ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"566"> son corps depuis l'estomac jusqu'au croupion a trois piés de long; sa tête est petite eu égard à sa taille, elle est dégarnie de plumes, & d'une couleur bleuâtre; ses yeux sont grands & très - vifs: au - dessus du bec sont deux ouvertures qui servent de narines; sur la tête est une espece de couronne d'un jaune foncé qui descend jusque sur le bec; il la perd tous les ans avec ses plumes dans le tems de la muë. Le cou est garni de deux peaux rouges semblables à celles des coqs - d'Inde; ses cuisses sont charnues & couvertes d'une peau écailleuse, les pattes sont grosses & garnies de cinq ergots couverts d'écailles très - dures; il ressemble assez à une autruche, de l'espece de laquelle il est peut - être; ses plumes sont noires & rouges, on les prendroit de loin pour des poils; ses ailes sont courtes, aussi ne lui servent - elles point pour voler, mais seulement pour courir avec plus de rapidité; le croupion est couvert de plumes plus longues & plus fortes que les autres; il a plus de force dans les pattes que dans le bec; ses oeufs different de ceux des autruches en ce qu'ils sont plus petits, la coquille en est verdâtre & remplie d'une infinité de bosses ou tubercules: les habitans du pays s'en nourrissent. Cet oiseau avale tout ce qui se présente à lui, & rend par - derriere ce qu'il n'a pû digérer. On prétend que sa graisse est très - bonne pour les nerfs, émolliente, maturative. Dictionn. univers. de Hubner.

Emeu (Page 5:566)

Emeu, s. m. (Fauconnerie.) rendre son émeu, c'est rendre son excrément; l'oiseau est en parfaite santé quand il rend bien son émeu.

EMEUTER ou EMEUTIR (Page 5:566)

EMEUTER ou EMEUTIR, v. neut. (Fauconn.) se dit des oiseaux de proie; quand le faucon a rendu son excrément, on dit qu'il vient d'émeuter.

EMINCIR (Page 5:566)

EMINCIR, v. act. (Arts méchaniq.) c'est en général ôter à un corps de son épaisseur. On dit mieux amincer & aminci, qu'émincir & émincé.

EMINE (Page 5:566)

EMINE, s. f. (OEconom. rustiq.) Voyez Hemine.

EMINENCE (Page 5:566)

EMINENCE, s. f. (Physiq.) petite élévation ou monticule au - dessus du niveau de la campagne. Voy. Montagne.

On dit: ce palais est bâti sur une éminence: les ennemis se sont saisis de cette éminence, par où ils nous commandent.

Eminence (Page 5:566)

Eminence, s. f. en Anatomie, ce mot se dit principalement en parlant de certaines éminences des os, & on en peut distinguer de trois especes; savoir, 1°. celles qui servent à la connexion des os: 2°. celles qui donnent attache à des parties molles: 3°. celles qui résultent de la conformation particuliere de l'os. Mais comme les unes sont continues avec l'os, & que d'autres ne sont que contiguës, c'est - là ce qui a donné lieu à la distinction qu'on en a fait en apophyses & en épiphyses. V. Apophyse & Epiphyse.

C'est de la figure, de la situation, de la connexion, & des usages des éminences, qu'on a tiré les différens noms qu'on leur a donné.

De leur figure, on les appelle tête, lorsqu'elles sont convexes & arrondies en forme de globe; tubérosité, lorsqu'elles sont inégales & raboteuses; épine & épineuse, quand elles sont aiguës & en pointe, &c.

De leur situation, elles sont appellées obliques, transverses, supérieures, inférieures, &c.

De leur connexion, elles prennent le nom des parties avec lesquelles elles sont articulées; telle est l'apophyse malaire de l'os maxillaire, &c. Voyez Maxillaire.

