ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

RECHERCHE Accueil Mises en garde Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

"228"> Voyez le parfait négociant de Savary, Barrême, & ci - après Excompter, & ci - devant Escompte. (A)

EXCOMTER ou ESCOMPTER (Page 6:228)

EXCOMTER ou ESCOMPTER, verb. act. (Jurisprud.) c'est faire l'escompte ou de inution d'une somme sur une lettre ou billet de change.

On appelle aussi excompter, vendre de ces sortes d'effets sur la place, au - dessous de leur valeur, pour acquitter quelque dette. Voyez ci - dessus Excompte. (A)

EXCORIATION (Page 6:228)

EXCORIATION, s. f. (Medecine.) dépouillement de l'épiderme ou du repli de la peau, tant des parties externes que des parties internes, par quelque cause que ce soit.

Comme toutes les parties doüées de mouvement & de sentiment, sont revêtues ou de l'épiderme, ou d'une membrane fine & déliée qui les tapisse, ou de mucosité qui leur sert de liniment; cette épiderme, cette membrane fine, cette mucosité, peuvent être emportées par des accidens, des frotemens externes, ou par des remedes internes corrosifs: en un mot, l'épiderme s'excoriera par toute force capable de produire cette abrasion, comme par frotement violent, par des matieres acres, par le croupissement des humeurs, la colliquation, la mortification, la brûlure.

La partie dépouillée ressent alors de la douleur, de la chaleur, de l'ardeur, de la cuisson, de l'inflammation; elle se desseche, se retire, répand une tumeur tenue rougeâtre, se revêt ensuite d'une croûte, jette du pus, s'ulcere, & forme une escharre.

On préviendra le mal en oignant la partie exposée à un frotement violent, de quelque corps gras, pour la garantir. On guérit le mal par la suppression des causes de l'excoriation, en couvrant la partie excoriée d'un topique huileux, onctueux, balsamique, ami des nerfs; en l'étuvant avec un liquide un peu astringent & antiputride; en évitant tout attouchement, & l'exposition à l'air nud: dans les excoriations internes, il faut injecter ou prendre les remedes les plus adoucissans.

Voilà qui suffit pour les excoriations en général; mais il survienr fréquemment aux enfans en particulier, des rougeurs & des excoriations en différentes parties du corps, sur - tout derriere les oreilles, au cou & aux cuisses. Il est bon d'indiquer ici le traitement de ces sortes d'excoriations, qui sont très - communes.

Celles des cuisses proviennent ordinairement de l'acrimonie de l'urine, qui à force de passer sur l'épiderme l'enleve, & insensiblement laisse la peau délicate de ces jeunes créatures à découvert. On guérira ces excoriations, en bassinant doucement deux ou trois fois par jour les parties excoriées avec de l'eau tiede, qui dissoudra & emportera avec elle les sels acrimonieux qui en sont cause. On peut aussi délayer dans l'eau de la céruse réduite en poudre fine, de la craie ou de l'ardoise calcinée, & l'appliquer sur la partie excoriée après la lotion.

Mais si l'inflammation & l'excoriation étoient considérables, il seroit à - propos d'user en fomentation, deux ou trois fois par jour, de la solution de trochisques de blanc de rhasis dans de l'eau de plantain; l'on aura soin en même tems de ne rien épargner pour que les parties soient seches, & pour qu'elles ne se frotent point les unes contre les autres; ce que l'on obtiendra en employant un peu d'onguent dessicatif rouge ou de diapompholyx, & en interposant entre les parties des morceaux de vieux linge fin, chaud & sec. C'est à la nourrice à avoir ce soin & à y veiller avec attention. L'enfant ne sait que crier & pleurer, celui du riche comme celui du pauvre, celui du prince, comme celui du berger. Article de M. le Chevalter de Jaucourt.

EXCORTICATION (Page 6:228)

EXCORTICATION, s. f. (Pharmacie.) est l'ac<cb-> tion de dépouiller quelque chose de sa peau ou écorce; on l'appelle aussi décortication. Voyez Ecorce & Décortication.

