ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"719"> les statuts, transactions, sentences arbitrales, on se sert du terme d'homologation. (A)

ENTEROCELE (Page 5:719)

ENTEROCELE, s. s. en Chirurgie, hernie ou descente des intestins dans le pli de l'aine. Le mot est formé du grec E)/NTERON, intestin, & ZH/LH, tumeur.

C'est ordinairement l'intestin iléon qui forme la tumeur herniaire dont il est question.

La cause prochaine de l'entérocele est la relaxation ou l'extension de la partie insérieure du péritoine, qui passe alors à - travers l'anneau du musele oblique externe. Ses causes éloignées sont les grands efforts, les exercices trop rudes, la toux violente, le fréquent vomissement, les cris, &c. ce qui fait que les enfans y sont plus sujets que les autres. Voyez Hernie. (Y)

ENTÉROEPIPLOCELE (Page 5:719)

ENTÉROEPIPLOCELE, s. f. (Chirurg.) tumeur au pli de l'aine, formée par l'intestin & l'épiploon. Voyez Hernie.

Ses causes sont les mêmes que celles de l'entérocele. Voyez Entérocele. (Y)

ENTEROÉPLIPLOMPHALE (Page 5:719)

ENTEROÉPLIPLOMPHALE, s. f. (Chirurgie.) espece d'exomphale ou de hernie, dans laquelle les intestins & l'épiploon forment une tumeur au nombril. Voyez Exomphale.

Ce mot est composé de E)/ITERON, intestin, E)W=IPLOON, épiploon, & O)MQALO/S2, nombril. (Y)

ENTERO HYDROMPHALE (Page 5:719)

ENTERO HYDROMPHALE, s. f. en Chirurgie, espece d'exomphale dans laquelle, outre le déplacèment de l'intestin qui lui est commun avec l'exomphale, il se ramaste encore une quantité d'humeur aqueuse. Voyez Exomphale.

Ce mot est formé du grec E)/NTERON, intestin, U)/DWR, aqua, eau, sérosité, & de O/)MQALOS2, nombril. (Y)

ENTEROLOGIE (Page 5:719)

ENTEROLOGIE, s. f. (Anatomie.) mot composé de E)/NTERON, intestin, viscere, & LO/UOS2, sermo, discours; c'est proprement un traité des visceres, quoiqué ce mot s'entende généralement des visceres des trois cavités, de la - tête, de la pointrine, & du basventre. Voyez Viscere. (L)

ENTEROLOGIE (Page 5:719)

ENTEROLOGIE, s. f. (Chirurgie.) espece d'exomphale, dans laquelle les intestins sortent de leur place, & forment une tumeur dans le nombril Voy. Exomphale.

Ce mot est formé du grec ENTERON, intestin, & O)MFALO/S2, nombril. (Y)

ENTEROTOMIE (Page 5:719)

ENTEROTOMIE, s. f. opération de Chirurgie, incision à l'intestin pour en tirer des corps étrangers. Cette opération est un remede extrème, qu'on ne. doit employer que dans des cas où il pourroit encore donner quelque espérance, & où, faute de recourir, la mort est inévitable.

L'expérience nous fournit la preuve de la possibilité de cette opération dans la guérison des plaies des intestins. L'entérotomie peut être très - nécessaire dans plusieurs circonstances, & principalement dans l'opération de la hernie, lorsque des corps étrangers se seront glissés dans la portion etranglée de l'intestin, & qu'ils en empêcheront la réduction: dans ce cas il faudra retenir l'intestin au bord de la plaie, pour éviter l'épanchement qui pourroit arriver si on le replaçoit dans le ventre après cette opération.

M. Hevin a traité de la possibilité & de la nécessité de l'entérotomie, dans un mémoire sur les corps étrangers de l'oesophage, inséré dans le I. volume de ceux de l'académie royale de Chirurgie. (Y)

ENTERRAGE (Page 5:719)

ENTERRAGE, s. m. terme de Fonderie, est un massif de terre dont on remplit régulierement la fosse autour du moule, pour le rendre plus solide & l'entretenir de tous cêtés. On remplit les galeries jusqu'à l'effleurement du dessus des grais, au - dessous de la grille, avec du moilon maçonné avec du plâtre mêlé de terre cuite pilée. On comble la fosse avec de la terre mêlée de plâtre, qu'on bat avec des pilons de cuivre pour la rendre plus ferme. Voyez les Fonderies des figures en bronze.

