ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"376"> me genre, & des genres de la même classe, & parce qu'on y réunit des especes de différens genres & des genres de différentes classes; c'est - à - dire, parce que cette méthode n'est pas d'accord ave d'autres méthodes: mais cet inconvénient doit arriver dans toutes les méthodes arbitraires. Voyez Méthode.

Gesner a fait un article des amphibies dans sa division des animaux, ordre II. des animaux d'eau - douce, part. V. Amphibies. Le castor, le loutre, le rat d'eau, l'hippopotame, le crocodile, un grand lésard d'Amérique, le cordyle, la tortue d'eau, la grenouille, le crapaud d'eau, la salamandre d'eau appellée tac ou tassot, le serpent d'eau, &c. Gesner regardoit aussi comme amphibies les oiseaux qui cherchent leur nourriture dans l'eau. Nomenclator aquatilium animantium, pag. 352 & suivantes.

M. Linnaeus fait une classe d'amphibies dans sa distribution des animaux. Syst. nat. regn. anim. classis III. Le premier ordre contient les reptiles, qui sont les tortues, le crapaud, la grenouille, le crocodile, le cordyle, le lésard, la salamandre, le caméleon, le scinc, &c. Le second ordre contient les serpens. Voyez Animal. (I)

AMPHIBLESTROIDE (Page 1:376)

AMPHIBLESTROIDE, s. f. en Anatomie, est le nom d'une tunique ou membrane de l'oeil, appellée plus ordinairement rétine. Voyez Rétine.

Ce mot est Grec, A'MFIBLHSROIDH\, composé d'AMFIBLHRON, rets, & de I'I=DO, forme; parce que le tissu de cette membrane est en façon de rets: d'où les Latins l'appellent aussi retiformis. (L)

AMPHIBOLOGIE (Page 1:376)

AMPHIBOLOGIE, s. f. (terme de Grammaire.) ambiguité. Ce mot vient du Grec A'MFIBOLIA, qui a pour racine A'MFI\, préposition qui signifie environ, autour, & BA'LLW, jetter; à quoi nous avons ajoûté LO<-> GO, parole, discours.

Lorsqu'une phrase est énoncée de façon qu'elle est susceptible de deux interprétations différentes, on dit qu'il y a amphibologie, c'est - à - dire qu'elle est équivoque, ambiguë.

L'amphibologie vient de la tournure de la phrase, c'est - à - dire de l'arrangement des mots, plûtôt que de ce que les termes sont équivoques.

On donne ordinairement pour exemple d'une amphibologie, la réponse que fit l'oracle à Pyrrhus, lorsque ce Prince l'alla consulter sur l'évenement de la guerre qu'il vouloit faire aux Romains:

Aio te, AEacida, Romanos vincere posse.

L'amphibologie de cette phrase consiste en ce que l'esprit peut ou regarder te comme le terme de l action de vincere, ensorte qu'alors ce sera Pyrrhus qui sera vaincu; ou bien on peut regarder Romanos comme ceux qui seront vaincus, & alors Pyrrhus remportera la victoire.

Quoique la langue Françoise s'énonce communément dans un ordre qui semble prévenir toute amphibologie; cependant nous n'en avons que trop d'exemples, surtout dans les transactions, les actes, les testamens, &c. nos qui, nos que, nos il, son, sa, se, donnent aussi fort souvent lieu à l'amphibologie: celui qui compose s'entend, & par cela seul il croit qu'il sera entendu: mais celui qui lit n'est pas dans la même disposition d'esprit; il faut que l'arrangement des mots le force à ne pouvoir donner à la phrase que le sens que celui qui a écrit a voulu lui faire entendre. On ne sauroit trop répéter aux jeunes gens, qu'on ne doit parler & écrire que pour être entendu, & que la clarté est la premiere & la plus essentielle qualité du discours. (F)

AMPHIBRAQUE (Page 1:376)

AMPHIBRAQUE, (Belles - Lettres.) est le nom d'un pié de vers dans la poësie Greque & Latine, qui consiste en trois syllabes, une longue entre deux breves. Voyez Pié & Vers.

Ce mot vient d'A'MFI\, autour, & de BRAKU\, bref; comme qui diroit pié - bref à ses deux extrémités. On l'a appellé aussi janius & scolius. Diom. III. p. 475.

