ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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ENCOMBRE (Page 5:632)

ENCOMBRE, s. f. (Archit.) ruines entassées les unes sur les autres, & faisant embarras dans quelques passages.

ENCOMBRE (Page 5:632)

ENCOMBRE, adj. (Jurispr.) signifie embarrassé. Mariage encombré se dit en Normandie, lorsque le mari a aliéné quelqu'héritage de sa femme. Voyez Mariage encombré. (A)

ENCOMBREMENT (Page 5:632)

ENCOMBREMENT, s. m. (Marine.) c'est l'embarras que causent dans un vaisseau les marchandises qui sont d'un gros volume & tiennent beaucoup de place, comme des balles de plumes, de chanvre, du liége, &c. Lorsqu'il s'agit du fret des marchandises, on en fait l'évaluation suivant l'encombrement, c'est - à - dire par rapport à l'embarras qu'elles peuvent causer, ou à la place qu'elles peuvent occuper dans le vaisseau. (Z)

ENCOQUER (Page 5:632)

ENCOQUER, v. act. (Marine.) c'est faire couler un anneau de fer ou la boucle de quelque cordage, le long de la vergue pour l'y attacher. L'étrope des pendans de chaque bras est encoqué dans le bout de la vergue. (Z)

ENCOQUURE ou ENCOCURE (Page 5:632)

ENCOQUURE ou ENCOCURE, s. m. (Marin.) c'est cet enfilement qui fait entrer le bout de la vergue dans une boucle ou dans un anneau, pour y suspendre quelque poulie ou quelque boute - dehors.

C'est aussi l'endroit dubout de chaque vergue où l'on amarre les bouts des voiles par en - haut. L'encocure du fer des boute - hors est à - peu - près à un quart de distance du milieu de la vergue. (Z)

ENCORBELLEMENT (Page 5:632)

ENCORBELLEMENT, subst. m. en Architecture, toute saillie portant à faux au - delà du nud du mur, comme console - corbeau, &c. (P)

ENCORNAIL, Trou (Page 5:632)

ENCORNAIL, Trou ou Trous du Clan, (Marine.) c'est un trou ou une mortoise qui se pratique dans l'épaisseur du sommet d'un mât le long duquel court la vergue, par le moyen d'un roüet de poulie dont l'encornail est garni; l'étague y passe & saisit le milieu de la vergue, pour la faire courir le long du mât. (Z)

ENCORNE (Page 5:632)

ENCORNE, adj. (Manége, Maréchall.) javart encorné, atteinte encornée; épithete dont nous nous servons pour désigner la situation plus dangereuse de l'une & de l'autre de ces maladies, c'est - à - dire leur position dans le voisinage de la couronne: alors elles peuvent donner lieu à de vrais ravages, sur - tout si la suppuration qui doit en résulter, se creuse des sinus, & si la matiere suppurée flue & descend dans l'ongle même. Voyez Javart. (e)

ENCOUDER (Page 5:632)

ENCOUDER, v. act. (Agricult.) il se dit d'un cep de vigne; c'est lui faire faire un coude en l'attachant à l'échalas. Voyez Vigne.

ENCOURAGER (Page 5:632)

ENCOURAGER, v. act. donner du courage. Voyez Courage.

ENCOURIR (Page 5:632)

* ENCOURIR, v. act. ne se prend jamais qu'en mauvaise part; c'est s'attirer, mériter, subir. Certains écrivains ont encouru la haine de tous les gens de Lettres, par la maniere outrageante dont ils en ont traité quelques - uns; le mépris des gens sensés, par le spectacle indécent de leurs convulsions; & la sévérité du gouvernement, par les troubles qu'on en craignoit.

