ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"378"> Trajan. Il ne reste du premier & du dernier que le nom de l'endroit où ils étoient, le champ de Mars.

Il y avoit un amphithéatre à Albe, dont il reste, à ce qu'on dit, quelques vestiges; un à Vérone, dont les habitans travaillent tous les jours à réparer les ruines; un à Capoue de pierres d'une grandeur énorme; un à Pouzzol, dont les ornemens sont détruits au point qu'on n'y peut rien connoître; un au pié du Mont - Cassin, dans le voisinage de la maison de Varron, qui n'a rien de remarquable; un à Orticoli, dont on voit encore des restes; un à Hispella, qui paroît avoir été fort grand, & c'est tout ce qu'on en peut conjecturer; un à Pola, dont la premiere enceinte est entiere. Chaque ville avoit le sien, mais tout est détruit; les matériaux ont été employés à d'autres bâtimens; & ces sortes d'édifices étoient si méprisés dans les siecles barbares, qu'il n'y a que la difficulté de la démolition, qui en ait garanti quelques - uns.

Mais l'usage des amphithéatres n'étoit pas borné à l'Italie; il y en avoit dans les Gaules, on en voit des restes à Fréjus & à Arles. Il en subsiste un presqu'entier à Nîmes. Celui de Nîmes est d'ordre dorique à deux rangs de colonnes, sans compter un autre ordre plus petit qui le termine par le haut. Il y a des restes d'amphithéatres à Saintes; ceux d'Autun donnent une haute idée de cet édifice; la face extérieure étoit à quatre étages, comme celle du Colisée, ou de l'amphithéatre de Vespasien.

Pline parle d'un amphithéatre brisé, dressé par Curion, qui tournoit sur de gros pivots de fer; ensorte que du même amphithéatre, on pouvoit, quand on vouloit, faire deux théatres différens, sur lesquels on représentoit des pieces toutes différentes.

C'est sur l'arene des amphithéatres que se faisoient les combats de gladiateurs (V. Gladiateurs.) & les combats des bêtes; elles combattoient ou contre d'autres de la même espece, ou contre des bêtes de différente espece, ou enfin contre des hommes. Les hommes exposés aux bêtes étoient ou des criminels condamnés au supplice, ou des gens qui se loüoient pour de l'argent, ou d'autres qui s'y offroient par ostentation d'adresse ou de force. Si le criminel vainquoit la bête, il étoit renvoyé absous. C'étoit encore dans les amphithéatres que se faisoient quelquefois les naumachies & autres jeux, qu'on trouvera décrits à leurs articles.

L'amphithéatre parmi nous, c'est la partie du fond d'une petite salle de spectacle, ronde ou quarrée, opposée au théatre, à sa hauteur, & renfermant des banquettes paralleles, & placées les unes devant les autres, auxquelles on arrive par un espace ou une allée vuide qui les traverse depuis le haut de l'amphithéatre jusqu'en bs; les banquettes du fond sont plus élevées que celles de devant d'environ un pied & demi, en supposant la profondeur de tout l'espace de dix - huit piés. Les premieres loges du fond sont un peu plus élevées que l'amphithéatre; l'amphithéatre domine le parterre; l'orchestre qui est presque de niveau avec le parterre, est dominé par le théatre; & le parterre qui touche l'orchestre, forme entre l'amphithéatre & le théatre, au - dessous de l'un & de l'autre, un espace quarré profond, où ceux qui sifflent ou applaudissent les pieces sont debout.

Amphithéatre (Page 1:378)

Amphithéatre, en Anatomie, est un lieu où sont des gradins, ou rangs de siéges élevés circulairement les uns au - dessus des autres. Ces gradins ou siéges occupés par les étudians en Anatomie, ne forment quelquefois que la demi - circonférence; dans ce cas l'amphithéatre est en face du démonstrateur; mais si les gradins regnent tout autour de la salle, le démonstrateur en Anatomie occupe le milieu de l'arene, & ses éleves l'environnent, rangés comme dans un cone creux, tronqué & renversé.

