ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"763"> verses reprises ou à divers tems, comme cela se pratique quand on travaille par sous oeuvre. (P)

EPAULEMENT (Page 5:763)

EPAULEMENT, s. m. en terme de Fortification, est un ouvrage ou une élévation de terre qui sert à couvrir du canon de l'ennemi. Ainsi on appelle épaulement tout parapet à l'abri duquel on peut faire le service; c'est pourquoi, dans l'artillerie, le parapet des batteries est appellé épaulement. Voyez Batterie.

C'est encore la partie avancée d'un flanc couvert, non arrondie. Voyez Orillon.

Il étoit autrefois d'usage de faire des épaulemens dans les siéges pour couvrir la cavalerie du canon de l'assiégé: mais cette coûtume ne subsiste plus. (Q)

Epaulement (Page 5:763)

Epaulement, (Charpente.) sert à couvrir un des côtés de la mortoise, & il se fait en recran d'un côté, d'environ un pouce, de la largeur du tenon. Voyez les Planches du Charpentier.

EPAULER un Cheval (Page 5:763)

EPAULER un Cheval, (Manége, Maréchall.) c'est occasionner dans l'une ou l'autre de ses épaules un mal qui le rend incapable de service. Ce mot pris néanmoins dans son véritable sens, ne doit être appliqué que dans le cas où ce mal est incurable, soit par sa propre nature, soit par ses progrès communément favorisés par ceux à qui le traitement en est dévolu. Ainsi un cheval épaulé est véritablement un cheval inutile, qui ne sera jamais d'aucun usage. (e)

EPAULIERES (Page 5:763)

EPAULIERES, s. f. pl. (Bas au métier.) parties du métier à faire des bas. Voyez l'article Bas au métier.

EPAULIES (Page 5:763)

* EPAULIES, s. m. pl. c'est ainsi que les Grecs appelloient le lendemain des noces. Ce jour les parens & les conviés faisoient des présens aux nouveaux mariés. On l'appelloit épaulie, de ce que l'épouse n'habitoit la maison de son époux que de ce jour. On donnoit le même nom aux présens, surtout aux meubles que le mari recevoit de son beaupere. Ces présens se transportoient publiquement & en cérémonie; un jeune homme, vêtu de blanc & portant à la main un flambeau allumé, précédoit la marche.

EPEAUTRE (Page 5:763)

* EPEAUTRE, s. m. (Agriculture.) espece de froment dont le grain est petit & plus brun qu'au froment ordinaire. On en distingue de deux sortes; le simple, & celui qui a double bourre & toûjours deux grains dans chaque gousse. On en fait du pain qui n'est pas desagréable au goût, mais qui est lourd à l'estomac. Les anciens en composoient leur fromentée, espece de bouillie qu'ils ont beaucoup vantée, & l'on en fait aujourd'hui en quelques endroits de la bierre. L'épeautre est un grain moyen entre le froment & l'orge. La plante ressemble beaucoup à celle du froment; elle a le tuyau plus mince, l'épi plat & uni, le grain jetté seulement de deux côtés, & une barbe longue & déliée. On donne encore le nom d'épeautre à une espece de seigle blanc.

EPECHER poîle (Page 5:763)

* EPECHER poîle, (Fontaines salantes.) c'est à la fin d'une remandure, (voyez Remandure) puiser le reste de la muire (voyez Muire) qui se trouve au fond de la poîle, & la porter aux cuves ou reservoirs, pour y fortifier les eaux foibles. V. Saline.

EPÉE (Page 5:763)

EPÉE, s. f. (Escrime.) arme offensive qu'on porte au côté, enfermée dans un fourreau, qui perce, pique & coupe, & qui est en usage chez presque toutes les nations. Elle est composée d'une lame, d'une garde, d'une poignée & d'un pommeau; à quoi l'on peut ajoûter la tranche de la garde, le fourreau, le crochet & le bout. Voyez Garde, Fourreau.

La lame est un morceau de fer ou d'acier qui a deux tranchans, deux plats, une pointe, & la soie.

