ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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ENTOILAGE (Page 5:725)

ENTOILAGE, s. m. (Commerce.) On donne en général ce nom dans tous les ajustemens en linge, en dentelle, &c. à tout ce qui sert de soûtien ou de monture à quelque autre partie de l'ajustement d'un travail plus fin, plus délicat, & plus précieux. L'entoilage a lieu dans les tours - de - gorge, les garnitures, les manchettes, &c. C'est ou de la mousseline qui soutient de la dentelle, ou une dentelle moins belle qui en soûtient une plus belle, &c.

ENTOILER (Page 5:725)

ENTOILER, v. act. c'est coller sur une toile une estampe, une these, un dessein; pour cet effet, on passe de la colle faite avec de l'eau & de la farine bouillie sur un toile tendue sur un chassis, sur laquelle on applique l'estampe ou dessein qu'on veut y coller, après quoi on met un papier dessus, sur lequel on frote en appuyant, pour que la colle prenne bien par - tout, & qu'il ne reste point de vent. (R)

ENTOIRS (Page 5:725)

ENTOIRS, (Jardinage) Voyez Greffoirs.

ENTOISER (Page 5:725)

ENTOISER, v. act. terme de Maçonnerie, c'est arranger quarrément des matériaux, comme moilons & platras, pour ensuite en mesurer le cube. (P)

ENTONNER (Page 5:725)

ENTONNER, v. act. en Musique, c'est former juste avec la voix les sons & les intervalles que l'on s'est proposé. Les consonances simples & les petits intervalles sont faciles à entonner; mais il y a plus de difficulté à entonner de grands intervalles, sur - tout quand ils sont dissonans, parce qu'alors la glotte se modifie selon des rapports plus grands & plus composés.

Entonner est encore commencer le chant d'une hymne. d'un pseaume, d'une antienne, pour en donner le ton à tout le choeur. (S)

Entonner (Page 5:725)

Entonner, terme d'économie rustique, de marchand de vin & de brasseur, c'est remplir les tonneaux de vin ou de bierre.

ENTONNERIE (Page 5:725)

ENTONNERIE, s. f. terme de Brasseur; c'est un lieu placé au - dessous des cuves, où sont rangés des tonneaux qu'on remplit de bierre à mesure qu'elle se fait.

ENTONNOIR (Page 5:725)

ENTONNOIR, s. m. (Anatomie.) cavito ou fossette assez profonde, qu'on découvre dans la partie inserieure du troisieme ventricule du cerveau, & dont l'ouverture évasée, se retrécissant insensiblement, aboutit à la glande pituitaire, qui est logée dans la cavité de la selle turcique L'entonnoir a, diton, deux ouvertures; l'une, qu'on appelle aujourd'hui ouverture antérieure commune, parce qu'elle communique avec les ventricules latéraux, & l'autre, qu'on nomme ouverture commune postérieure, parce qu'elle communique au cervelet, suivant l'hypothese généralement reçûe.

Mais ces deux ouvertures de l'entonnoir, & les communications qu'on lui attribue, sont - elles bien certaines? Du moins tout le monde n'en convient pas: M. Lieutaud, par exemple, croit s'être assûré du contraire par des administrations multipliées; cet anatomiste, loin d'admettre aucune cavité dans l'entonnoir, a trouvé que cette partie du troisieme ventricule du cerveau (qu'il nomme tige pituitaire, à cause de sa solidité) est une espece de cylindre de deux à trois lignes de hauteur, formé par la substance cendrée, & recouvert de la pie - mere. Il a encore observé que ce cylindre est nourri dans son axe par de très - petits vaisseaux, lesquels communiquent avec ceux de la glande pituitaire, qui reçoit cette colonne ou qui la soûtient.