Par rapport à l'usage, on donne le nom de trochanter à deux tubérosités de l'os de la cuisse, qui donnent attache aux muscles qui la font tourner. (L)

Eminence (Page 5:566)

* Eminence, s. f. (Hist. mod.) titre qu'on donne aux cardinaux, aux trois électeurs ecclésiastiques, & au grand - maître de Malte, selon une bulle d'Urbain VIII, qui ne dispense que les rois & les papes de le leur accorder, & qui défend à tous autres de le prendre. Le pape leur dit votra signoria; le roi de France, cousin; l'empereur, reverenda paternitas; les rois de Pologne & de Portugal, & la république de Venise, signoria illustrissima. Au reste cette épithete honorifique, éminence, avoit été donnée par Grégoire le Grand à des évêques, long - tems avant qu'Urbain l'attachât spécialement au cardinalat. La bulle d'Urbain VIII. qui éminentifie les cardinaux, est de 1630.

EMIONITE (Page 5:566)

EMIONITE, s. f. (Hist. nat. bot.) hemionitis, genre de plante, dont les feuilles ont de larges oreilles à leur base, soit qu'elles soient simples, soit qu'elles soient composées. Tournefort, Instit. rei herb. Voyez Plante. (I)

EMIR (Page 5:566)

EMIR, subst. m. (Hist. mod.) titre de dignité, ou qualité chez les Turcs ou Sarrasins, qu'on donne à ceux qui sont parens ou descendus du grand prophete Mahomet.

Ce mot est arabe, & dans cette langue il signifie prince; il est formé de amar, qui est originairement hébreu, & qui dans les deux langues signifie dire & commander. Voyez Amiral.

Les émirs sont en grande vénération, & ont seuls le droit de porter un turban verd. Il y a sur les côtes de la Terre - sainte, des émirs qui sont des princes souverains, comme l'émir de Gaza, l'émir de Terabée, sur lesquelles le grand - seigneur n'a que peu d'autorité.

Ce titre ne se donnoit d'abord qu'aux califes. On les appelloit aussi en Perse émir zadeh, fils du prince; & par abbréviation d'émir on fit mir, & d'émir zadeh, mirza. Voyez Calife. Dans la suite, les califes ayant pris le titre de sultans, celui d'émir demeura à leurs enfans, comme celui de césar chez les Romains. Ce titre d'émir, par succession de tems, a été donné à tous ceux qui sont censés descendre de Mahomet par sa fille Fatima, & qui portent le turban verd. Voyez Turban.

Ces émirs étoient autrefois uniquement destinés au ministere de la religion, & l'état leur payoit une pension annuelle; aujourd'hui on les voit répandus dans tous les emplois de l'empire; aucun magistrat, par respect pour le sang de Mahomet, n'oseroit les punir. Ce privilége est reservé à l'émir bachi leur chef, qui a sous lui des officiers & des sergens, avec pouvoir de vie & de mort sur ceux qui lui sont soûmis; mais pour l'honneur du corps, il ne fait jamais punir les coupables ni exécuter les criminels en public. Leur descendance de la fille de Mahomet est une chose si incertaine, que la plûpart des Turcs mêmes ne sont pas fort crédules sur cet article, & battent souvent les vénérables enfans du prophete, en prenant toutefois la précaution de leur ôter le turban verd, & de le poser à terre avant que de les frapper; mais un chrétien qui les auroit maltraités seroit brûlé vif.

Emir est aussi un titre, qui, joint à quelqu'autre mot, désigne souvent quelque charge ou emploi, comme emir al omera, le commandant des commandans. C'étoit du tems des califes le chef de leurs conseils & de leurs armées.

Les Turcs donnent aussi ce nom à tous les visirs ou bachas des provinces (voyez Bacha, &c.): ajoûtez à cela que l'émir akhor, vulgairement imrahor, est grand - écuyer du grand - seigneur.

L'émir alem, vulgairement miralem, porte - enseigne de l'empire, est directeur de tous les intendans, & fait porter devant lui une cornette mi - partie de blanc & de verd.

