ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"572"> émoucher l'animal lorsqu'ils le ferrent ou qu'ils pratiquent quelqu'opération; cette précaution est d'autant plus sage, qu'il ne leur seroit pas possible de maintenir en été le cheval dans un état de tranquillité nécessaire, & qu'il pourroit même en être blessé, s'ils ne prenoient le parti de le débarrasser de l'importunité de ces insectes. (e)

EMOUDRE (Page 5:572)

* EMOUDRE, v. act. (Arts méch.) terme commun à tous les ouvriers en métaux, qui en font des instrumens tranchans, mais sur - tout à ceux qui y employent le fer & l'acier; c'est former à ces instrumens le tranchant à l'aide d'une meule qui tourne sur elle - même, qu'on arrose avec de l'eau, & sur laquelle on appuie l'instrument à émoudre. Cette opération n'est pas facile, & il y a peu d'ouvriers qui sachent émoudre supérieurement. La difficulté augmentant à mesure que la piece augmente; personne ne sauroit mieux émoudre que les ouvriers qui passent au mouleau les lames d'épée. Passer au mouleau, parmi les ouvriers, c'est émoudre. Il faut avoir acquis l'habitude de mouvoir d'un mouvement uniforme, une longue surface sur une autre, & de ménager sa pression de maniere qu'il y ait uniformité dans les parties enlevées par la meule, & que toute la surface émoulue soit parfaitement égale.

EMOUI (Page 5:572)

EMOUI, (Géog. mod.) port de la Chine situé dans la province de Fokien; il s'y fait un grand commerce. Long. 136, 40. lat. 24, 30.

EMOUSSER (Page 5:572)

* EMOUSSER, v. act. (Art. méch.) il se dit de tous les corps aigus & tranchans; c'est l'action de les rendre moins aigus & moins tranchans, ou de leur ôter entierement la pointe & le tranchant; ce qui se fait, ou en cassant, ou en arrondissant.

EMOUSSER (Page 5:572)

EMOUSSER, v. act. se dit dans l'art militaire, des angles d'un bataillon dont on retranche les pointes.

Si l'on émousse les angles d'un bataillon quarré, il en résulte un bataillon octogone.

On émousse les angles d'un bataillon lorsqu'ils sont aigus, afin de pouvoir lui faire faire feu plus aisément de tous côtés, & mettre ses angles en état de faire une meilleure défense.

On peut émousser les angles d'un bataillon quarré, en prenant sur chacun un peloton quarré que l'on réduira en triangle, dont la différence du nombre d'hommes de chaque rang soit deux; c'est - à - dire que le premier terme, ou le premier rang soit un, le second 3, le quatrieme 5, &c. Voyez. Bataillon triangulaire. Mais en observant de faire (dit M. Bottée, Etudes militaires) le côté extérieur ou grand côté insensiblement courbé & non pas droit, parce que le bataillon étant plein, on ne peut reculer le soldat de l'angle du peloton dans l'angle rentrant du bataillon. (Q)

EMOUSSER (Page 5:572)

EMOUSSER, (Jardin.) est ôter avec le couteau, de grosses brosses, ou des torchons de paille, la mousse qui s'attache à la tige des arbres. Il faut faire cet ouvrage après la pluie, ou le matin à la rosée; alors la mousse qui est une vraie galle qui les empêche de grossir, se détache plus facilement que dans un tems sec, où en frotant trop fort il y auroit risque d'écorcher l'arbre. (K)

EMOUVOIR (Page 5:572)

* EMOUVOIR, v. act. (Gramm.) c'est communiquer ou recevoir du mouvement; il se prend au physique & au moral; & l'on dit, la mer commence à s'émouvoir; j'en ai le coeur émû; le philosophe ne s'émeut pas facilement.

EMOTION (Page 5:572)

* EMOTION, s. f. (Gramm.) mouvement leger; il se prend au physique & au moral; & l'on dit: cette nouvelle me causa de l'émotion; il avoit de l'émotion dans le pouls.

