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Les prés ont cet avantage sur les terres, que l'engrais est la seule culture qu'ils demandent. Dans tous les lieux voisins des grandes villes, où la consommation des fourrages est sûre, on les regarde comme précieux; mais ils le sont aussi dans les endroits les plus reculés, par toutes les ressources que fournit le bétail qu'ils nourrissent.
Les terres de toute espece, excepté le sable pur, sont un très bon engrais pour les prés. Nous n'entendons parler ici que des terres proprement dites; il n'est pas d'usage d'y répandre de la marne ni de la craie. Nous croyons cependant que dans les prés extrèmement froids, ces deux engrais mis en petite quantité pourroient réussir; mais nous n'avons pas d'expériences là - dessus. Le parcage des moutons est excellent dans les prés un peu froids, & le fumier de vache dans ceux qu'on appelle haut - prés. Le parcage qui comme nous l'avons dit est très - utile aux terres, nous paroît avoir encore du côté de l'abondance un meilleur effet pour les prés. Nous disons du côté de l'abondance, parce que tous les fumiers, & surtout celui des moutons, donnent la premiere année au fourrage une odeur & un goût qui rebute le bétail au premier abord; mais il s'y accoûtume peu - à - peu. L'abondance doit d'ailleurs être le premier & peut - être le seul objet des cultivateurs. En voilà assez pour que l'on soit instruit de l'importance dont les engrais sont dans l'agriculture, & de la maniere dont ils doivent être employés. Les jardins de fleurs, les potagers, les serres où l'on force un grand nombre de plantes à croître sous un ciel étranger, ont aussi des préparations d'engrais qui leur sont propres; mais nous n'entrerons point ici dans les détails de cette culture particuliere. Cet article est de M. le Roy, lieutenant des chasses de Versailles.
ENGRAISSER (Page 5:687)
ENGRAISSER un cheval. (Manege, Maréchall.)
Voyez
ENGRELE (Page 5:687)
ENGRELE, ad. en terme de Blason, se dit des pieces honorables de l'écu, qui sont bordées de petites dents fort menues dont les côtés s'arrondissent un peu. Gadagne à Florence, de gueules à la croix engrélée d'or.
ENGRELURE (Page 5:687)
* ENGRELURE, s. f. (Dentelle.) C'est ainsi qu'on
appelle le pié de la dentelle. L'engrelure se fait en
même tems que la dentelle. Voyez l'ait.
On donne le même nom à une espece d'ouvrage qui se fait comme la dentelle au fuseau, avec le fil de Malines & sur le coussin, qui a depuis la largeur la plus petite jusqu'à la plus grande de la dentelle.
On se sert de cette derniere engrelure, soit pour redonner un pié à la dentelle lorsqu'elle passe par cet endroit, soit pour lui servir de monture, soit pour unir deux dentelles, &c.
ENGRENAGE (Page 5:687)
ENGRENAGE, s. m. (Horlogerie.) en général,
signifie en méchanique la maniere dont les dents d'une
roue entrent dans les aîles d'un pignon, & dont elles
agissent sur ces aîles pour le faire tourner. V.
C'est une chose d'une grande importance dans les
machines, que la perfection des engrenages. Car s'ils
ne sont pas saits avec précision, il en résulte de
grands frotemens, beaucoup d'usure, & quelquefois
même des arrêts. Comme ceci est traité plus au long
à l'article
Deux grands défauts qu'on doit éviter dans un
Les engrenages sont sujets à varier, & surtout à
devenir plus foibles, par l'usure des trous dans lesquels
roulent les pivots des roues & des pignons;
mais c'est à quoi on doit tâcher de remedier par la
disposition respective de ces roues. V.
Engrenage (Page 5:687)
Voyez cet instrument parmi ceux de l'Horlogerie,
ENGRENER (Page 5:687)
ENGRENER la pompe, (Marine) c'est faire monter dans la pompe l'eau qui reste au fond du vaisseau pour faire sortir dehors ce qui peut être resté. (Z)
Engrener (Page 5:687)
Engrener (Page 5:687)
On dit qu'une rouë engrene trop lorsque la quantité [p. 688]
ENGROSSIR (Page 5:688)
ENGROSSIR, v. act. en terme de Boyaudier. C'est l'action d'assembler les cordes à boyau en paquets de douze douzaines chacun.
ENGUAMBA (Page 5:688)
ENGUAMBA, s. m. (Hist. nat. botan.) arbre qui croît dans l'Amérique septentrionale, dans la province de Mechoacan, dans un terrein pierreux: ses feuilles sont longues & découpées; les fleurs en sont verdâtres & attachées les unes aux autres en bouquets; le fruit est noir & plein de graine dont on tire une huile d'une couleur jaune très - propre à la guérison des playes. Hubner, dictionn. universel.
ENGUICHÉ (Page 5:688)
ENGUICHÉ, adj. terme de Blason. Il se dit du col & des trompes dont l'embouchure est d'un émail différent.
Base en Danemark, d'azur à la fasce d'argent, chargée d'un cors de chasse de synople, lié, virolé & enguiché d'or.
ENGUICHURE (Page 5:688)
ENGUICHURE, s. f. (Vénerie) c'est l'entrée de la trompe.
ENGYSCOPE (Page 5:688)
ENGYSCOPE, s. m. (Optique) machine qui est
plus connue sous le nom de microscope. Ce mot vient
des mots grecs
Il semble que le télescope ou lunette d'approche
qui sert à rapprocher les objets, mériteroit encore
mieux le nom d'engyscope que le microscope. Au
reste ce mot n'est presque plus en usage. V.
