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Lorsque l'amputation est faite, il faut se rendre
maître du sang: pour cet effet on lâche suffisamment
le tourniquet afin de découvrir les principaux vaisseaux,
& en faire la ligature, qui est le moyen le
plus sûr & sujet à moins d'inconvéniens que l'application
des caustiques. V.
On couvre ensuite tout le moignon de charpie seche & brute, parce qu'elle s'accommode plus exactement à toutes les inégalités de la plaie, que si elle étoit arrangée en plumasseaux: on pose de petites compresses quarrées vis - à - vis les vaisseaux; on contient le tout avec une compresse ronde ou quarrée dont on a abbattu les angles, ce qui la rend octogone; celle - ci doit être foûtenue par une grande compresse en croix de Malte dont le plein sera de la grandeur du moignon & de la compresse octogone, & dont les quatre chefs s'arrangeront sur les parties antérieure, postérieure & latérales du moignon; on applique ensuite les trois longuettes dont deux croisent le moignon; & la troisieme qu'on nomme longuette circulaire à cause de son usage, contient les deux autres en entourant le bord du moignon. On fait ensuite un bandage qu'on nomme capeline, qui consiste en circulaires sur le membre, & en renversés pour couvrir le moignon, lesquels renversés sont contenus par des tours circulaires qui terminent l'application de la bande. On peut se dispenser de ce bandage qui exige une bande de six aunes de long; ne faire que quelques circulaires pour contenir les compresses, & avoir un fond de bonnet de laine garni & armé de cordons pour en coëffer, pour ainsi dire, le bout du membre.
Tout cela étant achevé, on peut lâcher le tourniquet afin de soulager le malade; ou même l'ôter entierement, après avoir mis le malade au lit. Il doit y être couché le moignon un peu élevé; & un aide tenir ferme avec la main l'appareil pendant douze ou quinze heures, crainte d'une hémorrhagie.
On peut lever l'appareil au bout de trois ou quatre jours, & panser la plaie avec un digestif convenable. On attend ordinairement trois ou quatre jours pour la levée de l'appareil, pour que la suppuration se détache: mais on peut humecter dès le second jour la charpie avec l'huile d'hypericum.
Il est parlé dans l'histoire de l'Académie Royale des Sciences, année 1702, d'une méthode proposée à cette Académie par M. Sabourin Chirurgien de Geneve, pour pérfectionner l'opération de l'amputation. Tout le secret consiste à conserver un lambeau de la chair & de la peau qui descende un peu au - dessous de l'endroit où se doit faire la section, afin qu'il serve à recouvrir le moignon. L'avantage de cette méthode est qu'en moins de deux jours ce lambeau de chair se réunit avec les extrémités des vaisseaux coupés, & exempte par - là de les lier, ou d'appliquer les caustiques & les astringens; méthodes qui sont toutes fort dangereuses ou au moins fort incommodes. Ajoutez à cela que l'os ainsi recouvert ne s'exfolie point.
