ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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Romanus, Graïusque, ac barbarus induperator. Juven. sat. x. v. 138. & au vers 29 de la quatrieme satyre, il dit:

Quales tunc epulas ipsum glutîsse putemus Induperatorem.

On trouve aussi relliquias pour reliquias. Ce sont autant d'exemples de l'épenthese. (F)

EPERIES (Page 5:765)

EPERIES, (Géog. mod.) ville de la haute Hongrie; c'est la capitale du comté de Saros: elle est située sur la Tarza. Long. 38. 3G. lat. 48. 50.

EPERLAN (Page 5:765)

EPERLAN, s. m. eperlanus, (Hist. nat. Ornithol.) poisson ainsi nommé, parce qu'il a une belle couleur de perle. Il se trouve aux embouchures des rivieres qui se jettent dans l'Océan. Il y en a de deux sortes; l'une est dans la mer, sur les rivages; l'autre dans les rivieres. L'éperlan ressemble aux petits merlans: sa longueur ne va guere au - delà d'un demi - pié: il a le corps mince & rond, & la bouche grande & garnie de dents. Ses nageoires sont semblables à celles des saumons; la derniere du dos est ronde & épaisse. La chair de l'éperlan est transparente, & a une odeur de violette: on le pêche à la fin de l'été & au commencement de l'automne. Rond. hist. des poissons. Voyez Poisson. (I)

Eperlan (Page 5:765)

Eperlan, (Diete.) Il nourrit médiocrement, & se digere facilement; il est estimé apéritif, & propre pour la pierre & pour la gravelle.

On ne remarque point qu'il produise de mauvais effets: il contient beaucoup d'huile & de sel volatil.

Il convient en tout tems, à toute sorte d'âge & de tempérament.

EPERLIN (Page 5:765)

* EPERLIN, s. m. (Fontaines salantes.) C'est ainsi qu'on appelle dans les sontaines salantes, des rouleaux de bois d'un pouce & demi de diametre ou environ, qu'on établit entre les bourbons & la poîle, pour la contenir, & résister autant qu'il est possible aux efforts du feu.

EPERON (Page 5:765)

EPERON, s. m. (Manége.) L'éperon est une piece de fer, ou une sorte d'aiguillon, quelquefois à une seule pointe, communément à plusieurs, dont chaque talon du cavalier est armé, & dont il se sert comme d'un instrument très - propre à aider le cheval dans de certains cas, & le plus souvent à le châtier dans d'autres.

Il n'est pas douteux que les anciens avoient des éperons, & qu'ils en faisoient usage. Les Grecs les appelloient HE/NTRON : TW= KE/NTRW E)CAIMASSEIN, calcari cruentare. Virgile, ainsi que Silius Italicus, nous les désignent par cette expression, ferratâ calce:

Quadrupedemque citum ferratâ calce fatigat, dit le premier; & le second:

Ferratâ calce, atque effusâ largus habenâ Cunctantem impellebat equum.

Térence en fait aussi mention, contra stimulum ut calces. Cicéron encore caractérise cet instrument par le mot de calcar; il l'employe même dans un sens métaphorique, tel que celui dans lequel Aristote parloit de Callisthene & de Théophraste, lorsqu'il disoit que le premier avoit besoin d'aiguillon pour être excité, & l'autre d'un frein pour le retenir. Il paroît donc que l'usage des éperons pris dans le sens naturel, étoit anciennement très - fréquent: nous n'en voyons cependant aucune trace dans les monumens qui nous restent, & sur lesquels le tems n'a point eu de prise; mais on doit croire, après les autorités que nous venons de rapporter, que cette armure ne consistant alors que dans une petite pointe de fer sortant enarriere du talon, on a négligé de la marquer & de la représenter sur les marbres & sur les bronzes.

Le pere de Montfaucon est de ce sentiment: nous trouvons dans son ouvrage une gravure qui nous offre l'image d'un ancien éperon. Ce n'est autre chose qu'une pointe attachée à un demi - cercle de fer qui s'ajustoit dans la caliga, ou dans le campagus, ou dans l'ocrea, chaussures en usage dans ces tems, & qui tantôt étoient fermées & tantôt ouvertes. A une des extrémités du demi - cercle étoit une sorte de crochet qui s'inséroit d'un côté. Le moyen de cette insertion ne nous est pas néanmoins connu. L'autre bout étoit terminé par une tête d'homine.

Autrefois les éperons étoient une marque de distinction dont les gens de la cour étoient même jaloux. Plusieurs ecclésiastiques, peu empressés d'édifier le peuple par leur modestie, en portoient, à leur imitation, sans doute pour s'attirer des hommages que les personnes sensées leur refusoient, & qu'elles leur auroient plûtôt rendus en faveur du soin avec lequel ils se seroient tenus dans les bornes de leur état, qu'eu égard à ces vains ornemens dont ils se paroient. Louis le Débonnaire crut devoir réprimer en eux cette vanité puérile, qui cherche toûjours à se faire valoir & à se faire remarquer par de petites choses. Des évêques assemblés qui pensoient, comme Flechier, que tout ce qui n'a que le monde pour fondement, se dssipe & s'évanouit avec le monde, condamnerent & réprouverent hautement ces témoignages d'orgueil dans des hommes destinés à prêcher l'humilité, non - seulement par leurs discours, mais par leur exemple.

