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Théophraste rapporte qu'un roi de Babylone présenta
au roi d'Egypte une émeraude dont la longueur
étoit de quatre coudées, & la largeur de trois; &
qu'en même tems il y avoit en Egypte un obélisque
composé de quatre émeraudes, qui avoit quarante
coudées de haut, quatre de large en quelques endroits,
& deux dans d'autres. Il est impossible qu'il y
ait jamais eu des émeraudes de cette grandeur: on a
pris pour émeraudes des choses d'une autre nature.
L'histoire de la déesse Emeraude, rapportée par Garcilasso de la Vega, me paroît plus vraissemblable. Cet
auteur dit que les peuples de la vallée de Manta au
Pérou, adoroient une émeraude grosse comme un
oeuf d'autruche; on la montroit les jours de grande
fête, & les Indiens accouroient de toutes parts pour
voir leur déesse, & pour lui offrir des émeraudes. Les
prêtres & les caciques donnoient à entendre que la
déesse étoit bien - aise qu'on lui présentât ses filles, &
par ce moyen ils en amasserent une grande quantité.
Les Espagnols, dans le tems de la conquête du Pérou, trouverent toutes les filles de la déesse; mais
les Indiens cacherent si bien la mere, qu'on n'a jamais
pû savoir où elle étoit. D. Alvarado & ses compagnons
briserent la plus grande partie des émeraudes
sur des enclumes, parce qu'ils croyoient que si elles
étoient fines, elles ne devoient pas se casser. Voyez
Emeraude (Page 5:564)
EMERGENT (Page 5:564)
EMERGENT, adj. année émergente, (Chron.) c'est
l'époque dont nous commençons à compter le tems.
Voyez
Notre année émergente est quelquefois celle de la création. Les Juifs prenoient pour année émergente, ou celle du déluge, ou celle de l'exode, c'est - à - dire de leur sortie d'Egypte.
L'année émergente des Grecs étoit l'année de l'établissement,
ou du moins du rétablissement des jeux
olympiques. Les Romains comptoient depuis la fondation
de Rome. Les Chrétiens comptent depuis la
naissance de Jesus - Christ, ou environ; les Mahométans, depuis l'hégire ou fuite de Mahomet de la
Mecque à Médine, qui arriva en l'an 622 de J. C.
Voyez
EMERIL (Page 5:564)
EMERIL, s. m. smiris (Hist. nat. Minéral) C'est une mine de fer d'une dureté extraordinaire: elle est pesante, ressemble à une pierre: sa couleur est ou grise, ou rougeâtre, ou noirâtre: la partie ferrugineuse y est en très - petite quantité, & tellement enveloppée, que l'aimant ne peut point l'attirer. L'émeril résiste à l'action du feu, & n'entre en fusion que très - difficilement; il faut y joindre pour cela une grande quantité de fondant: c'est ce qui l'a fait placer au nombre des mines de fer réfractaires. On voit par - là que l'on ne trouveroit point son compte à traiter l'émeril pour en tirer le fer. L'usage principal qu'on en fait, est de polir l'acier, le fer, le verre, & les pierres les plus dures; mais pour l'employer ainsi il faut commencer par le réduire en une poudre extrèmement fine, ensuite de quoi on le délaye dans l'eau, ou dans de l'huile pour certains cas. ( - )
EMERILLON (Page 5:564)
EMERILLON, s. m. (Hist. nat. Ornith.) asalon. C'est le plus petit de tous les oiseaux que l'on dresse pour la chasse, à l'exception de la pie - grieche; car il n'est pas plus gros que le merle. Il a un pié un pouce de longueur depuis la pointe du bec jusqu'à l'extrémité de la queue, & un pié jusqu'au bout des ongles. Dans cette espece d'oiseau les mâles sont
Emerillon (Page 5:564)
Emerillon (Page 5:564)
Emerillon (Page 5:564)
o p q r représente un émerillon: o est un petit cylindre
de bois dur, évidé dans son milieu: q est un
crochet qui a la liberté de tourner, au moyen de la
tête qu'on apperçoit dans la partie évuidée du cylindre
de bois o p. C'est à ce crochet que les fileurs attachent
leur fil, quand ils veulent lui laisser perdre
de son tortillement. r est un anneau de fer par lequel
les fileurs tiennent l'émerillon; & cet anneau a la liberté
de tourner, au moyen d'une petite tête qu'on
apperçoit dans la rainure du petit cylindre o p. Cet
instrument ne sert pas seulement aux fileurs, les commetteurs
s'en servent aussi. Voyez l'art.
EMERITAT (Page 5:564)
* EMERITAT, s. m. (Hist. anc.) c'est ainsi qu'on appelloit chez les Romains, la récompense qu'on accordoit à un soldat qui avoit bien servi pendant un certain nombre d'années. On dispute si elle consistoit ou en argent, ou en terre, ou dans l'un & l'autre, & s'il n'y avoit aucune différence entre l'emeritum & le proemium. L'histoire nous apprend qu'Auguste donna à un prétorien 5000 drachmes, & à un soldat [p. 565]
EMERITE (Page 5:565)
* EMERITE, s. m. (Hist. mod.) On donne dans la faculté des Arts, ce titre aux professeurs qui ont vingt ans d'exercice. Ils conservent en quittant leur chaire, une pension de cinq cents livres; récompense bien modique d'un long service rendu à la société dans un des emplois les plus importans & les plus pénibles, celui d'instruire la jeunesse.