Le tranchant (en terme d'escrime le vrai tranchant) est la partie de la lame avec laquelle on se défend; c'est celui qui est du côté gauche de la lame, quand on a l'épée placée dans la main.

Le faux tranchant, est celui dont on fait rarement usage, & qui est du côté droit de la lame.

Le tranchant se divise en trois parties, qu'on appelle le talon, le foible, & le fort.

Le talon, est le tiers du tranchant le plus près de la garde.

Le foible, est le tiers du tranchant qui fait l'extrémité de la lame.

Le fort, est le tiers du tranchant qui est entre le foible & le talon.

Le plat, est la partie de la lame qui est entre les deux tranchans.

La pointe, est la partie de la lame avec laquelle on perce l'ennemi.

La soie, est la partie de la lame qui enfile la garde, la poignée, & le pommeau.

La garde, est la partie de l'épée qui garantit la main.

La poignée, est la partie de l'épée avec laquelle on la tient.

Le pommeau, est la partie de l'épée à l'extrémité de laquelle on rive la soie, & où elle est attachée.

Les maîtres en fait d'armes divisent encore l'épée en trois parties, la haute, la moyenne & la basse, & en fort, mi - fort & foible. Le fort de l'épée est la partie la plus proche de la garde. Le mi - fort gît au milieu & aux environs de la lame, & le foible est le reste qui va jusqu'à la pointe. Ils divisent de même le corps en trois, dont la partie haute comprend la tête, la gorge & les épaules; la moyenne, la poitrine, l'estomac & le ventre supérieur; & la basse, le ventre inférieur & au défaut jusque vers le milieu des cuisses. Voyez Escrime.

Epéc à deux mains ou espadon, est une large épée qu'on tient à deux mains, & qu'on tourne si vîte & si adroitement, qu'on en demeure toûjours couvert.

Il y a des épées quarrées, il y en a de plates, de longues & de courtes.

Les sauvages du Mexique, dans le tems que les Espagnols y aborderent pour la premiere fois, n'avoient que des épées de bois, dont ils se servoient avec autant d'avantag que nous des nôtres.

En Espagne, la loeur des épées est fixée par autorité publique. Les anciens chevaliers donnoient des noms à leurs épées: celle de Charlemagne s'appolloit joyeuse, celle de Roland durandal, &c.

Les épées dans les premiers tems de la troisieme race de nos rois devoient être larges, fortes, & d'une bonne trempe, pour ne point se casser sur les casques & sur les cuirasses, qui faisoient tant de résistance; & telle fut celle de Godefroy de Bouillon, dont quelques histoires de croisades disent, qu'il fendoit un homme en deux. La même chose est racontée de l'empereur Conrad au siége de Damas.

M. Ducange dit que ces faits, tout incroyables qu'ils paroissent, ne lui semblerent plus tout - à - fait hors de vraissemblance depuis qu'il eut vû à saint Faron de Meaux une épée antique que l'on dit avoir été celle d'Ogier le Danois, si fameux du tems de Charlemagne, au moins dans les romans, tant cette épée est pesante, & tant par conséquent elle supposoit de force dans celui qui la manioit. Le P. Mabillon qui l'a fait peser, dit qu'elle pese cinq livres & un quarteron. Histoire de la milice françoise. M. le maréchal de Puysegur prétend que l'épée est une arme inutile & embarrassante au soldat. Voyez Armes. (Q)

Epée (Page 5:763)

Epée, (Hist. mod.) ordre de chevalerie, autrefois en honneur dans l'île de Chypre, où il fut institué par Guy de Lusignan, qui avoit acheté cette île de Richard, roi d'Angleterre, en 1192. Les chevaliers de cet ordre portoient un collier composé de cordons [p. 764] ronds de soie blanche, liés en lacs d'amour, entremêlés de lettres S formées d'or. Au bout du collier pendoit un ovale où étoit une épée ayant la lame émaillée d'argent, la garde croisetée & fleurdelisée d'or, & pour devise ces mots, securitas regni. La premiere cérémonie s'en fit en 1195, par le roi Guy de Lusignan, qui conféra cet ordre à son frere Amaury, connétable de Chypre, & à trois cents barons qu'il établit dans son nouveau royaume. Favin, théat. d'honn. & de chevalerie. (G)

