ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"662"> nausées, des vomissemens, des tranchées, & même des mouvemens convulsifs, dans ce cas on peut employer quelque chose de plus laxatif que le miel & le sucre, lorsqu'ils ne sont pas suffisans: on fait usage de l'huile d'amandes douces récente, avec du sirop rosat solutif; ou même s'il y a une plus grande indication de purger, on peut se servir du sirop de chicorée, avec la rhubarbe. Chacun de ces remedes doit être donné à très - petite dose, & à différentes reprises. On peut aussi appliquer quelqu'épithème aromatique, spiritueux, sur l'estomac & le ventre; ce qui produit souvent de bons effets, en excitant l'action des visceres du bas - ventre.

Ces différens secours, qui viennent d'être mentionnés, employés selon les différens besoins, sont aussi très - utiles pour favoriser l'expulsion de l'humeur épaisse, noirâtre & excrémentitielle, qui est comme le marc de la nourriture du foetus, qui s'est ramassé dans les gros boyaux, dans le coecum surtout & son appendice, dont la cavité est par cette raison plus considérable à proportion que dans l'adulte. Voyez Meconium, Coecum. Cette matiere fécale doit être évacuée promptement, parce que quand elle est retenue après la naissance, soit à cause de sa trop grande consistance ou quantité, soit à cause de la sécheresse des voies par lesquelles elle doit être portée hors du corps, ou de la foiblesse de l'enfant, elle devient acrimonieuse & se corrompt facilement, par l'effet de la chaleur que produit la respiration dans tout le corps, & par le contact de l'air qui pénetre dans les intestins. On corrige la dureté des matieres en faisant prendre à l'enfant de tems en tems quelques gorgées de petit - lait avec du miel délayé, dont on peut aussi donner en lavement. On procure l'évacuation par les laxatifs dont il a été parlé ci - devant, employés en potion & en clystere; par quelque doux suppositoire, par des linimens onctueux faits sur l'abdomen. On ranime les forces, pour soûtenir l'expulsion de ces excrémens, par quelque leger cordial, comme le vin chaud avec le miel & la canelle; & si l'acide domine, comme il est ordinaire, ce que l'on connoît par l'odeur de la bouche, on unit les cordiaux avec les absorbans. On doit éviter soigneusement tout ce qui est trop atténuant, spiritueux, volatil. On ne doit employer qu'avec beaucoup de circonspection les opiatiques dans les mouvemens convulsifs qui proviennent de la retention du meconium; & en général on ne doit en user que rarement dans toutes les maladies des enfans qui semblent les indiquer.

Celles qui sont produites par la coagulation du lait dans les premieres voies, & tous les symptomes qui en sont l'effet, doivent être traités avec des antacides fixes, unis à de doux purgatifs; des lavemens de même qualité, de legers carminatifs, des huileux propres à corriger l'acrimonie qui irrite le genre nerveux; & à détruire, si elle en est susceptible, la cause des attaques d'épilepsie, qui surviennent souvent dans ce cas.

Comme la plûpart des fievres, dont la cause est particuliere aux enfans, sont l'effet de l'acide dominant dans les humeurs; on ne peut pas employer, pour les combattre, de meilleurs & de plus sûrs remedes que ceux que l'on vient de proposer contre la coagulation du lait, vû qu'elle est aussi toûjours causée par l'acidité qui infecte les premieres voies; il convient par conséquent de mettre en usage ces moyens de corriger ce vice dominant, non - seulement pour les enfans, mais encore pour les nourrices. Elles doivent faire usage de remedes de même qualité, pour que le lait qu'elles fournissent en étant imprégné, ne soit pas autant disposé à s'aigrir qu'il l'est de sa nature, ou plus encore, par une suite de l'usage des alimens acescens, comme les fruits, &c. Elles doivent s'interdire ces sortes d'alimens, & ne se nourrir que de ceux qui sont d'une nature balsa mique; & en un mot vivre de régime, selon les reglede l'art, à l'égard desquelles on peut consulter l'ars ticle Nourrice.