Cette opération qui est précisément la même que celle que Pierre Verduin Chirurgien d'Amsterdam a imaginée & publiée en 1697, n'a pas eu tous les avantages que ses partisans s'en promettoient; personne ne la pratique: les personnes curieuses d'en savoir plus au long le détail, peuvent en lire la description dans les traités d'opérations de M. de Garengeot. Cette méthode a donné lieu à l'opération à deux lambeaux de M. Ravaton Chirurgien Aide - Major de l'Hôpital Royal de Landau, décrite dans le traité des opérations de M. le Dran, aussi bien que celle de de M. Vermalle Chirurgien de l'Électeur Palatin. Ces opérations, qui consistent à fendre le moignon en deux endroits opposés pour scier l'os de façon qu'il y ait un ou deux pouces de chair qui le recouvrent; ces opérations, dis - je, sont plus douloureuses que la méthode que nous avons décrite. On se propose d'éviter l'exfoliation de l'os, dont l'expectative ne rend pas l'opération ordinaire plus dangereuse, car on attend avec patience ce qui ne fait courir aucun péril: enfin on veut guérir en peu de jours & éviter la suppuration. L'expérience démontre néanmoins que la suppuration sauve plus de la moitié des malades. On sait que plusieurs personnes sont mortes après la guérison parfaite d'une amputation, par l'abondance du sang, qui ne leur étoit point nécessaire, ayant alors moins de parties à nourrir. La suppuration peut empêcher cette formation surabondante des liqueurs, & les accidens subits qu'elle occasionneroit comme on le voit quelquefois dans les amputations de cuisse, où les malades sont tourmentés de coliques violentes qui ne cedent qu'aux saignées, parce qu'elles sont l'effet de l'engorgement des vaisseaux mésentériques produit par l'obstacle que le sang trouve à sa circulation dans le membre amputé. Il y a cependant des observations qui déposent en faveur de ces opérations à lambeaux: mais je crois qu'on ne peut les pratiquer que pour les accidens de cause externe, & au bras par préférence.
M. le Dran, le pere, Maître Chirurgien de Paris, a fait le premier l'amputation du bras dans l'article. On n'applique pas le tourniquet pour faire cette opération. Il n'est pas plus nécessaire de passer une aiguille de la partie antérieure à la postérieure du bras en côtoyant l'humerus, afin d'embrasser avec un fil ciré les vaisseaux & les lier avec la peau pour empêcher l'hémorrhagie; la soustraction de cette aiguille diminue la douleur. On fait une incision demi - circulaire à la partie moyenne du muscle deltoïde jusqu'au périoste exclusivement. On soûleve ce lambeau en le disséquant, jusqu'à ce qu'on ait découvert la tête de l'humerus. On incise la capsule ligamenteuse; & tandis qu'un aide luxe supérieurement le bras en faisant sortir la tête de l'os, l'opérateur coupe les chairs le long de l'humerus avec un bistouri droit, & fait un lambeau triangulaire inférieurement. Il est le maître de lier les vaisseaux avant de les couper; il n'y auroit pas d'ailleurs grand inconvénient à ne les lier qu'après. Quelques Chirurgiens prétendent mê<pb-> [p. 383]
AMRAS (Page 1:383)
* AMRAS, château fort en Allemagne, dans le Tirol. Lon. 29. 10. lat. 47.
AMSDORFIENS (Page 1:383)
AMSDORFIENS, s. m. plur. (Théol.) secte de
protestans du XVI
AMSTEL (Page 1:383)
* AMSTEL, riviere de Hollande qui passe à Amsterdam, & qui se jette dans l'Y. On prétend que la ville a pris son nom de la riviere.
AMSTELAND (Page 1:383)
* AMSTELAND, petit pays de la Hollande méridionale, qui a pris le nom d'Amsteland, terre d'Amstel, ou de la riviere d'Amstel, ou de la ville d'Amsterdam, qu'on appelle aussi Amsteldam, & en Latin Amstelodamum.
AMSTERDAM (Page 1:383)
* AMSTERDAM, ville des Provinces unies, capitale
de tous les Pays - bas Hollandois, de la Hollande septentrionale, & de l'Amsteland, au confluant
des rivieres d'Amstel & de l'Y. Lon. 22. 39.
lat. 52
Amsterdam la nouvelle (Page 1:383)
Amsterdam (Page 1:383)
AMSTRUTTER (Page 1:383)
* AMSTRUTTER, petite ville de l'Ecosse méridionale, dans la province de Fise, sur le golfe d'Edimbourg.
AMULETE (Page 1:383)
AMULETE, s. m. (Divinat.) image ou figure
qu'on porte pendue au cou ou sur soi, comme un
préservatif contre les maladies & les enchantemens.