Ce qui fait le plus de honte à l'humanité, est l'attention & le besoin que l'on eut dans tous les siecles de s'annoncer plûtôt par ses titres que par son mérite. L'éperon doré établissoit la différence qui regne entre le chevalier & l'écuyer: celui - ci ne pouvoit le porter qu'argenté. Je ne sai si la grosseur de ce fer, & l'énorme longueur du collet, étoit encore une preuve de bravoure & une marque d'honneur accordées aux grands hommes de guerre; en ce cas, à en juger par les éperons dont on a décoré les talons de Gatta Mela général Vénitien, dans sa statue élevée vis - à - vis la porte de l'église de S. Antoine de Padoue, on devroit le regarder comme infiniment supérieur en ce genre aux grands Condé, aux Luxembourg, aux Eugene, aux maréchaux de Turenne & de Saxe.

Ne considérons ici l'éperon que relativement à l'usage que nous en faisons, & non relativement à ces magnifiques bagatelles. Il en est de différentes sortes, de plus ou moins simples; & de plus ou moins composés. Nous en avons vû qui ne consistoient qu'en une petite tige de fer longue de quelques lignes; cette tige terminée par un bout en une extrémité saillante, ou en plusieurs pointes disposées en couronne, & fermement arrêtée par son autre extrémité dans l'épaisseur de la partie de la botte qui revêt le haut du talon, & quelquefois dans le talon de la botte même, par une platine de métal qui lui sert de base. Cette espece d'aiguillon est très - défectueuse: 1°. on ne peut le séparer de la botte & le transporter à une autre: 2°. les pointes en étant fixes, portent au flanc du cheval qui en est frappé, une atteinte bien plus cruelle que si elles étoient mobiles: 3°. le cavalier voulant marcher avec cette chaussure, se trouve en quelque maniere engagé dans des entraves dont il ne peut se débarrasser, sur - tout s'il n'a pas contracté l'habitude de cheminer en botte. Quelques éperonniers, dans l'espérance de remédier à ces inconvéniens, ont d'une part arrêté simplement par vis cette tige aiguë dans la platine, de sorte qu'elle peut en être enlevée; & de l'autre ils l'ont refendue en chappe, & ont substitué à ces pointes une roue de métal qu'ils y ont montée en guise de poulie, & qu'ils ont refendue en plusieurs dents pareillement [p. 766] pointues, qui lui donnent une figure étoilée. Cette roue est très - mobile sur son axe; elle est portée verticalement par la tige, qui conserve une situation presqu'horisontale: ses pointes peuvent donc être, vû sa mobilité & sa position, successivement imprimées sur l'animal, puisqu'elle a dès - lors la facilité de rouler sur son flanc. On peut dire néanmoins que tous ces changemens n'operent rien de bien avantageux. L'incommodité de ne pouvoir appliquer cet éperon à une autre botte, subsiste toûjours; les impressions fâcheuses qui résultoient du choc des pointes fixes contre le corps du cheval, peuvent encore avoir lieu, si la vis vient à se relâcher, & que conséquemment à ce relâchement la roue ou la poulie, que nous appellerons dans un moment par son vrai nom, de verticale qu'elle étoit & qu'elle doit toûjours être, devenoit horisontale. Enfin je ne pense pas que la facilité de pouvoir ôter la tige de dedans la platine pour marcher avec plus d'aisance, puisse n'être pas balancée par les risques de perdre cette tige ou cette armure. Ce dernier évenement a été prévû; il a suggéré de nouvelles corrections, & l'idée des éperons à ressort.

Dans ceux - ci la platine, au lieu d'écrou, porte deux anneaux quarrés l'un au - dessus de l'autre, & distans entr'eux de sept ou huit lignes. La tige est prolongée par un petit bras quarré, retourné d'équerre en contre - bas pour enfiler ces deux anneaux, & y être reçû avec justesse. Un petit ressort qui recouvre une partie de sa face antérieure, lui laisse la liberté d'entrer, mais s'oppose à sa sortie aussi - tôt qu'il est en place. En effet, il se sépare alors par le haut de la face sur laquelle l'anneau le tenoit collé, & porte sous ce même anneau jusqu'à ce qu'en le pressant avec le doigt, on le repousse contre cette même face, pour le désaisir & pour dégager l'éperon. Cette construction n'est point exempte de défaut; le talon se trouve souvent desarmé, le moindre choc déforme ces anneaux, & l'éperon ne peut y rentrer qu'après que l'ouvrier a réparé le mal. Dès qu'ils sont déplacés on les perd facilement, attendu leur petitesse: en un mot ils ne peuvent être changés & servir à une autre chaussure, à moins que la platine n'y soit transportée.