Il en est de même de la curation des aphthes. S'il y a lieu de soupçonner ou de croire que le lait ou la qualité des humeurs de la nourrice ont contribué à les produire, il faut lui prescrire l'usage des laxatifs, des infusions de rhubarbe, des tisannes tempérantes, diaphorétiques, faites avec l'infusion de salse - pareille, la décoction de scorsonere, & autres semblables; ou changer de lait, si celui dont l'enfant se nourrit n'est pas susceptible d'être corrigé. Si la cause des aphthes vient de l'enfant, on doit aussi le traiter avec de doux purgatifs, tels que la manne, le sirop de chicorée, composé avec la rhubarbe, le sirop de fleurs de pêcher, & autres doux laxatifs. On doit aussi mettre en usage les remedes convenables pour empêcher que le lait ne devienne acre, & éviter soigneusement tout ce que l'on a lieu de croire avoir procuré les aphthes: on peut encore dans ce cas employer les cremes de ris, d'avoine, &c. pour corriger l'acrimonie des humeurs en général. On ne doit pas négliger les remedes topiques, pour émousser la qualité corrosive des sucs dont les aphthes sont abreuvés; on use avec succès, dans ce cas, de quelques loocs faits, par exemple, avec le suc de grenade & le miel, le sirop de mûres délayé dans une suffisante quantité d'eau tiede, le suc de raves battu avec un jaune - d'oeuf & un peu de nitre, &c. On applique ces différens lénitifs avec le bout du doigt garni d'un linge imbû de ces préparations. Si les aphthes sont symptomatiques, il faut détruire la cause qui les a fait naître, avant que de les attaquer topiquement: il ne faut point troubler la nature dans ses opérations; on doit se borner à faire usage de quelques legers diaphorétiques, de quelques émulsions tempérantes, avec les semences froides, & un peu de celle de pavot. Voyez Aphthe.

L'épilepsie des enfans doit aussi être traitée par des remedes donnés ou aux nourrices, si c'est d'elles que vient ce mal, ou aux enfans mêmes, si la cause ne leur est pas étrangere. Dans le premier cas, lorsque quelque frayeur, quelqu'accès de colere, ou toute autre agitation de l'ame, a corrompu le lait dans sa source, il convient d'éviter soigneusement tous les remedes spiritueux, acres, irritans, & de ne prescrire que ceux qui sont propres à calmer les tensions spasmodiques du genre nerveux, tels que les lavemens émolliens; carminatifs, les poudres anti - convulsives préparées avec celle de guttete, de cinnabre, & un peu de musc, données dans quelques eaux appropriées, telles que celle de tilleul. Lorsque la cause est dans l'enfant même, & qu'elle dépend du lait, ou de tout autre aliment devenu acre, corrosif dans les premieres voies, il faut employer les délayans laxatifs, huileux, qui peuvent évacuer les matieres viciées, ou les émousser; & ensuite faire promptement usage des mêmes remedes indiqués ci - dessus contre les spasmes, à dose proportionnée, auxquels on peut ajoûter le castoreum. La décoction un peu épaisse de corne de cerf donnée pour boisson, produit de bons effets dans ce cas. Si le vice du lait ou des autres alimens ne consiste qu'en ce qu'il est trop épais, trop grossier, il faut lui donner peu à teter ou à manger, & ne lui faire prendre qu'une nourriture propre à rendre plus fluides les matieres contenues dans les premieres voies; & dans le cas où il y a lieu de croire qu'elles sont fort engorgées, on peut, après le paroxysme, donner une petite dose de quelqu'émétique, comme le sirop de Charas, de Glaubert, ou un demi - grain de tartre Stibié dans le sirop de violettes, & quelqu'eau appropriée. Si la [p. 663] maladie est causée par quelques exanthèmes rentrés, tels que la gale, la teigne, il faut employer les moyens qui peuvent en rappeller la matiere à l'extérieur, tels que les vessicatoires appliqués à la nuque, les cauteres, les sétons: si elle dépend des vers, il faut la traiter convenablement à sa cause. Voyez Vers, & sur - tout l'article Epilepsie.

