ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"406"> ajoûte que l'ananas aculeatus, fructu pyramidato, carne aureâ, qui est la seconde espece, est préférable à la premiere, parce que son fruit est plus gros, & d'un meilleur goût, & que son suc est moins astringent. Cette espece pousse ordinairement de dessous fon fruit six ou sept rejettons, ce qui la fait multiplier aisément, & peut la rendre, dit Miller, commune en peu d'années.

Les curieux cultivent la troisieme espece, ananas folio vix serrato, pour la variété seulement; car le fruit n'en est pas si bon que celui des especes précédentes.

La cinquieme espece, ananas aculeatus, fructu pyramidato, virescente, carne aureâ, est maintenant fort rare en Europe; elle passe pour la meilleure; en Amérique les curieux la cultivent préférablement aux autres: on la peut faire venir des Barbades ou du Montferrat.

La sixieme qu'on appelle en Botanique, ananas, fructu ovato, ex luteo virescente, carne luteâ, est venue de la Jamaïque; elle n'est pas encore commune en Angleterre, dit Miller; ceux qui ont goûté de son fruit, assûrent qu'il a beaucoup de saveur. Mais comme elle est tardive, elle s'accommode plus difficilement de notre climat. Son fruit est un mois de plus à mûrir que le fruit des autres.

J'ai oüi parler, continue le même Botaniste, d'une autre espece d'ananas, dont la chair est jaune en dehors, & verte en dedans; mais je ne l'ai jamais vûe.

L'ananas, fruit dont la saveur surpasse celle de tous les fruits qui nous sont connus, est produit par une plante, dont la feuille ressemble à celle de l'aloès, pour l'ordinaire dentelée comme elle, mais moins épaisse & moins pleine de suc.

Elle a été apportée des établissemens des Indes orientales dans ceux des Indes occidentales, où elle est devenue très - commune & d'un excellent acabit. Il n'y a pas long - tems qu'on la cultive en Europe, & qu'elle y donne du fruit. M. le Cour de Leyde est le premier qui l'ait cultivée avec succès; après plusieurs tentatives inutiles, il a enfin trouvé un degré de chaleur propre à lui faire porter un fruit, plus petit à la vérité qu'aux Indes occidentales, mais aussi bon, au jugement de personnes qui ont vécu long - tems dans l'une & l'autre contrée.

Le tems de la maturité des bons ananas est depuis le commencement de Juillet jusqu'au mois de Septembre. Ce fruit est mûr, lorsqu'il répand une odeur forte, & qu'il cede sous le doigt: il ne conserve son odeur sur la plante, que trois ou quatre jours; & quand on le veut manger parfait, il ne faut pas le garder plus de vingt - quatre heures après l'avoir cueilli. Dict. de Miller.

On tire par expression de l'ananas un suc dont on fait un vin excellent, qui fortifie, arrête les nausées, réveille les esprits, provoque les urines, mais dont les femmes enceintes doivent s'abstenir. On confit les ananas, & cette confiture est bonne pour les personnes d'un tempérament foible. Lémery.

ANANDAL (Page 1:406)

* ANANDAL (Géog. mod.) Province de l'Ecosse méridionale, entre la contrée d'Eskédale au couchant, & celle de Nithesdale à l'orient.

ANANISAPTA (Page 1:406)

ANANISAPTA, terme de Magie, espece de talisman ou de préservatif contre la peste & les autres maladies contagieuses, qui consiste à porter sur soi ce mot écrit ananisapta.

Delrio le regarde comme un talisman magique, &'fondé sur un pact avec le démon, & le met au nombre de ceux qu'on portoit comme des préservatifs contre les fievres pestilentielles, & qui étoient conçûs en trois vers écrits d'une certaine maniere qu'il n'explique point, & dont il ne cite que celui - ci.

Ananischapta ferit, mortem quoe loedere quoerit.

