ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"337"> sorbant dû à leur terre, qui ne passe qu'en petite quantité dans l'extrait.

Certains végétaux inodores, tels que le séné, l'ellébore, qui sont des purgatifs très - efficaces, donnés en substance ou en infusion, fournissent des extraits qui ne purgent que tres - foiblement: les roses perdent aussi, par une longue évaporation, leur vertu purgative; quelques autres au contraire, tels que l'écorce de sureau, donnent des extraits qui retiennent toute leur vertu purgative.

Le principal avantage que nous fournissent les remedes réduits sous la forme d'extraits, c'est la facilité de les conserver, & de les faire prendre aux malades.

L'extrait est toûjours une préparation officinale. On trouve dans diverses pharmacopées plusieurs extraits composés. La pharmacopée de Paris n'a retenu que l'extrait panchymagogue. Voyez Panchymagogue.

Les sels de la Garaye sont des extraits. Voyez Hydraulique, (Chimte).

Certains sucs épaissis, comme le cachou, l'hypocistis, l'opium, & l'aloes, sont des extraits solides; voyez ces articles. La thériaque céleste est un extrait composé. Voyez Thériaque.

Outre les médicamens dont nous venons de parler, on connoit encore sous le nom d'extrait, plusieurs préparations pharmaceutiques, tirées des substances métalliques; mais ces preparations sont plus connues sous le nom de teinture (voyez Substances metalliques & Teinture): le seul extrait de Mars est spécialement connu sous ce nom. Voyez Fer. (b)

Extrait (Page 6:337)

Extrait, dans le Commerce, a diverses significations.

Il signifie 1°. un projet de compte qu'un négociant envoye à son correspondant, ou un commissionnaire à son commettant, pour le véritier.

2°. Ce qui est tiré d'un livre ou d'un registre d'un marchand. L'extrait d'un journal forme un mémoire.

3°. C'est aussi un des livres dont les marchands & banquiers se servent dans leur commerce: on l'appelle autrement livre de raison, & plus ordinairement le grand livre. Voyez Livre. Chambers.

EXTRAJUDICIAIRE (Page 6:337)

EXTRAJUDICIAIRE, adj. (Jurispr.) se dit des actes qui non - seulement sont faits hors jugement & non coram judice pro tribunali sedente, mais aussi qui ne font point partie de la procédure & instruction.

Ce terme extrajudiciaire est opposé à judiciaire; ainsi une requisition est judiciaire, ou se fait judiciairement, quand elle est formée sur le barreau. Les assignations, défenses, & autres procédures tendantes à instruire l'affaire & à en poursuivre le jugement, sont aussi des actes judiciaires, c'est - à - dire formés par la voie judiciaire, au lieu qu'un simple commandement, une sommation, un procés - verbal, & autres actes semblables, quoique faits par le ministere d'un huissier ou sergent, sont des actes extrajudiciaires, lorsqu'ils ne contiennent point d'assignation.

Les actes judiciaires ou procédures tombent en péremption; au lieu que les actes extrajudiciaires ne sont sujets qu'à la prescription. (A)

EXTRAORDINAIRE (Page 6:337)

EXTRAORDINAIRE, adj. signifie quelque chose qui n'arrive pas ordinairement. Voyez Ordinaire.

Couriers extraordinaires, sont ceux qu'on dépéche exprés dans les cas pressans.

Ambassadeur ou envoyé extraordinaire, est celui qu'on envoye pour traiter & négocier quelqu'affaire particuliere & importante; comme un mariage, un traité, une alliance, &c. ou même à l'occasion de quelque cérémonie, pour des complimens de condoléance, de congratulation, &c. Voyez Ambassadeur & Ordinaire.

Une gazette, un journal, ou des nouvelles extraor<cb-> dinaires, sont celles qu'on publie après quelque évenement important, qui en contiennent le détail & les particularités, qu'on ne trouve point dans les nouvelles ordinaires. Les auteurs des gazettes se servent de post - scripts ou supplémens, au lieu d'extraordinaires. Chambers.

