ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"366"> garni de feuilles entassées, soit petites & disposées en écailles à la partie où ce sarment ne porte point de follicules, soit de six feuilles plus longues qui environnent chaque follicule, comme si elles en étoient le calice. Trois de ces longues feuilles sont de la longueur d'un demi - pouce; & les trois autres sont un peu plus courtes: elles sont toutes minces, fibreuses, acres, odorantes, souvent retirées à leur sommet, rarement entieres, de sorte qu'à peine s'étendent - elles au - delà des grains de l'amome; ce qui vient, comme il est croyable, de ce qu'elles se froissent mutuellement, & se brisent à leur extrémité dans le transport. La grosseur & la figure de ces grains d'amome est semblable à celle d'un grain de raisin: ils ont une petite tête, ou plûtôt un petit mammelon à leur pointe, & à leur extérieur des filets très - minces, & des nervures comme des lignes dans toute leur longueur: ils ont encore trois petits sillons, & autant de petites côtes qui répondent aux trois rangs de graines qui remplissent l'intérieur des follicules, & qui sont chacun séparés par une cloison membraneuse. Chaque rang contient beaucoup de graines anguleuses, enveloppées d'une membrane mince, si étroitement que ces trois rangs ne forment que trois graines oblongues. La couleur du bois & des grappes est la même: dans les unes elle est pâle, dans d'autres blanche ou roussâtre; mais dans les follicules blancs, les graines sont ordinairement avortées, au lieu que dans les roussâtres, elles sont plus solides & plus parfaites. Ces graines sont anguleuses, d'un roux foncé en - dehors, & blanches en - dedans: mais elles sont plus solides que celles du cardamome. Les grappes ont une odeur vive qui approche de celle de la lavande ordinaire, mais plus douce: séparées de leurs follicules, les graines ont une odeur plus forte & plus acre, & qui tient de celle du camphre.

L'amome renferme beaucoup d'huile essentielle aromatique, subtile & volatile, qu'on en tire par la distillation après l'avoir fait macérer dans l'eau.

Il faut choisir le plus récent, le plus gros, assez pesant & rempli de grains bien nourris, de couleur purpurine, odorans, acres au goût; il en faut séparer la coque blanchâtre, qui n'est bonne à rien, afin d'avoir les grains purs & nets: on nous l'apporte des îles Philippines. Il incise, il digere, résiste au venin, chasse les vents, fortifie l'estomac; il donne de l'appétit & de la vigueur, & provoque les mois aux femmes.

L'amomum, ou sium aromaticum, sion officinarum, Tourn. Inst. 308. est une semence chaude, seche, atténuante, bonne pour lever les obstructions, chasser le gravier des reins, & exciter l'urine & les regles; elle passe pour alexipharmaque; on l'employe quelquefois pour l'amome véritable, celui dont nous avons donné d'abord la description. (N)

AMOMI (Page 1:366)

* AMOMI, nom que les Hollandois donnent au poivre de la Jamaïque, que nous appellons autrement graine de girofle.

AMOMUM (Page 1:366)

AMOMUM Plinii, ou solanum fruticosum, bactiferum, (Jardinage.) est un arbrisseau dont le bois est brun, la feuille jaune, d'un verd noir, la fleur blanche, les fruits rouges & ronds comme des cerises. L'amomum garde fes feuilles & ses fruits dans la serre, & ne se dépouille qu'au printems. On en a de l'espece par le moyen de sa graine. (K)

AMONCELER (Page 1:366)

AMONCELER, v. n. ou pass. cheval qui amoncele ou qui s'amoncele; cheval qui est bien ensemble, qui est bien sous lui, qui marche sur les hanches sans se traverser. Ce terme n'est presque plus usité dans le manege. (V)

AMONDE (Page 1:366)

* AMONDE, riviere d'Ecosse dans la Lothiane; elle se jette dans le golfe d'Edimbourg.

AMONE (Page 1:366)

* AMONE ou L'AMONE, riviere d'Italie qui a sa source au pié de l'Apennin, arrose une partie de la Romagne, & se jette dans le Pô près de Ravenne.