Encourir (Page 5:632)

Encourir, (Jurisp.) signifie s'attirer, subir quelque peine: par exemple, encourir une amende, c'est se mettre dans le cas de la devoir. L'amende est encourue, lorsque la contravention est commise. On dit de même encourir la mort civile, une censure, une excommunication. Il y a des peines qui sont encourues ipso facto, c'est - à - dire de plein droit; d'autres qui ne le sont qu'après un jugement qui les déclare encourues. Voyez Amende, Mort civile, Censure, Excommunication . (A)

ENCOUTURE (Page 5:632)

ENCOUTURE, adj. (Mar.) bordages encouturés l'un sur l'autre; il se dit des bordages qui passent l'un sur l'autre, au lieu de se joindre quarrément. Les bateaux chalands de la Loire sont fort legers & vont à la voile; ils ne sont bâtis que de planches encoutarées l'une sur l'autre, jointes à des pieces de liure qui n'ont ni plats - bords ni matieres pour les tenir fermes.

ENCRAINE (Page 5:632)

ENCRAINE, adj. (Maréchall.) cheval encraîné, pour dire égaroté. Ce mot n'est plus d'usage. Voyez Egaroté.

ENCRATITES (Page 5:632)

ENCRATITES, s. m. pl. (Hist. ecclés.) hérétiques qui s'éleverent dans le deuxieme siecle. L'auteur de cette secte étoit Tatien disciple de S. Justin martyr, homme éloquent, & qui avoit même écrit en faveur de la religion chrétienne; mais après la mort de son maître, il tomba dans les erreurs de Valentin, de Marcion & de Saturnin. Il soûtenoit entr'autres choses qu'Adam n'étoit pas sauvé, & traitoit le mariage de corruption & de débauche, en attribuant l'origine au démon. De - là ses sectateurs furent nommés Encratites ou Continens. Ils s'abstenoient de la chair des animaux & du vin, dont ils ne se servoient pas même dans l'Eucharistie, ce qui leur fit aussi donner le nom d'Aquariens & d'Hydroparastates.

Ils fondoient cette aversion pour le vin sur ce qu'ils s'imaginoient que cette liqueur étoit une production du diable, alléguant en preuve l'ivresse de Noé & la nudité qui en fut la suite; ce n'est pas qu'ils respectassent fort l'autorité de l'ancien Testament; ils n'en admettoient que quelques passages qu'ils tournoient à leur fantaisie. Fleury, Hist. ecclés. tome I. liv. IV. tit. viij. p. 436. (G)

ENCRE à écrire (Page 5:632)

ENCRE à écrire, s. f. (Arts.) en latin atramentum scriptorium, liqueur noire composée d'ordinaire de vitriol romain & de noix de galle concassées, le tout macéré, infusé, & cuit dans suffisante quantité d'eau, avec un peu d'alun de roche ou de gomme arabique, pour donner à la liqueur plus de consistance.

Entre tant de recettes d'encre à écrire, nous nous contenterons d'indiquer celles de MM. Lémèry & Geoffroy; le lecteur choisira, ou même les perfectionnera.

Prenez, dit M. Lémery, eau de pluie, six livres; noix de galle concassées, seize onces. Faites - les bouillir à petit feu dans cette eau jusqu'à réduction des deux tiers, ce qui formera une forte décoction jaunâtre, dans laquelle les noix de galle ne surnageront plus; jettez - y gomme arabique pulvérisée, deux onces, que vous aurez fait dissoudre auparavant dans du vinaigre en quantité suffisante. Mettez ensuite dans la décoction, couperose ou vitriol romain, huit onces; donnez encore a votre décoction, devenue noire, quelques legers bouillons; laissez - la reposer. Enfin versez - la doucement & par inclination dans un autre vaisseau pour votre usage.

Prenez, dit M. Geoffroy, eau de riviere, quatre livres; vin blanc, deux livres; noix de galle d'Alep pilées, six onces. Macérez pendant vingt - quatre heures, en remuant de tems en tems votre infusion. Faites - la bouillir ensuite pendant une demi - heure, en l'écumant avec un petit bâton fourchu, élargi par le bas; retirez le vaisseau du feu. Ajoûtez à votre décoction, gomme arabique, deux onces; vitriol romain, huit onces; alun de roche, trois onces. Digérez de nouveau pendant vingt - quatre heures; donnez - y maintenant quelques bouillons: enfin passez la décoction refroidie au travers d'un linge.

