ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"396"> ches conserveront tout le mérite qu'elles ont à cet égard. Barrow à la fin de son Optique, détermine ces mêmes courbes par un autre principe. Voyez ce que c'est que le principe de M. de Mairan, & celui de Barrow, à l'article Apparent. Mém. Ac. 1740. (O)

ANACLETERIE (Page 1:396)

ANACLETERIE, s. f. (Hist. anc.) fête solennelle que célébroient les Anciens lorsque leurs Rois ou leurs Princes devenus majeurs, prenoient en mains les rênes du gouvernement, & en faisoient la déclaration solennelle à leur peuple. Ce mot est composé de la préposition Greque A'NA\, & de XALEW, appeller. (G)

ANACOCK (Page 1:396)

* ANACOCK, s. m. (Histoire naturelle.) dans Ray, hist. Plant. c'est le nom d'une espece de haricot de l'Amérique, que Jean Bauhin appelle pisum Americanum aliud, magnum, bicolor, coccineum, & nigrum simul, sive faseolus bicolor anacock dictus, dont Caspard Bauhin donne la même description, & que Gérard & Parkinson nomment haricot ou feve d'Egypte.

ANA - COLUPPA (Page 1:396)

* ANA - COLUPPA, (Hist. nat.) nom d'une plante dont il est fait mention dans l'Hortus malabaricus, & qui est nommée Ranunculi facie indica spicata, corymbiferis affinis, flosculis tetrapetalis. On dit que son suc mêlé avec le poivre soulage dans l'épilepsie, & qu'il est le seul remede connu contre la morsure du cobracapella. Voyez Cobra - capella.

ANACOLUTHE (Page 1:396)

ANACOLUTHE, s. f. (Gramm.) c'est une figure de mots qui est une espece d'ellipse. Ce mot vient d'A'NAXLOUO, adjectif, non consentaneus: la racine de ce mot en fera entendre la signification. R. A'XO<-> LOUO, comes, compagnon; ensuite on ajoûte l'A' privatif & un N cuphonique, pour éviter le bâillement entre les deux a; par conséquent l'adjectif anacoluthe signifie qui n'est pas compagnon, ou qui ne se trouve pas dans la compagnie de celui avec lequel l'analogie demanderoit qu'il se trouvât. En voici un exemple tiré du second livre de l'Enéide de Virgile, v. 330. Panthée, Prêtre du temple d'Apollon, rencontrant Enée dans le tems du sac de Troie, lui dit qu'Ilion n'est plus; que des milliers d'ennemis entrent par les portes en plus grand nombre qu'on n'en vit autrefois venir de Mycenes:

Portis alii bipatentibus adsunt Millia quot magnis nunquam venêre Mycenis.
On ne sauroit faire la construction sans dire:

Alii adsunt tot quot nunquam venêre Mycenis.
Ainsi tot est l'anacoluthe; c'est le compagnon qui manque. Voici ce que dit Servius sur ce passage: millia, subaudi tot, & est A'NAXOLOUON; nam dixit quot cum non proemiserit tot.

Il en est de même de tantùm sans quantùm, de tamen sans quanquam; souvent en François au lieu de dire il est - là où vous allez, il est dans la ville où vous allez, nous disons simplement il est où vous allez.

Ainsi l'anacoluthe est une figure par laquelle on sous - entend le corrélatif d'un mot exprimé; ce qui ne doit avoir lieu que lorsque l'ellipse peut être aisément suppléée, & qu'elle ne blesse point l'usage. (F)

ANACONTI (Page 1:396)

* ANACONTI, s. m. (Hist. nat.) arbre de l'île de Madagascar, dont la feuille ressemble à celle du poirier, & dont le fruit est long, & donne un suc qui fait cailler le lait. Jen'ai que faire d'avertir que cette description est très - incomplete, & qu'il y a là de l'ouvrage pour les Botanistes.

ANACOSTE (Page 1:396)

* ANACOSTE, s. f. (Comm. Drap.) étoffe de laine croisée, très - rase, &. fabriquée en maniere de serge; elle a une aune de large, & vingt aunes ou environ font la piece. Il s'en fabrique à Beauvais, d'où elles passent en Espagne. Quant à la maniere de fabriquer l'anacoste, voyez l'article Draperie.

ANACRÉQNTIQUE (Page 1:396)

ANACRÉQNTIQUE, adj. (Belles - Lettres.) terme consacré en Poësie pour signifier ce qui a été in<cb-> venté par Anacréon, ou composé dans le goût & le style de ce Poëte.

