ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"560"> fur une bouterolle (voyez Bouterolle), pour donner aux calottes la profondeur nécessaire, & y graver le dessein du tas.

Emboutir (Page 5:560)

Emboutir, terme de Ferblantier; c'est faire prendre à un morceau de fer - blanc, taillé en rond, la forme d'une demi - boule, comme, par exemple, les couvercles des caffetieres, des lampes, des poivrieres, &c. ce qui se fait en frappant avec les marteaux propres aux différens ouvrages (voyez les figures, Planc. du Ferblantier). Le premier est un marteau à emboutir; le second, le marteau à emboutir en boudin; le troisieme, le marteau à emboutir en pointe de diamant.

Emboutir (Page 5:560)

Emboutir, (Orfév.) c'est enfoncer au marteau ou à la bouterolle, dans des dés de bois, de fer, ou de cuivre, les pieces d'orfévrerie destinées à la retrainte, ou qui doivent avoir une forme convexe ou concave.

EMBRANCHEMENT (Page 5:560)

EMBRANCHEMENT, s. m. (Charpenterie.) c'est ce qui lie les empanons avec le coyer.

EMBRAQUER (Page 5:560)

EMBRAQUER, v. act. (Marine.) c'est mettre ou tirer une corde à force de bras dans un vaisseau. (Z)

EMBRASE (Page 5:560)

* EMBRASE, adj. (Gramm.) un corps est embrasé lorsque le feu dont il est pénétré dans toute sa substance, est sensible pour les yeux à sa surface, mais ne paroît plus s'étendre au - delà. Voici presque tous les degrés par lesquels un corps combustible peut passer, depuis son ignition ou le moment auquel le feu lui a été appliqué, jusqu'au moment où il est consumé. Il étoit froid, il devient chaud, brûlant, ardent, enflammé, embrasé, consumé. Tant qu'on en peut supporter le toucher, il est chaud; il est brûlant, quand on ne peut plus le toucher sans ressentir de la douleur; il est ardent, lorsque le feu dont il est pénétré s'est rendu sensible aux yeux, par une couleur rouge qu'on remarque à sa surface; il est enflammé, lorsque le feu dont il est pénétré s'élance & se rend sensible aux yeux au - delà de sa surface; il est embrasé, lorsque le feu a cessé de s'élancer & de se rendre sensible aux yeux au delà de sa surface, & qu'il en paroît seulement pénétré dans toute sa substance, à - peu - près comme dans le cas où il n'étoit qu'ardent; il est consumé, lorsqu'il n'en reste plus que de la cendre. L'acception du substantif embrasement, n'est pas exactement la même que celle du participe embrasè: on dit un corps embrasé, quel que soit ce corps, grand ou petit; mais on ne dit pas l'embrasement d'un petit corps: embrasement porte avec soi une grande idée, celle d'une masse considérable de matieres allumées.

EMBRASSADE, EMBRASSEMENT (Page 5:560)

EMBRASSADE, EMBRASSEMENT, synon. Je penserois que l'embrassade est l'action vive des bras, qu'on jette au cou de quelqu'un en démonstration d'amitié. Ce mot va plus à l'empressement extérieur qu'aux sentimens de l'ame, & désigne plûtôt l'action brusque des bras que la cordialite. Les marquis oisifs, dit Saint - Evremond, payent le monde en embrassades; c'est pourquoi le Misantrope dans Moliere, déclare qu'il ne hait rien tant que ces affables donneurs d'embrassades frivoles.

Embrassement, signifie l'action d'embrasser, de quelque cause qu'elle parte. Aussi l'on dit également de saints embrassemens & des embrassemens mal - honnêtes, de tendres & de faux embrassemens.

Les embrassemens qu'on se faisoit à Rome dans la place publique, n'étoient, ainsi que parmi nous, qu'un commerce de vaines bienséances, où la bonne - foi ne regnoit pas davantage. Cette maniere ordinaire de se saluer, devint à la fin si incommode par le nombre de gens dont on n'osoit refuser les embrassemens, que Tibere les défendit par un édit. Cependant cette défense plus ridicule que l'embrassade, ne subsista pas long tems, puisque Martial se plaint en<cb-> core de cette coûtume comme d'une étrange vexation. Article de M. le Chevalier de Jaucourt.

EMBRASSÉ (Page 5:560)

EMBRASSÉ, adj. en termes de Blason, se dit d'un écu parti, coupé ou tranché d'une seule émanchure, qui s'étend d'un flanc à l'autre.

Domantz, en Allemagne, d'argent, embrassé de gueules.

Embrasser un cheval (Page 5:560)

Embrasser un cheval. (Manége.) Expression assez usitée parmi ceux qui, sans connoissance des principes de notre art, décident des dispositions requises pour y faire des progrès, & croyent pouvoir en juger par l'inspection seule de la taille: un homme très - grand embrasse beaucoup mieux un cheval qu'un autre. Tel est le principe sur lequel ils étayent & fondent leurs prédictions, presque toûjours démenties par l'évenement; car il est très - rare que celui qui ne sera que d'une taille médiocre, ne l'emporte pas, soit du côté de la fermeté & de la tenue, soit du côté de la finesse & de la précision.