Je ne prétends point ici que M. Lieutaud ait raison, & que les autres anatomistes soient dans l'erreur; je ne décide rien entre les maîtres de l'art, moi qui ne suis qu'un écolier. Je dis seulement que tout ce qui regarde la structure des diverses parties du cerveau, est entierement sujet à un nouvel examen, non parce qu'il faut espérer, en s'y dévoüant, de découvrir quelque chose de leurs fonctions, puisque la nature a pris à tâche de nous en voiler le mystere, mais parce qu'il est important de n'établir pour faits que ceux que les dissections démontrent clairement à tout le monde, sans aucune contradiction. Aussi nous garderons - nous bien d'exposer dans ce livre des opinions anatomiques, sans tracer en même tems l'histoire des doutes & des incertitudes. Article de M. le Chevalier de Jaucourt.

Entonnoir (Page 5:725)

Entonnoir, instrument de Chirurgie dont on se sert pour conduire le cautere actuel sur l'os unguis dans l'opération de la fistule lacrymalc, afin d'en détruire la carie. Cet entonnoir est d'acier, son pavillon a sept lignes de diametre, son extrémité inférieure deux & demie; cette extrémité est taillée en talus pour s'accommoder au plan incliné de l'os. La longueur de l'instrument est d'environ un pouce & demi; on le tient avec un manche plat de la même matiere, soudé sur le côté du pavillon. On ne se sert plus du cautere actuel, ni par conséquent de l'entonnoir dans cette maladie, à cause de l'inflammation & d'autres accidens fâcheux qui en résultent. Voyez Fistule lacrymale. (Y)

Entonnoir (Page 5:725)

Entonnoir, (Pharmacie & Chimie.) Outre l'usage ordinaire de l'entonnoir qui est connu de tout le monde, il y en a encore plusieurs autres, soit en Pharmacie, soit en Chimie; on s'en sert très - commodément pour filtrer, ou, pour mieux dire, pour soûtenir les filtres (Voyez Filtre), & pour séparer les huiles essentielles de l'eau qui les a accompagnées dans la distillation, &c. Voyez Huile essentielle.

Les entornoirs dont on se sert le plus communément dans les laboratoires, sont de verre, & ce sont en effet les meilleurs pour la filtration des sels, des sucs de plantes, de fruits, du petit lait, &c. Ceux qui sont faits d'étain ou de fer - blanc peuvent servir en bien des cas, mais il faut avoir soin de n'y point filtrer des liqueurs qui pourroient les attaquer. Ceux de fer - blanc sont les plus mauvais, ils sont trop sujets à la rouille, aussi s'en sert - on fort peu. On doit toûjours leur préférer les entonnoirs de verre: ces derniers, à la vérité, sont fort sujets à se casser; & souvent même sans qu'on les touche, ils se fendent d'eux - mêmes d'un bout à l'autre, quelquefois en ligne droite, quelquefois en spirale: ils ne sont pas pour cela hors d'état de servir, on rapproche exactement leurs parties, & avec du blanc d'oeuf & de la chaux éteinte a l'air on fait une pâte liquide, qui étendue sur du linge, & appliquée de distance en distance sur les fêlures, les contient, & met l'entonnoir en état de servir comme auparavant. Voyez Vaisseaux chimiques.

L'entonnoir est aussi mis en usage pour porter la fumée de certains remedes sur les dents, dans l'anus & dans le vagin. Voyez Suffumigation. (b)

Entonnoir (Page 5:725)

Entonnoir (Art milit.) dans l'Artillerie, est l'incavation ou l'espece de trou que les mines font en sautant ou en joüant. On l'appelle ainsi, à cause de sa ressemblance à un entonnoir renversé. Voyez Mine. (Q)

Entonnoir (Page 5:725)

Entonnoir, on terme de Blanchisserie, est un pot de cuivre évasé, ayant un bec & un manche: il n'est guere d'usage dans les blanchisseries.

Entonnoir (Page 5:725)

Entonnoir, instrument de Tonnelier; c'est un vaisseau fait ordinairement de fer - blanc, en forme de cone, à la pointe duquel est un col plus ou moins long, suivant l'usage auquel on le destine: on s'en sert pour entonner du vin dans des futailles.

