ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"387"> supérieur que l'on distingue par son habit. Chaque fakir porte un cor, dont il sonne quand il arrive en quelque lieu & quand il en sort. Ils ont aussi une espece de racloir ou truelle pour racler la terre de l'endroit où ils s'asseyent & où ils se couchent. Quand ils sont en bande, ils partagent les aumônes qu'ils ont eues par égales parties, donnent tous les soirs le reste aux pauvres, & ne reservent rien pour le lendemain.

Il y a une autre espece de fakirs idolatres, qui menent le même genre de vie. M. d'Herbelot rapporte qu'il y a dans les Indes huit cents mille fakirs mahométans, & douze cents mille idolatres, sans compter un grand nombre d'autres fakirs, dont la pénitence & la mortification consistent dans des observances très - pénibles. Quelques - uns, par exemple, restent jour & nuit pendant plusieurs années dans des postures extrèmement génantes. D'autres ne s'asseyent ni ne se couchent jamais pour dormir, & demeurent suspendus à une corde placée pour cet effet. D'autres s'enferment neuf ou dix jours dans une fosse ou puits, sans manger ni boire: les uns levent les bras au ciel si long - tems, qu'ils ne peuvent plus les baisser lorsqu'ils le veulent; les autres se brûlent les piés jusqu'aux os; d'autres se roulent tout nuds sur les épines. Tavernier, &c. O miseras hominum mentes! On se rappelle ici ce beau passage de saint Augustin: Tantus est perturbatoe mentis & sedibus suis pulsoe furor, ut sic dii placentur quemadmodum ne homines quidem soeviunt.

Une autre espece de fakirs dans les Indes sont des jeunes gens pauvres, qui, pour devenir moulas ou docteurs, & avoir de quoi subsister, se retirent dans les moscuées où ils vivent d'aumône, & passent le tems à l'étude de leur loi, à lire l'alcoran, à l'apprendre par coeur, & à acquérir quelque connoissance des choses naturelles.

Les fakirs mahométans conservent quelque reste de pudeur; mais les idolatres vont tout nuds comme les anciens gymnosophistes, & menent une vie très - débordée. Le chef des premiers n'est distingué de ses disciples, que par une robe composée de plus de pieces de différentes couleurs, & par une chaîne de fer de la longueur de deux aunes qu'il traîne attachée à sa jambe. Dès qu'il est arrivé en quelque lieu, il fait étendre quelques tapis à terre, s'assied dessus, & donne audience à ceux qui veulent le consulter: le peuple l'écoute comme un prophete, & ses disciples ne manquent pas de le préconiser. Il y a aussi des fakirs qui marchent avec un étendart, des lances, & d'autres armes; & sur - tout les nobles qui prennent le parti de la retraite, abandonnent rarement ces anciennes marques de leur premier état. D'Herbelot, biblioth. orient. & Chambers. (G)

FALACA (Page 6:387)

FALACA, s. f. (Hist. mod.) bastonnade que l'on donne aux chrétiens captifs dans Alger. Le falaca est proprement une piece de bois d'environ cinq piés de long, troüée ou entaillée en deux endroits, par où l'on fait passer les piés du patient, qui est couché à terre sur le dos, & lié de cordes par les bras. Deux hommes le frappent avec un bâton ou un nerf de boeuf sous la plante des piés, lui donnent quelquefois jusqu'à 50 ou 100 coups de ce nerf de boeuf, selon l'ordonnance du patron & du juge, & souvent pour une faute très - legere. La rigueur des châtimens s'exerce dans tous pays en raison du despotisme. Art. de M. le Chevalier de Jaucourt.

FALACER (Page 6:387)

* FALACER, (Mythol.) dieu des Romains, dont Varron ne nous a transmis que le nom. La seule chose que nous en sachions, c'est qu'entre les Flamens il y en avoit un qui étoit surnommé Flamen Falacer, de ce dieu passé de mode.

