ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"339"> qu'ils sont indisposés: c'est ce que leur reproche Arcudius, lib. V. de extrem. unct. cap. ult. Cependant le P. Goar en reconnoissant la réalité de cet usage dans les églises orientales, dit que cette onction n'est pas sacramentelle, mais cérémonielle, & donnée aux malades dans l'intention de leur rendre la santé; comme on a vû quelquefois dans l'église latine, des évêques & de saints personnages employer à la même fin les onctions d'huile benite, ainsi qu'il paroît par une lettre d'Innocent I. à Decentius, rapportée dans le tome II. des conciles, pag. 1248. Outre cela les Grecs assemblent plusieurs prêtres & jusqu'au nombre de sept, pour des raisons mystiques & allégoriques, qu'on peut voir dans Arcudius & dans Siméon de Thessalonique. Il paroît par le sacramentaire de S. Grégoire, de l'édition du P. Menard, page 253, que dans l'église latine on employoit aussi plusieurs prêtres; mais l'usage présent est qu'un seul prêtre confere validement ce sacrement.

Le P. Dandini, dans son voyage du Mont - Liban, distingue deux sortes d'onctions chez les Maronites; l'une qu'on appelle l'onction avec l'huile de la lampe: mais cette onction, dit - il, n'est pas celle du sacrement qu'on n'administroit ordinairement qu'aux malades qui étoient à l'extrémité; parce que cette huile est consacrée seulement par un prêtre, & qu'on la donne à tous ceux qui se presentent, sains ou malades indifféremment, même au prêtre qui officie. L'autre espece d'onction, suivant cet auteur, n'est que pour les malades; elle se fait avec de l'huile que l'évêque seul consacre le jeudi - saint, & c'est à ce qu'il paroît leur onction sacramentelle.

Mais cette onction avec l'huile de la lampe est en usage non - seulement chez les Maronites, mais dans toute l'église d'Orient, qui s'en sert avec beaucoup de respect. Il ne paroît pas même qu'ils la distinguent du sacrement de l'extrème - onction, si ce n'est comme l'observe le P. Goar, qu'ils la regardent comme une simple cérémonie pour ceux qui sont en santé, & comme un sacrement pour les malades. Ils ont dans les grandes églises une lampe dans laquelle on conserve l'huile pour les malades, & ils appellent cette lampe la lampe de l'huile jointe à la priere. (G)

EXTREMIS (Page 6:339)

EXTREMIS, (Jurispr.) on appelle ir extremis, le dernier tems de la vie, où quelqu'un est atteint d'une maladie dont il est décédé.

Les dispositions de derniere volonté, faites in extremis, sont quelquefois suspectes de suggestion; ce qui dépend des circonstances. Voyez Testament, Suggestion.

Les mariages célébrés in extremis avec des personnes qui ont vécu ensemble dans la débauche, sont nuls quant aux effets civils. Voyez Mariage. (A)

EXTRÉMITÉ (Page 6:339)

EXTRÉMITÉ, s. f. (Gramm.) est la partie qui est la derniere & la plus éloignée d'une chose, ou qui la finit & la termine.

C'est en ce sens qu'on employe ce mot dans les phrases suivantes. Les extrémités d'une ligne sont des points. On ne peut pas aller d'une extrémité à l'autre, sans passer par le milieu.

Extrémités du corps humain (Page 6:339)

Extrémités du corps humain (les) Medec. doivent être observées dans les maladies, sur - tout dans celles qui sont aigues; parce qu'elles peuvent fournir un grand nombre de signes prognostics très importans pour juger de l'évenement. Il n'arrive jamais que les hommes meurent sans qu'il se fasse quelque changement notable dans l'extérieur des extrémités: on peut y considérer principalement la chaleur, le froid, la couleur, le mouvement & la situation respectivement à l'état naturel.

