ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"791"> du dogmatique ignorant, hardi, & présomptueux. Article de M. le Chevalier de Jaucourt.

EPIDIDYME (Page 5:791)

EPIDIDYME, s. m. en Anatomie, nom de deux corps variqueux situés sur la partie supérieure des testicules, dont ils semblent proprement être une partie, quoique différens du reste en forme & en consistance Voyez Testicule.

Ce mot est formé du grec E)PI, sur, & de DIDU/MOS2, jumeau, testicule.

Les épididymes, de même que les testicules, sont composés de la circonvolution des tuyaux séminaires mêlés avec les vaisseaux sanguins; ils different seulement en ce que dans les épididymes les tuyaux séminaires sont réunis en un seul, dont les différentes circonvolutions sont plus fermement liées ensemble par une forte membrane de la tunique albuginée; ce qui les rend plus compacts au toucher que les tosticules. Voyez Semence, Spermatique, &c.

Les épididymes & les testicules sont renfermés dans trois membranes qui leur sont propres. La premiere vient du muscle cremaster, la seconde est appellée la virginale, & la troisieme l'albuginée. Voyez chacune de ces membranes sous leur article particulier. Chambers. (L)

EPIDOTES (Page 5:791)

*EPIDOTES, adject. pris subst. (Mythol.) Ce terme est fait d'E/PIDIDWMI, j'augmente: c'est ainsi qu'on appelloit les dieux qui présidoient à l'accroissement des enfans.

EPIE (Page 5:791)

EPIE, adj. (Venerie.) Il se dit d'un chien qui a du poil au milieu du front, plus grand que l'autre, & dont les pointes se rencontrent & viennent à l'opposite: c'est une marque de vigueur & de force.

EPIER (Page 5:791)

EPIER, s. m. (Jurisprud.) est un droit domanial qui ne se leve sous ce nom que dans la seule province de Flandre. Guypers, Burgunduc, & plusieurs autres jurisconsultes flamands, prétendent que le mot épier qu'ils rendent en latin par le terme spicarium, vient de spica, epi. En effet, cette explication developpe très - bien la nature de cette redevance, qui consiste presque toûjours en blé, en avoine dure & molle; quelquefois aussi en chapons, poules, oies; en oeufs, beurre ou fromage. Le tout se paye aujour d'hui en argent, suivant les évaluations du prix actuel de ces denrées.

Quant à l'origine de ce droit, elle nous paroît se rapporter à celle que les auteurs françois attribuent communément aux droits seigneuriaux. Sans être parfaitement instruits de la véritable forme du gouvernement des Pays - Bas dans les tems qui ont précédé le comte Baudouin gendre de Charles le Chauve, nous savons assez que ces provinces étoient autrefois peu habitables, par la nature du terrein marécageux, sauvage, couvert de vastes forêts; & de - là le nom de forestiers, dont plusieurs historiens ont gratifié sans preuve les premiers souverains de la Flandre.

La face actuelle de ces mêmes provinces, où les terres sont aujourd'hui cultivées avec le plus grand succès, où les villes multipliées à l'infini, sont peuplées de citoyens qui ne respirent que le travail; ce coup - d'oeil, disons - nous, ne permet pas de douter que les premiers princes qui les ont gouvernées, n'ayent donné toute leur attention à l'agriculture. Mais pour animer & fortifier le zele de leurs vassaux & sujets, il a fallu leur accorder la propriété des terres qu'ils défricheroient, en se réservant seulement une legere reconnoissance pour marque de la souveraineté

Des memoires particuliers assûrent que Charlemagne avoit chargé les terres de la Flandre de la redevance de l'épier, par un édit donné en l'an 709, dont on prétend que l'original se trouve dans les archives de l'abbaye de S. Winocq à Bergues.