On fait même de l'encre sur le champ, ou du moins une liqueur noire, par le mêlange du vitriol verd avec la teinture de noix de galle. Cette couleur noire vient de la prompte revivification du fer contenu dans ce vitriol; & cela est si vrai, que la noix de galle sans vitriol, mais seulement jointe avec de la limaille de fer, donne une pareille teinture, dès qu'elle a eu le tems de diviser ce fer qui est en limaille. Ainsi le vitriol dont on fait l'encre, est du fer dissous par un [p. 633] acide avec lequel il est intimement mêlé; la noix de galle est un alkali qui s'unit avec les acides, & leur fait lâcher le fer qui reparoît dans sa noirceur naturelle. Voilà la méchanique de l'encre; aussi des cinq especes de vitriol, celui qu'on appelle vitriol de Chypre ou de Hongrie, est le seul qui ne fasse point d'encre, parce que c'est le seul dont la base soit de cuivre, au lieu que dans les autres c'est du fer.

Si, après que l'encre est faite, on y jette quelques gouttes d'esprit de vitriol, la couleur noire disparoît, parce que le fer se réunit au nouvel acide, & redevient vitriol; par la même raison les acides effacent les taches d'encre. C'est avec les végétaux tels que le sumac, les roses, les glands, &c. que se fait l'encre commune. Article de M. le Chevalier de Jaucourt.

Encre noire (Page 5:633)

Encre noire à l'usage de l'Imprimerie. Celle dont on se sert pour l'impression des livres, est un mélange d'huile & de noir; on convertit cette huile en vernis par la cuisson: le noir se tire de la poixrésine; on retient artistement toutes les parties qu'exhale la fumée de cette sorte de poix quand on vient à la brûler dans une bâtisse faite exprès, nommée dans la profession sac à noir: on le décrira dans la suite de cet article.

Le vaisseau dans lequel l'on veut faire le vernis d'Imprimerie, peut être de fer, de fonte ou de cuivre; de ce dernier métal il est fait assez ordinairement en forme de poire, & on le nomme ainsi: les autres sont tout simplement de la figure & forme d'une chaudiere ordinaire. De quelque matiere que soit le vaisseau, & quelque forme qu'on lui suppose, il doit avoir un couvercle de cuivre, avec lequel on puisse à volonté le boucher très - exactement. Le corps de ce vaisseau doit être armé vers le milieu de deux anneaux de fer, un peu plus hauts que le niveau du couvercle qui a aussi le fien: ces anneaux servent à passer un ou deux batons, au moyen desquels un homme à chaque bout peut sans risquer, porter & transporter ce vaisseau, lorsqu'on veut le retirer de dessus le feu, ou l'y remettre.

Pour se précautionner contre tous les accidens qui peuvent arriver, il est de la prudence, pour faire ce vernis, de choisir un lieu spacieux, tel qu'un jardin, & même d'éviter le voisinage d'un bâtiment.

Si, comme je le suppose, on veut faire cent livres de vernis, réduction faite; mettez dans votre poire ou chaudiere cent dix à cent douze livres d'huile de noix; observez que cette quantité, ou que celle que peut contenir votre vaisseau, ne le remplisse qu'au deux tiers au plus, afin de donner de l'aisance à l'huile, qui s'éleve à mesure qu'elle s'échauffe.

Votre vaisseau en cet état, bouchez - le très - exactement, & le portez sur un feu clair que vous entretiendrez l'espace de deux heures. Ce premier tems donné à la cuisson, si l'huile est enflammée, comme cela doit arriver, en ôtant votre poire de dessus le feu, chargez le couvercle de plusieurs morceaux de vieux linge ou étoffes imbibées d'eau. Laissez brûler quelque tems votre huile, à laquelle il faut procurer ce degré de chaleur, quand elle ne le prend pas par elle - même, mais avec ménagement & à différentes fois. Ce feu ralenti, découvrez votre vaisseau avec précaution, & remuez beaucoup votre huile avec la cuillere de fer: ce remuage ne peut être trop répété, c'est de lui d'où dépend en très grande partie la bonne cuisson. Ces choses faites, remettez votre vaisseau sur un feu moins vif; & dès l'instant que votre huile reprendra chaleur, jettez dans cette quantité d'huile une livre pesant de croutes de pain seches & une douzaine d'oignons, ces choses accélerent le dégraissement de l'huile; puis recouvrez votre vaisseau, & le laissez bouillir à très<cb-> petit feu trois heures consécutives ou environ: dans cet espace de tems votre huile doit parvenir à un degré parfait de cuisson. Pour le connoître & vous en assûrer, vous trempez la cueillere de fer dans votre huile, & vous faites égoutter la quantité que vous avez puisée sur une ardoise ou une tuile: si cette huile refroidie est gluante, & file à peu - près comme feroit une foible glue, c'est une preuve évidente qu'elle est à son point, & dès - lors elle change son nom d'huile en celui de vernis.