Extraordinaire (Page 6:337)

Extraordinaire, (Jurisprud.) signifie souvent procédure criminelle. Quelquefois les procureurs mettent ce mot sur leurs dossiers, pour dire que la cause n'est point au role d'aucune province, mais doit se poursuivre à une audience extraordinaire.

Audience extraordinaire, est celle que le juge donne en un autre tems que celui qui est accoûtumé.

Frais extraordinaires de criées, voyez Criées & Frais.

Jugement à l'extraordinaire, c'est - à - dire celui qui est rendu sur une instruction criminelle.

Procédure extraordinaire, c'est en général la procédure criminelle; il faut néanmoins observer ce qui est dit dans l'article suivant.

Reglement a l'extraordinaire, c'est lorsque le juge ordonne que les témoins seront recolés & confrontés; car jusque - là la procédure, quoique criminelle, n'est pas reputée vraiment extraordinaire.

Reprendre l'extraordinaire, c'est lorsqu'après avoir renvoye les parties à l'audience sur la plainte & information, ou même avoir converti les informations en enquêtes, on ordonne, attendu de nouvelles charges qui sont survenues, que les témoins seront récoles & controntés.

Voie extraordinaire, c'est la procédure criminelle. Prendre la vore extraordinaire, c'est se pourvoir par plainte, information, &c. au lieu que la voie ordinaire est celte d'une simple demande civile. (A)

EXTRA TEMPORA (Page 6:337)

EXTRA TEMPORA, (Jurisprud.) est une expression purement latine, qui est de style dans la chancellerie romaine, pour signifier une dispense, par laquelle le pape permet de prendre les ordres hors les tems de l'année prescrits par les canons, & sans garder les interstices de droit. Voyez Interstices. Ces tems prescrits pour la réception des ordres sacrés sont les quatre semaines qu'on appelle quatretems. Voyez Quatre - tems. (A)

EXTRAVAGANTES (Page 6:337)

EXTRAVAGANTES, (Jurispr.) est le nom que l'on donne aux constitutions des papes, qui sont postérieures aux clémentines: elles ont été ainsi appellées quasi vagantes extra corpus juris, pour dire qu'elles etoient hors du corps de droit canonique, lequel ne comprenoit d'abord que le decret de Gratien; ensuite on y ajoûta les decretales de Grégoire IX. le sexte de Boniface VIII. & les clémentines. Enfin les extravagantes ont été elles - mêmes insérées dans le corps de droit canonique; elles sont placées à la suite des clémentines, à la fin du troisieme tome, qu'on appelle communément le sexte, ou liber sextus decretalium de Boniface VIII.

Il y a deux sortes d'extravagantes, savoir celles de Jean XXII. & les extravagantes communes.

Les extravagantes de Jean XXII. sont vingt épîtres decrétales ou constitutions de ce pape, qui ont été distribuées sous quatorze titres sans aucune division par livres, attendu la briéveté de la matiere. On ignore précisément en quel tems cette collection parut. Son auteur mourut en 1334.

François de Pavinis, Guiliaume de Montelauduno & Zenzelinus de Cassan, ont fait des gloses & apostilles sur ces extravagantes.

Celles qu'on appelle extravagantes communes sont des épitres, decrétales ou constitutions de divers papes qui tinrent le saint - siége, soit avant Jean XXII. ou depuis; elles sont divisées par livres comme les decrétales, & l'on y a suivi le même ordre de matieres: mais comme il ne s'y trouve aucune constitution sur les mariages, qui font l'objet du quatrieme [p. 338] livre des decrétales, on a supposé que le quatrieme livre des extravagantes communes manquoit, de sorte qu'il n'y a que quatre livres qui sont intitulés premier, second, troisieme, & cinquieme.

