoir profité pendant une quinzaine de jours pour prendre consistence, & former un petit corps solide qui ne se détruit plus. On en voit du volume d'une mouche à miel, & ce sont les plus petits, de même que les plus gros qui se trouvent renfermés dans le faux - germe, n'excedent guere le volume du ver à soie renfermé dans sa coque avant que d'être en feve.

L'embrion au - dessus de cette derniere grosseur mérite alors le nom de foetus: cinq ou six semaines d'accroissement lui donnent forme humaine; il est distingué & reconnu pour tel dans toutes ses parties & dans toutes ses dépendances. On le trouve renfermé dans toutes ses membranes, flotant dans ses eaux, nourri par le cordon ombilical, & muni d'un placenta adhérent au fond de la matrice; que si par quelque cause que ce soit, ce petit foetus périt, ce qui l'entoure ne devient plus faux - germe, ni corps informe: il reste dans ses membranes & dans ses eaux jusqu'à ce que la matrice ait acquis des moyens suffisans pour l'expulser; elle y parvient toûjours en plus ou moins de tems, & ces moyens sont toûjours ou douleurs considérables avec perte de sang legere, ou perte de sang très - violente & fort peu de douleurs.

L'expulsion du foetus bien formé hors de la matrice, est un avortement bien certain, c'est un fruit bien commencé, lequel arrêté dans son accroissement se flétrit, seche pour ainsi dire sur pié, & ne demande qu'à sortir; pour cet effet, il fournit par son séjour des importunités à la matrice, qui à la fin tour<cb-> nent en douleurs & en perte de sang, & exigent un travail fort ressemblant à celui d'un enfant vivant & fort avancé; & comme il ne résulte de ce travail qu'un homme manqué dès sa premiere configuration, on doit donner à ce travail le nom d'avortement, puisqu'il ne produit qu'un fruit avorté sans perdre la ressemblance & la figure de ce qu'il devroit être.

Nous appellerions donc volontiers avortement tout foetus expulsé hors de la matrice mort ou vivant, mais toûjours dans le cas de ne pouvoir vivre, quelque soin qu'on puisse en prendre dès qu'il est né: nous comprendrions par conséquent les termes des grossesses susceptibles d'avortement, depuis six semaines jusqu'à six mois révolus; au septieme mois révolu de la grossesse, l'enfant venu au monde vivant, mais trop tôt, & pouvant s'élever par des soins & des hasards heureux, forme un accouchement prématuré: presque tous les enfans nés à sept mois périssent, peu d'entr'eux échappent au défaut de forces & de tems, au contraire de ceux qui naissent dans le huitieme mois, qui plus communément vivent, & sont plus en état de pouvoir profiter des alimens qui leur conviennent: enfin l'accouchement de neuf mois est celui d'une parfaite maturité; c'est le terme que la nature a prescrit au séjour de l'enfant dans la matrice; terme néanmoins souvent accourci par des causes naturelles, telles que la grossesse de deux ou trois enfans, l'hydropisie de la matrice, sa densité qui l'empêche de s'étendre autant que l'accroissement de l'enfant l'exige, ou la foiblesse de ses ressorts qui la font céder trop tôt au poids des corps contenus: on pourroit joindre aux causes naturelles des accouchemens prématurés, des maladies, des coups, des chûtes, & généralement tout accident capable d'accélérer la sortie d'un enfant avant son terme.

Qui voudroit traiter cette matiere à fond, trouveroit de quoi faire un volume assez intéressant, s'il étoit entrepris par une main que l'expérience & la théorie conduisissent; mais comme il n'est ici question que de donner une idée générale du germe manqué dans la conception de l'homme, nous croyons en avoir assez dit, pour porter les curieux à prendre quelque teinture des connoissances réservées d'ordinaire aux gens de l'art. Voyez cependant les articles Avortement, Fausse - couche, Germe, Oeuf, Génération, Foetus, Mole, Accouchement, Enfantement , &c. Article de M. le Chevalier de Jaucourt.

Faux - jour (Page 6:444)

Faux - jour, s. m. en Architecture, est une fenêtre percée dans une cloison pour éclairer un passage de dégagement, une garde - robe ou un petit escalier, qui ne peut avoir du jour d'ailleurs. Les fauxjours sont sur - tout d'un grand secours dans la distribution pour communiquer de la lumiere dans les petites pieces pratiquées entre les grandes: on a hésité long - tems à en faire usage; cependant l'on peut dire que c'est à ces faux - jours que l'on doit la plus grande partie des commodités qui font le mérite de la distribution françoise. La maniere dont on décore la plûpart de ces faux - jours du côté des appartemens avec des glaces, des gazes brochées, &c. est tout - à - fait ingénieuse, & mérite une attention particuliere. Voyez à Paris l'hôtel de Talmont, de Villars, de Villeroy, &c. bâtis sur les desseins de feu M. Lelion architecte du Roi. (P)

Faux - Jour (Page 6:444)

Faux - Jour, (Peinture.) On dit qu'un tableau n'est pas dans son jour, ou qu'il est dans un fauxjour, lorsque du lieu où l'on le voit, il paroît dessus un luisant qui empêche de bien distinguer les objets. Les tableaux encaustiques n'ont point ce défaut. Voyez Encaustique. Dictionn. de Peint. (R)

Faux - Limons (Page 6:444)

Faux - Limons, s. m. pl. (Charpent.) sont ceux

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