EXCREMENT (Page 6:228)

EXCREMENT, s. m. (Medecine.) excrementum: ce terme est employé dans un sens plus ou moins étendu: il signifie, en général, toute matiere soit solide, soit fluide, qui est évacuée du corps des animaux, parce qu'elle est surabondante, ou inutile, ou nuisible.

Le sang menstruel est une matiere excrémentitielle rejetrée des vaisseaux de la matrice, où il étoit ramassé en trop grande quantité. Les matieres fécales sont poussées hors du corps où elles ne peuvent être d'aucune utilité pour l'économie animale, étant dépouillées de toutes les parties qui pourroient contribuer à la formation du chyle. L'urine, la matiere de la transpiration, sont aussi séparées de la masse des humeurs, où elles ne pourroient que porter la corruption, qu'elles commencent à contracter elles - mêmes. Presque toutes les humeurs excrémentitielles sont formées des recrémens, qui ont degénéré à force de servir aux différens usages du corps. Voyez Recrément, Secrétion.

Le mot excrément, employé seul, est plus particulierement destiné à désigner la partie grossiere, le marc des alimens & des sucs digestifs, dont l'évacuation se fait par le fondement: on y comprend aussi vulgairement l'urine: ce sont les excrémens les plus abondans du corps humain, sous forme sensible. Voyez Déjection, Transpiration, Urine . (d)

Excrémens (Page 6:228)

Excrémens, (Chim.) Voyez Fécale (Matiere).

Excrémens (Page 6:228)

Excrémens, (Chimie & Alchimie.) Les Alchimistes n'ont pas laissé que de travailler sur les excrémens humains; on a prétendu en tirer un sel auquel on a attribué de très - grandes vertus: il faut, dit - on, pour cela prendre des excrémens après qu'ils ont été séchés au soleil de l'été. On fait brûler cette matiere jusqu'à ce qu'elle devienne noire; on en remplit des creusets ou pots, & on la réduit en cendres au feu le plus violent, & de ces cendres on tire un sel fixe. Ou bien, on prend des excrémens humains desséchés, on les arrose avec de l'urine épaissie par l'évaporation; on laisse putréfier ce mêlange, ensuite on le met en distillation; on mêle ensemble les différens produits qu'on a obtenus, & on réitere plusieurs fois le même procédé. Ce travail est très - dégoûtant & d'une parfaite inutilité. Voy. Teichmeyeri instit. chimic. p. 172. & l'aurea catena Homeri.

EXCREMENTEUX, EXCREMENTIEL, EXCREMENTITIEL (Page 6:228)

EXCREMENTEUX, EXCREMENTIEL, EXCREMENTITIEL, adj. sont des épithetes synonymes, que l'on donne en Medecine à toutes les matieres qui sont de la nature des excrémens en général. Voyez Excrément. (d)

EXCRETEUR & EXCRETOIRE (Page 6:228)

EXCRETEUR & EXCRETOIRE, se dit des conduits par lesquels passent les humeurs qui sont séparées du sang. Voyez Humeur & Glande.

EXCRETION (Page 6:228)

EXCRETION, s. f. terme de Medecine, qui sert à exprimer en général l'action par laquelle les différentes humeurs, qui ont été séparées du sang, sont portées hors des organes secrétoires. Voyez Secrétion, Excrétoire, Glande

Le mot excrétion, est aussi employé pour signifier particulierement l'expulsion des matieres fécales, des urines, des sueurs.

On donne aussi quelquefois le nom d'excrétion à la matiere même évacuée. Voyez Excrément. (d)

EXCROISSANCE (Page 6:228)

EXCROISSANCE, s. f. (Medecine.) se dit en général de toute tumeur contre nature, qui se forme par le méchanisme de l'accroissement sur la surface des parties du corps; ainsi les verrues sont des excroissances, comme les fics, les polypes, les sarcomes, &c. Voyez Verrue, Fic, Polype, Sarcome . (d)

EXCURSION (Page 6:228)

EXCURSION, s. f. terme d'Astronomie. Les cercles d'excursion sont des cercles paralleles à l'éclip<pb-> [p. 229] tique, & placés à une telle distance de ce grand cercle, qu'ils renferment ou terminent l'espace des plus grandes excursions ou deviations des planetes par rapport à l'écliptique. Ces excursions doivent être fixées à environ 7 degrés, parce que les orbites des planetes sont fort peu inclinées à l'écliptique, de sorte que la zone qui renferme toutes ces orbites n'a qu'environ sept degrés de largeur d'un côté, & de l'autre. Voyez Inclinaison, Cercle.

