RECHERCHE | Accueil | Mises en garde | Documentation | ATILF | ARTFL | Courriel |
"374">
D'ailleurs, l'expérience nous apprend qu'entre les attributs de Dieu, nous aimons particulierement ceux qui ont le plus de convenance avec nous: nous aimons plus sa clémence que sa justice, sa bénéficence que son immensité; d'où vient cela? si ce n'est de ce que cette pure amitié, qui semble n'avoir pour objet que les perfections de Dieu, tire sa force principale des rapports que ces perfections ont avec nous.
S'il y avoit une pure amitié dans notre coeur à l'égard de Dieu, laquelle fût exempte du principe de l'amour de nous - mêmes, cette pure amitié naîtroit nécessan oment de la perfection connue, & ne s'éleveroit point de nos autres affections. Cependant les démons connoissent les perfections de Dieu sans les aimer, les hommes connoissent ces perfections avant leur conversion, & personne n'oseroit dire que dans cet état ils aient pour lui cette affection que l'on nomme de pure amitié; il s'ensuit donc qu'il faut autre chose que la perfection connue pour faire naître cet amour.
Pendant que nous regardons Dieu comme notre juge, & comme un juge terrible qui nous attend la foudre à la main, nous pouvons admirer ses perfections infinies, mais nous ne saurions concevoir de l'affection pour elles. Il est bien certain que si nous pouvions refuser à Dieu cette admiration, nous nous garderions bien de la lui rendre: & d'où vient cette nécessité d'admirer Dieu? C'est que cette admiration naît uniquement de la perfection connue: si donc vous concevez que la pure amitié a la même source, il s'ensuit que la pure amitié naîtra dans notre ame comme l'admiration.
1°. De ce que nous nous aimons nous - mêmes nécessairement, il s'ensuit que nous avons certains devoirs à remplir qui ne regardent que nous - mêmes: or les devoirs qui nous regardent nous - mêmes, peuvent se réduire en général à travailler à notre bonheur & à notre perfection; à notre perfection, qui consiste principalement dans une parfaite conformité de notre volonté avec l'ordre; à notre bonheur, qui consiste uniquement dans la joüissance des plaisirs, j'entens des solides plaisirs, & capables de contenter un esprit fait pour posséder le souverain bien.
2°. C'est dans la conformité avec l'ordre que consiste principalement la perfection de l'esprit: car celui qui aime l'ordre plus que toutes choses, a de la vertu; celui qui obéit à l'ordre en toutes choses, remplit ses devoirs; & celui - là mérite un bonheur solide, qui sacrifie ses plaisirs à l'ordre.
3°. Chercher son bonheur, ce n'est point vertu, c'est nécessité: car il ne dépend point de nous de vouloir être heureux; & la vertu est libre. L'amour propre, à parler exactement, n'est point une qualité qu'on puisse augmenter ou diminuer. On ne peut cesser de s'aimer: mais on peut cesser de se mal aimer. On peut par le mouvement d'un amour propre eclairé, d'un amour propre soutenu par la foi & par l'espérance, & conduit par la charité, sacrifier ses plaisirs présens aux plaisirs futurs, se rendre malheureux pour un tems, afin d'être heureux pendant l'éternité; car la grace ne détruit point la nature. Les pécheurs & les justes veulent également être heureux; ils courent également vers la source de
4°. Notre amour propre est donc le motif qui secouru par la grace nous unit à Dieu, comme à notre bien, & nous soûmet à la raison comme à notre loi, ou au modele de notre perfection: mais il ne faut pas faire notre fin ou notre loi de notre motif. Il faut véritablement & sincerement aimer l'ordre, & s'unir à Dieu par la raison; il ne faut pas desirer que l'ordre s'accommode à nos volontés: cela n'est pas possible; l'ordre est immüable & nécessaire: il faut hair ses desordres, & former sur l'ordre tous les mouvemens de son coeur; il faut même venger à ses dépens l'honneur de l'ordre offensé, ou du moins se soûmettre humblement à la vengeance divine: car celui qui voudroit que Dieu ne punît point l'injustice ou l'ivrognerie, n'aime point Dieu; & quoique par la force de son amour propre éclairé, il s'abstienne de voler & de s'enivrer, il n'est point juste.