C'est toûjours un bon signe dans les maladies aiguës, que les extrémités ayent une chaleur tempérée, égale à celle de toutes les autres parties, avec souplesse dans la peau. On peut trouver les extrémités ainsi chaudes dans les fievres les plus malignes; mais cette chaleur n'est pas également répandue dans toutes les parties du corps, comme lorsque les extrémités sont moins chaudes que le tronc: d'ailleurs les hypocondres sont ordinairement durs dans ce caslà, & l'habitude du corps n'est pas également souple dans toutes ses parties; c'est ce qui distingue la chaleur qui n'est pas un bon signe d'avec celle qui l'est: une chaleur même brûlante n'est pas un mauvais signe, lorsqu'elle est également répandue dans tout le corps, & par conséquent aux extrémités; c'est le propre des fievres ardentes malignes de ne pas échauffer plus qu'à l'ordinaire les extrémités; c'est aussi un signe de malignité, que les extrémités s'échauffent & se resroidissent en peu de tems; c'est un signe mortel dans les maladies aigues, qui épuisent promptement les forces. L'extrème chaleur, avec rougeur & inflammation de ces parties, est un bon signe dans ces mêmes maladies: une chaleur douce, tempérée, avec moiteur ou même avec un sentiment d'humidité, qui tend à se refroidir dans toute l'habitude du corps, mais particulierement dans les extrémités, qui se trouve jointe à une fievre continue, doit être tressuspecte; parce qu'il y a lieu de craindre que la chaleur ne soit renfermée dans les visceres: la chaleur douce égale que l'on observe dans les hectiques, ne se conserve pas; elle augmente considerablement après qu'ils ont pris des alimens, & elle se fait particulierement sentir dans le creux des mains: d'ailleurs la chaleur dans la fievre hectique, produit presque toûjours une sorte de crasse sur la peau.

Le froid de, extrémités dans les maladies aiguës, est toûjours un très - mauvais signe, à moins que la nature ne prépare une crise; ce qui s'annonce par les bons signes qui concourent avec le froid de ces parties: lorsqu'elles sont froides, que les autres parties sont brûlantes avec sécheresse, & que ces symptomes sont accompagnés d'une grande soif, c'est un signe de malignité dans la maladie: si on a peine à dissiper le froid des extrémités par les moyens convenables pour les réchauffer, & sur - tout si on ne peut pas parvenir à leur redonner de la chaleur, c'est un très mauvais signe qui devrent même mortel & annonce une fin prochaine, si en même tems ces parties deviennent livides & noires. Voyez Froid fébrile.

C'est toûjours un très - bon signe dans les maladies aiguës, que les extrémités conservent leur couleur naturelle. La couleur rouge & enflammée de quelques parties du corps que ce soit, est aussi un bon signe, si elle provient d'un dépôt critique qui se soit fait dans ces parties. La couleur livide & noire des extrémités, sur - tout si le froid s'y joint, est un signe mortel.

C'est aussi un très - mauvais signe, que le malade agite continuellement & d'une maniere extraordinaire ses piés & ses mains, ou qu'il les découvre quoiqu'ils soient froids.

On doit de même très - mal augurer d'un malade qui se tient constamment renversé avec les extrémités tant supérieures qu'inférieures, toûjours étendues. Voyez Situation du Corps dans les maladies, & les prognostics qu'on doit tirer de leur différence. Voy. l'excellent ouvrage de Prosper Alpin, de prasagienda vitâ & morte, dont cet article est extrait. (d)

Extrémités (Page 6:339)

Extrémités, (Peinture.) Ce qu'on nomme les extrémités en Peinture, sont sur - tout les mains & les piés: la tête qui devroit être comprise dans la signification de ce terme, est un objet si important dans cet art, que les principes qui y ont rapport font une partie séparée, & demandent des réflexions particulieres. Les mains & les piés contribuent beaucoup à la justesse de l'expression, & en augmentent la force. Ces extrémités sont susceptibles de graces qui leur [p. 340] sont particulieres. Les mains d'une figure pourroient être exactement conformées; elles pourroient être dans une exacte proportion avec la figure, & ne pas offrir ces agrémens dont certains détails de leur conformation les embellissent: ces beautés se font remarquer plus sensiblement dans les mains des femmes; l'embonpoint rend leurs parties arrondies; il forme dans les endroits où les muscles s'attachent, de petites cavités, qui en marquant la place des jointures, en adoucissent les mouvemens. La sécheresse qu'occasionne l'apparence des os, est heureusement voilée; & les formes, sans être détruites, sont adoucies. Je dirois la même chose des piés, si l'on pouvóit espérer aujourd'hui de se faire comprendre, en avançant que la petitesse extrème dont les femmes recherchent l'apparence dans leur chaussure, est aussi éloignée de la beauté que la grosseur excessive dont elles veulent se garantir. Peut - on de sens - froid se resoudre à admirer des bases, sur lesquelles chancelle le poids qu'elles doivent soûtenir? On voit à tout instant un corps énorme chercher en marchant sur deux pivots, un équilibre que la moindre distraction doit lui faire perdre; & pour cela on détruit dans les tourmens d'une chaussure gênante & douloureuse, la forme des doigts & du coup - de - pié. Il arrive de - là que, si l'on desire d'un peintre qu'il représente une Vénus au bain, ou les graces nues, il fera de vains efforts pour trouver des modeles dont les piés ne soient pas défigurés. Il résulte encore de cette folie, que si l'artiste donne pour proportion aux piés de ces mêmes graces, la longueur de la tête qui est la juste mesure qu'ils doivent avoir, le sexe jaloux de ses avantages est obligé ou de blâmer des beautés qui consistent dans la justesse des proportions, ou d'avoüer qu'il ne possede pas lui - même cette perfection.