Ces extravagantes n'ont par elles - mêmes en France aucune autorité, si ce n'est autant qu'elles se trouvent conformes aux ordonnances de nos rois & aux usages du royaume; de sorte qu'elles sont rejettées toutes les fois qu'elles se trouvent contraires aux libertés de l'église gallicane, ou à notre droit françois. (A)

EXTRAVASATION, EXTRAVASION (Page 6:338)

EXTRAVASATION, EXTRAVASION, s. f. (Medecine.) sont des termes synonymes en Medecine, qui signifient une effusion hors des vaisseaux, de quelque humeur que ce soit, dans le corps humain; soit qu'elle se soit répandue dans le tissu des parties, comme le sang dans l'échymose; ou dans quelque grande cavité, comme la sérosité dans l'hydropisie.

L'un & l'autre de ces mots sont formés du latin extra, dehors, & vasa, vaisseau; ils ne different que par la terminaison, qui est arbitraire.

L'extravasation peut être causée par une replétion extraordinaire, ou une trop forte distension, qui dilate trop les orifices des vaisseaux, ou en déchire les parois. Voyez Pléthore.

L'excoriation & l'érosion des parties contenantes peut aussi donner lieu à l'épanchement des parties contenues. Voyez Acrimonie. Il peut aussi être une suite de la saignée, des contusions, lorsque le sang se répand entre chair & cuir. Voyez Echymose.

Les remedes propres à prévenir l'extravasation ou à la corriger, ne peuvent être déterminés que relativement aux différentes causes qui peuvent la produire, ou qui l'ont produite: tels sont la saignée, les évacuans contre la pléthore, les adoucissans contre l'acrimonie, les résolutifs contre la contusion, &c.

Lorsque l'extravasation est suivie d'un épanchement considérable d'humeurs dans quelque cavité, le remede le plus sûr est de se hâter d'en faire l'évacuation, par le moyen des opérations propres à cet effet; telles que celle du trépan pour l'intérieur du crâne, l'empyeme pour l'intérieur de la poitrine, la paracenthese pour l'intérieur du bas - ventre, la ponction pour l'hydrocele, &c. Voyez Trepan, Empyeme, Paraçenthese, Ponction , &c. (d)

EXTRÈME (Page 6:338)

EXTRÈME, (Géom.) Quand une ligne est divisée, de maniere que la ligne entiere est à l'une de ses parties, comme cette même partie est à l'autre, on dit en Géométrie que cette ligne est divisée en moyenne & extrème raison. Voici comme on trouve cette division: Soit la ligne donnée AB=a (Pl. géom. fig. 64. n. 1.); soit le grand segment x, le petit sera a - x; alors par l'hypothèse a:x::x:a - x. Donc aa - ax=x x, par conséquent aa=xx +ax; & en ajoûtant [omission: formula; to see, consult fac-similé version] de chaque côté, pour faire de [omission: formula; to see, consult fac-similé version] un quarré parfait, l'équation sera [omission: formula; to see, consult fac-similé version].

Or, puisque la derniere quantité est exactement un quarré, sa racine [omission: formula; to see, consult fac-similé version]; & par transposition on trouvera [omission: formula; to see, consult fac-similé version]. Cela posé, sur AB=a, élevés à angles droits [omission: formula; to see, consult fac-similé version]; ensuite tirez CA, dont le quarré est égal à [omission: formula; to see, consult fac-similé version]. Donc [omission: formula; to see, consult fac-similé version]; avec AC décrivez l'arc AD, vous aurez CA=CD; ainsi [omission: formula; to see, consult fac-similé version]. Portez donc BD sur la ligne AB, depuis B jusqu'en E; & la ligne AB sera coupée en moyenne & extrème raison au point E.