EMPAILLER (Page 5:572)

EMPAILLER, v. act. (Jardin.) se dit des cloches en les retirant de dessous les couches, & les emboîtant les unes dans les autres avec de la paille en<cb-> tre deux pour les emporter. On empaille aussi des piés d'artichaux & de cardons pour les faire blanchir.

Souvent pour préserver la tige d'un arbre de l'ardeur du soleil, sur - tout sur des terrasses & endroits élevés, entourés de murs, on l'empaille avec de longues gerbes. (K)

EMPALEMENT (Page 5:572)

EMPALEMENT, s. m. (Bot.) est la partie la plus extérieure de la fleur qui la couvre toute entiere, avant qu'elle soit éclose, & qui lui sert ensuite comme de support: on le nomme en latin perianthium, parce qu'il regne tout au - tour de la fleur. Quelques-uns l'appellent calice; mais ce n'est pas là le calice, car le calice à la lettre, est une coupe ou godet creux que forme le périanthe ou empalement, duquel sortent les autres parties de la fleur. Il y a des fleurs dont les pétales ont une base ferme & assûrée autant qu'il le faut pour les soûtenir, & qui par cette raison n'ont pas besoin d'empalement ou de périanthe; aussi la nature ne leur en a - t - elle point donné, comme on le voit dans la tulipe; cependant ces fleurs ont un calice ou godet. Voyez Fleur & Calice. Article de M. le Chevalier de Jaucourt.

Empalement (Page 5:572)

Empalement, (Hist.) supplice affreux qui est d'usage en Turquie. L'empalement s'exécute en faisant entrer une broche de bois par le fondement, & la faisant sortir par - dessous l'aisselle.

Pour empaller un malheureux, on le couche ventre à terre, les mains liées derriere le dos; on lui endosse le bast d'un âne sur lequel s'asseie un valet de bourreau afin de le bien assujettir, tandis qu'un autre lui tient le visage contre terre, avec les deux mains qu'il lui appuie fortement sur le col; un troisieme lui fend le derriere de la culotte avec des ciseaux, & lui enfonce un pal, c'est - à - dire une espece de pieu, dans le fondement; ce pieu est une broche de bois qu'il fait avancer avec les mains autant qu'il peut; ensuite un quatrieme bourreau chasse cette broche avec un maillet, jusqu'à ce qu'elle sorte par la poitrine, ou sous l'aisselle: enfin on plante la broche toute droite.

C'est ainsi qu'on traite les Caïns ou Grecs révoltés qui ont commis quelque meurtre en Turquie, & qu'on prend sur le fait; après le supplice, si ces malheureux vivent encore, la populace les insulte, bien loin de les exhorter à se faire Musulmans. Les Turcs sont si persuadés qu'un homme qui a commis un grand crime, est indigne d'être Musulman, que lorsqu'un Musulman est condamné à mourir, personne ne l'assiste, parce qu'ils croyent que son seul crime l'a rendu jaour, c'est - à - dire infidele & chrétien.

Voilà des faits rapportés par M. de Tournefort; ils entraîneroient bien des réflexions sur un peuple chez qui regne un supplice aussi cruel que l'empalement, & chez lequel il n'excite aucune pitié; tandis que ce même peuple nourrit en faveur d'une fausse religion, une idée si noble & si grande, qu'il semble qu'il n'y auroit qu'une religion divine qui dût l'inspirer à ses sectateurs. Article de M. le Chevalier de Jaucourt.

EMPAN (Page 5:572)

EMPAN, Voyez Ampan.

EMPASTELLER (Page 5:572)

EMPASTELLER, Voyez Ampasteller.

EMPANAGE (Page 5:572)

EMPANAGE, s. m. (Jurisprud.) est dit en quelques endroits pour apanage, comme en la coutûme de Senlis, art. 66, quand le duché de Valois fut baillé au duc d'Orléans par empanage, &c. Voyez Apanage. (A)

EMPANNON (Page 5:572)

EMPANNON, s. m. (Charpent.) est un chevron qui ne va pas jusqu'au haut du faîte; mais qui doit être assemblé à tenon & mortoise dans l'arrêtier du côté des croupes & lonpan.

