ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"58"> Troyes, art. 126; & dans celle d'Angoumois, art. 110, est le billet par écrit que le sergent qui fait des criées d'héritages saisis, met & attache à la porte de l'auditoire du lieu, pour annoncer la consistance de l'héritage, les noms du propriétaire & poursuivans, & la somme pour laquelle la saisie est faite. Voyez ciaprès Etiquette. (A)

Etiquet (Page 6:58)

Etiquet, voyez Pressoir.

ETIQUETTE (Page 6:58)

ETIQUETTE, s. f. (Hist. mod.) cérémonial écrit ou traditionnel, quiregle les devoirs extérieurs à l'égard des rangs, des places & des dignites.

Si la noblesse & les places n'étoient que la récompense du mérite, & si elles en suivoient toûjours les degrés, on n'auroit jamais imaginé d'étiquette; le respect pour la place se seroit naturellement confondu avec le respect pour la personne. Mais comme la noblesse & plusieurs autres distinctions sont devenues héréditaires; qu'il est arrivé que des enfans n'ont pas eu le mérite de leurs peres; qu'il y a eu nécessairement dans la distribution des places, des abus qu'il n'est pas toûjours possible de prévenir ou de réparer, il a été nécessaire de ne pas laisser les particuliers juges des égards qu'ils voudroient avoir, & des devoirs qu'ils auroient à rendre: le bon ordre, la philosophie même, & par conséquent la justice, ont obligé d'établir des regles de subordination. En effet, il seroit très - dangereux dans un état, de laisser avilir les places & les rangs, par un mépris, même fondé, pour ceux qui les occupent; sans quoi le caprice, l'envie, l'orgueil & l'injustice, attaqueroient également les hommes les plus dignes de leurs rangs. Ainsi l'étiquette étant un abri contre le mépris personnel, est aussi une sauve - garde pour le vrai mérite; &, ce qui est encore plus important, elle est le maintien du bon ordre. Les particuliers sont maîtres de leurs sentimens, mais non pas de leurs devoirs.

Il faut convenir que, généralement parlant, la sévérité & les minuties de l'étiquette ne forment pas un préjugé favorable pour un peuple qui en est trop occupé. L'étiquette s'étend à mesure que le mérite diminue. Le despotisme fait de l'étiquette une sorte de culte. D'un autre côté, il y a des peuples assez libres (les Anglois, qui servent à genoux leur roi), qui conservent une étiquette fort cerémonieuse pour leur prince: il semble qu'ils veuillent l'avertir parlà qu'il n'est que la représentation de l'autorité. C'est à - peu - près dans le même sens qu'on appelle étiquettes certains petits écriteaux qui se mettent sur des sacs, des boîtes ou des vases, pour distinguer des choses qui y sont renfermées, & qui sans cela pourroient être confondues avec d'autres.

Il y avoit une étiquette chez les empereurs du bas cmpire, c'est - à - dire lorsqu'il n'y avoit plus de Romains, quoiqu'il y eût un gouvernement qui en portoit le nom.

De tous tems il y a eu des distinctions de rangs & de fonctions dans un état; mais l'étiquette proprement dite, n'est pas fort ancienne dans le système actuel de l'Europe: je ne crois pas qu'on en trouvât un détail en forme avant la seconde maison de Bourgogne. Philippe - le - Bon, aussi puissant qu'un roi, souffroit impatiemment de n'en pas porter le titre: ce fut peut - être ce qui lui fit former un état de maison qui pût effacer celles des rois, par la magnificence, le nombre des officiers, & le détail de leurs fonctions. Cette étiquette passa dans la maison d'Autriche, par le mariage de Marie avec Maximilien. Les Mores avoient porté la galanterie & les fêtes en Espagne; l'étiquette y porta la morgue & l'ennui.