Anacréon né à Téos, ville d'Ionie, florissoit vers l'an du monde 3512. Il se rendit célebre par la délicatesse de son esprit & par le tour aisé de sa poësie, où sans qu'il paroisse aucun effort de travail, on trouve partout des graces simples & naïves. Ses odes sont marquées à un coin de délicatesse, ou pour mieux dire, de négligence aimable; elles sont courtes, gracieuses, élégantes, & ne respirent que le plaisir & l'amusement: ce sont, à proprement parler, des chansons qu'il enfanta sur le champ dans un coup de verve inspiré par l'amour & par la bonne chere, entre lesquels il partageoit sa vie. Le tendre, le naif, le gracieux, sont les caracteres du genre anacréontique, qui n'a mérité le nom de lyrique dans l'antiquité, que parce qu'on le chantoit en s'accompagnant de la lyre: car il differe entierement & par le choix des sujets & par les nuances du style, de la hauteur & de la majesté de Pindare. Nous avons une tradition d'Anacréon en prose par Me Lefevre, connue depuis sous le nom de Mde Dacier, & trois en vers. L'une est de Longepierre, l'autre de M. de la Fosse: elles passent pour plus fideles que celle de Gacon, qu'on lit néanmoins avec plus de plaisir, parce qu'elle est plus légere, & qu'il l'a enchassée dans un roman assez ingénieux des avantures galantes & des plaisirs d'Anacréon. Horace a fait plusieurs odes à l'imitation de ce Poëte, telles que celle qui commence par cevers, O matre pulchrâfilia pulchrior; & celle - ci, Lydia, dic per omnes, &c. & plusieurs autres dans le même goût. La conformité de caractere produisoit entre eux celle des ouvrages. Parmi nos Poëtes François, M. de la Mothe s'est distingué par ses odes anacréontiques, qui sont toutes remplies de traits d'esprit, d'un badinage léger, & d'une morale Epicurienne. Nos bonnes chansons sont aussi autant d'odes anacréontiques.

La plûpart des odes d'Anacréon sont en vers de sept syllabes, ou de trois piés & demi, spondées ou ïambes, & quelquefois anapestes: c'est pourquoi l'on appelle ordinairement les vers de cette mesure anacréontiques. Nos Poëtes ont aussi employé pour cette ode les vers de sept & de huit syllabes, qui ont moins de noblesse, ou si l'on veut d'emphase, que les vers alexandrins, mais plus de douceur & de mollesse. (G)

ANACTES (Page 1:396)

* ANACTES, s. m. (Mytholog.) nom commun à trois anciens Dieux qu'on prétendoit nés dans Athenes, de Jupiter & de Proserpine. Ils s'appelloient Tritopatreus, Eubulcus & Dionysius. On leur donnoit aussi le nom de Dioscures. Ils avoient un temple qu'on nommoit l'Anacée; & l'on y célébroit une fête de même nom. Voyez dans le Dict. de Moreri, toutes les conjectures des savans sur l'origine des Anactes.

Anactes étoit encore un nom d'honneur, affecté aux sils & aux freres des Rois de Chypre. Les Rois étoient sur le throne: mais les Anactes gouvernoient. C'étoit à eux que les Gergines rendoient compte, & ils faisoient examiner les dénonciations des Gergines par les Promalanges. Voyez Gergines & Promalanges. Les femmes des Anactes s'appelloient Anasses, & celles qui les servoient Colacydes.

ANACTORIE (Page 1:396)

* ANACTORIE, s. f. (Géog. anc. & mod.) c'est aujourd'hui Vonizza, ville d'Épire à l'embouchure du golfe d'Ambracie; elle appartenoit jadis aux Corinthiens & à ceux de Corcyre; les Athéniens la prirent & y placerent les Acarnaniens qui les avoient aidés dans le siége.

ANACUIES (Page 1:396)

* ANACUIES, s. m. (Geog. mod.) peuples de l'Amérique dans le Bresil, vers la contrée que les Portugais possedent sous le nom de Capitanie de Seregippe. Baudran.

ANADIPLOSE (Page 1:396)

ANADIPLOSE, s. f. (Gramm.) A'NADIPLWSI. R. A'NA\, retro, re, & DIPLOW, duplico. C'est une figure qui [p. 397] se fait lorsqu'une proposition recommence par lè même mot par lequel la proposition précédente finit. Par exemple:

Sit Tityrus, Orpheus, Orpheus in sylvis, &c. Virg. Ecl. viij. v. 55.
Et encore,

Addit se sociam, timidisque supervenit AEgle, AEgle Naïadum pulcherrima. Virg. Ecl. vj. v. 20.

