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Tel est en général le but que l'on devroit se proposer dans toutes les académies. Je conviens qu'élevées sur un semblable plan, il seroit assez difficile qu'elles fussent nombreuses; mais six écoles de cette espece seroient d'un secours réel à l'état, ne s'entredétruiroient point les unes & les autres, & se soûtiendroient d'elles - mêmes sans des faveurs telles que celles que demandoit Pluvinel, sur - tout si les agrémens des emplois militaires dépendoient du séjour & des progrès que des éleves y auroient faits.
Je dois au surplus déclarer ici, que je n'ai prétendu blâmer que les abus & non les personnes. Je sai que les intérêts, ou plûtôt la vanité des hommes, se trouvent étroitement liés avec ceux de l'erreur; mais la vraie philosophie ne respecte que la vérité, & n'en médite que le triomphe. D'ailleurs je me suis cru d'autant plus autorisé à en prendre ici la défense, que les écoles que je propose répondroient pleinement aux vûes supérieures d'un ministre, qui, par l'établissement de l'école militaire, nous a prouvé que les grands hommes d'état s'annoncent toûjours par des monumens utiles & durables. (e)
EXERESE (Page 6:252)
EXERESE, en Chirurgie, est une opération par laquelle on tire du corps humain quelque matiere étrangere, inutile, & même pernicieuse.
Ce mot est grec,
L'exerese se fait de deux façons: par extraction, quand on tire du corps quelque chose qui s'y est formée; & par détraction, quand on tire du corps quelque chose qui y a été introduite par - dehors.
L'opération de la taille ou lythotomie, l'accouchement forcé, &c. sont de la premiere classe; & la sortie d'une balle, d'un dard, seroit de la seconde. Quelques auteurs ne donnent le nom de détraction, à l'action de tirer un corps étranger qui est entré pardehors, que lorsqu'on est obligé de faire une incision à une partie opposée à celle par où le corps étranger s'est introduit; cette distinction n'est pas de grande utilité.
Le point important pour se bien conduire ici, est d'examiner avec attention, 1°. quelle est la partie dont on veut tirer quelque chose, & s'éclairer sur la structure de cette partie: 2°. quels sont les corps étrangers que l'on veut faire sortir, quelle est leur forme & leur nature, s'ils sont durs, mous, friables, compressibles, ronds, quarrés, ovoides, triangulaires, &c. 3°. quels sont les différens instrumens qu'on y peut employer, & choisir les plus propres à ce dessein, ou en imaginer de plus parfaits: 4°. quand il faudra les mettre en usage, & comment.
On a donné les autres principes généraux qui concernent
l'opération de l'exerese, au mot
EXERGUE (Page 6:252)
EXERGUE, s. f. (Hist. anc. & mod.) signifie, chez
les Médaillistes, un mot, une devise, une date, &c.
qu'on trouve quelquefois dans les médailles au - dessous des figures qui y sont représentées. Voyez
Ce mot est dérivé des mots grecs
Les exergues sont ordinairement au revers des médailles, cependant il y en a qui sont sur le devant ou sur la face.
Les lettres ou les chiffres qui se trouvent dans l'e<cb->
EXFOLIATION (Page 6:252)
EXFOLIATION, en Chirurgie, est la séparation des parties d'un os qui s'écaille, c'est - à - dire qui se détache par feuilles ou par lames minces. Voyez Os.
Ce mot est composé des mots latins ex, & folium, feuille.
Quand une partie de la surface du crane a été à nud pendant quelque tems, elle est sujette à l'exfoliation: l'usage de la poudre céphalique ne sert de rien pour avancer l'exfoliation. Dionis.
On ne doit point trop hâter la guérison des blessures faites aux os; mais on doit laisser aux os le tems de se rétablir d'eux - mêmes; ce qu'ils font quelquefois sans exfoliation, sur - tout dans les enfans.
On ne peut pas guérir les caries des os sans exfoliation. Voyez
C'étoit une opinion commune & reçue parmi les anciens, que tous les os découverts doivent s'exfolier; c'est pourquoi ils tenoient pendant long - tems les levres de la plaie écartées l'une de l'autre, en attendant cette exfoliation. L'expérience & la raison ont détruit ce préjugé, & ont fait voir qu'en temponnant les plaies où les os sont simplement découverts, on en retarde la guérison, & l'on expose les blessés à des accidens fâcheux: ce n'est pas cependant que l'exfoliation des os ne soit presque toûjours l'ouvrage de la pure nature, & que la plûpart des précautions qu'on prend pour produire cette exfoliation, ne soient d'ordinaire inutiles ou nuisibles: il faut dire hautement ces sortes de vérités.