Il y a deux sortes d'entonnoirs: de petits, pour tirer le vin en bouteilles; & de grands, pour remplir les tonneaux de vin sans le troubler. Ceux - ci ont un long col bouché par l'extrémité, mais garni de petits trous dans sa longueur.

ENTORSE (Page 5:725)

ENTORSE, s. f. terme de Chirurgie, mouvement [p. 726] dans lequel une articulation est forcée, sans que les os souffrent de déplacement sensible. Les mouvemens des articulations ne peuvent être portés au - delà des bornes naturelles, sans que les ligamens destinés à borner ces mouvemens ne soient forcément allongés ou rompus. Ces extensions violentes & les ruptures plus ou moins considérables des tendons & même des muscles occasionnent plus ou moins d'accidens, parmi lesquels la douleur & le gonflement se manifestent d'abord. Les entorses du pié sont les plus communes; elles sont la suite des faux pas. Les douleurs sont très - vives, & l'inflammation proportionnée à la sensibilité des parties affectées & à l'effort qu'elles ont souffert. La rupture des ligamens & des capsules articulaires occasionne assez souvent l'épanchement de la synovie, dont l'altération peut ulcérer les parties, carier les os, & produire des maladies très - longues, souvent incurables, & même mortelles.

Pour prévenir ces fâcheux accidens, il faut, s'il est possible, dans l'instant que l'entorse est arrivée, plonger la partie dans un seau d'eau très - froide. Ce repercussif empêche l'épanchement de la synovie, previent l'inflammation, & appaise la douleur.

Si l'on n'a pas employé ce moyen sur le champ, il faut saigner copieusement, prescrire une diete sévere, tenir le ventre libre, & appliquer sur la partie des linges trempés dans des liqueurs spiritueuses, coupées avec des décoctions résolutives. On met ensuite des cataplasmes fortifians de mie de pain & de vin. Quand les accidens sont passés, on met la partie, si c'est la main ou le pié, dans le ventre ou dans la gorge d'un boeuf ou autre animal nouvellement tué. On fait des douches de différentes especes; & s'il est besoin, on a recours aux eaux minérales de Bourbon, Bourbonne, Barege, Aix - la - Chapelle, &c. Voyez les maladies des os de M. Petit. (Y)

Entorse (Page 5:726)

Entorse, (Manége, Maréchall.) maladie commune à l'homme & au cheval, & qui quelquefois est si rebelle dans l'un & dans l'autre, qu'elle est en quelque facon l'opprobre de ceux à qui le traitement en est confié.

On entend par le terme d'entorse tout mouvement dans lequel l'articulation est forcée, sans cependant que les os souffrent de déplacement sensible.

Quoiqu'elle soit infiniment moins dangereuse que la luxation, elle peut être accompagnée d'accidens très - graves. Les plus fâcheuses sont celles des parties qui ont un grand nombre de ligamens capables de s'opposer au déplacement, d'autant plus que ces ligamens doivent avoir beaucoup souffert, & qu'il a fallu un grand effort pour vaincre leur résistance. Ajoûtons que non seulement elles sont d'autant plus funestes que les articles sont munis de ligamens plus multipliés; mais que les suites en sont terribles, si ces articulations sont encore recouvertes de plusieurs tendons, qui, de même que leur gaîne, ne peuvent être violemment distendus qu'il ne survienne de vives douleurs & une inflammation proportionnée à la sensibilité des parties affectées. La synovie, cette humeur dont l'usage est de lubrefier & de faciliter le mouvement, s'amassant ensuite dans ces gaînes, augmente beaucoup les douleurs, tant par la distension & l'écartement de ces mêmes gaînes, que par la compression des tendons.

Les symptomes de l'entorse sont la claudication, l'action de traîner la partie souffrante, la chaleur, la dureté & le gonflement causés par l'inflammation de toutes les parties distendues, & sur - tout conséquemment à l'amas de la synovie qui, rompant aussi quelquefois les gaînes, s'épanche dans tout le voisinage de l'article, & forme même des tumeurs dans lesquelles on trouve une fluctuation sensible.