Les points où une planete est dans sa plus grande excursion, se nomment limites. Voyez Limite. (O)

EXCUSATION (Page 6:229)

EXCUSATION, s. f. (Jurisprudence.) se dit des raisons & moyens que quelqu'un allegue pour être déchargé d'une tutelle, curatelle, ou autre charge publique. Voyez Tutelle, Curatelle.

Lorsqu'on s'excuse seulement de comparoître en personne en justice, cette excuse s'appelle une exoine. Voyez Exoine. (A)

EXCUSE (Page 6:229)

* EXCUSE, s. f. (Grammaire.) raison ou prétexte qu'on apporte à celui qu'on a offensé, pour affoiblir à ses yeux la faute qu'on a commise.

EXEAT (Page 6:229)

EXEAT, s. m. (Jurisp.) terme latin usité comme françois, en matiere ecclésiastique, pour exprimer la permission qu'un évêque donne à un prêtre de sortir du diocese où il a été ordonné. Le concile de Nicée, can. 16. & 17. celui d'Antioche, can. 3. & celui de Chalcédoine défendent aux clercs de quitter l'église où ils ont été ordonnés, sans la permission de l'évêque; les évêques des autres diocèses ne doivent point leur permettre de célebrer la messe ni de faire aucune autre fonction ecclésiastique s'ils ne font apparoir de leur exeat, autrement ils doivent être renvoyés à leur propre évêque. S'ils s'obstinent à ne point se ranger à ce devoir, ils encourent l'excommunication. Le concile de Verneuil en 844, renouvelle le decret du concile de Chalcédoine. Le dimissoire est différent de l'exeat, le premier étant une permission d'aller recevoir la tonsure ou quelqu'ordre ecclésiastique, dans un autre diocèse que celui où on est né. Les supérieurs réguliers donnent aussi à leurs religieux une espece d'exeat, pour aller d'un couvent dans un autre; mais dans l'usage cela s'appelle une obédience. Voyez Dimissoire, Obédience, Religieux . (A)

EXEBENUM (Page 6:229)

EXEBENUM, (Hist. nat.) pierre d'un blanc éclatant, & dont Pline dit que les Orfévres se servoient pour polir l'or. Hist. nat. lib. XXXVII. cap. x.

EXÉCRATION (Page 6:229)

* EXÉCRATION, s. f. (Gramm.) c'est l'expression de l'aversion la plus forte que l'ame soit capable de concevoir. Il se prend aussi pour ces sortes de sermens, par lesquels on appelle sur les autres ou sur soi les vengeances du ciel les plus terribles.

EXECUTER (Page 6:229)

* EXECUTER, v. act. (Gramm.) ou réduire en acte. Il se dit au physique & au moral. On exécute un ouvrage; on exécute une résolution, un projet, &c.

EXÉCUTEUR DE LA HAUTE JUSTICE (Page 6:229)

EXÉCUTEUR DE LA HAUTE JUSTICE, (Jurispr.) est celui qui exécute les jugemens qui condamnent les criminels à mort ou à quelque peine afflictive.

On l'appelle exécuteur de la haute justice, parce que les hauts - justiciers, ce qui comprend aussi les juges royaux, sont les seuls qui ayent ce que l'on appelle jus gladü, droit de mettre à mort.

On l'appelle aussi d'un nom plus doux, maître des hautes oeuvres, à cause que la plûpart des exécutions à mort, ou autres peines afflictives, se font sur un échafaud ou au haut d'une potence, échelle ou pilori.

