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Etiquet (Page 6:58)
ETIQUETTE (Page 6:58)
ETIQUETTE, s. f. (Hist. mod.) cérémonial écrit ou traditionnel, quiregle les devoirs extérieurs à l'égard des rangs, des places & des dignites.
Si la noblesse & les places n'étoient que la récompense du mérite, & si elles en suivoient toûjours les degrés, on n'auroit jamais imaginé d'étiquette; le respect pour la place se seroit naturellement confondu avec le respect pour la personne. Mais comme la noblesse & plusieurs autres distinctions sont devenues héréditaires; qu'il est arrivé que des enfans n'ont pas eu le mérite de leurs peres; qu'il y a eu nécessairement dans la distribution des places, des abus qu'il n'est pas toûjours possible de prévenir ou de réparer, il a été nécessaire de ne pas laisser les particuliers juges des égards qu'ils voudroient avoir, & des devoirs qu'ils auroient à rendre: le bon ordre, la philosophie même, & par conséquent la justice, ont obligé d'établir des regles de subordination. En effet, il seroit très - dangereux dans un état, de laisser avilir les places & les rangs, par un mépris, même fondé, pour ceux qui les occupent; sans quoi le caprice, l'envie, l'orgueil & l'injustice, attaqueroient également les hommes les plus dignes de leurs rangs. Ainsi l'étiquette étant un abri contre le mépris personnel, est aussi une sauve - garde pour le vrai mérite; &, ce qui est encore plus important, elle est le maintien du bon ordre. Les particuliers sont maîtres de leurs sentimens, mais non pas de leurs devoirs.
Il faut convenir que, généralement parlant, la sévérité & les minuties de l'étiquette ne forment pas un préjugé favorable pour un peuple qui en est trop occupé. L'étiquette s'étend à mesure que le mérite diminue. Le despotisme fait de l'étiquette une sorte de culte. D'un autre côté, il y a des peuples assez libres (les Anglois, qui servent à genoux leur roi), qui conservent une étiquette fort cerémonieuse pour leur prince: il semble qu'ils veuillent l'avertir parlà qu'il n'est que la représentation de l'autorité. C'est à - peu - près dans le même sens qu'on appelle étiquettes certains petits écriteaux qui se mettent sur des sacs, des boîtes ou des vases, pour distinguer des choses qui y sont renfermées, & qui sans cela pourroient être confondues avec d'autres.
Il y avoit une étiquette chez les empereurs du bas cmpire, c'est - à - dire lorsqu'il n'y avoit plus de Romains, quoiqu'il y eût un gouvernement qui en portoit le nom.
De tous tems il y a eu des distinctions de rangs & de fonctions dans un état; mais l'étiquette proprement dite, n'est pas fort ancienne dans le système actuel de l'Europe: je ne crois pas qu'on en trouvât un détail en forme avant la seconde maison de Bourgogne. Philippe - le - Bon, aussi puissant qu'un roi, souffroit impatiemment de n'en pas porter le titre: ce fut peut - être ce qui lui fit former un état de maison qui pût effacer celles des rois, par la magnificence, le nombre des officiers, & le détail de leurs fonctions. Cette étiquette passa dans la maison d'Autriche, par le mariage de Marie avec Maximilien. Les Mores avoient porté la galanterie & les fêtes en Espagne; l'étiquette y porta la morgue & l'ennui.
L'étiquette n'est ni sévere ni réguliere en France. Il y a peu d'occasions d'éclat où l'on ne soit obligé de rechercher ce qui s'est pratiqué à la cour en pareilles circonstances; on l'a oublié, & l'on tâche de se le rappeller, pour l'oublier encore. Le François
Etiquette (Page 6:58)
On appelle étiquette au grand - conseil, les placets & mémoires que l'on donneau premier huissier, pour appeller les causes à l'audience. (A)
Etiquettes de témoins, voyez ci - après
Etiquette (Page 6:58)
ETIQUETER (Page 6:58)
ETIQUETER, (Jurisp.) en style de palais, signifie ordinairement mettre une étiquette sur un sac, ou plûtôt mettre sur un sac ou sur une piece, un titre qui annonce brievement ce qui y est contenu.
Etiqueter des Témoins (Page 6:58)
Etiquetter des témoins signifie aussi quelquefois les reprocher. (A)
ETIRE (Page 6:58)
ETIRE, s. f. est un instrument dont les Corroyeurs se servent pour étendre leurs cuirs, pour en abattre le grain du côté de la fleur ou poil, ou bien pour les décrasser; car cet instrument s'employe à ces différens usages. L'étire est un morceau de fer ou de cuivre plat, de six pouces de largeur, & d'environ cinq ou six lignes d'épaisseur; plus large par en - bas que [p. 59]
ETLINGEN (Page 6:59)
ETLINGEN, (Géog. mod.) ville de la Suabe au marquisat de Bade, en Allemagne. Long. 27. G. lat. 48. 55.