AMONT (Page 1:366)

AMONT, terme dont on se sert sur les rivieres; il marque la position d'une partie, ou d'un pont ou d'un bateau, relativement au cours de la riviere; ainsi on dit, l'avant - bec d'une pile, l'avant - bec d'amont; & de l'arriere - bec, le bec d'aval. L'amont est opposé au cours de la riviere; l'aval le regarde & le suit.

AMORAVIS (Page 1:366)

* AMORAVIS, nom que nos anciens Romanciers donnent aux Sarrasins ou aux Maures d'Afrique. L'étymologie de ce nom ressemble à beaucoup d'autres, qu'on ne lit point sans se rappeller l'épigramme du chevalier d'Aceilly.

AMORBACH (Page 1:366)

* AMORBACH, ville d'Allemagne dans la Franconie, sur la riviere de Muldt.

AMORCE (Page 1:366)

AMORCE, subst. en terme de Pyrotechnie, ou de Pyrobologie, est de la poudre à tirer qu'on met dans le bassinet des armes à feu, à des fusées, à des pétards, &c. On ne met l'amorce qu'après avoir chargé. Quelquefois l'amorce est de la poudre à canon pulvérisée & mise en pâte, comme aux fusées, pétards, serpentaux, & autres pieces d'artifice; quelquefois aussi comme pour les bombes, carcasses, grenades, &c. on ajoûte sur quatre parties de poudre une de soufre, & autant de salpetre, pilés séparément, & alliés avec de l'huile.

Pour les canons de guerre, on a une verge de fer pointue pour percer la cartouche par la lumiere, & qu'on appelle dégorgeoir. Voyez Degorgeoir.

On appelle aussi amorce une corde préparée pour faire tirer tout de suite, ou des boîtes, ou des pétards, ou des fusées. Les meches soufrées qu'on attache aux grenades & à des saucisses, avec lesquelles on met le feu aux mines, se nomment aussi amorce. (M)

Amorce (Page 1:366)

Amorce se dit aussi d'un appât dont on se sert à la chasse ou à la pêche pour prendre du gibier, des bêtes carnacieres ou du poisson.

AMORCER (Page 1:366)

* AMORCER, v. act. c'est chez les charrons, les menuisiers, les charpentiers, & autres ouviriers en bois, commencer avec l'amorçoir un trou qu'on finit avec un autre instrument, selon la figure & l'usage qu'on leur destine. Chez les faiseurs de peignes, c'est faire la premiere coupure des dents par le haut feuillet de l'estadon. Voyez Peigne & Estadon.

Amorcer (Page 1:366)

Amorcer, chez les ouvriers en fer, c'est préparer deux morceaux de fer, quarrés ou d'autre forme, à être soudés ensemble de maniere qu'après être soudés ils n'aient tous deux que l'épaisseur de l'un ou de l'autre; pour cet effet on les forge en talus, & on les applique l'un sur l'autre; & pour que la soudure se fasse proprement, & que par conséquent il n'y ait point de crasse ou frasier sur les surfaces qui doivent être appliquées l'une contre l'autre, le forgeron a attention de tourner ces surfaces toûjours du côté du fond du feu.

AMORCOIR (Page 1:366)

AMORCOIR, s. m. outil de Charron. Cet ouil est emmanché comme les tarrieres & les esserets, & n'en differe que par le bout d'en - bas du fer qui est fort aigu, & qui est demi reployé d'un côté, & demi reployé de l'autre: ces deux demi - plis sont tranchans; cet outil sert aux charrons pour commencer à former les trous ou mortoises dans les moyeux & dans les gentes. Voyez la fig. 22. Pl. du Charron. Ce sont les taillandiers qui font les amorçoirs. Voyez aussi Pl. V. du Taillandier.

AMORGOS (Page 1:366)

* AMORGOS, ville de l'Archipel, l'une des Cyclades. Lon. 44. 15. lat. 36. 30.

AMORIUM (Page 1:366)

* AMORIUM, ancienne ville de la grande Phrygie, aux confins de la Galatie, dans l'Asie mineure.

