ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"954"> vingt - sept aunes de long, pour revenir foulées à demi - aune demi - quart de large, sur vingt - deux à vingt - trois aunes de long; & les non - croisées à trente - six portées, trois quarts & demi de large, vingt - sept aunes de long, pour revenir foulées à demi - aune demi - quart de large, sur vingt - deux à vingt - trois aunes de long. Voyez les Régl. du Comm.

Espagnolette (Page 5:954)

* Espagnolette, (Econ. domestiq. & Serrurerie.) espece de fermeture de fenêtre, dont on trouvera la description & la figure dans nos Planches de Serrurerie. En général, cette fermeture consiste en unelongue barre de fer arrondie, attachée sur celui des deux battans de la fenêtre qui porte sur l'autre, & le contient; à cette barre est unie, vers le milieu, une main qui fait mouvoir la barre sur elle - même; les extrémités de la barre sont en crochet. Quand la barre est mûe sur elle - même, à l'aide de la main, de droite à gauche, les crochets sont reçus & retenus dans des gaches; la main qui se meut aussi circulairement & verticalement sur une de ces extrémités, peut être arrêtée dans un crochet mobile attaché sur l'autre battant, & la fenêtre est fermée. Pour l'ouvrir, on fait sortir la main de son crochet, & par son moyen, on fait ensuite tourner la barre sur elle - même de gauche à droite; alors ses extrémités sortent de leurs gaches, & la fenêtre est ouverte.

ESPALIER (Page 5:954)

ESPALIER, s. m. (Jardin.) c'est une suite d'arbres fruitiers régulierement plantés contre des murs, assujettis par un treillage, & conduits avec intelligence pour former une tapisserie de verdure naturelle qui donne de beaux fruits, & qui fait le principal ornement des jardins potagers. L'espalier a aussi l'avantage de préserver les arbres de plusieurs intempéries, & d'avancer la maturité du fruit. Mais il faut des soins suivis, une culture entendue, & beaucoup d'art pour conduire les arbres en espalier; c'est le point qui décele ordinairement l'ignorance des mauvais jardiniers, & c'est le chef - d'oeuvre de ceux qui ont assez d'habileté pour accorder la contrainte que l'on impose à l'arbre avec le rapport qu'on en attend. Tous les arbres à fruit ne sont pas propres à former un espalier: les fruits à pepin y conviennent moins que ceux à noyau, dont quelques especes y réussissent fort bien, & entr'autres le pêcher qui mérite sur - tout d'y être employé, quoiqu'il soit le plus difficile à conduire. La premiere & la principale attention, lorsqu'on veut planter un espalier, doit être de bien proportionner la distance des arbres, attendu que tout l'agrément & l'utilité qu'on peut se promettre d'un espalier, dépendront de ce premier arrangement. La distance des arbres, en pareil cas, doit se régler sur plusieurs circonstances auxquelles il faut avoir égard, comme à la hauteur des murs, à leur exposition, à la qualité du terrain, à la nature des arbres, &c. Les murs qui n'ont que huit à neuf piés, ne peuvent admettre que des arbres de basse tige, qu'il faut espacer à douze ou quinze piés. Si les murs ont environ douze piés d'élévation, on peut mettre alternativement entre chacun de ces arbres, d'autres fruitiers de six piés de tige pour garnir le haut des murailles. La bonne ou mauvaise qualité du sol doit décider du plus ou du moins de distance. L'exposition au nord, où les arbres poussent plus vigoureusement qu'au midi, en demande davantage: tout de même, quelques especes d'arbres occupent plus d'espace que d'autres; il faut plus de place à l'abricotier qu'au pêcher, beaucoup plus au figuier, &c. La forme que l'on doit donner aux arbres en espaliers, n'est pas un objet indifférent: il semble d'abord qu'un espalier, dont tous les arbres en se réunissant garniroient entierement la muraille de verdure, devroit former le plus bel aspect; mais cette uniformité n'est pas le but qu'on se doit proposer, parce qu'elle contra<cb-> rieroit la production des fruits qui doivent faire le principal objet. Il faut au contraire que tous les arbres d'un espalier soient distinctement détachés les uns des autres, & qu'ils soient placés à une distance suffisante, pour permettre pendant toute leur durée d'étendre & d'arranger leurs branches, sans que la rencontre de celles des arbres voisins puisse y faire obstacle. Il a donc fallu leur approprier une forme particuliere qui, en se rapprochant le plus qu'il étoit possible de la façon dont les arbres prennent naturellement leur accroissement, fût autant agréable à l'oeil que favorable à la production du fruit. La figure d'un main ouverte, ou d'un éventail déplié, a paru la plus propre à remplir ces deux objets. Cependant comme la séve se porte plus volontiers dans les branches de l'arbre qui approchent de la ligne droite, que dans celles qui s'en écartent beaucoup, on doit avoir attention de laisser prendre aux arbres en espalier plus de hauteur que de largeur: très - différens en cela des arbres en contrespalier, auxquels il est d'usage de donner plus d'étendue en largeur qu'en hauteur, par des raisons de convenance. Voy. Contrespalier. (c)

ESPALLEMENT (Page 5:954)

ESPALLEMENT, s. m. terme en usage parmi les commis des aides, & qui signifie la même chose que jaugeage. Voyez Jaugeage.

