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Les statuts faits en 1576, en conséquence de l'ordonnance d'Orléans, pour la correction & la réformation de tous les statuts & réglemens donnés jusqu'alors aux maîtres des communautés érigées en corps de jurande, different peu de ceux de 1357; d'une part ils expliquent & reglent la police & la discipline du corps, & de l'autre ils contiennent le détail des ouvrages que les Lormiers peuvent fabriquer & vendre.
La séparation des Eperonniers & des Selliers, opérée en 1678, ne porta aucune atteinte à leurs droits; les Lormiers - Eperonniers s'étant fait maintenir en l'annêe 1717 par arrêt du Parlement, dans la faculté de faire & de vendre des carrosses & autres semblables voitures & ouvrages, ainsi qu'elle leur étoit accordée dans leurs anciens réglemens; & les Lormiers - Selliers - Carrossiers ayant conservé dans leurs statuts de 1678, le privilége de forger, dorer, argenter, vernir & vendre toutes sortes d'étriers, mors, éperons, &c.
Au surplus, S. Eloi étoit autrefois le patron des Lormiers - Eperonniers, comme il l'est encore des Selliers - Lormiers - Carrossiers; mais la communauté des Eperonniers de la ville & fauxbourgs de Paris n'invoque à - présent que S. Leu & S. Gilles, parce que le nommé G> > juré de ce corps, & sa femme, laisserent à la confrairie qui est érigée dans l'église de S. Jacques de la Boucherie, une somme, à condition que S. Gilles en seroit à l'avenir le patron. La loi par laquelle Gilles a voulu immortaliser son nom, & qui a contraint cette communauté de renoncer à la protection de S. Eloi, ne lui a rien offert que d'avantageux, puisqu'outre les fonds dont elle a été gratifiée, elle a acquis un patron de plus. (e)
EPERVIER (Page 5:769)
EPERVIER, s. m. (Hist. nat. Ornith.) accipiter,
fringillarius, seu recentiorum nisus; oiseau de proie
gros comme un pigeon. Il a près de treize pouces de
longueur depuis la pointe du bec jusqu'à l'extrémité
de la queue, & l'envergure est de deux piés. Le bec
est court, crochu, & de couleur bleue, excepté la
pointe qui est noire. La machoire supérieure a sur sa
base une membrane de couleur livide, & de chaque
côté une sorte d'appendice pointu qui se trouve au - dessous
des narines; elles sont oblongues: le palais
est bleu, la langue épaisse & noirâtre: les yeux sont
de médiocre grandeur: l'iris est jaune, & les sourcils
sont fort avancés. Le sommet de la tête est brun;
le derriere de la tête, & la partie qui est au - dessus
des yeux, sont tachés de blanc: le dos, les épaules,
les ailes & le dessous du cou sont bruns, excepté
quelques plumes des ailes les plus près du dos, qui
ont des taches blanches. Le dessous du cou, la poitrine,
le ventre, les côtés, le dessous des ailes, sont
colorés de blanc & de brun par bandes transversales,
& alternativement blanches & brunes: les blanches
sont les plus larges. Les ailes pliées sont bien moins
longues que la queue; elles ont vingt - quatre grandes
plumes. La queue a près de deux palmes de longueur;
elle est composée de douze plumes, & traversée par
cinq ou six bandes noirâtres: la pointe de ses plumes
est blanche. Les cuisses sont grosses, les jambes
minces & jaunâtres, & les doigts également longs;
l'extérieur est attaché à celui du milieu par une membrane,
jusqu'à la premiere articulation. Les ongles
sont noirs. La femelle pond cinq oeufs qui sont blancs;
il y a vers le gros bout une espece de couronne formée
par des taches rouges. Cet oiseau, quoique de
grosseur médiocre, est très - fort & très - courageux;
on le dresse pour la chasse. Willugh. Ornith. Voyez
Epervier du Furet (Page 5:769)
La pêche avec l'épervier est défendue par l'ordonnance
de 1669. Voyez nos
EPETER (Page 5:769)
EPETER, v. act. (Jurisp.) quasi appetere, est un ancien terme de coûtumes qui signifie empiéter sur l'héritage d'autrui. Voyez la coûtume de Troyes, art. 130; Pithou sur cet article. (A)
EPHA (Page 5:769)
EPHA, s. m. (Hist. anc.) mesure greque qui étoit
en usage parmi les Hébreux. Voyez
L'épha étoit la mesure la plus commune parmi les anciens Juifs, par laquelle se régloient les autres. On croit que cette mesure réduite à celle des Romains, contenoit quatre boisseaux & demi: chaque boisseau de grain ou de farine pesoit vingt livres; ainsi l'épha pesoit quatre - vingts - dix livres. Le docteur Arbuthnot réduit l'épha à trois picotins ou pintes d'Angleterre.
