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EU (Page 6:112)
EU, (Gram.) Il y a quelques observations à faire sur ces deux lettres, qui se trouvent l'une auprès de l'autre dans l'écriture.
1°. Eu, quoiqu'écrit par deux caracteres, n'indique
qu'un son simple dans les deux syllabes du mot
heureux, dit M. l'abbé de Dangeau, Opusc. p. 10. &
de même dans feu, peu, &c. & en grec
Non me carminibus vincet, nec thracius Orpheus. Virg. ecl. jv. v. 55. où la mesure du vers fait voir qu'Orpheus n'est que de deux syllabes.
La grammaire générale de Port - royal a remarqué
il y a long - tems, que
Dans la diphthongue au contraire on entend le son particulier de chaque voyelle, quoique ces deux sons soient énoncés par une seule émission de voix, a - i, e - i, i - é, pitié; u - i, nuit, bruit, fruit: au lieu que dans feu vous n'entendez ni l'e ni l'u; vous entendez un son particulier, tout - à - fait différent de l'un & de l'autre: & ce qui a fait écrire ce son par des caracteres, c'est qu'il est formé par une disposition d'organes à - peu - près semblable à celle qui forme l'e & à celle qui forme l'u.
2°. Eu, participe passif du verbe avoir. On a écrit heu, d'habitus; on a aussi écrit simplement u, comme on écrit a, il a: enfin on écrit communément eu, ce qui a donné lieu de prononcer e - u; mais cette maniere de prononcer n'a jamais été générale. M. de Callieres, de l'Académie françoise, secrétaire du cabinet du feu roi Louis XIV. dans son traité du bon & du mauvais usage des manieres de parler, dit qu'il y a bien des courtisans & quantité de dames qui disent j'ai eu, qui est, dit - il, un mot d'une seule syllabe, qui doit se prononcer comme s'il n'y avoit qu'un u. Pour moi je crois que puisque l'e dans eu ne sert qu'à grossir le mot dans l'écriture, on feroit fort bien de le supprimer, & d'écrire u, comme on écrit il y a, à, ô; & comme nos peres écrivoient simplement i, & non y, ibi. Villehardoüin, page 4. maint conseil i ot, c'est - à - dire y eut; & pag. 63. mult i ot.
3°. Eu s'écrit par oeu dans oeuvre, soeur, boeuf, oeuf. On écrit communément oeil, & l'on prononce euil; & c'est ainsi que M. l'abbé Girard l'écrit.
4°. Dans nos provinces méridionales, communément les personnes qui, au lieu de leur idiome, parlent françois, disent j'ai veu, j'ai creu, pourveu, seur, &c. au lieu de dire vu, cru, pourvu, sur, &c. ce qui me fait croire qu'on a prononcé autrefois j'ai veu; & c'est ainsi qu'on le trouve écrit dans Villehardoüin & dans Vigenere. Mais aujourd'hui qu'on prononce vû, crû, &c. le prote de Poitiers même & M. Restaut ont abandonné la grammaire de M. l'abbé Regnier, & écrivent simplement échû, mû, su, vû, voulu, bû, pourvû, &c. Gramm. de M. Restaut, sixieme édit. pag. 238. & 239. (F)
Eu (Page 6:112)
EVACUANT (Page 6:112)
EVACUANT, adj, (Thérapeutique & Mat. méd.)
Les évacuans se divisent en chirurgicaux & en pharmaceutiques. La classe des premiers comprend la saignée, les diverses scarifications, les sangsues, les vésicatoires, les cauteres, les setons, la paracenthese, l'ouverture des abcès, &c.
Les évacuans pharmaceutiques, qui sont plus connus sous ce nom que les précédens, sont des médicamens qui chassent hors du corps divers excrémens ramassés dans leurs réservoirs particuliers, & qui provoquent, augmentent ou entretiennent les excrétions.