Amphithéatre de Gason (Page 1:378)

Amphithéatre de Gason ou Vertugadin, en Jardinage, est une décoration de gason pour régulariser un côteau ou une montagne, qu'on n'a pas dessein de couper & de soûtenir par des terrasses. On y pratique des estrades, des gradins & des plainpieds, qui vous montent insensiblement dans les parties les plus élevées. On orne ces amphithéatres de caisses, d'ifs, de pots, de vases de fayence remplis d'arbrisseaux & de fleurs de saison, ainsi que de figures & de fontaines. (K).

AMPHITHOÉ (Page 1:378)

AMPHITHOÉ, nom d'une des cinquante Néréides.

AMPHITRITE (Page 1:378)

* AMPHITRITE, (Myth.) fille de l'Océan & de Doris, qui consentit à épouser Neptune, à la persuasion d'un dauphin, qui pour sa récompense fut place parmi les astres. Spanheim dit qu'on la représentoit moitié femme & moitié poisson.

Il y avoit aussi deux Néréides du même nom.

AMPHORA (Page 1:378)

AMPHORA, (Astron.) Ce nom qui est latin se donne quelquefois à la constellation du Verseau. Voyez Verseau. (O)

AMPHORE (Page 1:378)

AMPHORE, amphora, dans l'Ecriture, se prend souvent dans un sens appellatif, pour une cruche ou un vase à mettre des liqueurs: par exemple, vous rencontrerez un homme qui portera un vase plein d'eau, amphoram aquoe portans. Luc. XXII. 10. Ailleurs il signifie une certaine mesure: ainsi il est dit dans Daniel, qu'on donnoit par jour au dieu Belus six amphores de vin, vini amphoroe sex. c. xv. v. 2. mais l'amphore n'étoit pas une mesure hébraïque.

Amphore (Page 1:378)

Amphore, s. f. chez les Grecs & les Romains, étoit un vaisseau de terre servant de mesure aux choses liquides. Voyez Mesure.

Elle est appellée dans Homere A'MFIFOREU (en place dequoi on a dit aussi par syncope A'MFOREU) à cause des deux anses qui étoient pratiquées aux deux côtés de ce vaisseau pour le porter plus facilement; c'est la même chose que quadrantal. V. Quadrantal.

L'amphore étoit la vingtieme partie du culeus, & contenoit 88 septiers, qui pouvoient faire à peu près 36 pintes de Paris. Suétone parle d'un certain homme qui briguoit la questure, qui but une amphore de vin à un seul repas avec l'Empereur Tibere.

Le P. Calmet prétend que l'amphore romaine contenoit deux urnes ou 48 septiers romains, ou quatre - vingts livres de douze onces chacune; & que l'amphore attique contenoit trois urnes ou cent - vingt livres aussi de douze onces, qui n'en font que quatre - vingts - dix des nôtres, poids de marc.

Amphore se disoit aussi d'une mesure de choses seches, laquelle contenoit trois boisseaux, &c. On en conservoit le modele au Capitole, pour empêcher le faux mesurage; elle étoit d'un pied cubique.

Amphore se dit chez les Vénitiens d'une mesure de liquides, beaucoup plus grande que l'amphore Greque ou Romaine. Elle contient quatre bigots, soixante - seize mustachio, ou deux bottes ou muids. (G)

AMPHORITES (Page 1:378)

* AMPHORITES, espece de combat poëtique, qui se faisoit dans l'île d'AEgine. On y accordoit un boeuf, pour récompense, au Poëte qui avoit le mieux célebré Bacchus en vers dithyrambiques.

AMPHRYSE (Page 1:378)

* AMPHRYSE, riviere de Thessalie dans la province nommée Phthiotide. Il y en a une autre du même nom en Phrygie dans l'Asie mineure; enfin c'est encore une ville de la Phocide, située sur le Parnasse.

AMPIGLIONE (Page 1:378)

* AMPIGLIONE, ce sont les ruines de l'ancienne ville, appellée Empulum; elles sont à une lieue de Tivoli, près du bourg Castello S. Angelo.