L'Ecriture vante l'hospitalité de Gédéon, pour avoir faie cuire un épha de farine pour un ange seul; ce qui auroit pû suffire à la nourriture de quarantecinq hommes pendant un jour. Chambers. (G)
EPHEBEUM (Page 5:769)
EPHEBEUM, s. m. (Littérat.) L'ephebeum étoit
une piece particuliere du gymnase où les jeunes gens
qui n'avoient pas atteint leur seizieme année, &
qu'on nommoit éphebes par cette raison, s'assembloient
de grand matin pour y prendre les exercices
dans le particulier & sans avoir de spectateurs. Rien
ne manquoit parmi les Grecs & les Romains pour
procurer tous les secours nécessaires à la jeunesse
qui vouloit s'instruire & se perfectionner dans les
exercices. Nous pourrions prendre dans Vitruve une
idée de la grandeur des édifices publics destinés à
cette branche de l'éducation, de leur nombre, de
leurs diverses partres & de leur distribution; mais
nous ne lisons ni Vitruve, ni les auteurs d'antiquités.
Nous croyons en voyant nos colléges & nos
académies, que nous avons des merveilles inconnues
aux siecles passés. Combien souvent & à combien
d'égards peut - on nous dire:
EPHELIDE (Page 5:769)
EPHELIDE, s. f. (Medecine.)
Ces taches sont ordinairement l'effet du soleil, à
l'ardeur duquel on a resté exposé; elles sont quelquefois
accompagnées d'âpreté, de rudesse dans l'épiderme;
quelques - unes ont la figure & l'étendue
d'une lentille; elles sont distinguées par le nom de
lentigines, que leur donnent les Latins. Celles de
cette espece peuvent être produites par la seule application
de l'air chaud, ou par la réverberation des
rayons du soleil (Voyez
On comprend encore parmi les éphélides, mais improprement, certaines taches brunes, quelquefois roúgeâtres, qui affectent le visage & le front, sur - tout des femmes grosses, & même des filles. On n'a pû être autorisé à les nommer ainsi, que par la ressemblance qu'on a crû leur trouver avec les véritables éphélides; les fausses dont il s'agit proviennent de cause interne, & principalement de la suppression des regles, par la grossesse ou par maladie: le sang qui se porte à la matrice ayant croupi dans les sinus, & étant reporté dans la masse des humeurs avec les mauvaises qualités qu'il y a contractées, cause beaucoup de trouble dans l'économie animale, & fournit quelquefois aux colatoires de la peau des sucs viciés qui les engorgent, & occasionnent ces changemens de couleur qui la tachent. Hippocrate regardoit ces sortes d'éphélides comme des signes de grossesse: mais ils sont très - équivoques; elles se dissipent quelquefois vers le quatrieme mois avec les autres symptomes qu'elle produit; d'autres fois elles paroissent & disparoissent à diverses reprises pendant le cours des neuf mois, & ne sont entierement détruites que par l'accouchement: il en est même qui subsistent après l'accouchement, & deviennent ineffaçables Dans les filles elles ne sont parfaitement emportées que par la cessation de la suppression des regles qui les a fait naître.
Pour ce qui est de la maniere de traiter les fausses
éphélides, elle doit être bornée aux topiques pour
les femmes enceintes: on conseille l'usage des graines
de laurier réduites en poudre, après en avoir
ôté l'écorce, & mêlées avec du miel en forme d'onguent,
dont on oint le visage: l'émulsion de graines
de chanvre, dont on lave la partie affectée, est aussi
employée avec succès dans ce cas. On recommande,
pour les filles, de froter les taches avec un linge
imbu du suc qui découle d'une racine de buglose
coupée & exprimée, dans le tems du flux menstruel;
car il faut, avant tout, qu'il soit rétabli, pour que
ce remede puisse être de quelque utilité. Voyez
EPHEMERE (Page 5:770)
EPHEMERE, s. f. (Hist. nat. Insectolog.) musca ephemera, insecte qui meurt presqu'aussitôt qu'il est transformé en mouche; la plûpart vivent à peine une demi - heure ou une heure dans cet état: celles qui y restent depuis le coucher du soleil jusqu'à l'aurore du lendemain, passent pour avoir vécu longtems. On en distingue grand nombre d'especes, elles ressemblent beaucoup à des papillons; mais il n'y a point de poussiere sur leurs ailes, comme sur celles des papillons; elles sont fort transparentes & très minces. Les éphémeres ont quatre ailes, deux en - dessus & deux en - dessous: les ailes supérieures sont de beaucoup plus grandes que les inférieures. Le corps est allongé, & composé de dix anneaux; il sort du dernier une queue beaucoup plus longue que tout le reste de l'animal, & formée par deux ou trois filets extrèmement fragiles.