Le vernis ainsi fait, doit être transvasé dans des vaisseaux destinés à le conserver; mais avant qu'il perde sa chaleur, il faut le passer à plusieurs reprises dans un linge de bonne qualité, ou dans une chausse faite exprès, afin qu'il soit net au point d'être parfaitement clarifié.

L'on doit avoir de deux sortes de vernis: l'un foible, pour le tems froid; l'autre plus fort, pour le tems chaud. Cette précaution est d'autant plus indispensable, que souvent on se trouve obligé de modifier ou d'accroître la qualité de l'un par celle de l'autre.

On peut faire le vernis foible au même feu que le vernis fort, mais dans un vaisseau séparé: on peut aussi employer, & c'est mon avis, pour ce vernis l'huile de lin, parce qu'à la cuisson elle prend une couleur moins brune & moins chargée que celle de noix, ce qui la rend plus propre à l'encre rouge dont nous allons parler.

Le vernis foible, pour sa perfection, exige les mêmes soins & précautions que le vernis plus fait: toute la différence consiste à ne lui donner qu'un moindre degré de feu, mais ménagé de telle sorte néanmoins, qu'en lui faisant acquérir proportionnellement les bonnes qualités du vernis fort, il soit moins cuit, moins épais, & moins gluant que le fort.

Si l'on veut faire ce demi - vernis de la même huile de noix dont on se sert pour le vernis fort, ce qui n'est qu'un petit inconvénient, lorsqu'il s'agit de l'employer pour faire l'encre rouge, ou s'épargner la peine de le faire séparément & de différente huile; il est tout simple de saisir l'occasion de la premiere cuisson de l'autre à l'instant qu'on lui reconnoîtra les qualités requises, & d'en tirer la quantité desirée, & même de celle qui est sur le feu.

Les huiles de lin & de noix sont les seules propres à faire le bon vernis d'Imprimerie; celle de noix mérite la préférence à tous égards: quant aux autres sortes, elles ne valent rien, parce qu'on ne peut les dégraisser parfaitement, & qu'elles font maculer l'impression en quelque tems qu'on la batte, ou qu'elle jaunit à mesure qu'elle vieillit.

Cependant dans quelques imprimeries on use de celles de navette & de chanvre, mais c'est pour imprimer des livres de la bibliotheque bleue: ce ménage est de si peu de conséquence, que l'on peut assûrer que c'est employer de propos délibéré de mauvaise marchandise.

Il y a des imprimeurs qui croyent qu'il est nécessaire de mettre de la terebenthine dans l'huile pour la rendre plus force, & afin qu'elle seche plûtôt. Elle fait ces effets, mais il en résulte nombre d'inconvéniens. La premiere difficulté est de la faire cuire si précisément, qu'elle n'épaississe pas trop le vernis, ce qu'il est très - rare d'éviter; alors le vernis est si fort & si épais, qu'il effleure le papier sur la forme & la remplit en fort peu de tems: si la terebenthine est cuite à son point, elle forme une pâte assez liquide, mais remplie de petits grains durs & comme de sable qui ne se broyent jamais.

La terebenthine, ainsi que la litharge, dont quelques - uns usent, & font un secret précieux, ont encore le défaut de s'attacher si fort au caractere, qu'il est presque impossible de bien laver les formes,

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