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Espagnolette (Page 5:954)
ESPALIER (Page 5:954)
ESPALIER, s. m. (Jardin.) c'est une suite d'arbres fruitiers régulierement plantés contre des murs, assujettis par un treillage, & conduits avec intelligence pour former une tapisserie de verdure naturelle qui donne de beaux fruits, & qui fait le principal ornement des jardins potagers. L'espalier a aussi l'avantage de préserver les arbres de plusieurs intempéries, & d'avancer la maturité du fruit. Mais il faut des soins suivis, une culture entendue, & beaucoup d'art pour conduire les arbres en espalier; c'est le point qui décele ordinairement l'ignorance des mauvais jardiniers, & c'est le chef - d'oeuvre de ceux qui ont assez d'habileté pour accorder la contrainte que l'on impose à l'arbre avec le rapport qu'on en attend. Tous les arbres à fruit ne sont pas propres à former un espalier: les fruits à pepin y conviennent moins que ceux à noyau, dont quelques especes y réussissent fort bien, & entr'autres le pêcher qui mérite sur - tout d'y être employé, quoiqu'il soit le plus difficile à conduire. La premiere & la principale attention, lorsqu'on veut planter un espalier, doit être de bien proportionner la distance des arbres, attendu que tout l'agrément & l'utilité qu'on peut se promettre d'un espalier, dépendront de ce premier arrangement. La distance des arbres, en pareil cas, doit se régler sur plusieurs circonstances auxquelles il faut avoir égard, comme à la hauteur des murs, à leur exposition, à la qualité du terrain, à la nature des arbres, &c. Les murs qui n'ont que huit à neuf piés, ne peuvent admettre que des arbres de basse tige, qu'il faut espacer à douze ou quinze piés. Si les murs ont environ douze piés d'élévation, on peut mettre alternativement entre chacun de ces arbres, d'autres fruitiers de six piés de tige pour garnir le haut des murailles. La bonne ou mauvaise qualité du sol doit décider du plus ou du moins de distance. L'exposition au nord, où les arbres poussent plus vigoureusement qu'au midi, en demande davantage: tout de même, quelques especes d'arbres occupent plus d'espace que d'autres; il faut plus de place à l'abricotier qu'au pêcher, beaucoup plus au figuier, &c. La forme que l'on doit donner aux arbres en espaliers, n'est pas un objet indifférent: il semble d'abord qu'un espalier, dont tous les arbres en se réunissant garniroient entierement la muraille de verdure, devroit former le plus bel aspect; mais cette uniformité n'est pas le but qu'on se doit proposer, parce qu'elle contra<cb->
ESPALLEMENT (Page 5:954)
ESPALLEMENT, s. m. terme en usage parmi les
commis des aides, & qui signifie la même chose que
jaugeage. Voyez
Espallement ne se dit pourtant guere que du mesurage qui se fait dans les brasseries, lorsque les commis jaugent les cuves, bacs, & chaudieres dont se servent les brasseurs pour former leurs bieres, afin de faire l'évaluation des droits du roi.
L'article 2. du titre de l'ordonnance des aides de 1680, concernant les droits sur la biere, défend aux brasseurs de Paris & du reste du royaume, de se servir des cuves, chaudieres & bacs, que l'espallement n'en ait été fait avec le fermier ou les commis. Dictionn. de Comm. de Trév. & Chambers. (G)
Espallement se dit aussi de la comparaison qui se fait d'une mesure neuve avec la mesure originale ou matrice, pour ensuite l'étalonner & marquer de la lettre courante de l'année, si elle lui est trouvée égale & conforme.
Ce terme en ce sens n'est en usage que pour la vérification des mesures rondes qui servent à mesurer les grains, graines, fruits, légumes secs.
Louis XIV. ayant ordonné, par un édit du mois d'Octobre 1669, la fonte de nouveaux étalons sur lesquels se pût faire à l'avenir l'espallement des mesures de bois qui serviroient à la distribution & vente de toute nature de grains par le moyen de la trémie, régla aussi la maniere de faire cet espallement ou vérification, ainsi qu'il s'ensuit.
Le juré - mesureur - étalonneur met d'abord dans la
trémie la quantité d'un minot & demi de graine de
millet, & non autres, qu'il laisse couler dans l'étalon
du minot à blé, jusqu'à ce qu'il soit comble.
L'ayant ensuite radé, sans laisser grain sur bord, le
millet qui reste dans cette mesure matrice est de nouveau
mis dans la trémie pour en remplir une seconde
fois le même étalon, où le grain est encore radé
comme auparavant; après quoi il est versé aussi par
la trémie dans le minot qui doit être étalonné, &
qui l'est en effet, & marqué de la lettre courante de
l'année, s'il est trouvé de bonne contenance & de
la même mesure que l'étalon. L'espallement des autres
mesures, moindres que le minot, se fait à proportion,
de la même maniere. Voyez
ESPALMER (Page 5:954)
ESPALMER, (Marine.) c'est nettoyer, laver, & donner le suif depuis la quille jusqu'à la ligne de l'eau pour faire voguer un bâtiment avec plus de vîtesse. C'est la même chose que carener; mais le mot d'espalmer s'appliquoit autrefois particuliere<pb-> [p. 955]
ESPARTS (Page 5:955)
ESPARTS, (Carriere.) c'est ainsi qu'on appelle dans les carrieres, des six morceaux qui composent la civiere à tirer le moilon, les quatre qui sont emmortoisés avec les principales ou maîtresses pieces. Les esparts sont les plus petits.