Ces insectes vivent dans l'eau pendant un, deux ou trois ans sous la forme de ver, & ensuite de nymphe, avant que de se transformer en mouche. En les considérant dans ces différens états, leur vie est longue relativement à celle des insectes; & même on a donné le nom d'éphémere à des mouches qui vivent pendant quelques jours après leur métamorphose. Le ver ne differe de la nymphe qu'en ce que celle - ci a seulement de plus que le ver, des fourreaux d'aile sur le corcelet. L'un & l'autre ont six jambes écailleuses attachées au corcelet. La tête est triangulaire & un peu applatie; il y a deux gros yeux ordinairement bruns, & un filet grainé au côté
Comme les insectes qui doivent se transformer en mouches éphémeres, ne nagent que très - rarement dans l'eau, il faut, quand on les veut voir, les chercher dans une terre compacte, où ils font des trous: la consistence de cette terre approche de celle de la glaise. Lorsque les eaux de la Seine & de la Marne ne sont pas hautes, on voit sur les bords de ces rivieres, jusqu'à deux ou trois piés au - dessus du niveau de l'eau, la terre criblée de ces trous, dont les ouvertures ont deux ou trois lignes de diametre; ils sont vuides, les insectes les ont abandonnés lorsqu'ils se sont trouvés à sec, & ont fait d'autres trous plus bas dans la terre que l'eau baigne; il y en a jusqu'à plusieurs piés au - dessous de la surface de l'eau. Ces trous sont dirigés horisontalement; ils ont deux ouvertures placées l'une à côté de l'autre, de sorte que la cavité du trou est semblable à celle d'un tuyau coudé. L'insecte entre par l'une des ouvertures, & sort par l'autre: la capacité du trou est proportionnée au volume de son corps dans ses différens degrés d'accroissement. La transformation de la nymphe en mouche est très - prompte; celle - ci quitte son fourreau avec beaucoup de facilité: quelques - unes prennent leur essor avant que de s'en être entierement dégagées, & emportent leur dépouille qui tient encore à leur queue.
Le tems de l'apparition des mouches éphémeres n'est pas toûjours le même pour toutes les especes de ces mouches. C'est vers la fête de la saint Jean qu'elles paroissent, dans des pays plus froids que le nôtre. A Paris on les voit vers la mi - Août, quelquefois plûtôt, & d'autres fois plûtard. Sur le Rhin, la Meuse, &c. les éphémeres commencent à voler environ deux heures avant le coucher du soleil. Sur la Seine & la Marne on n'en voit que dans le tems où le soleil est prêt à se coucher; elles ne viennent en grand nombre que lorsqu'il a disparu: alors il s'éleve en l'air une prodigieuse multitude de ces insectes; ils volent si près les uns des autres, que l'on ne voit que des éphémeres autour de soi, sur - tout si l'on tient une lumiere. Elles s'y portent de toutes parts; elles décrivent des cercles tout - autour & en tout sens; elles se répandent par - tout en un instant; elles tombent comme les flocons de la neige la plus abondante, la surface dé l'eau en est couverte; la terre en est jonchée sur les bords de la riviere, où elles s'amoncelent, & forment une couche d'une épaisseur considérable.
En 1738, le 19 Août, cette grande affluence d'éphémeres ne dura sur la Marne à Charenton, que depuis
neuf heures jusqu'à neuf heures & demie; leur
nombre diminua peu - à - peu, & sur les dix heures on
n'en appercevoit plus que quelques - unes qui voloient
sur la riviere: on en avoit déjà vû le jour
précédent. Le 20, ces insectes parurent en aussi
grand nombre que le 19; le 21 il y en eut à peine
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