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ENVOYE (Page 5:739)
ENVOYE, adj. pris subst. (Hist. mod.) se dit
d'une personne députée ou envoyée expres pour
négocier quelque affaire avec un prince étranger ou
quelque république. Voyez
Les ministres qui vont de la cour de France ou de
celle d'Angleterre, à Genes, vers les princes d'Allemagne, & autres petits princes & états, n'ont
point la qualité d'ambassadeurs, mais de simples envoyés. Joignez à cela que ceux que quelques grands
princes envoyent à d'autres de même rang, par
exemple l'Angleterre à l'empereur, n'ont souvent
que le titre d'envoyé, lorsque le sujet de leur commission
n'est pas fort important. Voyez
Les envoyés sont ou ordinaires ou extraordinaires.
Voyez
Les uns & les autres joüissent de toutes les prérogatives du droit des gens aussi - bien que les ambassadeurs, mais on ne leur rend pas les mêmes honneurs. La qualité d'envoyé extraordinaire, suivant l'observation de Wiquefort, est très - moderne, & même beaucoup moins ancienne que celle de résident. Les ministres qui en ont été revêtus, ont voulu d'abord se faire considérer presque comme des ambassadeurs, mais on les a mis depuis sur un autre pié.
La cour de France en particulier déclara en 1654, qu'on ne feroit plus à ces ministres l'honneur de leur donner les carrosses du roi & de la reine pour les conduie à l'audience, & qu'on ne leur accorderoit plus divers autres honneurs.
Justiniani, le premier envoyé extraordinaire de la république de Venise à la cour de France, depuis que les honneurs y ont été réglés, prétendit se couvrir en parlant au roi, & cela lui fut efusé. Le roi déclara même à cette occasion qu'il n'entendoit point que l'envoyé extraordinaire qui est de sa part à Vienne sût regardé autrement qu'un résident ordinaire. Depuis ce rems, on a traité de la même ma riere ces deux especes de ministres. Voyez Wiqueort, Chamb. & le dictionn. de Trevoux. (G)
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