Les éperons préférables à tous égards à ceux que nous venons de décrire, sont ceux dans lesquels nous distinguons le collier, les branches, le collet & la mollette. Le collier est cette espece de cerceau qui embrasse le talon. Il est des épéronniers qui croyent devoir l'appeller le corps de l'éperon. Les branches; qu'ils nomment alors les bras, sont les parties de ce même collier, qui s'étendent des deux côtés du pié jusque sous la cheville. Le collet est la tige qui semble sortir du collier, & qui se propage enarriere. Enfin la mollette n'est autre chose que cette sorte de roue dont j'ai parlé, qui est engagée comme une poulie dans le collet refendu en chappe, & qui est refendue elle - même en plusieurs dents pointues. Le collier & le collet, & quelquefois les branches, sont tires de la même piece de métal, par la forge, ou par le même jet de fonte. Ce collier & ces branches doivent être plats en - dedans; les arrêtes doivent en être exactement abattues & arrondies. Quant à la surface extérieure, elle peut être à côtes, à filets, ou ornée d'autres moulures que je sacrifierois néanmoins à un beau poli; car - elles ne servent communément qu'à offrir une retraite à la boue. La largeur du collier sera de cinq ou six lignes à son appui sur le talon, & elle diminuera insensiblement, de maniere qu'elle sera réduite à deux ou trois lignes à l'extrémité de chaque branche. Cet appui se fera & sera fixé à l'origine du talon, directement au - dessous de la saillie du tendon d'Achille, afin que d'un côté cette partie sensible ne soit pas exposée à l'impres<cb-> sion douloureuse de la réaction, lorsque le cavalie attaque vivement son cheval; & que de l'autre o ne soit pas obligé d'allonger le collet pour facilite cette attaque, & d'élever la mollette, dont la situa tion contraindroit le cavalier, si le collier portoi plus bas, à décoller sa cuisse de dessus les quartier de la selle, ou à s'efforcer de chercher l'animal sou le ventre, pour l'atteindre & pour le frapper. D reste il est nécessaire que le collier & les branche soient sur deux plans différens, c'est - à - dire que l collier embrasse parfaitement le talon, & que le branches soient legerement rabaissées au - dessous d la cheville, sans qu'elles s'écartent néanmoins d leur parallélisme avec la plante du pié; parallélism qui fait une partie de la grace de l'éperon.

Elles doivent de plus être égales dans leurs pli & en toutes choses dans la même paire d'éperons mais elles sont souvent terminées diversement dan différentes paires. Dans les unes elles finissent pa une platine quarrée de dix lignes; cette platine étan toûjours verticale, & refendue en une, & plus fré quemment en deux châsses longues, égales, paral leles & horisontales, au - travers desquelles, & dan ce cas, une seule courroie passe de dedans en - dehor & de dehors en - dedans, pour ceindre ensuite le pié & pour y assujettir l'éperon. Dans les autres, & cette méthode est la meilleure, chaque carne d leurs extrémités donne naissance à un petit oeil d perdrix: cet oeil est plat. Le supérieur est plus éloi gné de l'appui que l'inférieur, quoiqu'ils se touchen en un point de leur circonférence extérieure. Dan chaque oeil de la branche intérieure est assemblé me bilement par S fermée, ou par bouton rivé, u membret à crochet ou à bouton. Dans l'oeil infé rieur de la branche extérieure est assemblé de mêm un autre membret semblable aux deux premiers; & l'oeil supérieur de cette même branche porte par l chappe à S fermée ou à bouton rivé, une boucle ardillon. Les deux membrets inférieurs saisissent un petite courroie qui passe sous le pié, & que pa cette raison j'appellerai le sous - pié, par ses bouts qu sont refendus en boutonnieres, tandis que le mem bret supérieur & la boucle en saisissent un autre for large dans son milieu, qui passant sur le cou du pié doit être appellé le sus - pié. En en engageant le bou plus ou moins avant dans la boucle, on assujetti plus ou moins fermement l'éperon.

Le membret à S est le plus commun: il est bann des ouvrages de prix. Ce n'est autre chose qu'un mor ceau de fer long de dix - huit ou vingt lignes, con tourné en S, dont la tête seroit ramenée jusqu'à la pance pour former un chaînon, dont la queue restante en crochet seroit élargie & épatée par le bout pour rendre sa sortie de la boutonniere plus difficile dont le plein seroit applati & élargi, pour présenter au pié une plus large surfacé, précaution sans - laquelle il pourroit le blesser; dont les déliés enfin seroient ronds sur une ligne de diametre.

Le membret à boutons est plus recherché: c'est une petite lame de métal arrondie par plan à ses deux extrémités; elle est ébauchée du double plus épaisse qu'elle ne doit rester. L'un de ses bouts est ravalé à moitié épaisseur, pour recouvrir extérieurement l'oeil de l'éperon, ravalé lui - même à moitié de l'épaisseur de la branche. Ils sont assemblés par un clou rond, dont la tête formée en bouton reste en - dehors, & dont la tige, après avoir traversé librement le membret, est rivée immobilement à l'oeil. L'autre extrémité du membret est ravalée à demi - épaisseur de dehors en - dedans, pour racheter l'épaisseur de la courroie qui doit recouvrir cette extrémité, & le bouton fortement arrêté au centre de la portior du cercle qui termine le membret. La mesure de la longueur de cette tige entre la superficie du mem<pb->

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