Cela ne peut pas se faire exactement par les nombres; mais si on veut avoir une approximation raisonnable, il faut ajoûter ensemble le quarré d'un nombre quelconque, & le quarré de sa moitié, & extraire par approximation la racine quarrée de toute la somme; d'où ôtant la moitié de la grandeur donnée, le reste sera le plus grand segment. Voyez Approximation, Extraction, & l'article Equation, &c. (E)

Extrèmes (Page 6:338)

Extrèmes d'une proportion, sont le premier & le quatrieme terme. Voyez Proportion & Moyen.

EXTRÈME - ONCTION (Page 6:338)

EXTRÈME - ONCTION, s. f. (Théol.) sacrement de l'église catholique, institué pour le soulagement spirituel & corporel des malades, auxquels on le donne en leur faisant diverses onctions d'huile benite par l'évêque, qu'on accompagne de diverses prieres qui expriment le but & la fin de ces onctions. Sa matiere est l'huile, & sa forme la priere. Voyez Sacrement, Onction, Forme, Matiere , &c.

Les Protestans ont retranché l'extrème - onction du nombre des sacremens, contre le témoignage formel de l'Ecriture & la pratique constante de l'Eglise pendant seize siecles.

On l'appelle extrème - onction, parce que c'est la derniere des onctions que reçoit un chrétien, ou qu'on ne la donne qu'à ceux qui sont à l'extrémité, ou au moins dangereusement malades. Dans le treizieme siecle on la nommoit onction des malades, unctio infirmorum, & on la leur donnoit avant le viatique; usage qui, selon le P. Mabillon, ne fut changé que dans le treizieme siecle, mais qu'on a pourtant conservé ou rétabli depuis dans quelques églises, comme dans celle de Paris.

Les raisons que ce savant bénédictin apporte de ce changement, c'est que dans ce tems - là il s'éleva plusieurs opinions erronées, qui furent condamnées dans quelques conciles d'Angleterre. On croyoit, par exemple, que ceux qui avoient une fois reçû ce sacrement, s'ils venoient à recouvrer la santé, ne devoient plus avoir de commerce avec leurs femmes, ni prendre de nourriture, ni marcher nuds piés: quoique toutes ces idées fussent fausses & très - mal fondées, on aima mieux, pour ne pas scandaliser les simples, attendre à l'extrémité pour conférer ce sacrement; & cet usage a prévalu. On peut voir sur cette matiere les conciles de Worcester & d'Excester en 1287; celui de Winchester en 1308; & le P. Mabillon, act. SS. bened. soec. iij. pag. 1.

La forme de l'extrème - onction étoit autrefois indicative & absolue; comme il paroît par celle du rit ambrosien, citée par S. Thomas, S. Bonaventure, Richard de Saint - Victor, &c. Arcudius, liv. V. de extrem. unct. cap. v. en rapporte aussi de semblables, usitées chez les Grecs: cependant généralement chez ceux - ci elle a été déprécative, ou comme en forme de priere; celle qu'on lit dans l'euchologe, pag. 417, commence par ces mots, Pater sancte, animarum & corporum medice, &c. Celle de l'église latine est aussi déprécative depuis plus de 600 ans: on trouve celle - ci dans un ancien rituel manuscrit de Jumiege, qui a au moins cette antiquité: Per istam unctionem & suam piissimam misericordiam indulgeat tibi Dominus quidquid peccasti per visum, &c. qu'on trouve dans tous les rituels faits depuis; & ainsi des autres oraisons, relatives aux onctions qui se font sur les différentes parties du corps du malade.

Ce sacrement est en usage dans l'église greque & dans tout l'Orient, sous le nom de l'huile sainte. Les Orientaux l'administrent, avec quelques circonstances différentes de celles qu'employent les Latins; car prenant littéralement ces paroles de l'apôtre S. Jacques dans son épître, ch. v. v. 4, Infirmatur quis in vobis? Inducat presbyteros ecclesioe, & orent super eum ungentes eum oleo in nomine Domini, &c. ils n'attendent pas que les malades soient à l'extrémité, ni même en danger; mais ceux - ci vont eux - mêmes à l'église, où on leur administre ce sacrement toutes les fois

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