Les Grecs appelloient ces sortes de préservatifs
Les Juifs attribuoient aussi les mêmes vertus à ces phylacteres ou bandes de parchemin qu'ils affectoient de porter, par une fausse interprétation du précepte qui leur o>donnoit d'avoir continuellement la loi de Dieu devant les yeux, c'est - à - dire, de la méditer & de la pratiquer.
Les Latins les nommoient encore proefiscini, c'est - à - dire, préservatifs contre la fascination; & ceux qu'ils
pendoient à cet effet au cou des enfans étoient d'ambre
ou de corail, & représentoient des figures obscenes
& autres. Voyez Plan. VI. d'Antiq.
Delrio rapporte que dans cette armée de Reistres, qui sous le regne d'Henri III. passa en France commandée par le baron de Dhona, & fut défaite par le duc de Guise à Vimori & à Auneau. presque tous les soldats qui resterent sur le champ de bataille portoient des amuletes, comme on le reconnut en les dépouillant après la victoire. Le peuple a encore foi à certaines branches de corail, ou autres végétaux qu'on pend au cou des enfans, & qu'on regarde comme des préservatifs contre la colique ou d'autres maux. Delrio, liv. I. ch. iv. quoest. 4. page 53. & suiv.
Les Arabes aussi bien que les Turcs ont beaucoup
de foi aux talismans & aux amuletes. Les Negres les
appellent des gris - gris; ces derniers sont des passages
de l'Alcoran, écrits en petits caracteres sur du papier
ou du parchemin. Quelquefois au lieu de ces
passages, les Mahométans portent de certaines pierres
auxquelles ils attribuent de grandes vertus. Les
Dervis leur vendent fort cher ces sortes d'amuletes,
& les dupent, en leur promettant des merveilles qui
n'arrivent point; & quoique l'expérience eût dû détromper
ceux qui les achetent, ils s'imaginent toûjours
que ce n'est pas la vertu qui a manqué, mais
qu'eux - mêmes ont manqué à quelque pratique ou
circonstance qui a empêché la vertu des amuletes.
Ils ne se contentent pas d'en porter sur eux, ils en
attachent encore au cou de leurs chevaux, après
les avoir enfermés dans de petites bourses de cuir:
ils prétendent que cela les garantit de l'effet des
yeax malins & envieux. Les Provençaux appellent
ces amuletes cervelami, & par - là on voit qu'ils sont
dans la même erreur, soit qu'ils aient apporté cette
superstition de l'Orient où ils trafiquent, soit qu'ils
l'aient tirée des Espagnols, qui l'ont eux - mêmes reçûe
des Mores ou Arabes, qui ont été maîtres de
leur pays pendant quelques siecles. Le chevalier
d'Arvieux, de qui nous empruntons ceci, dit que
les chevaux Arabes dont quelques Emirs lui firent
présent dans ses voyages, avoient au cou de ces amuletes dont on lui vantoit fort la vertu, & qu'on lui
recommandoit de ne point ôter à ses chevaux, à
moins qu'il ne voulût bientôt les voir périr. Voyez
Le concile de Laodicée défend aux ecclésiastiques de porter de ces amuletes ou phylacteres, sous peine de dégradation. S. Chrysostôme & S. Jérôme ont montré aussi beacoup de zele contre cette pratique. Hoc apud nos, dit ce dernier, superstitiosoe mulierculoe, in parvulis evangelüs & in crucis ligno, & istiusmodi rebus, quoe habent quidem zelum Dei, non juxtà scientiam, usque hodie factitant. Voyez Kirch. OEdip. AEgypt.
Les amuletes ont à présent bien perdu de leur
crédit: cependant le fameux M. Boyle les allegue
comme des preuves qui constatent par le grand nombre
d'émanations qui passent de ces médicamens
dans le corps humain, combien ce dernier est poreux
& facilement pénétrable. Il ajoûte qu'il est persuadé
que quelques - uns de ces médicamens ne sont
pas sans effet; parce que lui - même ayant été sujet à
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