Il en cherche l'origine dans le Chaldéen ou l'Hébreu , choneni, miserere mei, & , schophet, par lesquels on implore la miséricorde d'un Juge, mais non pas celle de Dieu. Ana, , , ajoûtet - il, dans les mysteres de la cabale, signifie un esprit où sont les notions innées, & auquel préside l'ange que les cabalistes appellent , anim, qui manifeste à l'homme la vérité; d'où vient le mot , henag, que d'autres prononcent ana, & qui signifie idole; d'où vient , anani, divination, & schaphat, , qui signifie que cette idole ou ce mauvais ange, juge que la maladie naît de maléfice, & en indique le remede. Il dit encore que les cabalistes ont voulu mettre dans le mot ananisapta, autant de mots différens, qu'il y a de lettres, & qu'ainsi ce mot signifie A. antidotum, N. Nazareni, A. auferat, N. necem, I. intoxicationis, S. sanctificet, A. alimenta, P. pocula, T. Trinitas, A. alma. Qui signifient que la mort de Jesus - christ qui a été injuste de la part des Juifs, frappe de la part de Dieu la mort, c'est - à - dire, le démon, &c. & il traite cette explication de rêverie: la sienne est un peu plus savante; c'est au lecteur à juger si elle est plus sensée. Delrio, disquisit. magicar. Lib. III. part. II. quoest. 4. sect. viij. pag. 463. & 464. (G)

ANAPAUOMÉNÉ (Page 1:406)

* ANAPAUOMÉNÉ, s. f. (Hist. nat.) d'A'NAPAUOME'NH, qui cesse; nom d'une fontaine de Dodone, dans la Molossie, Province d'Epire, en Grece. Pline dit que l'eau en est si froide, qu'elle éteint d'abord les flambeaux allumés, & qu'elle les allume néanmoins, si on les en approche quand ils sont éteints; qu'elle tarit sur le midi; on l'a appellée par cette raison anapauoméné: qu'elle croît depuis midi jusqu'à minuit, & qu'elle recommence ensuite à diminuer, sans qu'on puisse savoir quelle peut être la cause de ce changement. Il ne faut pas mettre au même degré de probabilité les premieres & les dernieres merveilles attribuées aux eaux de l'anapauoméné. Il y a sur la surface de la terre tant d'amas d'eaux sujets à des abaissemens & à des élévations périodiques, que l'esprit est disposé à admettre tout ce qu'on lui racontera d'analogue à ce phénomene; mais la fontaine d'anapauoméné est peut - être la seule dont on ait jamais dit qu'elle éteignoit & allumoit les flambeaux qu'on en approchoit: on n'est ici secouru par aucun fait semblable.

ANAPE (Page 1:406)

* ANAPE, s. m. (Géog. & Myth.) aujourd'hui l'Alfeo, fleuve de Sicile, près de Syracuse; les Poëtes l'ont fait amoureux de Cyané, & Protectour de Proserpine, contre l'attentat de Pluton. Cyané fut changée en fontaine; ses eaux se mêlerent à celles de l'Alphée, & elles coulerent ensemble dans la mer de Sicile. Ovide a décrit cette avanture dans ses Métamorphoses; & il en fait aussi mention dans ses Fastes, à propos des jeux institués à Rome, & célébrés en Avril en l'honneur de Cerès.

ANAPESTE (Page 1:406)

ANAPESTE, s. m. (Littérat.) sorte de pié dans la Poësie Greque & Latine, qui consiste en deux breves & une longue. Voyez Pié.

Ce mot est dérivé d'A'NAPAIW, frapper à contre sens; parce qu'en dansant lorsqu'on chantoit des vers de cette mesure, on frappoit la terre d'une maniere toute contraire à celle dont on battoit la mesure pour des poësies où dominoit le dactyle; aussi les Grecs l'appelloient - ils anti - dactyle, A'NTIDAXTULO. Diom. III. pag. 474. Voyez Dactyle.

En effet, l'anapeste est comme l'opposé du dactyle; ces trois mots spns, lgrnt, XURIOU, sont des anapestes.

Les vers anapestes ou anapestiques, c'est - à - dire, composés de ces sortes de piés, étoient fort en usage chez les Anciens, & surtout chez les Grecs dans les poësies légeres. Voyez Anacreontique. (G)

ANAPHE (Page 1:406)

* ANAPHE, s. f. (Géog. & Myth.) île de la mer Egée qu'on dit s'être formée insensiblement comme [p. 407] Delos, Hiera, & Rhodes. C'est du culte particulier qu'on y rendoità Apollon, qu'il fut appellé Anaphn.