L'étiquette n'est ni sévere ni réguliere en France. Il y a peu d'occasions d'éclat où l'on ne soit obligé de rechercher ce qui s'est pratiqué à la cour en pareilles circonstances; on l'a oublié, & l'on tâche de se le rappeller, pour l'oublier encore. Le François est assez porté à estimer ce qu'il doit respecter, & à aimer ce qu'il estime: il n'est pas en lui de remplir froidement ni serieusement certains devoirs; il y manque avec légéreté, ou s'on acquitte avec chaleur. Ce qui pourroit être ailleurs une mai que de servitude, n'est souvent en France qu'un effet de l'inclination & du caractere. Cet article est de M. Duclos, historiographe de France, & l'un des quarante de l'Academie françoise.

Etiquette (Page 6:58)

Etiquette, (Jurisp.) en style de palais, est un morceau de papier ou de parchemin que l'on attache sur les sacs des causes, instances ou proces, sur lequel on marque les noms des parties & de leurs procureurs. Celui auquel appartient le sac, met son nom à droite, & le nom des autres procureurs à gauche. Si c'est une cause, on met en tête de l'étiquette, cause à plaider dans un tel tribunal; & au - dessous des noms des parties on met le nom de l'avocat qui doit plaider pour la partie pour laquelle est le sac. Si c'est une production de quelqu'instance ou procès, on met au haut de l'étiquette le titre de la production, & la date du jugement en conséquence duquel elle est faite. Au - dessus des noms des parties on met celui du rapporteur; & s'il y a plusieurs chambres dans le tribunal, on marque de quelle chambre il est. On marque aussi l'enregistrement des productions, & le folio. E'origine de ce mot étiquette vieut du tems que l'on rédigeoit les procédures en latin; on écrivoit sur le sac, est hic quoestio inter N. . . .& N. . . .& souvent au lieu d'ecrire quoestio tout au long, on mettoit seulement quoest. ce qui faisoit est hic quoest. d'où les praticiens ont fait par corruption étiquette. Voyez ci - devant Etiquette, & ci - après Etiqueter.

On appelle étiquette au grand - conseil, les placets & mémoires que l'on donneau premier huissier, pour appeller les causes à l'audience. (A)

Etiquettes de témoins, voyez ci - après Etiqueter.

Etiquette (Page 6:58)

Etiquette, terme de Péche, sorte de petit couteau emmanché dont on se sert pour cueiMir les moules: il est assez ressemblant à celui avec lequel les marchandes de cerneaux ouvrent & préparent ce fruit.

ETIQUETER (Page 6:58)

ETIQUETER, (Jurisp.) en style de palais, signifie ordinairement mettre une étiquette sur un sac, ou plûtôt mettre sur un sac ou sur une piece, un titre qui annonce brievement ce qui y est contenu.

Etiqueter des Témoins (Page 6:58)

Etiqueter des Témoins, c'est lorsqu'on donne au juge, enquêteur ou commissaire qui fait l'enquête, un brevet & mémoire par écrit; qui contient les noms des témoins, & sur quels articles des écritures ils sont produits, afin qu'ils en soient enquis & oüis, comme il est dit au style de procéder des cours séculieres de Liege, ch. x. & ailleurs; & aux ordonnances de la chambre d'Artois, chap. des plaidoyers; & du duc de Bouillon, articles cxxjv. & ccxxij. On appelle étiquette en Flandres, les faits & articles sur lesquels on fait entendre des témoins. Lorsqu'on a donné un écrit de dépositions, & qu'on declare que l'on ne fera point entendre de témoins au - dehors de ce qu'elles contiennent, on n'est pas tenu dans ce parlement de communiquer à sa partie adverse les étiquettes sur lesquelles on veut faire entendre les témoins. Instit au Droit Belgique, pag. 462.

Etiquetter des témoins signifie aussi quelquefois les reprocher. (A)

ETIRE (Page 6:58)

ETIRE, s. f. est un instrument dont les Corroyeurs se servent pour étendre leurs cuirs, pour en abattre le grain du côté de la fleur ou poil, ou bien pour les décrasser; car cet instrument s'employe à ces différens usages. L'étire est un morceau de fer ou de cuivre plat, de six pouces de largeur, & d'environ cinq ou six lignes d'épaisseur; plus large par en - bas que [p. 59] par en - haut, & dont la partie la plus étroite forme une poignée par où l'ouvrier tient cet outil pour s'en servir. On se sert de l'étire de cuivre pour les cuirs de couleur, de peur de les tacher. Voyez la figure, Planche du Corroyeur, & la vignette où l'on voit un ouvrier qui se sert de l'étire.