Empanon (Page 5:572)

Empanon, s. m. (Charron.) Ce sont les extrémités postérieures des côtés du brancart qui passent [p. 573] outre le lissoir de derriere, & qui sont ordinairement arrondies; ces pieces reçoivent les consolles de fer qui soûtiennent les moutons de derriere. Voy. les fig. des carrosses, Planch. du Sellier.

EMPAQUETER (Page 5:573)

EMPAQUETER, v. act. (Commerce.) mettre quelque chose en un paquet, voyez Paquet. Il se dit particulierement des marchandises que, selon l'espece, on empaquete dans des toilettes ou dans du papier. Dictionn. de Commerce, de Trév. & Chambers. (G)

EMPARAGE (Page 5:573)

EMPARAGE, adj. (Jurisp.) veut dire qui est uni à son pareil; une fille emparagée noblement dans les coutûmes d'Anjou & du Maine, & autres semblables, est celle qui est mariée suivant sa condition: c'est la même chose que ce que d'autres coutûmes appellent apparagée. (A)

EMPARLIERS (Page 5:573)

EMPARLIERS, s. m. pl. (Jurisprud.) parliers ou amparliers, est le nom que l'on donnoit anciennement aux avocats plaidans, comme on le voit dans les anciennes chartes, coutumes, styles & pratiques. Ce nom étoit relatif à leur profession qui est de parler en public; ils ont aussi été appellés conteurs ou plaideurs, clamatores. Voyez le glossaire de Ragueau, au mot Emparliers. (A)

EMPATEMENT (Page 5:573)

EMPATEMENT, dans plusieurs arts, est synonime à patte, à pié, &c. ainsi on dit l'empatement ou les racinaux pour le pié d'une grue.

Empatement (Page 5:573)

Empatement, s. m. en Architecture, c'est une plus épaisseur de maçonnerie, qu'on laisse devant & derriere dans la fondation d'un mur de face. (P)

EMPATER (Page 5:573)

EMPATER, v. act. (Marine.) ou faire des empatures, c'est mettre les deux bouts de deux pieces de bois l'un à côté de l'autre, & les faire joindre. (Q)

Empater (Page 5:573)

Empater, terme de Peinture, qui signifie mettre beaucoup de couleurs, soit en une fois, soit en plusieurs, sur ce qu'on peint. On dit: Ce tableau est bien empâté, bien nourri de couleur.

Empâter se dit encore lorsqu'on met les couleurs sur un tableau, chacune à la place qui convient, sans les mêler ou fondre ensemble. On dit: Cette tête n'est qu'empâtée. Dictionn. de Peint. (R)

Empater (Page 5:573)

Empater, (Cuisine.) c'est mettre en pâte. Pour cet effet on délaye & l'on bat de la farine avec des jaunes d'oeufs & du sel, & l'on roule les viandes dans cette pâte liquide.

EMPATURE (Page 5:573)

EMPATURE, s. f. (Marine.) On nomme ainsi dans un vaisseau, la jonction de deux pieces de bois mises à côté l'une de l'autre. (Z)

EMPAUMER (Page 5:573)

* EMPAUMER, v. act. terme de Paumier; c'est recevoir une balle sur le milieu de sa raquette, c'est - à - dire de la maniere la plus favorable pour la renvoyer avec le plus de vîtesse & le moins de force. On a transporté ce mot de la paume dans la société, & l'on dit empaumer une affaire, pour la saisir & la pousser avec chaleur.

Empaumer la voie (Page 5:573)

Empaumer la voie, (Vénerie.) c'est prendre la voie.

EMPAUMURE (Page 5:573)

EMPAUMURE, s. f. (Venerie.) c'est le haut de la tête du cerf & du chevreuil, qui est large & renversée, où il y a trois ou quatre andouillers au plus pour les cerfs de dix cors & les vieux chevreuils, car les jeunes n'en ont pas.

