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Etoffé (Page 6:60)
Etoffer (Page 6:60)
Etoffer (Page 6:60)
ETOILE (Page 6:60)
ETOILE, s. f. stella, en Astronomie, est un nom
qu'on donne en général à tous les corps célestes.
Voyez
On distingue les étoiles par les phénomenes de leur mouvement, en fixes & errantes.
Les étoiles errantes sont celles qui changent continuellement
de place & de distance les unes par rapport
aux autres: ce sont celles qu'on appelle proprement
planetes. Voyez
Les étoiles fixes, qu'on appelle aussi simplement
étoiles dans l'usage ordinaire, sont celles qui observent
perpétuellement la même distance les unes par
rapport aux autres. Voyez
Les principaux points que les Astronomes examinent par rapport aux étoiles fixes, sont leur distance, leur grandeur, leur nature, leur nombre, & leur mouvement. Ces différens objets vont faire la matiere de cet article.
Distance des étoiles fixes. Les étoiles fixes sont des corps extrèmement éloignés de nous; & si éloignés, que nous n'avons point de distance dans le système des planetes qui puisse leur être comparée.
En effet, les observations astronomiques nous apprennent que la Terre, cette masse qui nous paroît d'abord si énorme, ne seroit vûe cependant du soleil que comme un point imperceptible. Il faut donc que le Soleil soit prodigieusement éloigné de nous; & néanmoins cette distance de la Terre au Soleil est très - petite en comparaison de celle des étoiles fixes.
Leur distance immense s'infere de ce qu'elles n'ont point de parallaxe sensible, c'est - à - dire de ce que le diametre de l'orbite de la Terre n'a point de proportion sensible avec leur distance; mais qu'on les apperçoit de la même maniere dans tous les points de cette orbite: ensorte que quand même on regarderoit des étoiles fixes toute l'orbite que la Terre décrit chaque année, & dont le diametre est double de la distance du Soleil à la Terre, cette orbite ne paroîtroit que comme un point; & l'angle qu'elle formeroit à l'étoile seroit si petit, qu'il n'est pas étonnant s'il a échappé jusqu'ici aux recherches des plus subtils astronomes. Supposant cet angle d'une demi - minute, ce qui est beaucoup plus grand que l'angle véritable, on trouveroit les étoiles plus loin de nous que le soleil 12000 fois, & au - delà.
M. Huyghens détermine la distance des étoiles par
une autre méthode, c'est - à - dire en faisant l'ouverture
d'un télescope si petite, que le Soleil vû à - travers, ne paroisse pas plus gros que Sirius. Dans cet
état, il trouve que le diametre du Soleil est environ
comme la 27664
On dira peut - être que ces méthodes sont trop hypothétiques pour pouvoir en rien conclure; mais du moins on peut démontrer que les étoiles sont incom<cb->
Cette distance immense des étoiles sert à expliquer dans le système du mouvement de la Terre autour du Soleil, pourquoi certaines étoiles ne paroissent pas plus grandes dans un tems de l'année que dans l'autre; & pourquoi la distance apparente où elles sont les unes à l'égard des autres, ne sauroit varier sensiblement par rapport à nous: car il y a telle étoile dont la Terre s'approche effectivement dans l'espace de six mois, de tout le diametre de son orbite; & par la même raison elle s'en éloigne d'autant pendant les six autres mois de l'année. Si nous ne pouvons donc reconnoître de changemens sensibles dans la situation apparente de ces étoiles, c'est une marque qu'elles sont à une distance immense de la Terre, & que c'est précisément de même que si nous ne changions point de lieu. Il en est à - peu - près ainsi, lorsque nous appercevons sur la Terre deux tours à peu de distance l'une de l'autre, mais éloignées de notre oeil de plus de dix mille pas; car si nous n'avançons que d'un seul pas, assûrément nous ne verrons pas pour cela les deux tours ni plus grandes, ni à une distance plus considérable l'une de l'autre: il faudroit, pour qu'il y eût un changement sensible, s'en approcher davantage. Ainsi, quoique la Terre soit un peu plus proche dans un tems de l'année de certaines étoiles, que six mois après ou six mois auparavant; cependant comme ce n'est pas même d'une cinq millieme partie qu'elle en approche, il ne sauroit y avoir de changemens remarquables, soit dans la grandeur, soit dans distance apparente de ces étoiles.
Que l'on suppose présentement le Soleil à la même distance que l'étoile fixe la plus proche de la Terre, il est aisé de voir que l'angle sous lequel il nous paroîtroit, seroit au moins dix mille fois plus petit que celui sous lequel nous le voyons: or l'angle sous lequel nous voyons le Soleil, est d'environ 30 minutes ou un demi - degré. Il s'ensuit donc que si nous étions placés dans quelqu'étoile fixe, le Soleil ne nous y paroîtroit que sous un angle égal à la dix millieme partie de trente minutes, c'est - à - dire d'environ dix tierces.