Epées (Page 5:764)

* Epées. (Hist. mod.) L'ordre des deux épées de J. C. ou les chevaliers du Christ des deux épées; ordre militaire de Livonie & de Pologne en 1193. Dans ces tems où l'on croyoit suivre l'esprit de l'Evangile & se sanctifier, en forçant les hommes d'embrasser le Christianisme, Bertold, second évêque de Riga, engagea quelques gentilshommes qui revenoient de la croisade, de passer en Livonie, & d'employer leurs armes à l'avancement de la religion; mais ce projet ne sut exécuté que par Albert son frere, chanoine de Reims, & son successeur. La troupe de nos soldats convertisseurs fut érigée en ordre militaire. Vinnus en fut le premier grand - maître en 1203. Ils portoient dans leurs bannieres deux épées en sautoir. Ils s'opposerent avec succès aux entreprises des idolatres.

Epée romaine (Page 5:764)

Epée romaine, (Manége, Maréchall.) On nomme ainsi un épi, qui dans quelques chevaux regne tout le long de l'encolure, près de la criniere, tantôt de deux côtés, tantôt d'un seul. Je ne rechercherai point les raisons qui lui ont mérité cette dénomination, & par lesquelles il a pû se rendre digne de l'estime & du cas infini qu'on en fait. Il seroit à souhaiter que les préjugés qui nous maîtrisent dans notre art, ne nous eussent pas aveuglés jusqu'au point de ne nous faire envisager que certains jeux de la nature, & de nous donner de l'éloignement pour tous les travaux qui pouvoient nous faire connoître, & admirer les opérations qu'elle veut bien ne pas dérober à notre foible vûe. (e)

Epées (Page 5:764)

Epées, (Marine.) Voyez Barres de Virevaut.

Epée (Page 5:764)

Epée, terme de Cordier; c'est un instrument de buis, long d'un pié & large de deux pouces, dont cet ouvrier se sert pour battre la sangle qu'il fabrique. C'est proprement le battant du métier à sangle. On l'appelle épée, parce qu'il a la forme d'un coutelas.

Epée (Page 5:764)

Epée, en terme de Diamantaire, est le lien de fer AB (Pl. II. du Diamantaire, fig. 2) qui unit le bras avec le coude de l'arbre de la grande roue. Ce lien est composé de plusieurs pieces de fer, dont les deux fg & FG s'assemblent à charniere en B, où elles entourent le coude de l'arbre de la grande roue; elles sont assujetties l'une contre l'autre par le moyen d'un anneau e dans lequel passe un coin qui serre les platines l'une contre l'autre. Entre les deux platines on introduit une troisieme Ahh ou ab, que l'on assujettit entre les deux premieres par le moyen des deux anneaux hh serrés avec des coins. Cette troisieme barre est percée d'un trou, dans lequel passe un boulon a qui traverse le bras de bas en haut, où il est retenu par une cheville ou clavette o qui l'empêche de ressortir. Ce mouvement imprimé au bras, se communique par le moyen de l'épée au coude qui fait mouvoir l'arbre & la roue qui est montée dessus.

Epée (Page 5:764)

Epée, (Manufact. en soie.) c'est une des parties du chevalet à tirer les soies. Voyez l'art. Soie.