AMORRHÉENS (Page 1:366)

*AMORRHÉENS, s. m. plur. peuples descendus d'Amorrhée, fils de Chanaan; ils habitoient entre les torrens de Jabok & d'Arnon. [p. 367]

AMORTIR (Page 1:367)

AMORTIR, v. act. terme de Boyaudier, c'est faire tremper les boyaux dans le chaudron à mesure qu'ils sont lavés, pour les amollir un peu & les disposer à recevoir la préparation suivante, qui est le dégraissage. Il n'y a point de tems fixe pour faire tremper ces boyaux; quelquefois il ne faut qu'un jour pour les amortir, & quelquefois davantage; cela dépend communément de la chaleur & du tems qu'il fait. Voyez Cordes a Boyau & Dégraissage

AMORTISSEMENT (Page 1:367)

AMORTISSEMENT, s. m. (Jurisprud.) est une aliénation d'immeubles faite au prefit de gens de main - morte, comme de couvens, confréries, corps de métier ou autres communautés. Voyez Mainmorte. Ce mot à la lettre signifie la même chose qu'extinction.

Amortissement (Page 1:367)

Amortissement, (Lettres d') sont des patentes royales contenant permission en faveur d'une communauté d'acquérir un fonds; ce qu'elle ne pourroit faire sans cela. Cette concession se fait moyennant une somme qui est payée au Roi & au Seigneur, pour dédommager l'un & l'autre des profits qui leur reviendroient lors des mutations, lesquels ne peuvent plus avoir lieu lorsque le bien est possédé par une communauté, qui ne meurt pas.

Ce reglement a été fait à l'imitation de la loi Papiria, par laquelle il étoit défendu de consacrer aucun fonds à des usages religieux, sans le consentement du peuple.

Ce fut S. Louis qui imagina cet expédient, sur les plaintes que les Ecclésiastiques de son tems porterent au Pape contre les Seigneurs qui prétendoient les troubler dans leurs acquisitions, en conséquence des lois du royaume qui défendoient aux gens d'église de posséder des fonds. Il leur conserva ceux qu'ils possédoient pour lors: mais pour réprimer leur avidité, il leur imposa pour les acquisitions qu'ils feroient à l'avenit, l'obligation de payer au Domaine les droits d'amortissement, & aux Seigneurs une indemnité. V. Indemnité. (H)

Amortissement (Page 1:367)

Amortissement s'entend, en Architecture, de tout ouvrage de sculpture isolé, qui termine quelques avant - corps, comme celui du château de Versailles du côté de la cour de Marbre, & celui du palais Bourbon à Paris du côté de l'entrée; ou bien composé d'architecture & sculpture, comme celui qui couronne l'avant - corps du milieu du manege découvert du château de Chantilly. Ces amortissemens tiennent souvent lieu de fronton dans la décoration extérieure de nos bâtimens: mais il n'en faut pas user trop fréquemment, & craindre sur - tout d'abuser de la licence de les trop tourmenter, dans l'intention, disent la plûpart de nos Sculpteurs, de leur donner un air pittoresque: la sagesse des formes y doit présider; l'on doit rejetter absolument dans leur composition tous ornemens frivoles, qui ne forment que de petites parties, corrompent les masses; & qui vûes d'en - bas, ou d'une certaine distance, ne laissent appercevoir qu'un tout mal entendu, sans choix, & souvent sans convenance pour le sujet. Il faut observer aussi que ces amortissemens soient en proportion avec l'architecture qui les reçoit, que leur forme générale soit pytamidale avec l'édifice, & éviter les idées capricieuses; car il semble depuis quelques années qu'on n'ose plus placer d'écussons qu'ils ne soient inclinés; abus qui fait peu d'honneur à la plûpart des Architectes de nos jours; par paresse ou par ignorance ils abandonnent le soin de leur composition à des Sculpteurs peu entendus, qui ne connoissant pas les principes de l'architecture naturelle, croyent avoir imaginé un chef - d'oeuvre quand ils ont entassé des coquilles, des palmettes, des génies, des supports, &c. qui ne forment qu'un tout monstrueux, sans grace, sans art, & souvent sans beauté d'exécution.