Espallement ne se dit pourtant guere que du mesurage qui se fait dans les brasseries, lorsque les commis jaugent les cuves, bacs, & chaudieres dont se servent les brasseurs pour former leurs bieres, afin de faire l'évaluation des droits du roi.

L'article 2. du titre de l'ordonnance des aides de 1680, concernant les droits sur la biere, défend aux brasseurs de Paris & du reste du royaume, de se servir des cuves, chaudieres & bacs, que l'espallement n'en ait été fait avec le fermier ou les commis. Dictionn. de Comm. de Trév. & Chambers. (G)

Espallement se dit aussi de la comparaison qui se fait d'une mesure neuve avec la mesure originale ou matrice, pour ensuite l'étalonner & marquer de la lettre courante de l'année, si elle lui est trouvée égale & conforme.

Ce terme en ce sens n'est en usage que pour la vérification des mesures rondes qui servent à mesurer les grains, graines, fruits, légumes secs.

Louis XIV. ayant ordonné, par un édit du mois d'Octobre 1669, la fonte de nouveaux étalons sur lesquels se pût faire à l'avenir l'espallement des mesures de bois qui serviroient à la distribution & vente de toute nature de grains par le moyen de la trémie, régla aussi la maniere de faire cet espallement ou vérification, ainsi qu'il s'ensuit.

Le juré - mesureur - étalonneur met d'abord dans la trémie la quantité d'un minot & demi de graine de millet, & non autres, qu'il laisse couler dans l'étalon du minot à blé, jusqu'à ce qu'il soit comble. L'ayant ensuite radé, sans laisser grain sur bord, le millet qui reste dans cette mesure matrice est de nouveau mis dans la trémie pour en remplir une seconde fois le même étalon, où le grain est encore radé comme auparavant; après quoi il est versé aussi par la trémie dans le minot qui doit être étalonné, & qui l'est en effet, & marqué de la lettre courante de l'année, s'il est trouvé de bonne contenance & de la même mesure que l'étalon. L'espallement des autres mesures, moindres que le minot, se fait à proportion, de la même maniere. Voyez Mesure & Minot. Dictionnaire de Commerce & de Chambers. (G)

ESPALMER (Page 5:954)

ESPALMER, (Marine.) c'est nettoyer, laver, & donner le suif depuis la quille jusqu'à la ligne de l'eau pour faire voguer un bâtiment avec plus de vîtesse. C'est la même chose que carener; mais le mot d'espalmer s'appliquoit autrefois particuliere<pb-> [p. 955] ment aux galeres, & carener aux vaisseaux. (Z)

ESPARTS (Page 5:955)

ESPARTS, (Carriere.) c'est ainsi qu'on appelle dans les carrieres, des six morceaux qui composent la civiere à tirer le moilon, les quatre qui sont emmortoisés avec les principales ou maîtresses pieces. Les esparts sont les plus petits.

ESPAVE (Page 5:955)

ESPAVE, voyez Epave.

ESPECE (Page 5:955)

ESPECE, s. f. (Mét) notion universelle qui se forme par l'abstraction des qualités qui sont les mêmes dans les individus. En examinant les individus, & les comparant entr'eux, je vois certains endroits par où ils se ressemblent; je les sépare de ceux en quoi ils different; & ces qualités communes, ainsi séparées, forment la notion d'une espece, qui comprend le nombre d'individus dans lesquels ces qualités se trouvent. La division des êtres en genre & en espece, n'est pas l'ouvrage de la Philosophie; c'est celui de la nécessité. Les hommes sentant qu'il leur seroit impossible de tout reconnoître & distinguer, s'il falloit que chaque individu eût sa dénomination particuliere & independante, se hâterent de former ces classes indispensables pour l'usage, & essentielles au raisonnement; mais si la Philosophie n'a pas inventé ces notions, c'est elle qui les épure, & qui de vagues qu'elles sont fréquemment dans la bouche du vulgaire, les rend fixes & determinées, en suivant la méthode des Géometres, autant qu'elle est applicable à des êtres réels & phyques, dont l'essence n'est pas accessible comme celle des abstractions & des notions universelles.