Ses causes sont constamment externes, & sont renfermées dans le nom que nous lui donnons relativement aux chevaux, c'est - à - dire dans celui de mémarchure, terme qui nous en offre sur le champ une idée. En effet, un cheval fait un faux pas, il pose le pié à faux dans un lieu raboteux, il se trouve pris dans une orniere, & l'arrache sur le champ avec force, il se le détourne entre des pavés, ce qui arrive fréquemment par la faute des palefreniers, qui tournent l'animal trop court; & l'on conçoit que dèslors il peut en résulter une entorse plus ou moins formidable, selon le plus ou le moins d'extension des tendons & des ligamens dans l'articulation du boulet, ou dans celle du paturon, ou dans celle de la couronne. Je dois encore observer que celles dont sont atteintes les unes & les autres de ces parties dépendantes des extrémités postérieures, sont toûjours plus à craindre que celles qui arrivent à ces articles des colonnes qui soûtiennent l'avant - main, parce que les premieres étant extrèmement travaillées dans toutes les différentes actions de l'animal, les humeurs y affluent avec plus d'abondance, & en rendent toûjours les maladies plus compliquées & plus difficiles à vaincre.

En général, la marche du maréchal dans le traitement de celle - ci doit être différente selon le tems & ses degrés. Les remedes repercussifs, restrinctiss, conviennent dans ses commencemens, parce qu'ils préviennent l'épanchement qui pourroit se faire, & rendent aux parties leur ton naturel; ainsi on peut mener le cheval à l'eau, appliquer sur le lieu affecté des linges trempés dans de l'eau & du vinaigre, &c.

Dans le cas où il y a inflammation, douleur, épanchement, il faut nécessairement saigner à la jugulaire, appliquer en forme de cataplasmes des résolutifs doux & qui ne crispent pas, tels que celui des roses de Provins bouillies avec du gros son dans du gros vin, &c. & les réitérer soir & matin: j'ai été quelquefois obligé de mêler avec ces mêmes roses des plantes émollientes, & je ne suis parvenu souvent à la guérison de ces maux, fréquemment opiniâtres, que par les applications répétées de ces derniers médicamens employés sans mélange.

J'ai de plus eu à combattre des dépôts ensuite de l'acrimonie & de la perversion des humeurs: j'ai été forcé d'en hâter la suppuration par les mêmes émolliens, ou par l'onguent suppuratif, & de leur frayer ensuite une issue, en pratiquant une ouverture avec le fer plûtôt qu'avec le feu, par la raison que la plaie en étoit plus aisément guérie.

Enfin les humeurs ayant acquis dans d'autres circonstances, & après des fautes encore commises par des maréchaux, un caractere d'induration, j'ai eu recours aux emplâtres fondans, tels que le diachylon, celui de mercure, de mucilage, dont j'ai fait usage séparément, ou en les mêlant les uns & les autres avec beaucoup de succès.

Dans tout le traitement de cette maladie l'animal doit joüir du repos; cependant, dans ce dernier cas d'endurcissement, quelques mouvemens modérés favoriseront l'atténuation & la résolution de l'humeur. (e)

ENTORTILLER (Page 5:726)

* ENTORTILLER, v. act. couvrir en tout ou en partie une chose avec une autre qui fait plusieurs tours sur celle - ci. On prend ce mot au physique & au moral. On dit un discours entortillé; le lierre s'entortille sur toutes les plantes qui lui sont voisines.

ENTOURER (Page 5:726)

ENTOURER, v. act. en terme de Metteur en oeuvre; c'est l'action d'environner une pierre de plusieurs autres qui sont plus petites qu'elle. On dit entouré double, lorsque ce rang de petites pierres est doublé. D'entourer, on a fait le substantif entourage.

ENTR'ACTE (Page 5:726)

ENTR'ACTE, s. m. (Belles - Lett.) est en général l'espace de tems qui sépare deux actes d'une piece de théatre, soit qu'on remplisse cet espace de tems

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