Mais le nom qu'on lui donne vulgairement est celui de hourreau. Quelques - uns tiennent que ce mot est celtique ou ancien gaulois; &, en effet, les bas Bretons, chez lesquels ce langage s'est le mieux conservé sans aucun mélange, se servent de ce terme, & dans le même sens que nous lui donnons. D'autres le font venir de l'italien sbirro ou birro, qui signifie un archer ou satellite du prevôt, dont la fonction est réputée infâme. On en donne encore d'autres étymologies, mais qui n'ont rien de vraissemblable.

Il n'y avoit point de bourreau ou exécuteur en titre chez les Israélites; Dieu avoit commandé à ce peuple que les sentences de mort fussent exécutées par tout le peuple, ou par les accusateurs du condamné, ou par les parens de l'homicide, si la condamnation étoit pour homicide, ou par d'autres personnes semblables, selon les circonstances. Le prince donnoit souvent à ceux qui étoient auprès de lui, & sur - tout aux jeunes gens, la commission d'aller mettre quelqu'un à mort, on en trouve nombre d'exemples dans l'Ecriture; & loin qu'il y eût aucune infamie attachée à ces exécutions, chacun se faisoit un mérite d'y avoir part.

Il y avoit aussi chez les Juifs des gens appellés tortores, qui étoient établis pour faire subir aux criminels les tortures ou peines auxquelles ils étoient condamnés: quelquefois ils se servoient de certains satellites de leurs préfets, nommés spiculatores, parce qu'ils étoient armés d'une espece de javelot ou pique; mais il semble que l'on ne se servoit de ceux - ci que lorsqu'il s'agissoit de mettre à mort sur le champ, comme de couper la tête, & non pas lorsqu'il s'agissoit de foüetter, ou faire souffrir autrement les criminels: c'est de - là que l'exécuteur de la haute justice est nommé parmi nous en latin tortor, spiculator: on l'appelle aussi carnifex.

Chez les Grecs cot office n'étoit point méprisé, puisqu'Aristote, liv. VI. de ses Politiques, chap. dernier, le met au nombre des magistrats. Il dit même que par rapport à sa nécessité, on doit le tenir pour un des principaux offices.

Les magistrats romains avoient des ministres ou satellites appellés lictores, licteurs, qui furent institués par Romulus, ou même, selon d'autres, par Janus; ils marchoient devant les magistrats, portant des haches enveloppées dans des faisceaux de verges ou baguettes. Les consuls en avoient douze; les proconsuls, préteurs & autres magistrats en avoient seulement six; ils faisoient tout - à - la - fois l'office de sergent & de bourreau. Ils furent nommés licteurs, parce qu'ils lioient les piés & les mains des criminels avant l'exécution; ils délioient leurs faisceaux de verges, soit pour foüetter les criminels, soit pour trancher la tête.

On se servoit aussi quelquefois d'autres personnes pour les exécutions; car Cicéron, dans la septieme de ses Verrines, parle du portier de la prison, qui faisoit l'office de bourreau pour exécuter les jugemens du préteur: aderat, dit - il, janitor carceris, carnifex proetoris, mors, terrorque sociorum, & civium lictor. On se servoit même quelquefois du ministere des soldats pour l'exécution des criminels, non - seulement à l'armée, mais dans la ville même, sans que cela les deshonorât en aucune maniere.

Adrien Beyer, qui étoit pensionnaire de Roterdam, fait voir dans un de ses ouvrages, dont l'extrait est au journal des Savans de 1703, p. 88. qu'anciennement les juges exécutoient souvent eux - mêmes les condamnes; il en rapporte plusieurs exemples tirés de l'histoire sacrée & profane; qu'en Espagne, en France, Italie & Allemagne, lorsque plusieurs étoient condamnés au supplice pour un même crime, on donnoit la vie à celui qui vouloit bien exécuter les autres; qu'on voit encore au milieu de la ville de Gand deux statues d'airain d'un pere & d'un fils convaincus d'un même crime, où le fils servit d'exécuteur à son pere; qu'en Allemagne, avant que cette fonction eût été érigée en titre d'office, le plus jeune de la communauté ou du corps de ville en étoit chargé; qu'en Franconie c'étoit le nouveau

Next page


The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.

PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.