ANAPHONESE (Page 1:407)

* ANAPHONESE, s. f. l'exercice par le chant. Antylle, Plutarque, Paul, Aétius, & Avicene, disent qu'une des propriétés de cet exercice, c'est de fortifier les organes qui servent à la production de la voix, d'augmenter la chaleur, & d'atténuer les fluides; les mêmes Auteurs le conseillent aux personnes sujettes à la cardialgie, aux vomissemens, à l'indigestion, au dégoût, & en général, à toutes celles qui sont surchargées d'humeurs. Hippocrate veut qu'on chante après le repas: mais ce n'est pas l'avis d'Aretée.

Quoi qu'il en soit, il est constant que l'action fréquente de l'inspiration & de l'expiration dans le chant, peut nuire ou servir à la santé dans plusieurs circonstances, sur lesquelles les acteurs de l'Opéra nous donneroient de meilleures mémoires que la Faculté de Medecine.

ANAPHORE (Page 1:407)

ANAPHORE, s. f. (Gramm.) A'NAFORA\, de A'NAFERW, iterùm fero, refero. Figure d'élocution qui se fait lorsqu'on recommence divers membres de période par le même mot: en voici un exemple tiré de l'Ode d'Horace à la fortune, Liv. I. Te pauper ambit sollieitâ prece; te dominam oequoris, &c. Te Dacus asper; te profugi Scythoe; te semper anteit soeva necessitas; te spes & albo rara fides colit velata panno. Et dans Virgile, Ecl. 10. v. 42.

Hîc gelidi fontes, hîc mollia prata, Lycori, Hîc nemus, hîc ipso tecum consumerer oevo.

Cette figure est aussi appellée répétition. (F)

ANAPLEROSE (Page 1:407)

* ANAPLEROSE, s. f. (Med.) L'action de remplir. On a quelquefois donné le nom d'anaplerose à cette partie de la Chirurgie, qui s'occupe de la réproduction des parties qui peuvent se reproduire; & c'est de - là qu'est venue l'épithete d'anaplerotique, que l'on donne aux remedes qui font renaître les chairs dans les plaies, & dans les ulceres, & qui les disposent à cicatriser. Voyez Anaplerotiques.

ANAPLEROTIQUES (Page 1:407)

ANAPLEROTIQUES, adj. terme de Medecine, qualification qu'on donne aux medicamens qui font revenir dans les ulceres & les plaies, des chairs nouvelles qui les remplissent & réparent la perte de la substance. Voyez Plaie & Ulcere.

Ce sont des topiques qui aident à cicatriser les plaies, tels que la Sarcocolle, certains baumes ou resines dissoutes dans l'esprit de vin, comme le baume du Commandeur. On les appelle aussi incarnatifs & sarcotiques.

Ces topiques agissent par leurs parties agglutinatives, lorsque les bords ou les ulceres d'une plaie faite dans les chairs, sont rapprochées. Si l'on applique dessus des compresses trempées dans ces baumes, ils les consolident & hâtent leur réunion, parce que leurs parties résineuses venant à s'appliquer immédiatement sur la peau, tiennent, à l'aide de la compresse, les bords de la plaie en respect, l'empêchent de se désunir, & par ce moyen donnent la faculté aux sucs nourriciers de s'y porter & d'y faire corps.

Il est bon d'observer ici qu'on ne doit point user indifféremment de ces sortes de topiques, soit naturels, soit factices; ils ne conviennent que pour les parties charnues: & dans ce cas même on doit avoir attention à n'employer que de l'esprit - de - vin mediocrement rectifré, pour dissoudre ces resines. En effet, si l'esprit - de - vin étoit trop rectifié, il auroit deux inconvéniens. Le premier seroit, de ne pas tirer des corps employés pour la confection de ce baume, toute la substance qu'on desire; il ne suffit pas d'avoir seulement la resineuse, il faut qu'il agisse sur la gommeuse, pour répondre à l'intention de ceux qui en sont les inventeurs; & le second inconvénient, c'est qu'un esprit - de - vin trop vif crisperoit & brûleroit les bords de la plaie; & au lieu d'en hâter la guérison, il ne feroit que la retarder.