ESPAVE (Page 5:955)
ESPAVE, voyez
ESPECE (Page 5:955)
ESPECE, s. f. (Mét) notion universelle qui se forme par l'abstraction des qualités qui sont les mêmes dans les individus. En examinant les individus, & les comparant entr'eux, je vois certains endroits par où ils se ressemblent; je les sépare de ceux en quoi ils different; & ces qualités communes, ainsi séparées, forment la notion d'une espece, qui comprend le nombre d'individus dans lesquels ces qualités se trouvent. La division des êtres en genre & en espece, n'est pas l'ouvrage de la Philosophie; c'est celui de la nécessité. Les hommes sentant qu'il leur seroit impossible de tout reconnoître & distinguer, s'il falloit que chaque individu eût sa dénomination particuliere & independante, se hâterent de former ces classes indispensables pour l'usage, & essentielles au raisonnement; mais si la Philosophie n'a pas inventé ces notions, c'est elle qui les épure, & qui de vagues qu'elles sont fréquemment dans la bouche du vulgaire, les rend fixes & determinées, en suivant la méthode des Géometres, autant qu'elle est applicable à des êtres réels & phy>ques, dont l'essence n'est pas accessible comme celle des abstractions & des notions universelles.
La définition de l'espece exprime ordinairement
celle du genre qui lui est supérieur, & les nouvelles
déterminations qui par cette raison sont appellees
specifiques. En faisant attention à la production, ou
géneration des figures, les Géometres découvrent
& démontrent la possibilité de nouvelles especes. Ce
sont les qualités essentielles & les attributs qui servent
à déterminer les especes; mais à leur défaut,
les possibilités des modes entrent aussi dans ces déterminations.
Euclide définit d'abord la figure comme
le genre supreme; ensuite, après avoir donne
l'idée du cercle, il passe aux figures rectiligres, qu'il
considere comme un genre insérieur. De là, continuant
à descendre, il divise les figures rectilignes
en trilateres, quadrilateres, & multilateres. Les figures
trilateres se divisent de nouveau en équilatérales, isosceles, scalenes, &c. les quadrilateres
en quarre, rhombe, trapeze, &c. Il s'en faut bien
que cette précision puisse regner dans le développement
des sujets réels & physiques. On n'en connoit
que l'écorce, & il faut en détacher, le mieux qu'il
est possible, ce qui paroît le plus propre à les caracrériser.
Or, faute de connoître l'essence de ces sujets,
on ne suit pas la même route dans leurs définitions;
& de - là dans toutes les Sciences, ces disputes
& ces embarras inconnus aux Géometres, entre
lesquels les controverses ne sauroient exister, ou du
moins ne sauroient durer. Jettez au contraire les
yeux sur toute autre science; par exemple, sur la
Botanique, les définitions y sont des descriptions
d'êtres composés, dont on dénombre les parties, &
dont on indique l'arrangement & la figure. Chaque
botaniste choisissant ce qui le frappe le plus, vous
ne reconnoitrez pas la même plante décrite par deux
d'entr'eux, au lieu que la notion du triangle ou du
quarré est invariable entre les mains de quelque
géometre que ce soit. Néanmoins, comme nous n'avons,
ni ne pouvons rien espérer de meilleur que
ces descriptions des sujets physiques, on doit travailler
à les rendre de plus en plus completes &
distinctes, par les observations & par les expériences;
sur quoi voyez
Les sujets qui ont les mêmes attributs propres, & les mêmes possibilités de mode, se rapportent à la
Espece (Page 5:955)
Les grandeurs de même espece sont définies par quelques - uns, celles qui ont une même dénomination: ainsi 2 piés & 8 piés sont des grandeurs de même espece.
Les grandeurs de différente espece, selon les mêmes auteurs, ont des dénominations différentes; par exemple, 3 piés & 3 pouces sont des grandeurs de différente espece. (E)
On définira plus exactement les grandeurs de différente espece, en disant que ce sont celles qui sont de nature differente; par exemple, l'étendue & le tems, 12 heures & 12 toites sont des grandeurs de differente espece; au contraire, 12 heures & 12 minutes d'heure sont de la même espece.
On ne sauroit multiplier l'une par l'autre des quantités
de même espece, dans quelque sens qu'on prenne
cette expression; on ne peut multiplier des piés
par des piés, ni des toises par des heures. Voyez en
la raison au mot
On dit qu'un triangle est donné d'espece, quand chacun
de ses angles est donné: dans ce cas, le rapport
des côtés est donné aussi; car tous les triangles
équiangles sont semblables (voyez
On dit qu'une courbe est donnée d'espece, 1°. dans
un sens plus étendu, lorsque la nature de la courbe
est connue, lorsqu'on sait, par exemple, si c'est un
cercle, une parabole, &c. 2°. dans un sens plus déterminé,
lorsque la nature de la courbe est connue,
& que cette courbe ayant plusieurs parametres, on
connoît le rapport de ces parametres. Ainsi une ellipse
est donnée d'espece, lorsqu'on connoit le rapport
de ses axes; il en est de même d'une hyperbole.
Pour bien entendre ceci, il faut se rappeller que
la construction d'une courbe suppose toujours la connoissance
de quelques lignes droites constantes qui
entrent dans l'équation de cette courbe, & qu'on
nomme parametres de la courbe (voyez
Especes, Impresses (Page 5:955)
Les anciens donnoient ce nom à certaines images
qu'ils supposoient s'élancer des corps, & venin frapper
nos yeux. Ils n'avoient aucune idée de la façon
dont les rayons de lumiere viennent se réunir dans
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