ENHARMONIQUE (Page 5:688)
ENHARMONIQUE, adj. pris subst. (Musique.) un des trois genres de la musique des Grecs, appellé aussi très - fréquemment harmonie par Aristoxene & ses sectateurs.
Il résultoit d'une division particuliere des tétracordes,
selon laquelle l'intervalle qui se trouvoit entre
le lichanos ou la troisieme corde, & la mese ou la quatrieme,
étant d'un diton ou d'une tierce majeure,
il ne restoit pour achever le tétracorde qu'un semiton
à partager en deux intervalles; savoir, de l'hypate
à la parypate, & de la parypate au lichanos.
Nous expliquerons au mot
Le genre enharmonique étoit le plus doux des trois au rapport d'Aristide Quintilien; il passoit pour très ancien, & la plûpart des auteurs en attribuent l'invention à Olympe. Mais son tétracorde, ou plûtôt son diatessaron de ce genre, étoit composé seulement de trois cordes; & ce ne fut qu'après lui qu'on s'avisa d'en insérer une quatrieme entre les deux premieres, pour faire la division dont je viens de parler.
Ce genre si merveilleux, si loüé des anciens auteurs, ne demeura pas long - tems en vigueur. Son extrème difficulté le fit bientôt abandonner des musiciens, & Plutarque témoigne que de son tems il étoit entierement hors d'usage.
Nous avons aujourd'hui une espece de genre enharmonique entierement différent de celui des Grecs. Il consiste comme les deux autres, dans une progression particuliere de l'harmonie qui engendre dans les parties des intervalles enharmoniques en employant à la fois, entre deux notes qui sont à un ton l'une de l'autre, le dièse de l'inférieure & le bémol de la supérieure. Mais quoique selon la rigueur des rapports, ce dièse & ce bémol dûssent former un intervalle entre eux, cet intervalle se trouve nul, au moyen du temperament, qui dans le système établi, fait servir le même son à ces deux usages: ce qui n'empêche pas qu'un tel passage ne produise par la force de la
Comme ce genre est assez peu connu, & que nos auteurs se sont contentés d'en donner quelques notions trop générales, nous croyons devoir l'expliquer ici un peu plus clairement.
Il faut d'abord remarquer que l'accord de septieme diminuée, est le seul sur lequel on puisse pratiquer des passages enharmoniques, & cela, en vertu de cette proprieté singuliere qu'il a de diviser juste l'octave entiere en quatre intervalles égaux. Qu'on prenne dans les quatre sons qui composent cet accord celui qu'on voudra pour fondamental, on trouvera toûjours également que les trois autres sons forment sur celui - ci un accord de septieme diminuée. Or le son fondamental de l'accord de septieme diminuée est toûjours une note sensible, de sorte que sans rien changer à cet accord, on pourroit le faire servir successivement sur quatre différentes fondamentales, c'est - à - dire sur quatre différentes notes sensibles.
Supposons l'accord sur ut dièse dans le ton naturel de ré: car cet accord ne peut avoir lieu que dans le mode mineur; supposons, dis - je, l'accord de septieme diminuée sur ut dièse note sensible: si je prens la tierce mi pour fondamentale, elle deviendra note sensible à son tour, & annoncera par conséquent le mode mineur de fa: or cet ut dièse reste bien dans l'accord pris de cette maniere, mais c'est en qualité de ré bémol, c'est - à - dire, de sixieme note du ton, & de septieme diminuée de la note sensible; ainsi cet ut dièse qui, comme note sensible, étoit obligé de monter dans le ton de ré, devenu ré bémol dans le ton de fa. est obligé de descendre comme septieme diminuée: voilà une transition enharmonique. Si au lieu de la tierce, on prend la fausse quinte sol, dans le même accord, pour nouvelle note sensible, l'ut dièse deviendra encore ré bémol en qualité de quatrieme note: autre passage enharmonique. Enfin si l'on prend pour note sensible la septieme diminuée elle - même au lieu de si bémol, il faudra nécessairement la considerer comme la dièse, ce qui fait un troisieme passage enharmonique sur le même accord.
A la faveur donc de ces deux différentes manieres d'envisager successivement le même accord, on passe d'un ton à un autre qui en paroît fort éloigné, on donne aux parties des progrès différens de celui qu'elles auroient dû avoir en premier lieu; & ces passages ménagés à propos sont capables, non - seulement de surprendre, mais de ravir l'auditeur quand ils sont bien rendus; le mal est qu'il faut changer si brusquement d'idées sur les mêmes notes, & les appliquer à des modulations si différentes, à des rapports si éloignés, que ce genre paroît absolument impraticable pour les voix telles qu'elles sont dressées par la musique d'aujourd'hui. C'est du moins de quoi l'on a vû il y a plusieurs années, un exemple mémorable à l'opera de Paris. (S)
Quart de ton enharmonique. On appelle ainsi la différence du semi - ton majeur > au semi - ton mineur >; ou pour parler plus exactement, quoique d'une maniere différente des musiciens ordinaires, c'est le rapport de > à >, c'est - à - dire, de 125 à 128. Voici comment on forme ce quart de ton. Soit la basse fondamentale par tierces majeures, ut, mi, sol #, & au - dessus d'elle ce chant ut, mi, si #, on trouvera que le si # differe de l'ut d'un quart de ton enharmonique. Voyez mes élemens de musique, p. 87.
M. Rameau observe 1°. que le genre diatonique,
qui est le plus simple & le plus facile de tous, vient
de la progression de la basse fondamentale par quintes,
progression qui est en effet la plus simple & la
plus immédiatement indiquée par la nature. Voyez
2°. Que le genre chromatique ou le semi - ton mi<pb->
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