On objectera peut - être que si la distance des étoiles fixes étoit aussi considérable que nous venons de la supposer, il faudroit nécessairement que les étoiles fussent beaucoup plus grandes que le Soleil; bien plus, qu'il s'ensuivrcit qu'elles seroient au moins aussi grandes que le diametre de l'orbe annuel de la Terre. C'est une objection que nous allons examiner dans l'article suivant, où nous parlerons de la grandeur des étoiles.
Grandeur & nombre des étoiles. La grandeur des étoiles fixes paroît être différente; mais cette différence peut venir, au moins en partie, de la différence de leurs distances, & non d'aucune diversité qu'il y ait dans leurs grandeurs réelles.
C'est à cause de cette différence qu'on divise les
étoiles en sept classes, ou en sept différentes grandeurs.
Voyez
Les étoiles de la premiere grandeur sont celles dont les diametres nous paroissent les plus grands: après celles - là sont celles de la seconde grandeur; & ainsi de suite jusqu'à la sixieme, qui comprend les plus petites étoiles qu'on puisse appercevoir sans télescope. Toutes celles qui sont au - dessus, sont appellées étoiles télescopiques. La multitude de ces étoiles est considérable, & on en découvre de nouvelles à mesure [p. 61]
Ce n'est pas que toutes les étoiles de chaque classe paroissent être précisément dé la même grandeur; chaque classe est sort étendue à cet égard, & les étoiles de la premiere grandeur paroissent presque toutes différentes en éclat & en grosseur. Il y a d'autres étoiles de grandeurs intermédiaires, que les Astronomes ne peuvent placer dans telle classe plûtôt que dans la suivante, & qu'ils rangent à cause de cela entre deux classes.
Par exemple, Procyon, que Ptolomée regarde comme une étoile de la premiere grandeur, & que Tycho place dans la seconde classe, n'est rangé pat Flamsteed ni dans l'une ni dans l'autre; mais il le place entre la premiere & la seconde.
Il faudroit même, à proprement parler, établir autant de classes différentes qu'il y a d'étoiles fixes. En effet, il est bien rare d'en trouver deux qui soient précisément de la même grandeur; & pour ne parler uniquement que de celles de la premiere grandeur, voici les principales différences qu'on y a reconnues. Sirius est la plus grande & la plus éclatante de toutes; ensuite on trouve qu'Arcturus surpasse en grandeur & en lumiere Aldebaran ou l'oeil du Taureau, & l'épi de la Vierge; & cependant on les nomme communément étoiles de la premiere grandeur.
De la premiere grandeur, . . . . . . . . 15. De la seconde, . . . . . . . . . . . 58. De la troisieme, . . . . . . . . . . . 218. De la quatrieme, . . . . . . . . . . . 494. De la cinquieme, . . . . . . . . . . . 354. De la sixieme,. . . . . . . . . . . . 240. Des obscures & nébuleuses, . . . . . . . 13. En tout, . . . . . . . .1392.Ce nombre est celui des étoiles qu'on déconvre à la vûe simple; car avec le téleseope, comme nous l'avons déjà dit, on en apperçoit beaucoup plus.
Quelques auteurs assûrent que le diaraetre apparent des étoiles de la premiere grandeur, est d'une minute au moins; & comme on a déjà dit que l'orbite de la Terre, vûe des étoiles fixes, paroît sous un angle moindre que 30 secondes, ils ont conclu de - là que le diametre des étoiles est beaucoup plus grand que celui de toute l'orbite de la Terre. De plus, disent - ils, une sphere dont le demi - diámetre égale seulement la distance du Soleil à la Terre, est dix millions de fois plus grande que le Soleil; par conséquent ils croyent que les étoiles fixes doivent être bien plus de dix millions de fois plus grandes que le Soleil. Il y auroit donc une différence énorme entre la grosseur du Soleil & celle des étoiles fixes; & par conséquent on ne pourroit plus dire que ce sont des corps lumineux semblables, & on seroit assez mal fondé à mettre le Soleil au nombre des étoiles fixes.
Mais on s'est trompé: car les diametres même des plus grandes étoiles, vûs à - travers un télescope qui rend les objets par exemple cent fois plus gros qu'ils ne sorlt, ne paroissent point du tout avoir de grandeur sensible, mais ne sont que des points brillans.
Ainsi cette pretendue grandeur des étoiles n'est fondée que sur des observations fort imparfaites; & il est vrai que quelques astronomes peu habiles en ce genre, se sont fort trompés dans les diametres apparens qu'ils ont assigné aux étoiles. L'angle sous lequel paroissent les étoiles fixes de la premiere grandeur, n'est pas même d'une seconde; car lorsque la Lune rencontre l'oeil du Taureau, le coeur du Lion, ou l'épi de la Vierge, l'occultation est tel<cb->
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