Tels sont ces mots mar, bir, ptrns, O'MH=RO, &c. (G)

AMPHIBRONCHES (Page 1:376)

* AMPHIBRONCHES, s. f. pl. c'est le nom qu'on peut donner aux parties circonvoisines des bronches; & qu'on applique, selon Harris, à celles qui environnent les glandes des gencives & autres qui arrosent la gorge, la trachée artere & l'oesophage. On dit aussi amphibronchies.

AMPHICLÉE (Page 1:376)

* AMPHICLÉE, ancienne ville de la Phocide en Grece, dont les Amphictyons changerent le nom en celui d'Ophythea.

AMPHICTYONS (Page 1:376)

AMPHICTYONS, s. m. pl. (Hist. anc.) c'étoient des députés des différens peuples de la Grece, qui dans l'assemblée générale représentoient toute la nation. Ils avoient plein pouvoir de proposer, de résoudre & d'arrêter tout ce qu'ils jugeoient utile & avantageux à la Grece.

Les Amphictyons étoient à peu près en Grece ce que sont les Etats Généraux dans les Provinces Unies, où plûtôt ce qu'on appelle en Allemagne, la diete de l'Empire. Voyez Etats & Diete.

Celui qui donna l'idée de ces assemblées, & qui en convoqua une le premier, fut Amphictyon, troisieme Roi d'Athenes, qui imagina ce moyen pour unir les Grecs plus étroitement entre eux, & les rendre par - là la terreur des barbares leurs voisins; & son nom demeura affecté à son tribunal.

Il s'assembloit deux fois l'an dans le temple de Céres, qui étoit bâti dans une vaste plaine près du fleuve Asopus.

Pausanias, dans la liste des dix nations qui envoyoient des députés à ces assemblées, ne parle que des Ioniens, des Dolopes, des Thessaliens, des OEnianes, des Magnésiens, des Méliens, des Phthiens, des Doriens, des Phocéens, & des Locriens: il n'y comprend pas les Achéens, les Eléens, les Argiens, les Messéniens & plusieurs autres. Eschine donne aussi une liste des cités qui étoient admises dans ces assemblées, dans son Oraison de Falsa legatione.

Acrisius institua un nouveau conseil d'amphictyons, qui s'assembloient deux fois l'an dans le temple de Delphes. Les députés se nommoient indifféremment, *A'MFIKUONE, *PULHGORAI, *I'EROMNHMWNE, & leur assemblée *PULAIA.

Les Romains ne jugerent pas nécessaire de supprimer ces assemblées des amphictyons. Strabon même assûre que de son tems elles se tenoient encore. (G)

AMPHIDEE (Page 1:376)

* AMPHIDEE, s. f. c'est, selon quelques Anatomistes, la partie supérieure de l'orifice de la matrice.

AMPHIDROMIE (Page 1:376)

AMPHIDROMIE, s. f. (Hist. anc.) étoit une fête chez les Anciens, qui se célébroit le cinquieme jour après la naissance d'un enfant. Voyez Fête. (G)

AMPHIMACRE (Page 1:376)

AMPHIMACRE, s. m. pié dans la Poësie ancienne, Greque & Latine, qui consistoit en trois syllabes, une breve entre deux longues. Ce mot vient du Grec A'MFI\, autour, & de MAKRO\, long; comme qui diroit long à ses deux extrémités.

Tels sont ces mots: mnm, cstts, GRAMMATWN, &c. Ce pié est aussi appellé quelquefois creticus & sescennius. Diom. III. p. 475. Quintil. lib. IX. cap. iv. (G)

AMPHIMALLE (Page 1:376)

* AMPHIMALLE, s. m. (Hist. anc.) habit velu des deux côtés, à l'usage des Romains dans la saison froide. C'est tout ce qu'on en sait.

AMPHINOME (Page 1:376)

* AMPHINOME, nom qu'Homere donne à une des cinquante Néréides.