FALAISE (Page 6:387)

FALAISE, s. f. (Marine.) c'est ainsi qu'on appelle les côtes de la mer qui sont élevées & escarpées. (Z)

Falaise (Page 6:387)

Falaise, (Géog.) Falesia, ville de France dans la basse Normandie, située sur le ruisseau d'Ante, entre Caën & Seez, & bâtie par les Normans, suivant l'abbé de Longuerue. Elle est renommée dans le pays par son commerce de serges, de toiles, & par la foire de Guibray l'un de ses fauxbourgs. Elle étoit déjà connue sous Guillaume le Conquérant, & elle est remarquable par la naissance de ce prince, par celle de Roch le Baillif surnommé la Riviere, medecin du roi, qui a publié les antiquités de la Bretagne armorique, & encore par la naissance de Gui le Fevre sieur de la Boderie, précepteur du duc d'Alençon frere d'Henri III, très - savant dans les langues orientales. Long. selon Cassini, 17d. 19'. 23''. latit. 48d. 53'. 28''. (D.J.)

FALAISER (Page 6:387)

FALAISER, v. n. la mer falaise, terme peu usité, pour dire que la mer vient frapper & se briser contre une falaise ou une côte escarpée. (Z)

FALARIQUE (Page 6:387)

FALARIQUE, s. f. (Art milit.) c'étoit une espece de dard composé d'artifice, qu'on tiroit avec l'arc contre les tours des assiégés pour y mettre le feu.

La falarique étoit beaucoup plus grosse que le malleolus, autre espece de dard enflammé, qui servoit à mettre le feu aux maisons; lequel feu ne pouvoit s'éteindre avec de l'eau, mais seulement en l'étouffant avec de la poussiere.

Tite - Live en parlant du siége de Sagonte en Espagne, donne trois piés de long à la falarique; mais Silius Italicus, en racontant le même siége, fait mention d'une falarique beaucoup plus terrible; c'étoit une poutre ferrée à plusieurs pointes, chargée de feux d'artifice, qui étoit jettée par la catapulte ou par la baliste. Daniel, hist. de la milice franç. (Q)

FALBALA (Page 6:387)

FALBALA, s. m. bandes d'étoffe plissées & festonées, qui s'appliquent sur les robes & jupons des femmes. C'est la garniture des jupons qui est particulierement appellée falbala; elle est connue aussi sous le nom de volans; celle des robes s'appelle communément pretintaille. Les falbalas sont placés par étages autour du jupon; cette mode est, dit - on, fort ancienne, mais le mot est nouveau.

On conte que deux de ces hommes chargés de modes & de ridicules, & qui se ruinent pour être aimables, traversoient les salles du palais; les petites marchandes leur offrirent de tout selon l'usage: il n'existe rien, dit l'un, que l'on ne trouve ici; vous y trouverez même, répondit l'autre, ce qui n'existe pas: inventez un mot qui ne soit qu'un son sans idée, toutes ces femmes y en attacheront une; falbala fut le mot qui s'offrit, & des garnitures de robes furent présentées avec assûrance sous ce nom qui venoit d'être fait, & qu'elles porterent depuis. Voyez l'article Etymologie.

Les savans amateurs de l'antiqurté feroient remonter, s'ils pouvoient, l'origine des falbalas jusqu'au déluge; c'est bien assez pour l'honneur de cette mode, qu'elle ait passé des Perses aux Romains: divers législateurs ennemis du luxe l'ont, dit - on, condamnée; mais les graces & le goût ne reçoivent de lois que de l'amour & du plaisir.

Cette grande roue du monde qui ramene tous les évenemens, ramene aussi toutes les modes, & fait reparoître aujourd'hui les falbalas avec plus d'éclat que jamais, les plus riches étoffes en sont ornées, les plus communes en reçoivent du relief, & toutes les semmes, les belles, les laides, les coquettes, & les prudes, ont des falbalas jusque sur leurs jupons les plus intimes: les dévotes même en portent sous le nom de proprété recherchée: on renonce plus facilement au plaisir d'aimer qu'au desir de plaire.