5°. De tout ceci il est manifeste premierement, qu'il faut éclairer son amour propre, afin qu'il nous excite à la vertu: en second lieu, qu'il ne faut jamais suivre uniquement le mouvement de l'amour propre: en troisieme lieu, qu'en suivant l'ordre inviolablement, on travaille solidement à contenter son amour propre: en un mot, que Dieu seul étant la cause de nos plaisirs, nous devons nous soûmettre à sa loi, & travailler à notre perfection.
6°. Voici en général les moyens de travailler à sa perfection, & d'acquérir & conserver l'amour habituel & dominant de l'ordre. Il faut s'accoûtumer au travail de l'attention, & acquérir par - là quelque force d'esprit; il ne faut consentir qu'à l'évidence, & conserver ainsi la liberté de son ame; il faut étudier sans cesse l'homme en général, & soi - même en particulier, pour se connoître parfaitement; il faut méditer jour & nuit la loi divine, pour la suivre exactement; se comparer à l'ordre pour s'humilier & se mépriser; se souvenir de la justice divine, pour la craindre & se réveiller. Le monde nous séduit par nos sens; il nous trouble l'esprit par notre imagination; il nous entraîne & nous précipite dans les derniers malheurs par nos passions. Il faut rompre le commerce dangereux que nous avons avec lui par notre corps, si nous voulons augmenter l'union que nous avons avec Dieu par la raison.
Ce n'est pas qu'il soit permis de se donner la mort, hi même de ruiner sa santé: car notre corps n'est pas à nous; il est à Dieu, il est à l'Etat, à notre famille, à nos amis: nous devons le conserver dans sa force, selon l'usage que nous sommes obligés d'en faire: mais nous ne devons pas le conserver contre l'ordre de Dieu, & aux dépens des autres hommes: il faut l'exposer pour le bien de l'Etat, & ne point craindre de l'affoiblir, le ruiner, le détruire, pour exécuter les ordres de Dieu. Je n'entre point dans le détail de tout ceci, parce que je n'ai prétendu exposer que les principes généraux sur lesquels chacun est obligé de régler sa conduite, pour arriver heureusement au lieu de son repos & de ses plaisirs. (X)
AMOUR ou CUPIDON (Page 1:374)
* AMOUR ou CUPIDON (Myth.) Dieu du Paganisme, dont on a raconté la naissance de cent manieres différentes, & qu'on a représenté sous cent formes diverfes, qui lui conviennent presque toutes également. L'amour demande sans cesse, Platon a donc pû le dire fils de la pauvreté; il aime >e trouble & semble être né du cahos comme le prétend Hésiode: c'est un mêlange de sentimens sublimes, & de desirs grossiers, c'est ce qu'entendoit apparemment [p. 375]
Amour (Page 1:375)
Amour (Page 1:375)
Amour (Saint - (Page 1:375)
Amour (Page 1:375)
AMOUREUX (Page 1:375)
AMOUREUX, adj. muscles amoureux, amatorü
musculi (en Anatomie) est le nom que l'on donne
quelquefois aux muscles de l'oeil qui le font mouvoir
obliquement, & lui font faire ce qu'on appelle des
oellades. Voyez
Lorsque l'abducteur & l'abaisseur agissent ensemble,
ils donnent à l'oeil ce mouvement oblique. Voyez
AMPAN ou EMPAN (Page 1:375)
* AMPAN ou EMPAN, s. m. (Comm.) mesure
étendue qui sert à mesurer les distances & les longueurs.
Voyez
AMPARLIER (Page 1:375)
AMPARLIER, s. m. (Jurisp.) vieux mot qui s'est dit autrefois pour Avocat. On a dit aussi avant - parlier dans la même signification. Tous deux sont derivés de parlier, signifiant la même chose. (H)
AMPASA (Page 1:375)
* AMPASA, petit pays d'Afrique, sur la côte de Zanguebar, entre la ligne & le royaume de Mélinde. Long. 58. Lat. mérid. 1. 30.