Je ne crois pas pouvoir me dispenser de parler de ces abus, ni de recommander aux Sculpteurs d'acquérir les principes de l'Architecture, & aux jeunes Architectes l'art du dessein, comme l'ame du goût; toutes ces frivolités n'ont pris le dessus que par l'ignorance de l'un & de l'autre. Le Sculpteur se contente de sa main - d'oeuvre; quelques Architectes, d'un vain titre dont ils abusent. S'ils étoient instruits réciproquement de leur art, l'exécution en auroit plus de succès; car il ne faut pas douter que c'est dans cette partie principalement qu'il faut réunir la théorie & l'expérience. La sculpture dans un édifice étant étrangere à la solidité & à la commodité, elle ne peut trouver raisonnablement sa place que dans les édifices sacrés, dans les palais des rois, & dans les maisons des grands; alors il faut qu'elle soit traitée avec noblesse, avec prudence, & qu'elle paroisse si bien liée à l'architecture qui la reçoit, que l'une & l'autre concourre à donner un air de dignité aux monumens qu'il s'agit d'ériger. Voyez ce que j'en ai dit, & les exemples que j'en ai donnés dans le II. volume de ma Décoration des édifices, à Paris, chez Jombert.

On peut user de moins de sévérité pour les amortissemens destinés à la décoration des fêtes publiques, comme arcs de triomphe, décorations théatrales, feux d'artifices, &c. dont l'aspect est momentanée, & s'exécute en peinture à fresque sur de la toile ou de la volige, où l'on peut préférer les formes ingénieuses, quoiqu'hasardées, le brillant & l'éclat, à la gravité des formes qu'exige un monument de pierre: aussi ai - je usé de ces licences dans l'arc de triomphe de la porte S. Martin, que je fis exécuter à Paris en 1745. à l'occasion du retour du Roi de l'armée de Flandre, & à la décoration du théatre du college de Louis le grand, exécutée en 1748. (P)

AMOVIBLE (Page 1:367)

AMOVIBLE, adj. terme de Droit & sur - tout de Droit ecclésiastique, signifie, qui peut être destitué de son emploi, dépossédé de son office, ou privé de son bénéfice; tels sont des Vicaires de paroisses, des Grands - vicaires, qui sont amovibles à la volonté du Curé ou de l'Evêque, ou des officiers claustraux, que le Supérieur peut déposer quand bon lui semble. (H)

AMOUQUE (Page 1:367)

* AMOUQUE, s. m. c'est, en Indien, le nom des Gouverneurs ou Pasteurs de Chrétiens de Saint - Thomé.

AMOUR (Page 1:367)

AMOUR: il entre ordinairement beaucoup de sympathie dans l'amour, c'est - à - dire, une inclination dont les sens forment le noeud; mais quoiqu'ils en forment le noeud, il n'en sont pas toujours l'intérêt principal: il n'est pas impossible qu'il y ait un amout exempt de grossiereté.

Les mêmes passions sont bien différentes dans les hommes. Le même objet peut leur plaire par des endroits opposés. Je suppose que plusieurs hommes s'attachent à la même femme: les uns l'aiment pour son esprit, les autres pour sa vertu, les autres pour ses défauts, &c. & il se peut faire encore que tous l'aiment pour des choses qu'elle n'a pas, comme lorsque l'on aime une femme légere que l'on croit solide. N'importe, on s'attache à l'idée qu'on se plaît à s'en figurer; ce n'est même que cette idée que l'on aime, ce n'est pas la femme légere. Ainsi l'objet des passions n'est pas ce qui les dégrade ou ce qui les anoblit, mais la maniere dont on envisage cet objet. Or j'ai dit qu'il étoit possible que l'on cherchât dans l'amour quelque chose de plus pur que l'intérêt des sens. Voici ce qui me fait le croire. Je vois tous les jours dans le monde qu'un homme environné de femmes, auxquelles il n'a jamais parlé, comme à la Messe, au Sermon, ne se décide pas toujours pour celle qui est la plus jolie, & qui même lui paroît telle: quelle est la raison de cela? C'est que chaque

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