ENTERREMENT (Page 5:719)

ENTERREMENT, s. m. (Jurisprud.) Voyez Sépulture.

ENTERRER LES FUTAILLES (Page 5:719)

ENTERRER LES FUTAILLES, (Mar.) c'est - à - dire les mettre en partie, ou les enfoncer un peu dans le lest du vaisseau. (Z)

ENTÊTER (Page 5:719)

ENTÊTER, v. act. c'est, en termes d'Epinglier, attacher la tête à la hanse, de maniere qu'elle paroisse y avoir été soudée. Cela se fait dans le métier entre le poinçon & l'enclume. Voy. Métier, Poin<-> Çon, Enclume, Epingle , & les figures, Planche de l'Epinglier.

ENTHLASIS (Page 5:719)

ENTHLASIS, s. f. (Chirurgie.) espece de fracture du crane faite par instrument contondant, dans laquelle l'os est brisé en plusieurs pieces, avec dépression & plusieurs fentes qui se croisent. Ce mot est grec, E)NQLASIS2, collisio, infractio, fracture à plusieurs pieces, du verbe E)NQLA/W, infringo, je brise. Voyez Trépaner. (Y)

ENTHOUSIASME (Page 5:719)

ENTHOUSIASME, s. m. (Philos, & Belles - Lett.) Nous n'avons point de définition de ce mot parfaitement satisfaisante: je crois cependant utile au progrès des beaux arts qu'on en cherche la véritable signification, & qu'on la fixe, s'il est possible. Communément on entend par enthousiasme, une espece de fureur qui s'empare de l'esprit & qui le maîtrise, qui enflamme l'imagination, l'eleve, & la rend féconde. C'est un transport, dit - on, qui fait dire ou faire des choses extraordinaires & surprenantes; mais quelle est cette fureur & d'où naît - elle? quel est ce transport, & quelle est la cause qui le produit? C'est - là, ce me semble, ce qu'il auroit été nécessaire de nous apprendre, & dont on a cependant paru s'occuper le moins.

Je crois d'abord que ce mouvement qui éleve l'esprit & qui échauffe l'imagination, n'est rien moins qu'une fureur. Cette dénomination impropre a été trouvée de sang froid, pour exprimer une cause dont les effets (quand on est dans cet état paisible) ne sauroient manquer de paroître fort extraordinaires. On a cru qu'un homme devoit être tout - à - fait hors de lui - même, pour pouvoir produire des schoses qui nettoient réellement hors d'eux - mêmes ceux qui les voyoient ou qui les entendoient: ajoûtez à cette premiere idée l'enthousiasme feint ou vrai des prêtres du Paganisme, que la charlatanerie les engageoit à charger de grimace & de contorsion, & vous trouverez l'origine de cette fausse dénomination. Le peuple avoit appellé ce dernier enthousiasme, fureur prophétique; & les pédans de l'antiquité (autre partie du peuple peut - être encore plus bornée que la premiere) donnerent à leur tour à la verve des poëtes, dont il n'est pas donné aux esprits froids de pénétrer la cause, le nom superbe de fureur poétique.

Les poetes flatés qu'on les crût des êtres inspirés, n'eurent garde de détromper la multitude; ils assûrerent dans leurs vers, au contraire, qu'ils l'étoient en effet, & peut - être le crurent - ils de bonne - foi eux - mêmes.

Voilà donc la fureur poétique établie dans le monde comme un rayon de lumiere transcendante, comme une émanation sublime d'en - haut, enfin comme une inspiration drvine. toutes ces expressions en Grece & à Rome étoient synonymes aux mots dont nous avons formé en françois celui d'enthousiasme.

