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Ces préalables remplis, quelques auteurs recommanden en général d'employer divers remedes spiritueux, volatils, dont on frote les narines, les tempes, dont on verse quelques gouttes dans la bouche du malade; de lui faire sentir des odeurs fortes, de Jui souffler des poudres sternutatoires dans les narines, de lui donner des lavemens acres, irritans; de lui faire des frictions aux extrémités, & d'y appliquer de tems en tems des ligatures, & les relâcher. Mais il faut observer que dans l'épilepsie habituelle il vaut mieux laisser le malade en repos, que de lui administrer tous ces remedes, qui ne font le plus souvent qu'augmenter la fatigue que lui causent les convulsions; ils ne peuvent être utiles que dans le cas où il paroît que la circulation est rallentie, que la chaleur naturelle est considérablement diminuée, & qu'il y a lieu de craindre quelque défaillance mortelle, ou qu'une attaque d'apoplexie ne succede à celle d'épilepsie, ou que celle - ci ne dégénere en paralysie.
Après que l'accès épileptique a cessé, on doit s'appliquer à employer les moyens qui peuvent en empêcher le retour, ou au moins le rendre plus rate, en attendant que l'on puisse parvenir à détruire entierement la cause efficiente du mal, si elle en est susceptible; & quoiqu'elle soit de différente nature, il y a cependant des indications à suivre, communes à toutes les especes de cette maladie: ainsi, comme il peut y avoir des signes de plethore après la fin de l'accès, de quelque cause qu'il provienne, on doit d'abord y remédier par les évacuations générales, mesurées & réglées sur les forces du malade, c'est - à - dire par la saignée & les purgations. Si la foiblesse du malade paroît être le symptome qui exige le remede le plus pressant, on a recours aux cordiaux & à la diete analeptique.
Dès que le malade est en disposition de soûtenir les remedes convenables contre le vice que l'on est assûré être la cause principale de l'épilepsie, on ne doit rien négliger pour le corriger ou pour empêcher ses funestes effets, avant que le mal ait jetté de plus profondes racines: ainsi lorsque l'épilepsie est idiopathique, & qu'elle est l'effet de quelque confor<cb->
Pour ce qui est des médicamens, ils doivent être
choisis de nature à combattre le vice d minant des
solides ou des fluides. Si les premiers pechent par
trop de rigidité, de sécheresse, on doit employer les
reiàchans, les humectans intérieu ement, extérieurement,
tels que les tisannes appropriées, les eaux
minérales froides, les lavemens, les bains tiedes.
S'ils pechent par trop de tension, d'érétisme, comme
dans les douleurs quelconques, on doit faire usage
des anodyns, des narcotiques, des antispasmodiques,
& travailler ensuite à emporter la cause connue: si
elle dépend des acres irritans, comme des matieres
pourries, des vers dans les premieres voies, ce qui
a presque toûjours lieu dans les enfans épileptiques,
les vomitifs, les purgatifs, les amers, les mercuriels,
les anthelmintiques, sont les moyens que l'on
doit employer pour la détruire: si elle est occasionnée
par la dentition; les remedes en sont indiqués
en son lieu (voyez
Si les fluides pechent par épaississement ou par acrimonie,
on employe avec succès contre le vice de la
premiere espece, les purgatifs aloétiques, hydragogues,
les fondans antimoniaux, les apéritifs martiaux
& mercuriels; & contre celui de la seconde,
les spécifiques, qui changent la nature des acres acides
ou alkalis, en substances neutres qui sont moins
nuisibles. Voyez
Si le vice des fluides est particulier, & qu'il consiste, par exemple, en ce que certaines évacuations naturelles ou contre nature, devenues habituelles, sont supprimées ou diminuées, on ne doit s'occuper qu'à les rétablir par les remedes convenables. C'est dans cette vûe que l'on employe souvent avec succès contre l'épilepsie, dans ces cas, les emmenagogues, les diuretiques, les sudorifiques, &c. contre la suppression des regles, des urines, de la transpiration, &c. les vesicatoires, les caustiques, les sétons, pour faire des ulceres artificiels qui suppléent à d'autres, nécessaires pour donner issuë à de mauvaises humeurs. Les Indiens appliquent dans cette vûe des caustiques au bas des jambes.
Si le vice qui produit l'épilepsie, dépend d'une tumeur, d'une cicatrice, ou de toute autre cause qui agit en comprimant, en irritant un nerf principal dans quelque partie externe, on doit tâcher de le détruire par toute sorte de moyen convenable à sa nature, en diminuant la sensibilité des nerfs en général, en les fortifiant par les remedes appropriés, par l'exercice, par le régime; en appliquant des ligatures au membre affecté, pour arrêter la propagation du mal vers le cerveau, lorsque l'accès épileptique peut être prévenu; & s'il résiste, & que le siége en soit connu, on n'a d'autre ressource que d'y pénétrer avec le fer ou le feu, & d'y former un ulcere dont on entretienne la suppuration, pour emporter le foyer du mal.