AMPASTELER (Page 1:375)
* AMPASTELER, en Teinture, c'est donner aux
laines & aux draps, le bleu de pastel. On dit aussi gueder, parce que le guede & le pastel sont la même
chose. Quand le bleu se donne avec le voude & l'indigo,
cela n'empêche pas qu'on ne se serve du terme
ampasteler. Voyez
AMPATRES (Page 1:375)
* AMPATRES, peuples de l'île de Madagascar, vers la côte méridionale, entre Caremboule & Carcanassi.
AMPECHONÉ (Page 1:375)
* AMPECHONÉ,
AMPELITE (Page 1:375)
AMPELITE, s. f. ampelites, pharmacitis (Histoire nat.) terre noire & bitumineuse, qui doit être regardée comme sulphureuse & inflammable; Pline l'a designée comme telle en disant qu'elle est très - ressemblante au bitume, qu'elle se liquéfie dans l'huile, & qu'elle reste de couleur noirâtre après avoir été brûlée. Discoride assûre que l'on trouve la terre qu'il appelle ampelite, aux environs de la ville aujourd'hui
AMPELUSIA (Page 1:375)
* AMPELUSIA, c'est un promontoire d'Afrique, dans la Mauritanie Tingitane, dans la province de Hasbar près de Tanger, vis - à - vis l'Andalousie; c'est aussi une ville & promontoire de Crete, qu'on nomme aujourd'hui Capo Sagro. C'est encore une ville & promontoire de Macédoine, près du golfe Sainte - Anne, & que nous appellons Capo Canistro.
AMPHAXE ou AMPHAXIS (Page 1:375)
* AMPHAXE ou AMPHAXIS, petite ville de Macédoine, sur le golfe que nous appellons de Comtessa. Elle donnoit son nom à un petit pays qu'on nommoit l'Amphaxite.
AMPHIARÉES (Page 1:375)
* AMPHIARÉES (Hist. anc.) fêtes que les Oropiens célebroient à l'honneur du devin Amphiaraüs, qui avoit un Oracle fameux dans le temple qu'ils lui éleverent. Ceux qui alloient consulter l'Oracle, immoloient un mouton, en étendoient à terre la peau, & s'endormoient dessus, attendant en songe l'inspiration du dieu.
AMPHIARTHROSE (Page 1:375)
AMPHIARTHROSE, s. f. en Anatomie, est une
sorte d'articulation neutre ou moyenne, qui est distinguée
de la diarthrose, en ce qu'elle n'a pas un
mouvement manifeste, & de la synarthrose, par sa
connexion. Voyez
Les pieces qui la composent n'ont pas chacune
un cartilage propre & particulier comme dans la
diarthrose; elles tiennent de part & d'autre à un
même cartilage commun, qui étant plus ou moins
souple, leur permet un mouvement de flexibilité.
Telle est la connexion de la premiere côte avec le
sternum, & celle des corps des vertebres entre eux.
Winslow. Voyez
AMPHIBIE (Page 1:375)
AMPHIBIE, sub. pris adjectiv. (Hist. nat.) animal
qui vit alternativement sur la terre & dans l'eau,
c'est - à - dire dans l'air & dans l'eau, comme le castor,
le veau de mer, &c. L'homme & quantite d'autres,
animaux que l'on ne regarde pas comme amphibies,
le sont cependant en quelque façon; puisqu'ils vivent
dans l'eau tant qu'ils restent dans la matrice, &
qu'ils respirent lorsqu'ils sont nés: mais ils ne peuvent
plus dans la fuite fe passer d'air, si ce n'est pendant
quelques instans, comme il arrive aux plongeurs.
Il est vrai qu'on a vû des gens qui pouvoient
rester dans l'eau pendant un assez long tems; peut - être
que si on y mettoit de jeunes animaux, on empêcheroit
le trou oval de se fermer, & que le sang
pourroit circuler au moins pendant quelque tems sans
le mouvement des poumons. Voyez
On a divisé les animaux en serrestres, aquatiques, &
amphibies: mais on a trouvé cette méthode très - défectueuse, parce qu'on y sépare des especes du mê<pb->
Next page
The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.