Emir bazar, est le prevôt qui a l'intendance sur les marchés, qui regle le prix des denrées.

L'émir hadge, prince ou conducteur des pélerins de la Mecque, est ordinairement bacha de Jérusalem.

Emir al moslemin ou émir al moumenin, c'est - à - dire [p. 567] le commandant des fideles ou des croyans, c'est un titre qu'ont pris les Almoravides & les Almohades qui ont regné en Afrique & en Espagne. Diction. de Trév. Moréry, & Chambers. (G)

EMISSAIRE (Page 5:567)

EMISSAIRE, s. m. (Hist. mod.) personne de confiance, adroite & capable, qu'on envoie sourdement pour sonder les sentimens ou les desseins d'autrui, ou lui faire quelque proposition ou ouverture, semer des bruits, épier les actions & la contenance d'un ennemi, d'un parti contrairc, pour tirer avantage de tout cela.

Ce mot est formé du latin e, & mitto, qui signifie j'envoie dehors.

Les chefs de partis ont plusieurs émissaires qui s'employent pour leurs intérêts, qui leur rapportent tout ce qui se passe dans le monde, pour prendre là - dessus leurs mesures; en conséquence on dit que le pape & le prétendant ont leurs émissaires en Angleterre. Voyez le Dictionn. de Trév. & Chambers. (G)

EMISSION (Page 5:567)

EMISSION, s. f. on appelle ainsi, en Physique, l'action par laquelle un corps lance ou fait sortir hors de lui des corpuscules. Voyez Emanation, Exhalaison, &c.

C'est une grande question que de savoir si la lumiere se fait par pression ou par émission, c'est - à - dire si elle se communique à nos yeux par l'action du corps lumineux sur un fluide environnant, ou par des corpuscules qui s'élancent du corps lumineux jusqu'à l'organe. En attendant que nous traitions cette question plus en détail au mot Lumiere, nous croyons devoir faire ici quelques réflexions sur une preuve que des philosophes modernes ont crûe très - favorable au système de l'émission. Les observations de Roemer, disent - ils, sur les éclipses des satellites (voyez Satellite & Lumiere), prouvent que la lumiere, soit par pression soit par émission, vient du soleil à nous en huit minutes & demie; les observations de l'aberration prouvent que la vîtesse, soit actuelle soit de tendance, que les corpuscules de la lumiere ou de l'éther ont en parvenant à nos yeux, est précisément celle qu'il leur faut pour parcourir en huit minutes & demie la distance du soleil à nos yeux: n'est - il donc pas bien vraissemblable qu'en effet les corpuscules lumineux viennent du soleil à nous par un mouvement de transport? Voy. les mém. de l'acad. 1739.