ETNA (Page 6:59)
ETNA, voyez
ETNET (Page 6:59)
* ETNET, s. m. (Métallurgie.) C'est ainsi que dans
les fonderies où l'on travaille le laiton, on appelle la
pince à rompre le cuivre qui vient de l'arco. Voyez
ETOC (Page 6:59)
ETOC, s. m. (Jurispr.) terme d'eaux & forêts, qui signifie souche d'arbres. Voyez l'art. 45. du titre premier de l'ordonnance de 1669. Ce terme paroit être venu par corruption de celui d'estoc, qui dans les successions signifie souche. (A)
ETOFFE (Page 6:59)
* ETOFFE, s. f. (Ourdissage.) est un nom général
qui signifie toutes sortes d'ouvrages d'or, d'argent,
de soie, laine, poil, coton ou fil, travaillés au métier;
tels sont les velours, les brocards, les moeres,
les satins, les taffetas, draps, serges, &c. Voyez
Etoffes (Page 6:59)
Etoffe (Page 6:59)
On appelle un chapeau bien étoffé, quand il est suffisamment sourni de matiere, & que cette matiere est bonne & bien conditionnée.
Etoffe (Page 6:59)
Etoffe (Page 6:59)
On appelle étoffes façonnées, celles qui ont une figure dans le fond, soit dessein à fleur, soit carrelé, &c. Voyez ces articles.
On appelle étoffes unies, celles qui n'ont aucune figure dans le fond.
Toutes les étoffes en général, soit façonnées, soit unies, sous quelque dénomination, genre ou espece qu'elles puissent être, ne sont travaillées que de deux façons différentes; savoir en satin ou en taffctas.
On appelle étoffes travaillées en satin, celles dont
la marche ne fait lever que la huitieme ou la cinquieme
partie de la chaîne, pour faire le corps de
l'étoffe. Voyez
On appelle étoffes travaillées en taffetas, celles dont
la marche fait lever la moitié de la chaîne, & alternativement
l'autre moitié, pour faire également le
corps de l'étoffe. Voyez
Il y a encore une espece d'étoffe appellée serge;
mais comme ce n'est qu'un diminutif du satin, &
que d'ailleurs cette étoffe n'est faite que pour doublure
d'habit, elle ne doit point être comprise sous
la dénomination générale. Voyez
Toutes les étoffes travaillées en satin, soit à huit lisses, pour lever la huitieme partie; soit à cinq lisses, pour lever la cinquieme, doivent être compo<cb->
Toutes les étoffes travaillées en taffetas, doivent étre composées depuis 40 portées simples ou doubles, jusqu'à 160, & à proportion de leur largeur. Il y a des moeres qui ont jusqu'à 90 portées doubles; ce qui vaut autant, pour la quantité des fils, que si elles avoient 180 portées.
Les étoffes ordinaires sont de 40 à 45 portées, doubles; ce qui vaut autant que 80 & 90 simples.
Outre les chaines qui sont le corps des étoffes façonnées, on y ajoûte encore d'autres petites chaînes appellées poils. Ces poils sont destinés à lier la dorure dans les étoffes riches; à faire la figure dans d'autres étoffes, telles que les carrelés, cannelés, persiennes, doubles - fonds, ras de Sicile, &c. & dans les velours unis ou ciselés, à faire le velours. Voyez ces articles.
Il y a beaucoup d'étoffes façonnées qui n'ont point de poil, tant de celles qui sont brochées soie, que de celles qui sont brochées en dorure & en soie; ce qui dépend de la richesse de l'étoffe, ou de la volonté du fabriquant. Cependant il est de regle, lorsqu'une étoffe passe deux onces & demie, trois onces de dorure, de lui donner un poil, tant pour lier la dorure, que pour servir à l'accompagner.
On appelle accompagner la dorure, passer une navette garnie de deux ou trois brins de belle trame de la couleur de la dorure même, sous les lacs où cette dorure doit être placée; savoir d'une couleur aurore pour l'or, & d'une couleur blanche pour l'argent.
Toutes les étoffes, tant façonnées qu'unies, soit
satins, soit taffetas; soit qu'elles ayent un poil, ou
qu'elles n'en ayent point, doivent avoir une façon
de faire lever les lisses, à laquelle on donne le nom
d'armure. On pourroit cependant excepter les taffetas
sans poil de cette regle, parce que la façon de
faire lever les lisses dans ce genre d'étoffe, est uniforme
& égale dans toutes, de même que dans les satins;
& à proprement parler ce n'est que le poil qui
embarrasse pour l'armure, les mouvemens de la
chaîne dans l'une ou l'autre étoffe, étant simples &
aisés. Voyez
Etoffe (Page 6:59)
Etoffe (Page 6:59)
Etoffe (Page 6:59)
ETOFFÉ (Page 6:59)
ETOFFÉ, adj. qui est garni de bonne étoffe, en
terme de Sellier. Un carrosse bien étoffé, est celui dont
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