Mais la fureur n'est qu'un accès violent de folie, & la folie est une absence ou un égarement de la raison; ainsi lorsqu'on a défini l'enthousiasme, une fureur, un transport, c'est comme si l'on avoit dit qu'il est un redoublement de folie, par conséquent incompatible pour jamais avec la raison. C'est la raison seule cependant qui le fait naître; il est un feu pur qu'elle allume dans les momens de sa plus grande supériorité. Il fut toûjours de toutes ses opérations la plus prompte, la plus animée. Il suppose une mul<pb-> [p. 720] titude infinie de combinaisons précédentes, qui n'ont pû se faire qu'avec elle & par elle. Il est, si on ose le dire, le chef - d'oeuvre de la raison. Comment peuton le définir, comme on définiroit un accès de folie?

Je suppose que, sans vous y être attendu, vous voyez dans son plus beau jour un excellent tableau. Une surprise subite vous arrête, vous éprouvez une émotion générale, vos regards comme absorbés restent dans une sorte d'immobilité, votre ame entiere se rassemble sur une foule d'objets qui l'occupent à la fois; mais bien - tôt rendue à son activité, elle parcourt les différentes parties du tout qui l'avoit frappée, sa chaleur se communique à vos sens, vos yeux lui obéissent & la préviennent: un feu vif les anime; vous appercevez, vous détaillez, vous comparez les attitudes, les contrastes, les coups de lumiere, les traits des personnages, leurs passions, le choix de l'action représentée, l'adresse, la force, la hardiesse du pinceau; & remarquez que votre attention, votre surprise, votre émotion, votre chaleur, seront dans cette circonstance plus ou moins vives, selon le différent degré de connoissances antérieures que vous aurez acquis, & le plus ou le moins de goût, de délicatesse, d'esprit, de sensibilité, de jugement, que vous aurez reçû de la nature.

Or ce que vous éprouvez dans ce moment est une image (imparfaite à la vérité, mais suffisante pour éclaircir mon idée) de ce qui se passe dans l'ame de l'homme de génie, lorsque la raison, par une opération rapide, lui présente un tableau frappant & nouveau qui l'arrête, l'ement, le ravit, & l'absorbe.

Observez que je parle ici de l'ame d'un homme de génie; parce que j'entends par le mot génie, l'aptitude naturelle à recevoir, à sentir, à rendre les impressions du tableau supposé. Je le regarde comme le pinceau du peintre, qui trace les figures sur la toile, qui les crée en effet, mais qui est toûjours guidé par des inspirations précédentes. Dans les livres, comme dans la conversation, on commence à partir du pinceau, comme s'il étoit le premier moteur. Le style figuré chez des peuples instruits, tels que le nôtre, devient insensiblement le style ordinaire; & c'est par cette raison que le mot génie, qui ne designe que l'instrument indispensable pour produire, a été successivement employé pour exprimer la cause qui produit.

Observez encore que je n'ai point employé le mot imagination, qu'on croit communément la source unique de l'enthousiasme; parce que je ne la vois dans mon hypothèse que comme une des causes secondes, & telle (pour m'aider encore d'une comparaison prise de la Peinture), telle, dis - je, qu'est la toile sous la main du peintre. L'imagination reçoit le dessein rapide du tableau qui est présenté à l'ame, & c'est sur cette premiere esquisse que le génie distribue les couleurs.

Je parle enfin, dans la définition que je propose, d'un tableau nouveau; car il ne s'agit point ici d'une opération froide & commune de la mémoire. Il n'est point d'homme à qui elle ne rappelle souvent les différens objets qu'il a déjà vûs: mais ce ne sontlà que de foibles esquisses qui passent devant son entendement, comme des ombres legeres, sans surprendre, affecter, ou émouvoir son a me, ne supposent que quelques sensations déjà éprouvées, & point de combinaisons précédentes. Ce n'est - là peut - être qu'un des apanages de l'instinct; j'entends développer ici un des plus beaux priviléges de la raison.

Il s'agit donc d'un tableau qui n'a point encore été vû, d'un tableau que la raison vient de créer, d'une image toute de feu qu'elle présente tout - à - coup à une ame vive, exercée, & délicate; l'émotion qui la saisit est en proportion de sa vivacité, de ses connoissances, de sa delicatesse.

