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ENCHEVÊTRURE (Page 5:622)
ENCHEVÊTRURE, s. f. (Manége & Maréchall.)
nous appellons de ce nom toute écorchure, toute
contusion, toute plaie qui affecte le pli du pâturon
des jambes postérieures du cheval, conséquemment
à un frotement plus ou moins violent de cette partie,
sur les longes du licou dans lesquelles l'animal
s'est embarrassé par quelque cause que ce soit, & de
maniere ou d'autre. Voyez
L'écorchure est - elle simple & sans inflammation?
on bassinera le lieu affecté avec du vin, & on desséchera
insensiblement en saupoudrant avec de la céruse.
L'érosion, au contraire, est - elle accompagnée
d'inflammation, est - elle vive? on recourra d'abord
aux cataplasmes émolliens; & les accidens appaisés,
on leur substituera les dessiccatifs. S'il arrive
que la jambe s'engorge, que la douleur persévere,
& qu'il y ait une véritable plaie; on saignera l'animal,
on pansera la plaie ainsi que toutes les autres
(voyez
Enchevêtrure (Page 5:622)
ENCHIFRENFMENT (Page 5:622)
ENCHIFRENFMENT, s. m. (Medecine.) est une espece de sluxion catarrheuse qui a son siége dans la membrane pituitaire; c'est la maladie qu'on appelle vulgairement rhûme de cerveau.
Le mot enchifrenement vient vraissemblablement, selon le dictionnaire de Trévoux, de sifern, qui signifie rhûme en langage celtique ou bas breton; & de sifern a été formé sifernet, enrhûmer. Les Grecs appellent cette maladie corysa, & les Latins gravedo.
L'enchifrenement est un véritable catarrhe qui ne differe de celui qui affecte la gorge & la poitrine, que par la différence de la partie affectée, qui d'une même cause prochaine produit cependant des symptomes différens.
Cette cause consiste dans l'engorgement des vaisseaux
& des glandes, qui servent à séparer du sang la
mucosité des narines; elle est donc semblable à celle
qui établit le catarrhe dans quelque partie que ce
soit, puisqu'il dépend toûjours de l'obstruction des
organes, par le moyen desquels se fait la secrétion
de l'humeur muqueuse destinée à défendre des impressions
de l'air ou des alimens toutes les voies par
lesquelles ils passent. Voyez
Tout ce qui peut relâcher le tissu de la membrane pituitaire & les couloirs de la mucosité qui entrent dans sa composition, ensorte qu'il s'y en porte une plus grande quantité; ou ce qui peut au contraire resserrer ce tissu, & conséquemment ces mêmes couloirs; de maniere que le cours de cette humeur ne soit pas libre; qu'elle soit forcée à séjourner plus long - tems dans ses follicules; qu'elle s'y épaississe plus qu'il n'est nécessaire pour l'usage auquel elle est destinée; qu'il ne puisse d'abord sortir de ces conduits, que la partie la plus fluide, pendant que la grossiere reste: tout ce qui peut produire ces effets donne lieu à l''enchifrenement. Ainsi on peut dire avec les anciens, qu'il peut être produit par intempérie froide & par intempérie chaude, non pas du cerveau, comme ils le pensoient, mais de toutes les parties molles de la cavité des narines, des sinus frontaux, des cellules de l'os ethmoïde, &c.