Quoi qu'il en soit, il paroît que cette redevance ayant été imposée sur toûtes les terres du pays différens chefs de famille, curieux d'en affranchir la plus grande partie de leurs biens, avoient assigné & hypothéqué sur la moindre portion la reconnoissance de l'épier. Les tems ont amené successivement de nouveaux propriétaires. Ceux - ci en ont formé d'autres, & par eux - mêmes, & par les alliances. Les biens des différentes maisons se sont mêlés; une nouvelle succession les a rendus à d'autres, & les a subdivisés. Tous ces changemens ont servi à confondre l'héritage du premier mort; ensorte que les receveurs de l'épier s'étant uniquement attachés à l'assignation spéciale, perdirent de vûe l'hypotheque générale. Ces moindres parties hypothéquées spécialement, ayant été dans la suite surchargées de nouvelles tailles & impositions, les propriétaires voyant que le revenu ne suffisoit pas pour acquitter ces charges, voulurent les abandonner, sans faire attention qu'elles payoient un impôt assigné originairement sur la totalité éclipsée.

La difficulté de retrouver les terres qui avoient fait partie de cette totalité, ainsi que les possesseurs ou détempteurs, ne causoit pas un médiocre embarras; elle donnoit lieu à une infinité de procès également onéreux au souverain & aux particuliers.

Ce fut pour y mettre fin que les archiducs Albert & Isabelle rendirent le placard du 13 Juillet 1602, par lequel ils ordonnerent aux receveurs de faire de nouveaux registres, & aux redevables de fournir le dénombrement des reconnoissances par eux dûes; leur permettant d'hypothéquer spécialement telles parties de terres qu'ils jugerolent à - propos, & généralement leurs personnes ou leurs autres biens. Voyez l'article 6 de ce placard.

Et par les articles 59, 60, 61, 62 & autres, il est dit que les rentes de l'épier de Flandre seront payables solidairement par l'hofman, où il y a hofmanie; & où il n'y en a pas, par le chef de la communauté, ou par les plus grands tenanciers, sauf leur recours contre leurs co - détempteurs. On voit par - là que l'hypotheque générale a été retablie sur toutes les terres, sans que le souverain ait même voulu s'astreindre à faire la discussion de la spéciale.

Il s'est encore assez récemment élevé des contestations à ce sujet; mais les particuliers qui les ont formées ont été condamnés par différentes sentences du bureau des finances de Lille, & entr'autres par celles des 6 Août 1722, 12 Août 1723, & 2 Décembre 1724. M. Meliand intendant de la province, a rendu ses ordonnances des 8 Avril & 25 Octobre 1726, sur les mêmes principes; & M. de la Grandville son successeur les a suivies dans une ordonnance du 3 Novembre 1732, par laquelle ce magistrat enjoint aux hofmans de la châtellenie de Bergues de rapporter entre les mains du receveur de l'épier, les rôles des terres & des noms des tenanciers; & aux greffiers de donner une déclaration des terres chargées de cette redevance. Voyez Hofman.

M. de Ghewiet auteur des institutions au droit belgique, imprimées à Lille en 1736, partie II. titre ij. §. 3. atteste que les redevances de l'épier se levent à Gand, Bruges, Ypres, Dixmude, Ruremonde, Courtray, Alost, Harlebeck, Furnes, Bergues - Saint - Winocq, Mont - Cassel, & Geertrudenbergh? Une partie de ces rentês a été engagée ou aliénée en vertu des édits qui ont ordonné l'aliénation des rentes albergues. Voyez Rentes Albergues. Il y a des receveurs de l'épier, dont les offices sont érigés en fiefs relevans directement du souverain; il y en a d'autres établis par commission. Article de M. de la Motte - Confians, avocat au parlement.

EPIERRER (Page 5:791)

EPIERRER, verb. act. (Jardinage) C'est, après avoir effondré un terrein, passer les terres à la grosse [p. 792] claie pour en ôter les pierres, & ensuite les passer au rateau fin. (K)

EPIEU (Page 5:792)

*EPIEU, s. m. (Chasse.) arme faite d'un long morceau de bois garni à l'une de ses extrémités d'un fer large & pointu: le bois s'appelloit la hampe. On s'en servoit beaucoup dans les tems où l'on se piquoit de faire la chasse aux animaux les plus dangereux & les plus féroces.