Ces évacuans prennent différens noms, selon qu'ils affectent différens couloirs. On appelle vomitifs ceux qui agissent sur l'estomac, & determinent son évacuation par la bouche; purgatifs, ceux qui poussent les matieres par en - bas; sudorifiques & diaphorétiques, ceux qui excitent les sueurs ou la transpiration; diurétiques, ceux qui augmentent l'écoulement des urines; expectorans, ceux qui provoquent les crachats; salivans, ceux qui provoquent le flux de bouche ou l'excrétion de la salive; errhins, ceux qui déterminent une évacuation séreuse par les narines. Voyez les articles particuliers.
Les anciens divisoient ces derniers évacuans en généraux & en particuliers. Les généraux, disoient - ils, évacuent efficacement une région particuliere, & par communication tout le reste du corps; ils en reconnoissoient trois de cette espece, les vomitifs, les purgatifs, & les sudorifiques. Les particuliers étoient ceux qu'ils prétendoient n'évacuer qu'une certaine partie; ainsi les diurétiques étoient censés décharger la partie convexe du foie; les errhins le cerveau, &c. Mais cette division étoit vaine & absolument mal - entendue; car il n'est aucune évacuation qui ne puisse être regardée comme générale dans un certain sens. La déplétion des vaisseaux, & sur - tout une détermination d'humeur vers un couloir quelconque (détermination qui constitue dans la plûpart des cas l'effet le plus intéressant des évacuations), pouvant procurer des changemens généraux dans le système entier des vaisseaux & sur toute la masse des humeurs, tandis que réciproquement l'évacuation de l'estomac, des intestins, & même celle de la peau, peuvent ne pas s'étendre au - delà de l'affection particuliere de ces parties, du moins par rapport à la matiere évacuée, & sans avoir égard à leurs actions organiques, que les anciens ne faisoient pas entrer en considération.
La division la plus générale des médicamens, est
celle qui les distingue en évacuans & en altérans;
ceux - ci different des premiers, que nous venons de
définir, en ce qu'ils n'agissent que d'une façon bien
moins sensible, soit sur les solides, soit sur les fluides,
qu'ils sont censés affecter de plusieurs différentes
façons. Voyez
C'est principalement à - propos des évacuans que
les Medecins se sont occupés de cette grande question
de théorie thérapeutique; savoir l'explication
de cette propriété des divers médicamens, qui leur
fait affecter certains organes plûtôt que d'autres, qui
rend le tartre stibié vomitif, le sel de Glauber purgatif,
le nitre diurétique, l'alkali volatil sudorisique,
& le mercure salivant, &c. Voyez
Quelles sont les affections, les symptomes, les signes qui indiquent ou qui contre - indiquent les évacuans? Comment faut - il préparer les différens sujets; & dans les différens cas, à l'administration des évacuans? Ces problèmes thérapeutiques ne pèuvent se résoudre d'une maniere générale. Voyez les articles [p. 113]
EVACUER une Place (Page 6:113)
EVACUER
Le terme d'évacuer s'employe ordinairement pour une espece de retraite volontaire, faite en vertu d'une capitulation ou de quelque traité de paix. (Q)
EVALUATION (Page 6:113)
EVALUATION, s. f. (Gramm.) prix que l'on met
à quelque chose, suivant sa valeur. On fait à la monnoie
l'évaluation des especes, à proportion de leur
poids & de leur titre. On fait faire par des arbitres
l'évaluation des marchandises. En Hydraulique on
appelle l'évaluation des eaux, le produit de leur dépense.
Voyez
EVALUER (Page 6:113)
EVALUER, v. a. estimer une chose son juste prix.