En effet, combien de fois voit - on des chirurgiens,
qui, pendant des mois entiers, même pendant des
années entieres, se flatent vainement de parvenir à
l'exfoliation d'une partie de quelque os, par le charpi
sec, l'esprit - de - vin, les caustiques, & la rugine,
tandis que d'autres sans tous ces secours, voyent en
peu de tems une heureuse exfoliation se produire chez
leurs malades, c'est qu'alors la nature étoit elle - même l'artiste de l'exfoliation. Le plus grand secret du
chirurgien est de laisser agir cette nature, d'observer
ses démarches, de ne pas contrecarrer ses opérations,
de conserver à la partie sa chaleur naturelle,
ou de l'augmenter quand elle est languissante. Il
n'y a pas seulement de la droiture, mais du bon sens,
à reconnoître dans les Arts les plus utiles, les bornes
& les limites de leur puissance. Les habiles gens qui
professent de tels arts n'y perdent rien, & les fripons
trouvent moins de dupes. Addition de M. le Chevalier
On donne aussi le nom d'exfoliation, à la séparation d'une membrane, d'un tendon, & autres parties molles, froissées & meurtries parquelque cause extérieure, ou altérées par l'impulsion de l'air à l'occasion d'une plaie, ou par des matieres purulentes; le [p. 253]
EXFOLIATIF (Page 6:253)
EXFOLIATIF, terme de Chirurgie, remede propre
à faire exfolier les os cariés, c'est - à - dire à faire féparer
par feuilles la carie de la partie saine. Voyez
On nomme tuyau exfoliatif, un instrument qui
perce l'os en le ratissant, & en enlevant plusieurs
feuilles les unes après les autres. La tige & la mitte
de cet instrument ne different point de celles du trépan
couronné, puisqu'il se monte sur l'arbre du trépan,
de même que les couronnes. Voyez cette structure
au mot
Cette lame doit être d'un bon acier, mais la trempe doit en être douce: telle est la trempe par paquets, qui est celle qui convient le mieux pour les instrumens qui doivent agir sur des corps durs; & si les ouvriers voyent qu'elle soit encore trop dure, ils ont le soin de donner un recuit bleu, pour adoucir la trempe & la rendre moins aigre.
L'usage du trépan exfoliatif n'est pas fréquent; il
peut cependant trouver son utilité, & il ne faut pas
le soustraire de l'arcenal de Chirurgie, ou quelques
praticiens le regardent comme inutile. Voyez a
EXHALAISON (Page 6:253)
EXHALAISON, s. f. (Physiq.) fumée ou vapeur
qui s'exhale ou qui sort d'un corps, & qui se répand
dans l'air. Voyez
Les mots d'exhalaison & de vapeur se prennent d'ordinaire
indifféremment l'un pour l'autre; mais les
auteurs exacts les distinguent. Ils appellent vapeurs, les
fumées humidés qui s'élevent de l'eau & des autres
corps liquides; & exhalaisons, les fumées seches qui
viennent des corps solides, comme la terre, le feu,
les minéraux, les soufres, les sels, &c. Voyez
Les exhalaisons, prises dans ce dernier sens, sont
des corpuscules ou écoulemens secs, qui s'élevent
des corps durs & terrestres, soit par la chaleur du
soleil, soit par l'agitation de l'air, soit par quelque
autre cause. Les corpuscules parviennent jusqu'à
une certaine hauteur dans l'air, où se mêlant avec
les vapeurs, ils forment les nuages, pour retomber
ensuite en rosée, en brouillard, en pluie, &c. Voyez
Les exhalaisons nitreuses & sulfureuses sont la principale
matiere du tonnerre, des éclairs, & des divers
autres météores qui s'engendrent dans l'air. Voyez
M. Newton prétend que l'air vrai & permanent est
formé par des exhalaisons élevées des corps les plus
durs & les plus compacts. Voyez
On voit quelquefois, dit M. Musschenbroeck, Aotter dans l'air de fort grandes traînées d'exhalaisons qui sont d'une seule & même espece; elles different
Ces amas de vapeurs ou d'exhalaisons d'une même
espece qui se font dans l'air & le remplissent, sont
poussés par le vent d'un lieu dans un autre, où ils
rencontrent d'autres parties de nature différente qui
se sont aussi élevées dans l'air, & avec lesquelles ils
se confondent. Il faut donc alors qu'il naisse de ce
mélange les mêmes effets, ou des effets semblables à
ceux que nous pourrions observer, si l'on versoit ou
mêloit dans un verre des corps semblables à ceux qui
constituent ces vapeurs. Qu'il seroit beau & utile en
même tems, de connoitre les effets que produiroient
plusieurs corps par le mélange que l'on en feroit!
Mais les Philosophes n'ont encore fait que fort peu
de progrès dans ces sortes de mélanges; car les corps
que l'on a divisés en leurs parties, & mêlés ensuite
ensemble ou avec d'autres, sont jusqu'à présent en
très - petit nombre. Puis donc que l'atmosphere contient
des parties de toute sorte de corps terrestres
qui y nagent & qui se rencontrent, il faut que leur
mélange y produise un très - grand nombre d'effets
que l'art n'a pû encore nous découvrir; par conséquent
il doit naître dans l'atmosphere une infinité de
phénomenes que nous ne saurions encore ni comprendre
ni expliquer clairement. Il ne seroit pourtant
pas impossible de parvenir à cette connoissance,
si l'on faisoit un grand nombre d'expériences sur les
mélanges des corps; matiere immense, puisqu'un petit
nombre de corps peuvent être mêlés ensemble
d'un très - grand nombre de manieres, comme il pa<pb->
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