On propose en général bien de différens remedes
contre l'épilepsie, tels que le cinnabre naturel, qui
peut être employé avec d'autant plus de succès,
qu'il a la propriété de dissoudre les concrétions sanguines
& lymphatiques, & de produire cet effet dans
des vaisseaux moins petits que ceux dans lesquels
agit le mercure, sans agiter autant les humeurs. Le
cinnabre n'est pas si pénétrant, parce qu'il est d'une
moindre gravité spécifique Les praticiens font aussi
grand usage du gui de chêne, de l'ongle d'élan, qui
sont particulierement recommandés par Baglivi; la
pivoine mâle, la valériane sauvage, la rue, le castoreum, le camphre, le succin, les vers de terre diversement
préparés; la poudre de guttete, qui est
un composé de ceux - là, &c. mais il n'en est aucun
que l'on puisse regarder comme spécifique contre
toutes les différentes causes de cette maladie. La
propriété de ces diverses drogues étant connue, on
doit en faire l'application contre le vice dominant
auquel elles sont opposées: on peut dire cependant
qu'il est peu de cas dans lesquels elles ne puissent
convenir, parce qu'elles peuvent toûjours produire
l'effet essentiel de régler le cours du fluide nerveux,
par l'analogie qu'ont leurs parties subtiles, intégrantes,
avec celles de la matiere qui coule dans les
nerfs. Voyez
On ne doit pas omettre ici de faire mention du kinkina, qui peut être employé avec succès dans toutes les especes d'épilepsie périodique.
Boerhaave, qui avoit d'abord pensé, à la suite de quelques expériences favorables, que le sel d'étain pouvoit être un remede assûré contre cette maladie en général, s'est convaincu par des observations ultérieures, qu'il n'est bon que contre celle qui provient de l'acidité dominante >lans les premieres voies.
Il seroit trop long de rapporter ici tous les autres remedes que l'on a mis en usage contre l'épilepsie & ses différentes especes; ceux dont on a fait mention, sont les plus usités dans la pratique, on n'en connoît point d'assûré jusqu'à présent: il n'y a que des charlatans qui disent en donner de tels, sans craindre la honte de manquer le succès, que l'on ne peut presque jamais se promettre dans le traitement de l'épilepsie les adultes. (d)
Epilepsie (Page 5:798)
Les remedes convenables, selon les idées que nous nous formons de l'épilepsie, sont nombreux; mais leur multiplicité n'en garantit pas le succes. Il paroît qu'on doit débuter par l'administration des médicamens généraux. Les saignées à la jugulaise sont propres à dégorger les sinus de la dure - mere; on peut en pratiquer au plat de la cuisse, pour opérer une révulsion. On purgera plusieurs fois, & on fera entrer l'aquila alba dans le breuvage purgatif: on aura recours aux lavemens émolliens: on mettra enfin en usage la décoction des bois de gayac, de sassafras, de santaux, de racine de pivoine, dont on humectera le son que l'on donnera tous les matins à l'animal: dans la journée on mêlera dans cette même nourriture des poudres anti - épileptiques, telles que celles de vers de terre, de gui de chêne, d'ongle de cheval, de castoreum, de semence de pivoine, de grande valériane. On pourra & il sera bon d'employer le cinnabre; on tentera des sétons à l'encolure, ou dans d'autres parties du corps. J'avoue néanmoins que j'ai éprouvé, relativement à cinq ou six chevaux que j'ai traités de cette maladie, l'insuffisance de tous ces médicamens; leur plus grande efficacité s'est bornée à éloigner simplement les accès, mais nul d'entr'eux n'en a opéré la cure radicale. Cet aveu me coûte d'autant moins, que je trouverois, si mon amour propre pouvoit en être blessé, dans la sincérité de quelques medecins, & dans l'impuissance des secours qu'ils entreprennent de fournir aux hommes en pareil cas, de quoi me consoler de l'inutilité de mes soins & de mes efforts. (e)
EPILLER (Page 5:798)
EPILLER, (Potier d'étain.) Epiller l'étain, c'est
ôter les jets des pieces avec le fer. Quand on a jetté
toute sa fonte, on met du feu au fourneau. On ne
se sert que de charbon de bois. Le fourneau doit être
de brique, d'environ huit à dix pouces de long sur
six ou sept de large, ouvert pardevant, avec une
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