Evaluer (Page 6:113)
EVANGÉLISER (Page 6:113)
EVANGÉLISER, (Jurisp.) vieux terme du palais,
qui signifioit vérifier un proces ou un sac, pour s'assurer
s'il étoit complet. Cette vérification s'appelloit
aussi évangile. Ces expressions, tout impropres qu'elles
sont, avoient été adoptées par les anciennes ordonnances: celle de Louis XII. du mois de Mars 1498,
art. 99. veut que les greffiers rendent aux parties
leurs sacs & productions, après avoir grossoyé la
sentence; ou s'il en est appellé, les clorre & évangéliser. On auroit dû dire les évangéliser & les clorre,
parce que la vérification du sac se faisoit avant de le
clorre. C'étoit afin que les parties ne pûssent rien retirer
de leurs productions, ni y ajoûter; & que le
juge d'appel vît sur quelles pieces on avoit jugé en
premiere instance. François I. par son ordonnance
donnée à Ys - sur - Thille au mois d'Octobre 1535, ch.
xviij. art. 15. réitéra la même injonction aux greffiers,
de faire portèr les procès dont ii avoit été appellé,
clos, évangélisés & scellés, le plus diligomment
que faire se pourroit, par un seul messager, si faire
se pouvoit. Présentement cette évangelisation ou
vérification ne se fait plus; on rend aux parties leurs
productions, sans les vérifier ni les clorre. Il est vrai
qu'autrefois, avant de conclure un procès en la cour,
on faisoit la collation ou vérification des pieces;
mais depuis long - tems, pour plus prompte expédition,
on reçoit le procès & on admet les parties à
conclure, comme en procès par écrit: on ajoûte seulement
à la fin de l'appointement de conclusions, ces
mots, saus à faire collation, c'est - à - dire sauf à vérifier
si les productions principales sont completes. Il
y a encore quelques provinces où l'on se sert de ce
terme évangéliser, pour dire vérifier, rendre authentique. Par exemple, en Limosin on appelle évangéliser
un testament olographe, lorsqu'il est déposé chez un
notaire, & rendu solennel. Voyez ci - après
EVANGÉLISTE (Page 6:113)
EVANGÉLISTE, s. m. (Hisi. littér.) On nomme ainsi dans les académies ou compagnies littéraires, celui des académiciens sur qui tombe le sort pour être témoin & inspecteur du scrutin, ou pour y tenir la place d'un officier absent; ainsi il peut y avoir plusieurs évangélistes à un scrutin.
Evangélistes (Page 6:113)
Ce mot est composé d'
Dans la primitive Eglise on donnoit aussi le nom
d'évangéliste à ceux qui annonçoient l'évangile aux
peuples, étant choisis pour cette fonction par les
apôtres, qui ne pouvoient pas par eux - mêmes publier
le christianisme par tout le monde. Mais ces
évangélistes n'étoient point attachés à un troupeau
particulier, comme les évêques ou les pasteurs ordinaires;
ils alloient par - tout où les envoyoient les
apôtres, & revenoient vers eux quand ils s'croient
acquittés de leur commission: aussi étoit - ce une fonction
extraordinaire qui a cessé avec celle des apôtres,
à moins qu'on ne veuille leur comparer nos
missionnaires. Voyez
Quelques interpretes pensent que c'est dans ce sens
que le diacre S. Philippe est appellé évangéliste dans
les actes des apôtres, ch. xxj. v. 8., & que S. Paul
écrivant à Timothée, lui recommande (ch. jv. v. 5.)
de remplir les fonctions d'évangéliste. Le même apôtre,
dans son épître aux Ephésiens (ch. jv. v. 11.),
met les évangélistes après les apôtres & les prophetes.
M. de Tillemont a employé le mot évangeliste dans
le même sens.
Evangélistes (Page 6:113)
EVANGILE (Page 6:113)
EVANGILE, s. m. (Théol.) du grec
Les églises greque & latine, & les sociétés protestantes ne reconnoissent que quatre évangiles canoniques; savoir ceux de S. Matthieu, de S. Marc, de S. Luc, & de S. Jean.
S. Matthieu écrivit le premier l'évangile vers l'an
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