ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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ESTHER (Page 5:1002)

ESTHER, (Théol.) livre de l'ancien Testament, qui tire son nom de celui d'une fille juive celebre, captive en Perse, que sa beausé éleva jusqu'à la qualité d'épouse d'Assuerus, & au throne de Perse, & qui en cette qualité délivra les Juifs ses compatriotes d'une proscription générale, dans laquelle Aman ministre & favori d'Assuerus vouloit les envelopper. L'histoire de cet évenement fait le sujet du livre d'Esther.

Les critiques sont partagés sur l'auteur du livre d'Esther. S. Augustin, S. Epiphane, & S. Isidore l'attribuent à Esdras, mais Eusebe le croit encore plus récent. Quelques - uns le donnent à Joachim grand-prêtre des Julfs, & petit - fils de Josedech; d'autres disent que c'est l'ouvrage de la synagogue, à laquelle Mordechaï ou Mardochée écrivoit des lettres pour l'instruire de tous les évenemens contenus dans ce livre.

Mais la plûpart des interpretes hébreux, grecs, latins, &c. l'attribuent à Mardochée lui - même. Elias lévite, dans son mass - hamum, proes. 3. parle de ce sentiment comme incontestable. Il est fondé sur - tout sur le V. 20 du ch. jx. du livre d'Esther, où il est dit que Mardochée écrit ces choses & envoie les lettres à tous les Juifs qui sont dispersés dans toutes les provinces, &c. On suppose aussi que la reine Esiher y eut quelque part, comme il paroît par le V. 29 du même thapitre, où cette princesse & Mardochée écrivent une seconde lettre par ordre d'Assuerus, pour ordonner de solenniser tous les ans la fête appellée purim, c'est - à - dire le jour des sorts, en mémoire de ce que les Juifs avoient été délivrés des sorts qu'Aman avoit consultés pour savoir quel jour devoit être fatal à la nation juive & l'exterminer.

On croit que le livre d'Esther a d'abord été composé en hébreu, puis amplifié par quelque juif helleniste, dont les additions ont été insérées en leur place dans la version greque, & mises par S. Jérome toutes ensemble à la fin du livre depuis le 24 verset du chapitre x. Origene a cependant conjecturé que toutes ces pieces avoient été autrefois dans le texte hébreu: quoi qu'il en soit, le livre d'Esther étoit compris dans le canon des anciens Juifs. Il n'est cependant point dans quelques anciens canons des Chrétiens, mais il se trouve dans le concile de Laodicée & dans plusieurs autres. S. Jérome rejetté hors du canon des livres sacrés les six derniers chapitres, & plusieurs auteurs catholiques, jusqu'à Sixte de Sienne, ont été de ce sentiment; mais le concile de Trente a reconnu le livre entier pour canonique. Les Protestans sont de l'opinion contraire, & n'admettent ce livre que jusqu'au troisieme verset du chapitre x. Le reste jusqu'à la sin du chapitre xvj. est mis chez eux au nombre des livres apocryphes. Voyez Apocryphe. (G)

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