Il y a une autre figure qu'on appelle épanadiplose, qui se fait, lorsque de deux propositions corrélatives, l'une commence & l'autre finit par le même mot.

Crescit amor nummi quantum ipsa pecunia crescit.
Juvenal, xiv. v. 138. Et Virgile au premier Liv. de l'Enéide, v. 754.

Multa super Priamo rogitans, super Hectore multa. (F)

ANADOLI HISSARI ou DENI HISSAR (Page 1:397)

* ANADOLI HISSARI ou DENI HISSAR. s. m. (Geog. & Hist.) nom que les Tures donnent à celui des châteaux de l'Hellespont ou des Dardanelles, qui est en Asie. D'Herbelot, Bibl. Orient.

ANADROME (Page 1:397)

* ANADROME. s. m. (en Medecine.) transport de l'humeur morbifique des parties inferieures aux superieures. Cet accident est d'un mauvais présage, selon Hipocrate. (N)

ANADYOMENE (Page 1:397)

* ANADYOMENE, de A'NADUWMENP, qui se leve ou sort en se levant. (Hist. anc.) nom d'un tableau de Venus sortant des eaux, peint par Apelle, & qu'Auguste fit placer dans le Temple de César son pere adoptif. Le tems en ayant alteré la partie inferieure, on dit qu'il ne se trouva personne qui osât le retoucher. J'en suis étonné. N'y avoit - il donc point à Rome de Peintre mauvais ou médiocre? Les hommes communs sont toûjours prêts à continuer ce que les hommes extraordinaires ont entrepris; & ce ne sera jamais un barbouilleur qui se croira incapable de finir ou de retoucher un tableau de Raphaël.

ANAETIS, ANETIS, ANAITIS (Page 1:397)

* ANAETIS, ANETIS, ANAITIS, s. f. (Myth.) Déesse adorée jadis par les Lydiens, les Armeniens, & les Perses. Son culte défendoit de rien entreprendre que sous ses auspices; c'est pourquoi dans les contrées voisines de la Scythie, les assemblées importantes & les délibérations sur les grandes affaires se faisoient dans son temple. Les filles les plus belles & les mieux nées lui étoient coracrées: la partie la plus essentielle de leur service consistoit à rendre heureux les hommes pieux qui venoient offrir des sacrifices à la Déesse. Cette prostitution religieuse, loin de les deshonorer, les rendoit an contraire plus considérées & plus exposées aux propositions de mariage. L'estime qu'on faisoit d'elles se mesuroit sur l'attachement qu'elles avoient marqué pour le culte plaisant d'Anetis. La fête de cette divinité se célébroit tous les ans: dans ce jour on promenoit sa statue, & ses dévots & dévotes redoubloient de ferveur. On tient que cette fête fut instituée en mémoire de la victoire que Cyrus, Roi de Perse, remporta sur les Saces, peuples de Scythie. Cyrus les vainquit par un stratagème si singulier, que je ne puis me dispenser d'en faire mention: ce Prince feignit d'abandonner son camp & de s'enfuir; aussi - tôt les Saces s'y précipiterent & se jetterent sur le vin & les viandes que Cyrus y avoit laissés à dessein. Cyrus revint sur eux, les trouva ivres & épars, & les défit. On appelloit aussi la fête d'Anetis, la solennité des Saces. Pline dit que sa statue fut la premiere qu'on eût faite d'or, & qu'elle fut bïisée dans la guerre d'Antoine contre les Parthes. Les Lydiens adoroient une Diane sous le nom d'Anetis, à ce que disent Hérodote, Strabon, & Pausanias. Strab. lib. II. 12. 15. Paus. in Lacon. Plin. l. LIII. c. iv. Coel. Rhodig. l. XVIII. c. xxix. Plusieurs soldats s'enrichirent des morceaux de la statue d'Anoetis: on raconte qu'un d'eux, qui s'étoit établi à Boulogne en Italie, eut l'honneur de recevoir un jour Auguste dans sa maison & de lui donner à souper. Est - il vrai, lui demanda ce Prince pendant le repas, que celui qui porta les premiers coups à la Déesse, perdit la vûe, l'usage des membres, & mourut sur le champ? Si cela étoit, lui répondit le soldat, je n'aurois pas l'avantage de voir Auguste chez moi; ce fut moi qui le premier frappai la statue, & je m'en trouve bien; si je possede quelque chose, j'en ai l'obligation à la bonne Déesse, & c'est d'une de ses jambes, Seigneur, que vous soupez.