Si j'ai dit que l'application de ces baumes, soit factices, soit naturels, ne convenoit que pour les plaies faites dans les parties charnues, à plus forte raison seroit - elle beaucoup plus à redouter & dangereuse, si les blessés avoient quelques tendons ou parties nerveuses endommagées; car ces parties étant beaucoup plus sensibles & plus délicates, on courroit risque d'estropier les blessés, par la crispation, l'inflammation & la suppuration qu'on causeroit à la plaie. (N)

ANAPLYSTE ou ANAPHLYSTE (Page 1:407)

* ANAPLYSTE ou ANAPHLYSTE. (Geog. & Myth.) ancienne ville maritime de la Grece, proche d'Athenes, vers le cap Colias. Elle étoit célebre par les temples de Pan, de Cerès, de Venus Coliade, & des Déesses Genethyllides. Il y en a qui croyent qu'Anaphlyste est aujourd'hui Asope.

ANAPODARI (Page 1:407)

* ANAPODARI. (Geog.) petite riviere de l'île de Candie, qui a sa source à Castel Bonifacio, coule proche de Castel Belvedere, & se jette dans la mer Meridionale, entre le cap de Matola, & Castel de Gira Petra. Mat. Dict. geog.

ANAPODOPHYLLON (Page 1:407)

ANAPODOPHYLLON. (Hist. nat.) genre de plante à fleurs, composée de plusieurs feuilles disposées en rose; il s'éleve du milieu de la fleur un pistil, qui devient dans la suite un fruit fait ordinairement en forme d'oeuf, & qui n'a qu'une capsule: il est rempli de sémences qui sont pour l'ordinaire arrondies. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

ANAPUIA (Page 1:407)

* ANAPUIA. (Geog. mod.) Province de la Venezuela dans l'Amérique méridionale, vers les monts S. Pierre & la souree du Buria.

ANAQUITO (Page 1:407)

* ANAQUITO. (Geog. mod.) contrée de l'Amérique au Pérou, & dans la Province de Quito.

ANARCHIE (Page 1:407)

* ANARCHIE. s. f. (Politiq.) C'est un désordré dans un Etat, qui consiste en ce que personne n'y a assez d'autorité pour commander & faire respecter les lois, & que par conséquent le peuple se conduit comme il veut, sans subordination & sans police. Ce mot est composé de A privatif, & de A'RXH\, commandement.

On peut assûrer que tout gouvernement en général tend au despotisme ou à l'anarchie.

ANASARQUE (Page 1:407)

ANASARQUE, s. f. (Medecine.) espece d'hydropisie, où la peau est bouffie & enflée, & cede à l'impression des doigts, comme de la pâte. Voyez Hydropisie.

Cette hydropisie est dans les cellules de la graisse, qui communiquant les unes avec les autres, donnent passage à la sérosité épanchée dans leur cavité.

Cette bouffissure se guérit, si on détruit la cause qui l'occasionne: les apéritifs, les fondans, les diurétiques chauds, sont excellens dans l'anasarque. Voyez OEdeme. (N)

ANASTASE (Page 1:407)

ANASTASE, s. f. (en Medecine.) transport des humeurs qu'on a détournées d'une partie sur une autre. (N)

ANASTASIOPLE (Page 1:407)

* ANASTASIOPLE, ou île de S. Joachim dans I'Ocean oriental, une des Mariannes ou îles des Larrons.

ANASTOMOSE (Page 1:407)

ANASTOMOSE, s. f. terme d'Anatomie, qui signifie quelquefois une si grande ouverture de l'orifice des vaisseaux, qu'ils ne peuvent retenir ce qu'ils contiennent. Voyez Vaisseau, &c.

Ce mot est formé du Grec A'NA\, per, à travers, & OMA, os, bouche.

Ce mot est plus en usage pour signifier l'ouverture de deux vaisseaux dont elle rend la communication réciproque.

Il en est plusieurs de cette espece: par exemple,

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