AMPHOTIDES (Page 1:378)

AMPHOTIDES, s. f. pl. (Hist. anc.) du Grec A'MFWTIDE, armes défensives, en usage dans le Pugilat: c'étoient certaines calottes à oreilles, faites d'airain, & doublées de quelqu'étoffe, dont les athletes couvroient les parties de leur tête les plus exposées, pour amortir la violence des coups. (G) [p. 379]

AMPLE (Page 1:379)

AMPLE, adj. (Maréchal.) est une épithete qu'on donne au jarret d'un cheval. Voyez Jarret. (V)

AMPLIATIF (Page 1:379)

AMPLIATIF, adj. terme de Chancellerie Romaine, il se dit des Brefs ou Indults qui ajoûtent quelque chose aux concessions & priviléges contenus ès Indults & Brefs antérieurs. Voyez ci - dessous Ampliation. (H)

AMPLIATION (Page 1:379)

AMPLIATION, s. f. terme de Chancellerie, & singulierement de Chancellerie Romaine: un Bref ou Bulle d'ampliation, est la même chose qu'un Bref ampliatif. Voyez ci - dessus Ampliatif.

On appelloit autrefois Lettres d'ampliation, des Lettres qu'on obtenoit en petite Chancellerie à l'effet d'articuler de nouveaux moyens omis dans des Lettres de requête civile précédemment impétrées: mais l'usage de ces Lettres est à présent abrogé; & l'Ordonnance de 1667 qui les a abrogées, a ordonné que ces moyens seroient articulés par une simple requête.

Ampliation (Page 1:379)

Ampliation, en termes de Finance, est un double qu'on garde d'une quittance ou autre acte portant décharge, à l'effet de le produire au besoin.

Ampliation, signifie encore en termes de Finance, l'expédition en papier d'un nouveau contract de rente sur la ville, que le Notaire fournit avec la grosse en parchemin, & que le rentier remet au payeur avec sa quittance pour recevoir.

Ampliations (Page 1:379)

Ampliations de contracts, en termes de Pratique, sont des copies de ces contracts, dont on dépose les grosses ès mains d'un Notaire, pour en délivrer des ampliations ou expéditions aux parties ou à des créanciers colloqués utilement dans un ordre, avec déclaration de l'intérêt que chaque créancier a dans ces contracts relativement à sa collocation dans l'ordre. (H)

AMPLIER (Page 1:379)

AMPLIER, v. act. terme de Palais, usté dans quelques Tribunaux, signifie différer & mettre plus au large. Ainsi, amplier le terme d'un payement, c'est donner du tems au debiteur; amplier un criminel, c'est différer le jugement de son proces; amplier un prisonnier, c'est lui rendre sa prison plus supportable, en lui donnant plus d'aisance & de liberté. (H)

AMPLIFICATION (Page 1:379)

AMPLIFICATION, s. f. en Rhetorique; forme que l'Orateur donne à son discours, & qui consiste à faire paroître les choses plus grandes ou moin dres qu'elles ne sont en effet. L'amplification trouve sa place dans toutes les parties du discours, elle sert à la prenve, à l'exposition du fait, à concilier la faveur de ceux qui nous écoutent, & à exciter leurs passions. Par elle l'Orateur aggrave un crime, exagere une loüange, étend une narration par le développement de ses circonstances, présente une pensée sous diverses faces, & produit des émotions relatives à son sujet. Voyez Oraison & Passion. Tel est ce vers de Virgile, où au lieu de dire simplement Turnus meurt, il amplifie ainsi son récit:

Ast illi solvuntur frigore membra, Vitaque cum gemitu fugit indignaa sub umbras.
AEneid. XII.