EPIGASTRE (Page 5:792)

EPIGASTRE, s. m. E(PIGASTRON, en Anatomie, la partie moyenne de la région épigastrique. Voyez Epigastrique.

Ce mot est formé de E)PI\, sur, & de GA/STHR, ventre. (L)

EPIGASTRIQUE (Page 5:792)

EPIGASTRIQUE, (Anat.) région épigastrique; nom qu'on donne à la partie supérieure de l'abdomen, & qui s'étend depuis le cartilage xiphoïde jusqu'auprès du - nombril. Voyez Région.

On la divise ordinairement en daux parties; les côtés ou la partie latérale, qu'on appelle hypocondre; & le milieu, qu'on appelle épigastre. Voyez Abdomen.

Il y a aussi des veines & des arteres épigastriques. Les arteres sont des branches des arteres iliaqués externes. Les veines se déchargent dans les veines iliaques externes. Chambers. (L)

Epigastrique (Page 5:792)

Epigastrique, (région) Physiolog. Cette partie du corps humain située entre la partie inférieure de la cavité de la poitrine & l'estomac, a été regardée par plusieurs auteurs, & entr'autres par celui d'un ouvrage intitulé Specimen novoe Medicinoe conspectus (à Paris, chez Guerin, 1751), comme un point de réunion & comme un centre d'où les forces organiques semblent partir pour s'y réunir de nouveau.

C'est le diaphragme qui joue le principal rôle dans cette région. L'auteur le considere comme un balancier, qui donne, pour ainsi dire, le branle à tous les visceres, & dont l'empire paroît s'étendre à toutes les parties du corps. Il leur communique la force sensitive, c'est - à - dire la tension, la mobilité, l'activité, le ton qu'excitent les sensations & les affections de l'ame. Mais il a une corréspondance plus particuliere avec les membranes du cerveau; l'auteur en allegue pour preuve différentes observations pratiques: il s'appuie sur des faits anatomiques: il cite en sa faveur une remarque de M. Petit, qui mettoit dans la région épigastrique l'origine du nerf intercostal (mém. de l'acad. des Scienc. 1727); mais sans recourir à des expériences contestées, il auroit pû aussi se prévaloir de la quantité prodigieuse de nerfs qui se distribuent au diaphragme, ensorte qu'il communique par leur moyen avec tous les visceres.

D'ailleurs l'auteur remarque avec raison, qu'on peut regarder cet organe comme le vrai centre du système nerveux & aponévrotique; son tissu, sa situation, sa mobiblité, son union avec le péricarde, sa communication sensible avec la plevre & le péritoine, & par le moyen de ces deux membranes qui enveloppent tous les visceres du tronc avec tout le genre aponévrotique; son action, principalement sur l'estomac & sur les intestins, dont l'auteur croit qu'il détermine le mouvement péristaltique; enfin l'étendue de ses productions, qu'Albinus a poursuivies plus loin que personne, & qui vont peut - être beaucoup au - delà: tout cela paroît conspirer à rendre cet organe propre à exercer une réciprocation avec toutes les parties, & sur - tout avec le système aponévrotique, qui enveloppe & pénetretoutes les parties du corps.

L'auteur ajoûte que cette réciprocation du diaphragme est considérablement excitée par les différentes sensations que nous font éprouver nos besoins successifs, & par l'inquiétude avec laquelle nous cherchons à y pourvoir.