ETLINGEN (Page 6:59)

ETLINGEN, (Géog. mod.) ville de la Suabe au marquisat de Bade, en Allemagne. Long. 27. G. lat. 48. 55.

ETNA (Page 6:59)

ETNA, voyez Gibel & Volcan.

ETNET (Page 6:59)

* ETNET, s. m. (Métallurgie.) C'est ainsi que dans les fonderies où l'on travaille le laiton, on appelle la pince à rompre le cuivre qui vient de l'arco. Voyez Arco.

ETOC (Page 6:59)

ETOC, s. m. (Jurispr.) terme d'eaux & forêts, qui signifie souche d'arbres. Voyez l'art. 45. du titre premier de l'ordonnance de 1669. Ce terme paroit être venu par corruption de celui d'estoc, qui dans les successions signifie souche. (A)

ETOFFE (Page 6:59)

* ETOFFE, s. f. (Ourdissage.) est un nom général qui signifie toutes sortes d'ouvrages d'or, d'argent, de soie, laine, poil, coton ou fil, travaillés au métier; tels sont les velours, les brocards, les moeres, les satins, les taffetas, draps, serges, &c. Voyez Draps, Velours, Manufacture , &c.

Etoffes (Page 6:59)

* Etoffes se dit plus particulierement de certaines sortes d'étoffes de laine legeres, qui servent pour les doublures ou les robes des femmes, comme les brocatelles, les ratines, &c.

Etoffe (Page 6:59)

* Etoffe, terme de Chapelier: c'est ainsi que ces ouvriers nomment les matieres qui doivent entrer dans les chapeaux, comme les poils de castor, de lievre, de lapin, de chameau & d'autruche; & les laines de moutons, d'agnelins & de brebis.

On appelle un chapeau bien étoffé, quand il est suffisamment sourni de matiere, & que cette matiere est bonne & bien conditionnée.

Etoffe (Page 6:59)

* Etoffe, (Ruban.) s'entend de toutes les matieres d'or & d'argent qui servent à la fabrication des ouvrages de ce métier; ainsi on dit, donnez - moi des étoffes, pour dire, donnez - moi les filés, clinquans, cablés, cordonnets, &c. qui me sont nécessaires. Chaque ouvrier a une petite boîte fermant à clé, fixée sur la grande barre de son métier, près du pilier, dans laquelle il renferme ses étoffes.

Etoffe (Page 6:59)

* Etoffe, (Manufact. en soie.) Toutes les étoffes de la manufacture en soie sont distinguées en étoffes façonnées & en étoffes unies.

On appelle étoffes façonnées, celles qui ont une figure dans le fond, soit dessein à fleur, soit carrelé, &c. Voyez ces articles.

On appelle étoffes unies, celles qui n'ont aucune figure dans le fond.

Toutes les étoffes en général, soit façonnées, soit unies, sous quelque dénomination, genre ou espece qu'elles puissent être, ne sont travaillées que de deux façons différentes; savoir en satin ou en taffctas.

On appelle étoffes travaillées en satin, celles dont la marche ne fait lever que la huitieme ou la cinquieme partie de la chaîne, pour faire le corps de l'étoffe. Voyez Satin.

On appelle étoffes travaillées en taffetas, celles dont la marche fait lever la moitié de la chaîne, & alternativement l'autre moitié, pour faire également le corps de l'étoffe. Voyez Taffetas.

Il y a encore une espece d'étoffe appellée serge; mais comme ce n'est qu'un diminutif du satin, & que d'ailleurs cette étoffe n'est faite que pour doublure d'habit, elle ne doit point être comprise sous la dénomination générale. Voyez Serge.

Toutes les étoffes travaillées en satin, soit à huit lisses, pour lever la huitieme partie; soit à cinq lisses, pour lever la cinquieme, doivent être compo<cb-> sées depuis 75 portées (la portée de 80 fils) jusqu'à 100 portées; mais les plus ordinaires, de 90.