Les causes éloignées sont toutes celles qui peuvent produire le catarrhe en général, telles que l'insolation, l'air ambiant, chaud ou froid, sec ou humide, qui produisent subitement, selon leur différente maniere d'agir, quelqu'un des effets ci - dessus
Cette maladie, lorsqu'elle est causée par la constriction de la membrane pituitaire, s'annonce par un sentiment de chaleur dans l'intérieur du nez & dans toutes les cavités, ou la plûpart qui y ont communication, accompagnée de demangeaisons & de fréquens éternuemens. Les narines qui dans l'état de santé ne laissent pas échapper une goutte d'humeur aqueuse sous forme sensible dans un air tempéré, commencent à fournir la matiere d'un écoulement d'une humeur claire, âcre, salée, en quoi consiste proprement le corysa; elle excorie quelquefois & fait ensler les bords du nez & les parties voisines qui en sont humectées; le visage devient rouge; si l'on porte la main au front ou à la tête, on trouve ces parties plus chaudes qu'à l'ordinaire; on y sent aussi une legere douleur gravative, ou au moins une pesanteur inquiétante, les oreilles bourdonnent; la soif, l'inappétence, le dégoût même, se joignent ordinairement à tous ces symptomes; la fievre survient aussi quelquefois, & ne diminue pas ce mal. Il arrive ensuite, souvent dès le second jour, qu'il se fait une copieuse évacuation de mucosité épaisse, qui se ramasse dans les cavités des narines, & excite à se moucher continuellement par sentiment de plénitude ou d'irritation qu'elle y cause. Les enchifrenés sont obligés de tenir la bouche ouverte, sur - tout pendant le sommeil, soit à cause de la tuméfaction des membranes qui tapissent l'intérieur des narines vers leurs tissus externes & internes, soit à cause de la matiere visqueuse qui se trouve au passage de l'air, & le ferme; d'où s'ensuit que la transpiration ne se faisant que par la bouche, celle - ci se desseche, ce qui contribue beaucoup à exciter la soif: c'est aussi par la même raison que le ton de la voix est changé, & que le malade parle du nez; c'est - à - dire que l'air modifié pour la voix qui devroit passer librement par les narines, pour la prononciation de certaines lettres, trouvant le passage embarrassé frappe l'intérieur du nez sans en sortir, & y produit conséquemment un son différent. On a aussi l'odorat émoussé dans cette maladie, parce que les corpuscules propres à exercer l'organe de ce sens, ne peuvent pas pénétrer la couche de mucolité trop tenace & trop épaisse, dont il est enduit.
L'enchifrenement produit par le relâchement des parties susceptibles d'être affectées dans cette maladie, est presque accompagné des mêmes symptomes, excepté qu'on n'y sent pas autant de chaleur; que l'humeur du corysa & la mucosité viciée ne sont pas si âcres, si irritantes; qu'il n'y a pas de douleur de tête, mais beaucoup de pesanteur, avec disposition pressante au sommeil: la fievre qui survient dans ce cas est ordinairement salutaire, hâte l'excrétion de l'humeur peccante, & rend plus prompt le dégorgement des vaisseaux pituitaires.
Les vents froids & secs produisent souvent l'enchifrenement de la premiere espece; & celui de la seconde est souvent l'effet des vents chauds, humides, pluvieux. L'automne est la saison de l'année où cette maladie est plus commune, à cause des grands & fréquens changemens qui surviennent dans la température de l'air; ce qui dispose en général à toutes sortes de fluxions catarrheuses; celle des narines est presque toûjours d'une cause externe. Cette mala<pb-> [p. 623]
Si l'enchifrenement est de nature à exiger des remedes, ils doivent être prescrits différemment selon la différente cause qui l'a produit. Si la chaleur & l'acrimonie des humeurs sont dominantes, il faut prescrire une diete rafraîchissante, adoucissante; recommander la boisson abondante d'eau de ris, de poulet, d'infusion de pavot rouge; faire user de juleps hypnotiques.
Si la fievre est de la partie avec douleur de tête, on peut avoir recours à la saignée; les lavemens & même quelques legers purgatifs peuvent aussi être employés avec succès dans ce cas. La vapeur du vinaigre dans lequel on a fait bouillir quelques plantes résolutives, comme la fleur de sureau reçue par le nez, pendant quelques minutes, à plusieurs reprises, ne peuvent que produire de bons effets.