Falbala (Page 6:387)

Falbala, en terme de Boutonnter, est une longueur de bouillon, attaché en demi - cercle à côté de la zone sur le roste, dans les espaces où le cerceau seul paroît. [p. 388]

FALCADE (Page 6:388)

FALCADE, s. f. (Manége.) action provoquée par la subtilité avec laquelle, dans une allure prompte & pressée, le cavalier retenant le devant & diligentant le derriere, oblige ce même derriere à des tems si courts, si subits, & si près de terre, que les hanches coulent en quelque façon ensemble, les piés qui terminent l'extrémité postérieure parvenant jusqu'à la ligne de direction du centre de gravité du cheval.

Rien n'est plus capable d'en ruiner les reins & les jarrets. Ces parties vivement & fortement employées dans les falcades, ne doivent point être sollicitées & assujetties à des mouvemens de cette nature, qu'elles n'ayent acquis le jeu, la souplesse, & la facilité qu'ils exigent. Quand on supposeroit même dans l'animal une grande legereté d'épaule & de tête, une obéissance exacte, beaucoup de sensibilité, toute l'aisance & toute la franchise qu'il est possible de desirer, il seroit toûjours très - dangereux de le soûmettre fréquemment à de pareilles épreuves; on l'aviliroit incontestablement, ou on le détermineroit enfin à forcer la main & à fuir.

Les effets que produisent les falcades multipliées sur des chevaux nerveux, faits, & confirmés, nous indiquent tout ce que nous aurions à redouter de ces leçons hasardées sur des chevaux qui n'auroient ni vigueur, ni ressource, qui pécheroient par l'incapacité de leurs membres, que l'âge n'auroit point encore fortifiés, & auxquels le travail & l'exercice n'auroient point suggéré l'intelligence des différens mouvemens de la main, du trot uni, du galop soûtenu, de l'arrêt, du reculer, du partir, &c.

Elles ne peuvent être aussi que très - préjudiciables à ceux qui montrent de la fougue & de l'appréhension, comme à ceux qui tiennent du ramingue, qui retiennent leurs forces en courant, qui sont disposés à parer sans y être invités, qui parent court & sur les épaules, quoiqu'ils soient naturellement relevés & legers à la main à toute autre action; car souvent l'imperfection des reins & des jarrets occasionne des fautes contraires; c'est ainsi qu'un cheval dont ces parties sont foibles n'ose consentir à l'arrêt, tandis qu'un autre cheval dans lequel nous observons la même foiblesse, mais plus de vivacité & plus d'ardeur, pare en employant tout - à - coup toute la résolution dont il est doüé, comme s'il cherchoit à hâter la fin de la douleur que lui cause la violence du parer. Celui - ci ne se rassemble que trop. Bien loin de lui demander de falquer en parant, on doit exiger qu'il forme son arrêt lentement, en traînant, pour ainsi dire, en rallentissant insensiblement son action, & en évitant que le derriere se précipite.

Du reste l'arrêt du galop précédé de deux ou trois falcades appropriées à la nature de l'animal, & proportionnées à sa vigueur & à sa force, allegerit son devant, rend les mouvemens de l'arriere - main infiniment libres, accoûtume les hanches à accompagner les épaules, assûre la tête & la queue, & perfectionne enfin l'appui. Communément on prévient le moment de l'arrêt par l'accélération ou l'accroissement de la vîtesse de cette allure. La falcade après une course violente, est d'autant moins pénible qu'elle est presque naturelle; le derriere embrassant beaucoup de terrein à chaque tems, il ne s'agit que de rabattre les hanches, en les contraignant par le port réitéré de la main à soi dans l'instant où elles se détachent de terre; si l'action de la main est en raison des effets qu'elle doit opérer, & que les aides des jambes du cavalier viennent au secours de la croupe que les aides peu mesurées de la main pourroient trop rallentir, le cheval falquera inévitablement. Je dois ajoûter que l'instant précis de l'arrêt, est celui de la foulée du devant; soudain les piés de derriere s'approchent, & le mouvement naturel qui suivra cette action étant la rélevée de ce même devant, l'animal assujetti déjà par les falcades ne pourra que parer entierement sur les hanches.