La définition que nous avons donnée de l'amplification, est celle d'Isocrate & même d'Aristote; & à ne la considérer que dans ce sens, elle seroit plûtôt l'art d'un Sophiste & d'un Déclamateur, que celui d'un véritable Orateur. Aussi Cicéron la définitil une argumentation véhémente; une affirmation énergique qui persuade en remuant les passions. Quintilien & les autres maîtres d'éloquence font de l'amplification l'ame du discours: Longin en parle comme d'un des principaux moyens qui contribuent au sublime, mais il blâme ceux qui la définissent un discours qui grossit les objets, parce que ce caractere convient au sublime & au pathétique, dont il distingue l'amplification en ce que le sublime consiste uni<cb-> quement dans l'élevation des sentimens & des mots, & l'amplification dans la multitude des uns & des autres. Le sublime peut se trouver dans une pensée unique, & l'amplification dépend du grand nombre. Ainsi ce mot de l'Ecriture, en parlant d'Alexandre, siluit terra in conspectu ejus, est un trait sublime; pourroiton dire que c'est une amplification?

On met aussi cette différence entre l'amplification & la preuve, que celle - ci a pour objet d'éclaircir un point obscur ou controversé, & celle - la de donner de la grandeur & de l'élévation aux objets: mais rien n'empêche qu'un tissu de raisonnemens ne soit en même - tems preuve & amplification. Cette derniere est en général de deux sortes: l'une roule sur les choses, l'autre a pour objet les mots & les expressions.

La premiere peut s'exécuter de différentes manieres, 1°. par l'amas des définitions, comme lorsque Ciceron définit l'histoire: testis temporum, lux veritatis, vita memorioe, magistra vitoe, conscia vetustatis. Voyez Définition.

2°. Par la multiplicité des adjoints ou circonstances: Virgile en donne un exemple dans cette lamentation sur la mort de César, où il décrit tous les prodiges qui la précéderent ou la suivirent:

Vox quoque per lucos vulgo exaudita silentes Ingens; & simulacra modis pallentia miris Visa sub obscurum noctis; pecudesque locutoe, Insandùm, sistunt amnes, terroeque dehiscunt, Et mastum illachy mat templis ebur, oeraque sudant.

3°. On amplifie encore une chose par le détail des causes & des effets: 4°. par l'énumération des conséquences: 5°. par les comparaisons, les similitudes, & les exemples. Voyez Comparaison. &c. 6°. par des contrastes ou oppositions, & par les inductions qu'on en tire. Toutes ces belles descriptions des orages, des tempêtes, des combats singuliers, de la peste, de la famine, si fréquentes dans les Poëtes, ne sont que des amplifications d'une pensée ou d'une action simple développée.

L'amplification par les mots se fait principalement en six manieres: 1°. par des métaphores: 2°. par des synonymes: 3°. par des hyperboles: 4°. par des périphrases: 5°. par des répétitions auxquelles on peut ajoûter la gradation: 6°. par des termes nobles & magnifiques. Ainsi au lieu de dire simplement, nous sommes tous mortels, Horace a dit:

Omnes eòdem cogimur; omnium Versatur urnâ seriùs, ocyùs Sors exitura, & nos in oeternum Exilium impositura cymboe. Od. Lib. II.

On amplifie une pensée générale en la particularisant, en la développant, & une pensée particuliere & restrainte, en remontant de conséquence en conséquence jusqu'à son principe. Mais on doit prendre garde dans l'amplification, comme en tout autre ouvrage du ressort de l'éloquence, de sortir des bornes de son sujet, défaut ordinaire aux jeunes gens que la vivacité de leur imagination emporte trop loin. Les plus grands Orateurs ne se sont pas toûjours eux - mêmes préservés de cet écueil; & Cicéron lui - même, dans un âge plus mûr, condamna cette longue mplification qu'il avoit faite sur le supplice des parricides dans son oraison pour Roscius d'Amerie, qui lui attira cependant de grands applaudissemens. Il impute au caractere bouillant de la jeunesse l'affectation qu'il eut alors de s'étendre avec complaisance sur des lieux communs qui n'alloient pas directement à la justification de sa partie. (G)

AMPLISSIME (Page 1:379)

* AMPLISSIME, adj. superl. amplissimus, qualité dont on honore chez les étrangers & dans les Colléges quelques personnes constituées en dignité: on

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