EMERSION (Page 5:565)
EMERSION, s. f. en Physique, est l'élévation de
quelque solide au - dessus de la surface d'un fluide plus
pesant que lui, dans lequel il a été plongé avec force,
ou jetté. Voyez
C'est une des lois connues de l'Hydrostatique,
qu'un corps solide étant enfoncé avec force dans
un fluide plus pesant, fait effort immédiatement
après pour remonter; & cela avec un degré de force
égal à l'excès du poids d'un pareil volume du fluide
sur le poids du solide même. Par exemple, un solide
étant plongé dans un fluide d'une gravité spécifique
double de la sienne, il remontera en - haut avec une
force égale à la moitié de celle avec laquelle il descendroit
dans l'air libre ou dans le vuide; & il remontera
jusqu'à ce que la moitié de son volume soit
hors du fluide ou au - dessus de sa surface: car en cet
état sa partie submergée occupera la place d'une
portion de fluide d'une pesanteur égale à celle du
corps entier; & par conséquent la colonne dans laquelle
se trouve ce corps, sera en équilibre avec les
colonnes adjacentes. Voyez
Emersion (Page 5:565)
On trouve quelquefois les différences en longitude,
par l'observation des immersions ou des émersions du premier satellite de Jupiter. Voyez
On se sert encore du terme émersion, lorsqu'une
étoile ou planete que le Soleil cachoit, parce qu'il
en étoit trop proche, commence à reparoître, en
sortant, pour ainsi dire, des rayons de cet astre.
Voyez
Scrupules ou minutes d'émersion, c'est l'arc que le centre de la Lune décrit depuis le tems qu'elle commence à sortir de l'ombre de la Terre, jusqu'à la fin de l'eclipse. Wolf, Harris & Chambers. (O)
EMERUS (Page 5:565)
EMERUS, genre de plante à fleur papilionacée.
Il sort du calice un pistil qui devient dans la suite
une silique mince, qui renferme des semences presque
cylindriques. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez
Emerus (Page 5:565)
L'émerus ou sené bâtard croît promptement, se multiplie aisément, résiste à la rigueur des plus grands hyvers, n'exige aucune culture particuliere, & réussit dans tous les terreins, si ce n'est pourtant dans les terres fortes & humides, où il ne pousse que foiblement. On peut le multiplier de rejettons, dont il se garnit abondamment au pié; de boutures qu'il faut faire au printems; de branches couchées qu'il n'est pas besoin de marcoter; ou de semences, qui sont mûres au mois de Septembre. Mais ce dernier moyen est le plus long, la bouture au contraire est la voie la plus facile & la plus courte. On peut faire avec du bois de tout âge ces boutures, qui seront propres à être transplantées l'automne suivante. Si l'on prend le parti de semer la graine, il faudra le faire au mois de Mars; elle levera au bout d'un mois: on pourra l'automne suivante arracher les plans les plus forts, & les mettre en pépiniere pour donner de l'espace aux plus foibles.
On ne connoît que deux especes de cet arbrisseau.
1°. Le sené bâtard ordinaire; il n'est pas si commun que le suivant, parce qu'il a moins d'agrément, & qu'on ne s'applique pas tant à le multiplier. Il s'éleve à huit ou dix piés. On ne peut guere l'employer qu'à garnir des bosquets, & tout au plus l'admettre dans des plates - bandes, où on pourra lui former une tête & le tailler en boule. Cette taille se doit faire au mois de Juin après la fleur passée; mais il faudra s'en abstenir, si l'on se propose d'en recueillir les graines.
2°. Le petit sené bâtard. C'est l'un des jolis arbrisseaux que l'on puisse employer pour l'ornement d'un jardin. Il ne s'éleve qu'à quatre ou cinq piés. Sa feuille est plus petite que celle du précédent, & cependant l'arbrisseau en est plus garni, parce qu'elles sont placées plus près les unes des autres sur les branches. Mais sa fleur, qui a une teinte de rouge en - dehors, est plus brillante, & il en produit deux fois dans l'année; d'abord au printems comme l'autre espece, ensuite en automne pendant tout le mois de Septembre & au - delà. Le plus bel emploi que l'on puisse faire de cet arbrisseau dans un jardin, c'est d'en former de petites palissades à hauteur d'appui, dont le verd - brun & stable tranchera avec toute autre verdure, & dont la durée des fleurs formera un aspect très - agréable pendant presque toute la belle saison. (c)
EMESE (Page 5:565)
EMESE, (Géog. anc. & mod.) ville de la Syrie, en Asie; elle est maintenant dans le gouvernement du bacha de Damas. Il y a encore aujourd'hui des ruines qui annoncent une ville anciennement opulente. On croit que c'est l'Emath de l'Ecriture - sainte.
EMETIQUE (Page 5:565)
EMETIQUE, (Thérapeutique.) Voyez
Emétique (Page 5:565)
EMETTRE (Page 5:565)
EMETTRE, (Jurisprud.) se dit en parlant de certains actes; comme émettre un appel simple ou un appel comme d'abus, c'est interjetter un appel.
On dit d'un religieux qu'il a fait ses voeux; mais en parlant de l'acte par lequel il les a proférés, on qualifie ordinairement cet acte d'émission de voeux. (A)
EMEU ou EME (Page 5:565)
EMEU ou EME. Voyez
Emeu (Page 5:565)
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