AMPHIPHON (Page 1:376)

* AMPHIPHON, (Mythol.) gâteaux qu'on faisoit en l'honneur de Diane, & qu'on environnoit de petits flambeaux. C'est - là tout ce que nous en savons. Ceux qui écrivent, tombent dans une étrange contradiction; ils prétendent tous que leurs ouvrages [p. 377] passeront à la postérité, & la plûpart d'entre eux parlent des choses d'une maniere à n'être entendus que de leurs contemporains. Je sai qu'il y a un grand nombre d'ouvrages où le bon goût ne permet pas les détails; & qu'il ne faut pas s'attendre qu'un Poëte qui a occasion d'employer le nom d'une arme ou d'un plumet, en fasse la description: mais tous les Auteurs ne sont pas dans ce cas. Ceux qui font des dictionnaires n'ont pas cette excuse pour eux: au contraire, je pense que si les dictionnaires étoient bien faits, ils serviroient de commentaire à tous les autres ouvrages; & que c'est - là qu'on trouveroit ces notes, ces éclaircissemens qui enflent nos éditions, & au milieu desquels le texte d'un Auteur est comme étouffé. On a imaginé tant de dictionnaires, onen a tant exécuté; cependant il en reste un à faire: ce seroit un dictionnaire où tous les passages obscurs de nos bons Auteurs seroient éclaircis: il ne seroit peut - être pas inutile de marquer dans le même ouvrage les fautes de langue dans lesquelles ils sont tombés. Ce travail nettoyeroit nos éditions à venir de toute cette broderie marginale, qui leur est nécessaire dans l'état où sont les choses, mais qui ne les en défigure pas moins. On conçoit bien que ce que je viens de dire des Auteurs François, s'étend aussi aux Auteurs Grecs & Latins.

AMPHIPOLES (Page 1:377)

AMPHIPOLES, s. m. pl. (Hist. anc.) étoient des Archontes ou Magistrats souverains de Syracuse. V. Archonte. Ils y furent établis par Timoléon, après qu'il en eut expulsé Denys le Tyran. Ils gouvernerent Syracuse pendant l'espace de 300 ans; & Diodore de Sicile nous assûre qu'ils subsistoient encore de son tems. (G)

AMPHIPOLIS (Page 1:377)

* AMPHIPOLIS, ville ancienne située sur le fleuve Strimon aux frontieres de Thrace & de Macédoine. Elle s'appella depuis Christopoli; on dit qu'elle se nomme aujourd'hui Emboli ou Chrysopoli.

AMPHIPROSTYLE (Page 1:377)

AMPHIPROSTYLE, (Architect.) Ce mot est formé de ces trois, A'MFI\, autour, PRO\, devant, & ULO, colonne. Il signifie un double prostyle, (Voyez Prostyle. ) qui a deux faces pareilles, c'est - à - dire qui a un portail derriere, pareil à celui qui n'est que devant au prostyle: cette espece de temple a éte particuliere aux Payens. Les Chrétiens n'ont jamais fait de portail au derriere de leurs églises. V. Temple. (P)

AMPHIRO (Page 1:377)

* AMPHIRO, nom d'une nymphe océanide.

AMPHISBAENE (Page 1:377)

AMPHISBAENE, serpent qui peut se porter en avant & en arriere. V. Double - Marcheur. (I)

AMPHISCIENS (Page 1:377)

AMPHISCIENS, s. m. pl. terme de Géographie & d'Astronomie, se dit des peuples qui habitent la Zone torride. Voyez Zone. Ce mot vient d'A'MFI\, autour, & de SKIA, ombre. On les a ainsinommés, parce qu'ils ont leur ombre tantôt d'un côté, tantôt de l'autre; c'est - à - dire dans une saison de l'année au septentrion, & dans l'autre au midi. Voyez Ombre. Les Amphisciens sont aussi Asciens. Voyez Asciens. (O)

AMPHISMILE (Page 1:377)

AMPHISMILE, s. m. bistouri tranchant des deux côtés, propre pour disséquer. Ce mot est composé d'A'MFI\, autour, & de SMILH, bistouri ou lancette. Voyez Scalpel. (Y)

AMPHITHÉATRE (Page 1:377)

* AMPHITHÉATRE, s. m. Ce terme est composé de A'MFI\, & de QEATRON, théatre; & théatre vient de QEAOMAI, regarder, contempler; ainsi amphithéatre signifie proprement un lieu d'où les spectateurs rangés circulairement voyoient également bien. Aussi les Latins le nommoient - ils visorium. C'étoit un bâtiment spacieux, rond, plus ordinairement ovale, dont l'espace du milieu étoit environné de siéges élevés les uns au - dessus des autres, avec des portiques en - dedans & en - dehors. Cassiodore dit que ce bâtiment étoit fait de deux théatres conjoints. Le nom de cavea qu'on lui donnoit quelquefois, & qui fut le premier nom des théatres, n'exprimoit que le dedans, ou ce creux formé par les gradins, en cone tronqué, dont la surface la plus petite, celle qui étoit au - dessous du premier rang de gradins & du podium, s'appelloit l'arene, parce qu'avant que de commencer les jeux de l'amphithéatre, on y répandoit du sable; nous disons encore aujourd'hui, l'arene de Nîmes, les arenes de Tintiniac. Au lieu de sable, Caligula fit répandre dans le cirque de la chrysocolle; Néron ajoûta à la chrysocolle du cinabre broyé.