L'atrophie des enfans pouvant être produite par des causes bien différentes, elle demande par conséquent un traitement aussi varié, qui doit être le même à proportion que celui qui convient aux adultes pour cette maladie. Voyez Atrophie ou Consomption.

Il en est de même des autres maladies auxquelles les enfans sont sujets, qui leur sont communes avec les personnes d'un âge plus avancé, telles que la diarrhée, la dyssenterie, la cardialgie, la suppression d'urine, &c. Voyez en son lieu chacune de ces maladies: consultez aussi Ethmuller, Harris, Hoffman, Boerhaave, dans la partie de leurs ouvrages où ils traitent des maladies des enfans, ex professo. C'est d'Hoffman principalement & de Boerhaave qu'a été tiré ce qui a été dit ici à ce sujet. (d)

Enfans des Dieux (Page 5:663)

Enfans des Dieux (Mythol.) Voyez Fils des Dieux.

Enfans perdus (Page 5:663)

Enfans perdus, (Art milit.) terme de guerre, qui signifie des soldats qui marchent à la tête d'un corps de troupes, commandés pour le soutenir, & qu'on employe pour commencer quelque attaque, donner un assaut ou forcer quelque poste. Ils tirent ce nom du danger auquel ils sont exposés: les Anglois les appellent les abandonnés & les desespérés, ce sont à présent les grenadiers qui commençent ces sortes d'attaques, ou les dragons. Chambers. (Q)

Enfans de langue (Page 5:663)

Enfans de langue. (Comm.) On nomme ainsi de jeunes François que le Roi fait d'abord élever à Paris, puis entretient dans le Levant pour y apprendre les langues turque, arabe & greque, & servir ensuite de drogmans à la nation, & surtout aux consuls & aux négocians. Ces enfans sont éleves en France par les jésuites, & se perfectionnent au Levant chez les capucins. Voyez Drogman. (G)

Enfantement (Page 5:663)

Enfantement, s. m. (Méd. & Chirurg.) Voyez Accouchement; mais comme cette opération naturelle a de grands besoins du secours de l'art, & que les chirurgiens qui s'y destinent, ne sauroient trop joindre à leur pratique & à leurs lumieres, l'étude des auteurs qui se sont attachés à la même profession, nous allons indiquer ici par supplément les principaux ouvrages de notre connoissance qui ont paru sur cette matiere en diverses langues, afin que ceux qui savent ces langues, & qui ne veulent rien négliger pour s'instruire, puissent se former une bibliotheque un peu complete des livres de leur métier: nocturnâ versate manu, versate diurnâ.

Auteurs latins. Becheri (Joh. Cour.) De PAISIOKRO/NIA inculpatâ ad servandam puerperam tract. Gissae, 1729. 4°. bon sur l'opération césarienne.

Cypriani (Abraham) historia foetus humani post xxj. menses ex uteri tubâ, matre salvâ ac superstite excisi. Lugd. Bat. 1700. 8°. c. f. c'est l'histoire d'un cas important en faveur de l'opération césarienne.

Deventer (Henrici) Ars obstetricandi. Lugd. Bat. 1701 & 1724. in - 4°. ibid. 1725. fig. en François à Paris, 1733 & 1738, in - 4°. avec fig. en Allemand Jenoe, 1717 in - 8°. fig. & en d'autres langues. C'est ici le meilleur ouvrage qui ait encore paru sur l'art des accouchemens dans aucun pays.

Hoffmanni (Daniel) Annotationes de partu tam naturali quàm violento. Francof. 1710 in - 8°. il faut lire ces remarques en medecin, & non pas en sévere législateur.

Prato (Jasonis) de pariente & partu liber. Basil. 1527. 8°. Amstel. 1657. 12. il ne méritoit pas d'être r'imprimé chez Blaeu.