EMPÊCHÉE (Page 5:573)

EMPÊCHÉE, adj. (Mar.) On dit une manoeuvre empêchée, lorsqu'elle est embarrassée & ne peut joüer comme il faut. (Z)

EMPÊCHEMENT (Page 5:573)

EMPÊCHEMENT, s. m. (Jurispr.) signifie l'opposition ou l'obstacle à quelque chose, provenant du fait de quelqu'un, comme une saisie; ou de quelque circonstance, telle que la parenté en degré prohibé, qui fait un empêchement de mariage. (A)

Empêchement de mariage se prend ordinairement pour une cause qui empêche qu'un mariage soit valablement contracté entre certaines personnes. Quel<cb-> quefois on entend par - là l'opposition que quelqu'un forme à la célébration du mariage.

Les causes ou empêchemens de mariage sont fondées les unes sur le droit naturel, d'autres sur le droit civil, d'autres sur les lois ecelésiastiques approuvées par le souverain.

C'est le droit naturel qui a fait mettre au nombre des empéchemens de mariage, l'erreur de personne, la violence & l'impuissance, & la parenté en ligne directe. C'est aussi par une conséquence du droit naturel, que l'on a défendu le mariage entrc ceux qui sont parens au premier degré en collaterale.

La défense de se marier dans les degrés plus éloignés, a d'abord été faite par l'empereur Théodose, entre les enfans des freres & soeurs; l'Eglise l'a ensuite étendue jusqu'au septieme degré; & enfin le concile de Latran, tenu sous Innocent III. en 1215, l'a réduite au quatrieme degré.

Les empêchemens qui procedent des voeux solennels ou des ordres sacrés, sont purement ecclésiastiques, de même que celui de parenté au troisieme & quatrieme degré, & celui de l'affinité spirituelle.

L'église latine a déclaré nuls les mariages des prêtres & des religieux; loi qui a été confirmée par les souverains.

L'empéchement qui naît du lien conjugal, qui empêche de contracter mariage avec une autre personne, tant que le premier mariage subsiste, est fondé sur la loi de jure canon. qui a rétabli le mariage suivant sa premiere institution.

Enfin l'empêchement qui naît de la diversité de culte; ce qui, suivant le droit canonique, ne s'appliquoit qu'au mariage contracté entre un chrétien & une infidele, a été étendu par une ordonnance de Louis XIV. à ceux des Catholiques avec les Calvinistes.

On distingue deux sortes d'empêchemens de mariage, savoir les empêchemens dirimans, & les autres appellés empéchemens seulement, empêchans ou prohibitifs.

Empêchemens dirimans, sont les causes qui non seulement empêchent un mariage non fait d'être contracté, mais encore qui le font déclarer nul, au cas qu'il fût déjà contracté.

Ces sortes d'empêchemens sont:

1°. L'erreur ou la surprise par rapport à la personne que l'on a épousée, c'est - à - dire si on l'a épousée croyant en épouser une autre; mais si l'erreur ne tombe que sur la qualité, la fortune ou la vertu, elle ne détruit pas le mariage.

2°. Suivant le droit canon, s'il y a eu erreur sur la condition de la personne, c'est - à - dire si un homme libre a épousé une esclave, il peut demander la dissolution du mariage; mais ce principe n'est pas d'usage en France, où il n'y a point d'esclaves.

3°. Les voeux solennels de chasteté faits dans un ordre religieux, sont encore un empêchement dirimant de mariage; mais le voeu simple de chasteré, ou de faire profession dans quelqu'ordre religieux, n'est qu'un empêchement prohibitif, & non pas dirimant.

4°. Les ordres sacrés de prêtrise, diaconat & sous-diaconat, sont aussi des empêchemens dirimans.

5°. Il en est de même de la parenté en ligne directe indéfiniment; & de la parenté en ligne collatérale jusqu'au quatrieme degré inclusivement.

6°. L'alliance ou affinité légitime, tant en directe que collatérale, forme un empêchement dirimant au même degré que la parenté; mais l'affinité qui naît d'un commerce illégitime, ne forme d'empêchement que jusqu'au second degré inclusivement.

7°. L'affinité spirituelle qui se forme par le baptême entre la personne baptisée & ses parrein & marreine, de même qu'entre le parrein & la mere, entre la marreine & le pere de l'enfant baptisé, entre

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