Or il est dans la nature que l'ame n'éprouve point de sentiment, sans former le desir prompt & vif de l'exprimer; tous ses mouvemens ne sont qu'une succession continue de sentimens & d'expressions; elle est comme le coeur, dont le jeu machinal est de s'ouvrir sans cesse pour recevoir & pour rendre: il faut donc qu'à l'aspect subit de ce tableau frappant qui occupe l'ame, elle cherche à répandre au - dehors l'impression vive qu'il fait sur elle. L'impulsion qui l'a ébranlée, qui la remplit, & qui l'entraîne, est telle que tout lui cede, & qu'elle est le sentiment prédominant. Ainsi, sans que rien puisse le distraire, ou l'arrêter, le peintre saisit son pinceau, & la toile se colore, les figures s'arrangent, les morts revivent; le ciseau est déjà dans la main du sculpteur, & le marbre s'anime; les vers coulent de la plume dù poete, & le théatre s'embellit de mille actions nouvelles qui nous intéressent & nous étonnent; le musicien monte sa lyre, & l'orchestre remplit les airs d'une harmonie sublime; un spectacle inconnu, que le genie de Quinault a créé, & qu'elle embellit, ouvre une carriere brillante aux Arts divers qu'il rassemble; des mazures dégoùtantes disparoissent, & la superbe facade du Louvre s'éleve; des jardins régulrers & magnifiques prennent la place d'un terrein aride, ou d'un marais empoisonné; une éloquence noble & mâle, des accens dignes de l'homme, font retentir le barreau, nos tribunes, nos chaires; la face de la France change ainsi rapidement comme une belle decoration de théatre; les noms des Corneille, des Mohere, des Quinault, des Lully, des Lebrun, des Bossuet, des Perrault, des le Nôtre, volent de bouche en bouche, & l'Europe entiere les répete & les admire: ils sont desormais des monumens immuables de la gloire de notre nation & de l'humanité.

L'enthousiasme est donc ce mouvement impétueux, dont l'essor donne la vie à tous les chefs d'oeuvre des Arts, & ce mouvement est toûjours produit par une opération de la raison aussi prompte que sublime. En effet, que de connoissances précédentes ne supposet - il pas? que de combinaisons l'instruction ne doit - elle pas avoir occasionnées? que d'études antérieures n'est - il pas nécessaire d'avoir faites? de combien de manieres ne faut - il pas que la raison se soit exercée, pour pouvoir créer tout - à - coup un grand tableau auquel rien ne manque, & qui paroît toûjours à l'homme de génie, à qui il sert de modele, bien supérieur à celui que son enthousiasme lui fait produire? D'après ces réflexions puisées dans une métaphysique peu abstraite, & que je crois fort certaine, j'oserois définir l'enthousiasme une émotion vive de l'ame à l'aspect d'un tableau N E U F & bien ordonné qui la frappe, & que la raison lui présente.

Cette émotion, moins vive à la vérité, mais du même caractere, se fait sentir à tous ceux qui sont à portée de joüir des diverses productions des beaux Arts. On ne voit point sans enthousiasme une tragédie intéressante, un bel opéra, un excellent morceau de peinture, un magnifique édifice, &c. ainsi la définition que je propose paroît convenir également, & à l'enthousiasme qui produit, & à l'enthousiasme qui admire.

Je crains peu d'objections de la part de ceux que l'expérience peut avoir éclairés, sur le point que je traite; mais ce tableau spirituel, cette opération rapide de la raison, cet accord mutuel entre l'ame & les sens duquel naît l'expression prompte des impressions qu'elle a reçues, paroîtront chimériques peut - être à ces esprits froids, qui se souviennent toûjours, & qui ne créeront jamais.

Pourquoi, diront - ils, dénaturer les choses? à quoi bon des systèmes nouveaux? on a cru jusqu'ici l'enthousiasme une espece de fureur, l'idée reçûe vaut bien la nouvelle; & quand l'ancienne seroit une er<pb->

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