Rhodionis (Eucharii) de partu hominis. Paris, 1536. in - 12. &c. Francof. 1554. 8°. c. f. ce petit ouvrage a été autrefois fort recherché, & souvent r'imprimé.

Rueff (Jacob.) de conceptu & generatione hominis, lib. jv. cum icon. Tiguri, 1554. fig. 1580. 4°. & Francof. 1587. in - 4°. Auctior in Gynoeciorum libris à Spacchio. Argent. 1597. edit. fol. en haut Allemand à Francfort, 1660. 4°.

Solingen (Cornel.) de obstetricantium officiis & opere. Francof. 1693. in - 4°. avec ses oeuvres chirurgicales. L'original écrit en Hollandois, parut à Amst. en 1684. in - 4°. & c'est un assez bon auteur.

Spachius (Israel) Gynoeciorum libri illustrati. Argentorati, 1597. fol. Collection qui doit entrer dans la bibliotheque des Accoucheurs & des Medecins.

Auteurs François. Amand (Pierre) Nouvelles observations sur la pratique des accouchemens. Paris 1714. in - 8. premiere édit. fig.

Bienassis (Paul) des divers travaux & enfantement des femmes, traduit du latin d'Eucharius Rhodion. Paris 1586. in - 16.

Bourgeois (Louise) dite Boursier. Observations sur la stérilité, pertes de fruit, fécondité, les accouchemens, maladies de femmes, & enfans nouveaunés. Paris, 1626. in - 8. 1653. traduit en Hollandois & en Allemand, il est devenu rare.

Bury (Jaccues) Le propagatif de l'homme, & secours des femmes en travail d'enfant. Paris, 1623. in - 12. fig. mauvais ouvrage.

Dionis (Pierre) Traité des accouchemens. Paris, 1718. 1724. in - 8. fig.

Du tertre (Marguerite) Instruction des Sages - femmes. Paris, 1677. in - 12. très - médiocre.

Duval (Jacques) Traité des Hermaphrodites, & de l'accouchement des femmes. Rouen, 1612. in - 8. il est rare.

Fournier (Denis) l'Accoucheur méthodique. Paris, 1677. in - 12. il ne mérite aucune estime.

Gervais de la Touche. L'industrie naturelle de l'enfantement contre l'impéritie des Sages - femmes. Paris, 1587. in - 8. On le lisoit avant que Mauriceau parût.

Guillemeau (Jacques) de la grossesse & accouchement des femmes. Paris, 1621. in - 8. fig. 1643. in - 8. fig. Il y a du savoir dans cet ouvrage.

Instruction familiere & utile aux sages - femmes pour bien pratiquer les accouchemens. Paris, 1710. in - 12. bon.

Levret (André) Observations sur les causes & les accidens de plusieurs accouchemens laborieux, avec des remarques, &o. Paris, 1747. in - 8. c. f. 1750. seconde édit. Il faut qu'un praticien se munisse de livres de ce genre.

Marche (la Dame de la) Instructions utiles aux Sages - femmes. Paris 1710. & 1723. in - 12. bon à recommander aux Accoucheurs.

Mauriceau (Fr.) Traité des maladies des femmes grosses. Paris, 1681. in - 4. premiere édit. 1728. 2 vol. in - 4. sixieme édit. Voilà le premier praticien du monde, celui à qui toute l'Europe est redevable de l'art des accouchemens & de ses progrès. Son ouvrage est traduit dans toutes les langues, & le mérite bien.

Mesnard (Jacques) le guide des accouchemens. Paris, 1743. in - 8. avec fig.

Motte (Guillaume Mauquest de la) Traité des accouchemens. Paris, 1715. premiere édit. in - 4. Ce livre est plein d'excellentes observations.

Peu (Philippe) Pratique des accouchemens. Paris, 1694. in - 8.

Portal (Paul) la pratique des accouchemens. Paris, 1685. avec fig. premiere édit. in - 8. fig. & Amst. 1690. in - 8. en Hollandois.

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