Voilà ce qui regarde les graces des extrémités. Pour l'expression qu'elles peuvent ajoûter aux actions, il est aisé d'en voir l'effet dans celui que nos habiles comédiens font sur nous lorsque leurs gestes sont absolument conformes à ce qu'ils doivent sentir & à ce qu'ils récitent. Dans les douleurs la contraction des nerfs se fait sentir avec une expression effrayante dans les mains & dans les piés: ces parties qui sont composées de plusieurs jointures, & par conséquent de plusieurs nerfs rassemblés, offrent dans un espace peu étendu l'action répétée que produit une même cause; chaque doigt reçoit sa portion de la douleur dont les nerfs sont atteints; & cette communication des affections de l'ame aux mouvemens du corps, si rapide par la voie des nerfs, devient plus visible & plus sensible par des effets multipliés.

Les artistes doivent donc mettre leurs soins non seulement à bien connoître la justesse des proportions des extrémités, mais encore ce qui dans leur conformation produit des graces, & dans leurs mouvemens fait sentir la juste expression. Voyez Proportion, Figure. Cet article est de M. Watelet.

Extrémités (Page 6:340)

Extrémités, (Man. & Maréch.) nous entendons proprement par extrémités dans un cheval, la portion inférieure de ses quatre jambes: ainsi nous disons, un cheval dont les crins, la queue, & les extrémités sont noires. (e)

EXUBERANCE (Page 6:340)

EXUBERANCE, s. f. (Belles - Lett.) en Rhétorique & en matiere de style, signifie une abondance inutile & superstue, par laquelle on employe beaucoup plus de paroles qu'il n'en faut pour exprimer une chose. Voyez Pléonasme.

EXULCÉRATION (Page 6:340)

EXULCÉRATION, en Medecine, est l'action de causer ou de produire des ulceres. Voyez Ulcere.

Ainsi l'arsenic exulcere les intestins: les humeurs corrosives exulcerent la peau. Voyez Corrosion, Erosion.

On applique quelquefois ce mot à l'ulcere lui - même; mais plus généralement à ces érosions qui emportent la substance des parties, & forment des ulceres. Voyez Erosion.

Les exulcérations dans les intestins sont des marques de poison. Chambers. Voyez Poison.

EX - VOTO (Page 6:340)

EX - VOTO, (Littér.) Cette expression latine que l'usage a fait passer dans notre langue, désigne & les offrandes promises par un voeu, & les tableaux qui représentent ces offrandes; à l'exemple des Payens qui en ornoient leurs temples, & qui quelquefois y employoient leurs meilleurs artistes.

Ces sortes de tableaux portoient chez les Romains le nom d'ex - voto; parce que la plûpart étoient accompagnés d'une inscription qui finissoit par ces deux mots ex - voto, pour marquer que l'auteur rendoit public un bienfait reçu de la bonté des dieux, ou qu'il s'acquittoit de la promesse qu'il avoit faite à quelque divinité dans un extrème danger, dont il étoit heureusement échappé. Voyez Tableau votif.

Comme l'usage des ex - voto est tombé depuis longtems, même en Italie, & qu'il n'y a que de pauvre, peintres qui s'en occupent pour de misérables pélerins, on ne peut s'empêcher d'être touché du triste sort du Cavedone, ce célebre éleve d'Annibal Carrache, qui après s'être attiré l'admiration des plus grands maîtres, éprouva tant de malheurs dans sa famille, que ses rares talens s'affoiblirent au point qu'il se vit réduit à peindre des ex - voto pour subsister, & enfin obligé de demander lui - même publiquement l'aumône. Article de M. le Chevalier de Jaucourt.

EYMET (Page 6:340)

EYMET, (Géog. mod.) petite ville du Périgord en France; elle appartient au Sarladois; elle est située sur le Drot.

EYND'HOUE (Page 6:340)

EYND'HOUE, (Géog. mod.) ville du Brabant hollandois, aux Pays - Bas; elle est située sur la Drommel. Long. 23. 5. lat. 51. 28.

EYNEZAT (Page 6:340)

EYNEZAT, (Géog. mod.) ville de l'Auvergne en France; elle est de la généralité de Riom.

EZAGUEN (Page 6:340)

EZAGUEN, (Géog. mod.) ville de la province d'Habat, au royaume de Fez en Afrique.

EZZAL (Page 6:340)

EZZAL, (Géog. mod.) province d'Afrique; elle est du royaume de Tripoli. [omission: image; to see, consult fac-similé version]

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