EPEICHE (Page 5:764)

EPEICHE, s. f. (Hist. nat. Ornith.) cul rouge, picus varius major, oiseau de la grosseur du merle, ou un peu plus gros. La femelle pesoit trois onces; elle avoit neuf pouces de longueur depuis la pointe du bec jusqu'à l'extrémité de la queue, & seulement huit jusqu'au bout des ongles: l'envergure étoit d'un pié. Le bec a un pouce & plus de longueur; il est droit, de couleur noire, épais à sa racine, & pointu à l'extrémité. Les ouvertures des natines sont recouvertes par des poils noirâtres; l'ilis des yeux est rouge; sa langue ressemble à celle du pic - verd. Le mâle a au - dessous du sommet de la tête une belle bande rouge & transversale. La gorge & la poitrine de la femelle sont d'un blanc - sale ou jaunâtre; les plumes du bas - ventre, qui se trouvent sous la queue, sont d'une belle couleur rouge, ce qui fait donner à cet oiseau le nom de cul - rouge. Les plumes qui entourent la base de la piece superieure du bec, les yeux & les oreilles, font blanches: la couleur de la tête & du dos est noire. Il y a sur les épaules une grande tache blanche, & on voit une large bande noire qui s'étend depuis les coins de la bouche jusqu'au dos, & qui est coupée au - dessous de la tête par une autre ligne transversale. Chaque aile a vingt grandes plumes; la premiere est très - courte: elles sont toutes de couleur noire, & elles ont des taches figurées en demi - cercle. Les plumes intérieures des ailes forment une partie de la tache blanche des épaules, dont il vient d'être fait mention. Les plumes qui recouvrent les ailes à l'extérieur, ont une ou deux taches en demi - cercle: la base de l'aile est blanche: la queue a trois pouces & demi de longueur: elle est composée de douze plumes; les deux du milieu sont fort roides, pointues, recourbées, & plus longues que les autres. Toutes les plumes paroissent fourchues à l'extrémité, parce que le tuyau ne s'étend pas jusqu'au bout: la plume extérieure de chaque côté est noire, à l'exception d'une tache blanche qui se trouve sur les bords extérieurs: les deux suivantes sont noires par le bas, & le reste est blanc, avec deux taches noires; celle du dessus coupe transversalement toute la plume, & l'autre ne s'étend que sur les barbes intérieures: la couleur noire monte plus haut dans la quatrieme plume que dans la troisieme; & la partie supérieure, qui est blanche, n'a qu'une tache noire: la cinquieme est noire presqu'en entier; elle n'a qu'une tache blanche faite en demi - cercle vers la pointe, qui est d'un blanc roussâtre: les deux plumes du milieu sont entierement noires. Mais ces couleurs varient souvent. Les doigts sont de couleur plombée; il y en a deux enarriere, comme dans les autres pics: ceux de devant sont joints ensemble jusqu'à la premiere articulation. Ces oiseaux vivent d'insectes. Willugh. Ornith. Voyez Oiseau. (I)

EPELER (Page 5:764)

* EPELER, v. act. (Gramm.) le second pas de l'art de lire. Le premier est de connoître les lettres; le second, d'en former des syllabes, ou d'épeler; le troisieme, d'assembler des syllabes, & de lire. Ce second pas est très - difficile, grace au desordre de notre ortographe. Voyez Alphabet.

EPENTHESE (Page 5:764)

EPENTHESE, s. f. terme de Gram. RR. E)PI, EN, in, TI/QHMI, pono. C'est une figure de diction qui se fait lorsqu'on insere une lettre ou même une syliabe au milieu d'un mot: c'est une liberté que la langue latine accordoit à ses poëtes, soit pour allonger une voyelle, soit pour donner une syllabe de plus à un mot. Notre langue est plus difficile. Ainsi Lucrece ayant besoin de rendre longue la premiere syllabe de religio, a redoublé l'l:

Tantùm relligio potuit suadere malorum. Lucrece, liv. I.

Virgile ayant besoin de trouver un dactyle dans alitum, au lieu de dire régulierement ales, alitis, & au génitif pluriel alitum, a dit alituum:

Alituum, pecudumque genus sopor altus habebat. AEneid. lib. VII. v. 27.

Alituum pro alitum, metri causâ, addidit syllabam, dit Servius sur ce vers de Virgile.

Juvenal a dit induperator pour imperator:

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