Dans les commencemens, les amphithéatres n'étoient que de bois. Celui que Statilius Taurus fit construire à Rome dans le champ de Mars, sous l'empire d'Auguste, fut le premier de pierre. L'amphithéatre de Statilius Taurus fut brûlé & rétabli sous Néron. Vespasien en bâtit un plus grand & plus superbe, qui fut souvent brûlé & relevé: il en reste encore aujourd'hui une grande partie. Voyez Planche 2. de nos antiquités, fig. 1. l'amphithéatre de Vespasien, tel qu'il étoit jadis, & fig. 2. tel qu'il est à présent. Parmi les amphithéatres entiers ou à demi - détruits, qui subsistent, il n'y en a point de comparable au colisée. Il pouvoit contenir, dit Victor, quatre - vingts - sept mille spectateurs. Le fond ou l'enceinte la plus basse étoit ovale. Autour de cette enceinte étoient des loges ou voûtes, qui renfermoient les bêtes qui devoient combattre; ces loges s'appelloient caveoe.

Au dessus des loges appellées caveoe, dont les portes étoient prises dans un mur qui entouroit l'arene, & sur ce mur, étoit pratiquée une avance en forme de quai, qu'on appelloit podium. Rien ne ressemble tant au podium qu'une longue tribune, ou qu'un grand peristyle circulaire. Ce podium étoit orné de colonnes & de balustrades. C'étoit la place des Sénateurs, des Magistrats, des Empereurs, de l'Editeur du spectacle, & des vestales, qui avoient aussi le privilége du podium. Quoiqu'il fût élevé de douze à quinze piés, cette hauteur n'auroit pas suffi pour garantir des éléphans, des lions, des léopards, des pantheres, & autres bêtes féroces. C'est pourquoi le devant en étoit garni de rets, de treillis, de gros troncs de bois ronds & mobiles qui tournoient verticalement, sous l'effort des bêtes qui vouloient y monter: quelques - unes cependant franchirent ces obstacles; & ce fut pour prevenir cet accident à l'avenir, qu'on pratiqua des fossés ou euripes tout autour de l'arene, pour écarter les bêtes du podium.

Les gradins étoient au - dessus du podium: il y avoit deux sortes de gradins ou de siéges; les uns destinés pour s'asseoir; les autres plus bas & plus étroits, pour faciliter l'entrée & la sortie des premiers. Les gradins à s'asseoir étoient circulaires; ceux qui servoient d'escalier, coupoient les autres de haut en bas. Les gradins de l'amphithéatre de Vespasien ont un pié deux pouces de hauteur, & deux piés & demi de largeur. Ces gradins formoient les précinctions; & l'amphithéatre de Vespasien avoit quatre précinctions, ou baudriers, baltei. Les avenues que Macrobe appelloit vomitoria, sont des portes au haut de chaque escalier, auxquelles on arrivoit par des voûtes couvertes. Les espaces contenus entre les précinctions & les escaliers, s'appelloient cunei, des coins. Nous avons dit que les Sénateurs occupoient le podium, les chevaliers avoient les siéges immédiatement au - dessus du podium jusqu'à la premiere précinction, ce qui formoit environ quatorze gradins. On avoit pratiqué deux sorres de canaux, les uns pour décharger les eaux de pluie; d'autres pour transmettre des liqueurs odoriférantes, comme une infusion de vin & de safran. On tendoit des voiles pour garantir les spectateurs du soleil, simples dans les commencemens, dans la suite très - riches. Le grand diametre de l'amphithéatre étoit au plus petit, environ comme 1 1/2 à 1.

Outre l'amphithéatre de Statilius Taurus & celui de Vespasien, il y avoit encore à Rome celui de

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