On peut encore faire falquer un cheval, sans préméditer de l'arrêter. Si du petit galop je passe à un galop plus pressé, & que j'augmente ou que je fortifie de plus en plus cette allure, je rentrerai dans le premier mouvement, & j'appaiserai la vivacité de la derniere action par deux ou trois falcades, qui disposeront mon cheval à une allure plus soûtenue, plus cadencée, plus lente, & plus sonore. Aussi voyons-nous que dans les passades, & lorsque nous parvenons à leurs extrémités, nous demandons deux ou trois falcades à l'animal, pour le préparer à fournir tout de suite la volte, ses forces étant unies.

Je ne me rappelle pas, au surplus, quel est l'auteur qui recommande des pesades au bout de la ligne droite & avant d'entamer cette volte: je suis assûré d'avoir lû cette maxime dans Fréderic Grisone ou dans Coesar Fiaschi. Le fait n'est point assez important pour que je me livre à l'ennui de parcourir de nouveau leur ouvrage; j'observerai seulement que cette action est superflue, puisqu'on peut sans y avoir recours asseoir le cheval, & le disposer par conséquent à l'accomplissement parfait de la volte. En second lieu, celui que l'on auroit habitué à des pesades avant d'effectuer l'action de tourner, pour peu qu'il fût renfermé s'éleveroit simplement du devant & seroit sujet à s'arrêter. Enfin cette habitude seroit d'autant plus dangereuse, que si l'on considere que les passades constituent toute la manoeuvre que des cavaliers pratiquent dans un combat singulier, on sera forcé d'avoüer que les pesades feroient perdre un tems considérable au cheval, & pourroient dans une circonstance où tous les instans sont prétieux, coûter la vie à quiconque se conformeroit à ce principe. (e)

FALCIDIE (Page 6:388)

FALCIDIE, sub. f. (Jurisprud.) Voyez Quarte falcidie.

FALCKENBERG (Page 6:388)

FALCKENBERG, (Géog.) petite ville maritime de Suede, dans le Halland sur la mer Baltique. Long. 29. 55. lat. 56. 54.

FALERNE (Page 6:388)

* FALERNE, (Géog. anc. & mod.) c'étoit une montagne de l'Italie, que les anciens appelloient aussi le mont Massique. Elle étoit proche de Sinuesse; les vins en étoient excellens. Cette montagne s'appelle aujourd'hui Rocca di mondragone, monte Massico. L'endroit où elle s'éleve, est une partie de ce que nous comprenons dans la terre de Labour.

FALLOURDE (Page 6:388)

FALLOURDE, s. f. terme de Commerce, amas de bois fait des perches qui ont servi à construire les trains, & qu'on a coupées de la longueur d'une buche de bois de moule.

FALMOUTH (Page 6:388)

FALMOUTH, (Géog.) c'est peut - être la Volibe de Ptolomée: bourg & port de mer sur la côte méridionale de Cornoüailles. Falmouth signifie l'embouchure de la Fale, parce que ce havre est l'embouchure de cette riviere. C'est un des meilleurs ports d'Angleterre, fortifié par le château de Mandai & le fort de Pindennis bâtis par Henri VIII. C'est de Falmouth que partent les paquebots pour Lisbonne. Long. 12. 36. lat. 50. 15. (D.J.)

FALQUER (Page 6:388)

FALQUER, v. act. faire falquer un cheval; ce cheval a très - bien marqué son arrêt après avoir falqué; ce cheval n'a falqué que pour passer à une allure plus lente & plus soûtenue. Voyez Falcade. (e)

FALSIFICATEUR (Page 6:388)

FALSIFICATEUR, s. m. (Jurisp.) Voyez ci - après Faussaire.

FALSIFICATION (Page 6:388)

FALSIFICATION, s. f. (Jurisprud.) est l'action par laquelle quelqu'un falsifie une piece qui étoit véritable en elle - même. Il y a de la différence entre fabriquer une piece fausse & falsifier une piece. Fabriquer une piece fausse, c'est fabriquer une piece qui n'existoit pas, & lui donner un caractere suppose; au lieu que falsifier une piece, c'est retrancher ou

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