Pour l'enchifrenement qui dépend d'un relâchement
des vaisseaux muqueux, joint au tempérament froid
& humide, il convient d'employer des remedes plus
actifs, des purgatifs plus forts, des atténuans, des
apophlegmatiques, des masticatoires, des errhins,
des sternutatoires, des suffumigations faites avec des
parfums de différente espece. Il est très - rare qu'il y
ait indication de placer la saignée dans l'enchifrenement dont il s'agit. Il convient d'employer des confortatifs,
des corroborans pris intérieurement, la
diete seche & analeptique, des sachets de plantes
aromatiques appliqués sur la tête rasée, quelquefois
les vessicatoires appliqués derriere les oreilles à la
nuque. Voyez
ENCHUYSE (Page 5:623)
ENCHUYSE, (Géogr. mod.) ville de la Hollande septentrionale; elle est située sur le Zuiderzée. Long. 22. 55. lat. 52. 59.
ENCIS (Page 5:623)
ENCIS, (Jurispr.) c'est le meurtre de la femme enceinte, ou de l'enfant qu'elle porte. Ce terme se trouve dans la coûtume d'Anjou, art. 44; Maine, art. 51, & dans la somme rurale, titre d'action criminelle: mulier inciens qua uterum gerit. Voyez le glossaire de M. de Lauriere. (A)
ENCLAVE (Page 5:623)
ENCLAVE, s. f. (Jurisp.) On appelle enclave ou droit d'enclave, le droit qu'un seigneur a de prétendre la mouvance d'un héritage qui se trouve renfermé dans l'enceinte d'un territoire circonscrit & limité, dont ce seigneur a la directe. Le seigneur dont le fief n'est point un fief volant, mais qui a un territoire ainsi limité, n'a pas besoin d'autre que l'enclave pour prétendre la directe sur l'héritage qui se trouve compris au - dedans des limites de sa directe.
La question est ainsi décidée par Dumolin sur l'article 46 de l'ancienne coûtume de Paris, qui est le
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Le Grand sur la coûtume de Troyes, gl. j. n. 12. & 13. dit que dans les coûtumes de franc - aleu l'enclave est bon d'un seigneur à un autre, pour obliger celui qui n'a pas l'enclave, à rapporter des titres péremptoires; mais il prétend qu'il n'en est pas de même contre le détempteur, qu'il faut à son égard un titre précis. M. Guyot en son traité des fiefs, traité des prescriptions, rapporte cependant un arrêt du 4 Septemb. 1727, qui paroît avoir jugé pour l'enclave; mais dans la coûtume de Vitry il peut avoir eu pour
Enclave (Page 5:623)
Enclaves (Page 5:623)
ENCLAVÉ (Page 5:623)
ENCLAVÉ, adj. en termes de Blason, se dit d'un
écu parti, dont l'une des portions entre dans l'autre
en forme quarrée, comme un tenon de menuiserie.
Voyez
Pelckhosen en Allemagne, parti enclavé d'argent en gueules à senestre.
ENCLAVER (Page 5:623)
ENCLAVER, v. act. en Architecture, c'est encastrer les bouts des solives d'un plancher dans les entailles d'une poutre. C'est aussi arrêter une piece de bois avec des clés ou boulons de fer. Enclaver une pierre, c'est la mettre en liaison après - coup avec d'autres, quoique de différentes hauteurs, comme il se pratique dans les racordemens. (P)
ENCLIQUETAGE (Page 5:623)
ENCLIQUETAGE, s. m. en Horlogerie, signifie
la méchanique que l'on employe ordinairement, lorsqu'on veut qu'une roue puisse tourner dans un sens,
& qu'elle ne le puisse pas dans le sens contraire.
L'encliquetage est composé de trois pieces (voyez c c,
la
Encliquetage se dit encore du tout composé du rochet,
du cliquet, & de son ressort. Voyez
ENCLIQUETER (Page 5:623)
ENCLIQUETER, v. act. se dit, en Horlogerie,
de la maniere dont un cliquet s'engage dans les dents
d'un rochet. On dit qu'un cliquet encliquete bien,
lorsqu'il s'engage suffisamment dans les dents du rochet,
& qu'il s'oppose à leur mouvement de la maniere
la plus avantageuse. Voyez
ENCLITIQUE (Page 5:623)
ENCLITIQUE, adj. féminin pris subst. terme de
Grammaire, & sur - tout de Grammaire greque, par
rapport à la lecture & à la prononciation. Ce mot
vient de l'adjectif grec Next page
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