Tous les Medecins savent, dit - il encore, que la plûpart des malades qui meurent d'une gangrene dans quelque partie inférieure au diaphragme, sentent très - distinctement & par intervalles, comme une masse qui monte peu - à - peu; & dès que ce poids est parvenu à la région épigastrique, le malade tombe dans une syncope qui est bientôt suivie de la mort. On peut trouver plusieurs exemples de cas approchans dans les anciens medecins. Hippocrate dit dans les prénotions de Cos, que les plaies du diaphragme sont toûjours mortelles. Les épileptiques sentent quelquefois à l'approche de l'accès, des vapeurs qui s'élevent peu - à - peu des extrémités inférieures, & ils perdent connoissance dès qu'elles sont arrivées à la région du diaphragme, comme Galien l'a observé, de loc. affect. lib. III.

Vanhelmont est rempli d'observations semblables. Il rapporte dans son traité du siége de l'ame, qu'un écolier & un cocher étoient morts subitement d'un coup qu'ils avoient reçû vers l'orifice supérieur de l'estomac: il observe aussi que les goutteux sentent les approches de l'accès par une agitation qu'ils éptouvent dans cette partie; il l'a vûe quelquefois si sensible, qu'on ne pouvoit y souffrir l'application de la main. Tout le monde sait que le chagrin, la tristesse, & même le plaisir & la joie, font une impression sensible vers le creux de l'estomac; Vanhelmont l'avoit très - bien remarqué, mais il se trompe par rapport au principe, en ce qu'il rapporte cette sensation, ainsi que toutes celles dont il fait mention à ce sujet, à l'orifice supérieur de l'estomac, tandis qu'il est certain que c'est la partie tendineuse du diaphragme qui est alors affectée. Ceux qui seront curieux de voir un plus grand détail sur cette matiere, & un plus grand nombre d'observations du genre de celles qui viennent d'être rapportées, n'auront qu'à consulter l'ouvrage même. Extrait du Journal des Sav. Septembre 1751. (d)

EPIGENÈME (Page 5:792)

EPIGENÈME, s. m. (Medecine.) ce terme est tiré d'E)W=IGEI/NOMAI, supervenio, il signifie un symptome, qui, dans une maladie avancée dans son cours, survient & se joint aux symptomes qui étoient déjà établis; c'est la même chose qu'épiphenoméne. Voyez Epiphenomêne. (d)

EPIGENEUM (Page 5:792)

*EPIGENEUM, (Hist. anc.) instrument de Musique, dont nous savons seulement qu'il étoit à cordes, & qu'il en avoit quarante.

EPIGEONNER (Page 5:792)

EPIGEONNER, v. act. (Maçonnerie.) c'est employer le plâtre un peu serré, sans le plaquer ni le jetter, mais en le levant doucement avec la main & la truelle par pigeons, c'est - à - dire par poignées, comme lorsqu'on fait les tuyaux & languettes de cheminée qui sont de plâtre pur. (P)

EPIGIES (Page 5:792)

*EPIGIES, s. m. pl. (Mythol.) ou nymphes de la terre. Il y avoit aussi les nymphes uranies ou du ciel. Epigie est formé de E)W=I\, sur, & GH=, terre.

EPIGLOTTE (Page 5:792)

EPIGLOTTE, s. f. E)PIGRO/TS2, en Anatomie, la couverture ou le couvercle du larynx. Voyez Larynx.

Ce mot est formé de E)W=I, sur, & GLO/SSA, ou bien GLO/TA, langue.

L'épiglotte est un cartilage mince, mobile, de la forme d'une feuille de lierre ou d'une petite langue, & qu'on appelle en conséquence lingula.

Il sert à couvrir la fente du larynx, qu'on appelle glotte. Voyez Glotte & Voix.

Galien croit que l'épiglotte est le principal organe de la voix, & qu'elle sert à la varier, à la moduler, & à la rendre harmonieuse. Sa base qui est assez large, est située dans la partie supérieure du cartilage scutiforme, & sa partie large & mince est tournée vers le palais; elle ne se ferme que par la pesanteur des morceaux qu'on avale, mais ce n'est pas si exactement que quelque goutte de la boisson ne se four<pb->

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