Toutes les étoffes travaillées en taffetas, doivent étre composées depuis 40 portées simples ou doubles, jusqu'à 160, & à proportion de leur largeur. Il y a des moeres qui ont jusqu'à 90 portées doubles; ce qui vaut autant, pour la quantité des fils, que si elles avoient 180 portées.

Les étoffes ordinaires sont de 40 à 45 portées, doubles; ce qui vaut autant que 80 & 90 simples.

Outre les chaines qui sont le corps des étoffes façonnées, on y ajoûte encore d'autres petites chaînes appellées poils. Ces poils sont destinés à lier la dorure dans les étoffes riches; à faire la figure dans d'autres étoffes, telles que les carrelés, cannelés, persiennes, doubles - fonds, ras de Sicile, &c. & dans les velours unis ou ciselés, à faire le velours. Voyez ces articles.

Il y a beaucoup d'étoffes façonnées qui n'ont point de poil, tant de celles qui sont brochées soie, que de celles qui sont brochées en dorure & en soie; ce qui dépend de la richesse de l'étoffe, ou de la volonté du fabriquant. Cependant il est de regle, lorsqu'une étoffe passe deux onces & demie, trois onces de dorure, de lui donner un poil, tant pour lier la dorure, que pour servir à l'accompagner.

On appelle accompagner la dorure, passer une navette garnie de deux ou trois brins de belle trame de la couleur de la dorure même, sous les lacs où cette dorure doit être placée; savoir d'une couleur aurore pour l'or, & d'une couleur blanche pour l'argent.

Toutes les étoffes, tant façonnées qu'unies, soit satins, soit taffetas; soit qu'elles ayent un poil, ou qu'elles n'en ayent point, doivent avoir une façon de faire lever les lisses, à laquelle on donne le nom d'armure. On pourroit cependant excepter les taffetas sans poil de cette regle, parce que la façon de faire lever les lisses dans ce genre d'étoffe, est uniforme & égale dans toutes, de même que dans les satins; & à proprement parler ce n'est que le poil qui embarrasse pour l'armure, les mouvemens de la chaîne dans l'une ou l'autre étoffe, étant simples & aisés. Voyez Manufacture & Armure.

Etoffe (Page 6:59)

* Etoffe; (Coutell. Serrur. Taill.) Presque tous les ouvriers en fer & en acier donnent ce nom à des morceaux d'acier commun dont ils forment les parties non - tranchantes de leurs ouvrages: les parties tranchantes sont faites d'un meilleur acier. Ils ont aussi une maniere économique d'employer tous les ouvrages manqués, tous les bouts d'acier qui ne peuvent servir; en un mot, toute piece d'acier rebutée pour quelque défaut: c'est d'en faire de l'étoffe. Pour cet effet ils prennent une barre d'acier commun plus ou moins forte, selon la quantité de matiere de rebut qu'ils ont à employer; ils en forment un étrier, soit en l'ouvrant à la tranche, soit en la courbant au marteau; ils rangent & renferment dans cet étrier la matiere de rebut; ils la couvrent de ciment & de terre - glaise délayée, ils mettent le tout au feu, & le soudent. Quand toutes ces parties détachées sont bien soudées, & forment une masse bien solide & bien uniforme, ils l'étirent en long, & en forment une barre plus ou moins forte, seron l'ouvrage auquel ils la destinent. Cette barre s'appelle de l'étoffe.

Etoffe (Page 6:59)

Etoffe, (basse) terme de Potier d'étain; c'est une composition faite en partie de plomb, & en partie d'étain. On l'appelle aussi petite étoffe, claire étoffe, & claire soudure. Voyez Etain.

Etoffe (Page 6:59)

Etoffe, terme de riviere, se dit de toutes les parties de bois qui entrent dans la composition d'un train.

ETOFFÉ (Page 6:59)

ETOFFÉ, adj. qui est garni de bonne étoffe, en terme de Sellier. Un carrosse bien étoffé, est celui dont

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