La définition de l'espece exprime ordinairement celle du genre qui lui est supérieur, & les nouvelles déterminations qui par cette raison sont appellees specifiques. En faisant attention à la production, ou géneration des figures, les Géometres découvrent & démontrent la possibilité de nouvelles especes. Ce sont les qualités essentielles & les attributs qui servent à déterminer les especes; mais à leur défaut, les possibilités des modes entrent aussi dans ces déterminations. Euclide définit d'abord la figure comme le genre supreme; ensuite, après avoir donne l'idée du cercle, il passe aux figures rectiligres, qu'il considere comme un genre insérieur. De là, continuant à descendre, il divise les figures rectilignes en trilateres, quadrilateres, & multilateres. Les figures trilateres se divisent de nouveau en équilatérales, isosceles, scalenes, &c. les quadrilateres en quarre, rhombe, trapeze, &c. Il s'en faut bien que cette précision puisse regner dans le développement des sujets réels & physiques. On n'en connoit que l'écorce, & il faut en détacher, le mieux qu'il est possible, ce qui paroît le plus propre à les caracrériser. Or, faute de connoître l'essence de ces sujets, on ne suit pas la même route dans leurs définitions; & de - là dans toutes les Sciences, ces disputes & ces embarras inconnus aux Géometres, entre lesquels les controverses ne sauroient exister, ou du moins ne sauroient durer. Jettez au contraire les yeux sur toute autre science; par exemple, sur la Botanique, les définitions y sont des descriptions d'êtres composés, dont on dénombre les parties, & dont on indique l'arrangement & la figure. Chaque botaniste choisissant ce qui le frappe le plus, vous ne reconnoitrez pas la même plante décrite par deux d'entr'eux, au lieu que la notion du triangle ou du quarré est invariable entre les mains de quelque géometre que ce soit. Néanmoins, comme nous n'avons, ni ne pouvons rien espérer de meilleur que ces descriptions des sujets physiques, on doit travailler à les rendre de plus en plus completes & distinctes, par les observations & par les expériences; sur quoi voyez Botanique, Méthode, &c.

Les sujets qui ont les mêmes attributs propres, & les mêmes possibilités de mode, se rapportent à la même espece. Dans les êtres composés, les qualités des parties, & la maniere dont ces parties sont liées, servent à déterminer les especes. Voyez plus bas Espece, (Hist. nat.) Article de M. Formey.

Espece (Page 5:955)

Espece, en Arithmétique; il y a dans cette science des grandeurs de même espece, & des grandeurs de différente espece.

Les grandeurs de même espece sont définies par quelques - uns, celles qui ont une même dénomination: ainsi 2 piés & 8 piés sont des grandeurs de même espece.

Les grandeurs de différente espece, selon les mêmes auteurs, ont des dénominations différentes; par exemple, 3 piés & 3 pouces sont des grandeurs de différente espece. (E)

On définira plus exactement les grandeurs de différente espece, en disant que ce sont celles qui sont de nature differente; par exemple, l'étendue & le tems, 12 heures & 12 toites sont des grandeurs de differente espece; au contraire, 12 heures & 12 minutes d'heure sont de la même espece.

On ne sauroit multiplier l'une par l'autre des quantités de même espece, dans quelque sens qu'on prenne cette expression; on ne peut multiplier des piés par des piés, ni des toises par des heures. Voyez en la raison au mot Multiplication. On peut diviser l'une par l'autre des quantites de differente espece, prises dans se premier sens; par exemple, 12 heures par 3 minutes (voyez Division); mais on ne peut diviser l'une par l'autre des quantités de differente espece, prises dans le second sens; par exemple, des toises par des heures. Voyez Abstrait, Concret, &c.

On dit qu'un triangle est donné d'espece, quand chacun de ses angles est donné: dans ce cas, le rapport des côtés est donné aussi; car tous les triangles équiangles sont semblables (voyez Triangle & Semblable). Pour qu'une autre figure rectiligne quelconque soit donnée d'espece, il faut non - seulement que chaque angle soit donné, mais aussi le rapport des côtés.

On dit qu'une courbe est donnée d'espece, 1°. dans un sens plus étendu, lorsque la nature de la courbe est connue, lorsqu'on sait, par exemple, si c'est un cercle, une parabole, &c. 2°. dans un sens plus déterminé, lorsque la nature de la courbe est connue, & que cette courbe ayant plusieurs parametres, on connoît le rapport de ces parametres. Ainsi une ellipse est donnée d'espece, lorsqu'on connoit le rapport de ses axes; il en est de même d'une hyperbole. Pour bien entendre ceci, il faut se rappeller que la construction d'une courbe suppose toujours la connoissance de quelques lignes droites constantes qui entrent dans l'équation de cette courbe, & qu'on nomme parametres de la courbe (voyez Parametre). Les courbes qui n'ont qu'un parametre, comme les cercles, les paraboles, sont toutes semblables; & si le parametre est donné, la courbe est donnée d'espece & de grandeur: les courbes qui ont plusieurs parametres, sont semblables quand leurs parametres ont entr'eux un même rapport. Ainsi deux ellipses, dont les axes sont entr'eux comme m est à n, sont semblables, & l'ellipse est donnée d'espece quand on connoît le rapport de ses axes. Voyez Semblable & Parametre. (O)

Especes, Impresses (Page 5:955)

Especes, Impresses, ou Especes visibles, sont, dans l'ancienne Philosophie les images des corps que la lumiere produit, & peint dans leur vraie proportion & couleur au fond de l'oeil.

Les anciens donnoient ce nom à certaines images qu'ils supposoient s'élancer des corps, & venin frapper nos yeux. Ils n'avoient aucune idée de la façon dont les rayons de lumiere viennent se réunir dans

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