Pour apprétier le degré de force de ce raisonnement, j'ai considéré une suite de petites boules élastiques égales, rangées en ligne droite, & j'ai comparé le tems qu'une de ces boules mettroit à parcourir un espace donné, avec le tems qu'il faudroit pour que le mouvement de la premiere boule se communiquât à la derniere. Prenons d'abord deux boules égales & à ressort, dont le diametre soit d, & dont l'une soit en repos & soit choquée par l'autre avec la vîtesse V. Soit a l'espace qui est entre l'extrémité antérieure de la boule choquante & l'extrémité postérieure de la boule choquée, V étant la vîtesse de la boule choquante, il est visible, 1°. que l'extrémité antérieure de cette boule parcourra l'espace a dans le tems, & qu'alors elle atteindra l'autre boule; 2°. dans ce moment, comme on le prouvera à l'article Percussion, l'extrémité antérieure de la boule choquante & l'extrémité postérieure de la boule choquée, qui forment le point de contact sur lequel se fait la compression, auront la vîtesse commune; c'est - à - dire que l'une qui avoit la vîtesse V, perdra la vîtesse, & que l'autre qui étoit en repos recevra la vîtesse; & si on nomme x l'espace que le point de contact parcourt pendant que le ressort se bande & débande, le point de contact par<cb-> courra cet espace x avec la vîtesse pendant le tems [omission: formula; to see, consult fac-similé version]. Alors la premiere boule reste en repos, & l'extrémité antérieure de la boule choquée parcourt un espace quelconque c avec la vîtesse V dans le tems [omission: formula; to see, consult fac-similé version]. L'espace qui se trouve alors entre le lieu qu'occupoit avant le choc l'extrémité antérieure de la boule choquante, & le lieu qu'occupe actuellement l'extrémité antérieure de la choquée, est évidemment égal à a+x+c+d; or l'extrémité antérieure de la boule choquante, si elle n'eût point rencontré d'obstacle, auroit parcouru cet espace dans un tems égal à [omission: formula; to see, consult fac-similé version]. Donc en supposant seulement deux boules, la différence du tems par émission ou transport, & du tems par pression, [omission: formula; to see, consult fac-similé version]; s'il y a trois boules, cette différence sera, & ainsi de suite; & si le nombre n des boules est très - considérable, elle sera [omission: formula; to see, consult fac-similé version]. Donc le premier tems sera égal, plus grand, ou plus court que le second, selon que d sera égal, plus grand ou plus petit que x, c'est - à - dire selon que le diametre d'une des boules sera égal, plus grand ou plus petit que l'espace parcouru par le point de contact durant le bandement & le débandement du ressort. Il n'y a donc qu'un cas pour l'égalité des deux tems, & une infinité pour leur inégalité: c'est pourquoi la preuve alléguée ci - dessus a de la force; mais elle n'est pas rigoureusement démonstrative.

Quoique la lumiere, si elle se propage par pression, ne se propage peut - être pas exactement de la même maniere que le mouvement ou la tendance au mouvement dans une suite de boules élastiques, j'ai crû que la théorie précédente pouvoit servir au moins à nous éclairer jusqu'à un certain point sur la question proposée.

Il est bon de remarquer au reste, pour prévenir toute difficulté sur ce sujet, que l'accord de la théorie de l'aberration avec le système de l'émission de la lumiere, ne suppose pas qu'on connoisse la vraie distance de la terre au soleil; il suppose seulement qu'un arc de 20" dans l'orbite terrestre soit parcouru par la terre en 8'½, ce qui est vrai. Voyez Aberration, & les institut. astron. page 95 & 301. (O)

Emission (Page 5:567)

Emission, (Physiol.) est un terme employé pour exprimer le sentiment de Pythagore & de ses sectateurs sur la vision; ils imaginoient qu'il sort des objets certaines especes visibles, qui sont fort grandes lorsqu'elles sont encore proches de ces objets, mais qui deviennent plus petites lorsqu'elles s'en éloignent davantage, jusqu'à ce qu'elles soient enfin réduites à une telle petitesse, qu'elles puissent entrer dans l'oeil & se faire alors appercevoir à l'ame. L'action par laquelle ces especes sortent des objets, est ce que ces philosophes appellent émission. C'est dans le même sens que les Platoniciens se servent aussi de ce terme pour exprimer l'action par laquelle ils prétendoient qu'il sort de l'objet & de l'oeil certains écoulemens, qui se rencontrent & s'embrassent les uns les autres à mi - chemin, d'où ils retournent ensuite dans l'oeil, & portent par - là dans notre ame l'idée des objets.

Si ces sentimens étoient fondés, ne devrions - nous pas appercevoir dans l'obscurité les objets, de la même maniere que nous les voyons lorsqu'ils sont exposés à la lumiere? Mais on voudroit bien savoir quelle est la nature de ces especes, ou de ces écoulemens prétendus; comment ils sortent de l'objet, ou de l'oeil, ou de tous les deux ensemble; quelle est la cause de l'émission qui s'en fait, & par qui ils sont produits? Mussch. essai de physique. Voyez Especes. (d)

Emission de voeux (Page 5:567)

Emission de voeux, (Jurispr.) est la profession

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