ANAFE ou AFFA (Page 1:397)

* ANAFE ou AFFA, (Géog. mod.) ville de la province de Temesne, au Royaume de Fez en Afrique, sur la côte de l'Océan atlantique. Alfonse Roi de Portugal, la ruina, pour mettre fin aux courses que ses habitans faisoient sur les Chrétiens.

ANAGALLIDASTRUM (Page 1:397)

ANAGALLIDASTRUM, (Hist. nat.) genre de plante qui ne differe du mouron, qu'en ce que ses feuilles sont placées alternativement le long de la tige, & que ses fleurs sont découpées en quatre parties. Micheli, Nova plant. genera. Voyez Mouron. (I)

ANAGALLIS (Page 1:397)

ANAGALLIS, voyez Mouron.

ANAGARSKAIE (Page 1:397)

* ANAGARSKAIE, (Géog. mod.) ville des Moscovites de la grande Tartarie, dans la province de Dauria, à l'orient du lac Baycal, aux sources de la riviere d'Amur. Long. 118. lat. sep tentrionale 58. Wits, Carte de Tartar.

ANAGHELOME (Page 1:397)

* ANAGHELOME, (Géog. mod.) petite ville d'Irlande, dans la Province d'Ulster ou d'Ultonie, Comté de Dowane, sur le Ban.

ANAGLYPHE (Page 1:397)

ANAGLYPHE, s. m. (Anatom.) d'A'NAGLUFW, je grave, nom qu'Herophile donnoit à une portion du quatrieme ventricule du cerveau, & que les Anatomistes modernes appellent calamus scriptorius. Voyez Calamus scriptorius. (L)

ANAGNIE ou AGNANI (Page 1:397)

* ANAGNIE ou AGNANI, (Géog. anc. & mod.) ville d'Italie, dans l'Etat Ecclésiastique, & la Campagne de Rome; elle est ancienne & fut célebre entre celles des Herniques. Elle est aujourd'hui presque ruinée. Ce fut là que Boniface VIII. fut pris le 7 Septembre 1303 par Colonne & Nogaret.

ANAGNOSTE (Page 1:397)

* ANAGNOSTE, s. m. (Hist. anc.) nom que les Romains donnoient à celui de leurs domestiques qui lisoit pendant le repas. Les hommes puissans avoient des anagnostes, & ces esclaves furent en grand crédit sous l'Empereur Claude.

ANAGOGIE (Page 1:397)

ANAGOGIE, s. f. (Théol.) ravissement ou élévation de l'ame vers les choses célestes & éternelles, ou pensées & explications par lesquelles on éleve l'ame vers ces choses. Voyez Extase, &c. Ce mot est formé dugrec A'NA\, sursum, en haut, & d'A'GWGH\, conduite, du verbe GW, duco, c'est - à - dire, mouvement qui conduit aux choses d'en - haut, qui éleve l'ame à la contemplation des choses divines. (G)

ANAGOGIQUE (Page 1:397)

ANAGOGIQUE, adj. transportant. (Théolog.) c'est - à - dive, tout ce qui éleve l'esprit humain vers les choses éternelles & divines, & particulierement celles qui concernent la vie future. V. Anagogie. Ce nom, comme le précédent, est dérivé du Grec, & est principalement employé en parlant des divers sens de l'Ecriture. Le fens anagogique est un sens mystique de quelque passage de l'Ecriture, qui regarde l'éternité ou la vie à venir. Ainsi, le mot Jerusatem, qui dans le sens litteral signifie une ville de Palestine, la capitale de la Judée. pris dans un sens anagogique, fignisie la patrie celeste, le terme où nous devons tendre. Voyez Litteral & Sens. (G)

ANAGRAMME (Page 1:397)

* ANAGRAMME, s. f. (Belles - Lettres.) transposition des lettres d'un nom avec un arrangement ou combinaison de ces mêmes lettres, d'où il résulte un sens avantageux ou desavantageux à la personne à qui appartient ce nom. Voyez Nom.

Ce mot est formé du grec A'NA\, en arriere, & de GRAMMA, lettre, c'est - à - dire, lettre transposée ou prise à rebours.

Ainsi l'anagramme de logica est caligo, celle de Lor

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