Quelques - uns s'expriment encore ainsi, en parlant d'un cavalier qui serre médiocrement les cuisses, & qui tient ses jambes très - près du ventre de son cheval. L'idée de la signification du mot embrasser seroit peut - être plus nette, s'ils disoient que le cavalier ne peut parfaitement bien embrasser son cheval qu'autant que les cuisses sont exactement tournées, & que le tronc porte véritablement sur l'enfourchure. Voyez Position.

Les auteurs du dictionnaire de Trévoux semblent n'adopter ce mot que dans le cas où un cheval maniant sur les voltes, fait de grands pas & embrasse bien du terrein; c'est le contraire de battre la poudre, qui se dit lorsque le cheval ne sort presque point de sa place.

En premier lieu, l'expression d'embrasser le terrein n'est point restrainte aux seules voltes, ni aux seuls changemens de main: nous l'employons pour désigner un cheval déterminé par le droit; ce cheval embrasse franchement & librement le terrein qu'il découvre devant lui. En second lieu, on ne doit pas croire que le cheval soit contraint sur les voltes pour embrasser bien du terrein, de faire de grands pas: ce bien du terrein ne consiste que dans l'espace nécessaire pour que le cheval ne se retrécisse point (voyez Retrécir), & qu'il avance toûjours insensiblement à chaque tems; car si ce bien du terrein étoit indéfini & n'étoit point limité, il s'ensuivroit que l'animal fausseroit les lignes qu'il doit décrire, & s'élargiroit trop. (Voyez Elargir.) Quant aux grands pas desirés par les auteurs de ce vocabulaire, comme tout cheval qui manie, doit indispensablement observer une cadence juste, il ne s'agit point de l'immense étendue de sa marche & de son action qui doit être soûtenue & mesurée sans être pressée; d'ailleurs en faisant des pas aussi grands, il ne seroit pas possible que l'animal travaillât avec grace, d'autant plus que tous ceux dont nous ne modérons pas les mouvemens, se jettent toûjours & se précipitent sur les épaules. Ajoûtons encore que si, lorsqu'ils chevalent, nous les obligions à croiser, pour ainsi dire, de maniere à porter la jambe qui passe sur l'autre, fort en - dedans du terrein qu'ils doivent embrasser, celle qui se trouveroit dessous auroit une peine extrème à se dégager, la position de l'animal seroit très - incertaine, & il s'entableroit incontestablement à l'effet d'éviter sa chûte. Enfin, c'est le contraire de battre la poudre, qui se dit lorsque le cheval ne sort presque point de sa place. L'expression de battre la poudre, n'a point la signification qu'on lui donne ici; par elle nous désignons un cheval qui trépigne, c'est - à - dire, un cheval qui étant retenu en une seule & même place, & ayant beaucoup d'ardeur, fait de vains efforts pour en sortir, & se remue sans cesse & avec plus ou moins de vivacité, mais le mouvement de ses jambes ne part alors qu'imperceptiblement de ses épaules, [p. 561] & paroît ne dériver que du genou; car s'il étoit tel que toute l'extrémité fût dans une agitation sensible, l'animal ne battroit pas la poudre & ne trépigneroit pas, mais il piafferoit. Nombre de chevaux, soit par ardeur, soit par mollesse, trépignent & battent la poussiere dans les piliers, au lieu d'y piaffer. Voyez Piliers. C'en est assez de ces définitions pour indiquer le véritable sens du mot embrasser, & pour sauver des esprits trop crédules des erreurs dans lesquelles ils pourroient tomber, en se persuadant que de certains écrivains n'ignorent rien, par la seule raison qu'ils parlent de tout. (e)

Embrasser (Page 5:561)

Embrasser, terme d'Aiguilletier; c'est entourer près de son extrémité un ruban de sil, de laine ou de soie, avec un petit morceau de laiton ou d'argent, que l'on ploie sur le ruban, au moyen de l'enclume crenée (fig. premiere.) & du marteau (fig. 2. Pl. de l'Aiguilletier) ensorte que le morceau de laiton forme un anneau ou frette qui embrasse le ruban ou cordon; on éfile ensuite la partie du ruban ou cordon qui passe outre l'anneau qu'on appelle fer à embrasser, ce qui se fait pour les premiers, en retirant les fils de trame, ensorte qu'il ne reste plus que ceux de la chaine pour les seconds, en démêlant les fils qui composent le cordon.

EMBRASSEUR (Page 5:561)

EMBRASSEUR, s. m. (Fonderie des Canons.) Les Fondeurs appellent ainsi un certain morceau de fer qui embrasse en effet comme avec deux mains les tourillons de la piece de canon, lorsqu'on l'éieve dans le chassis de l'alésoir pour aggrandir son calibre. V. Aléser, Alésoir. Dict. de Trévoux.

EMBRASSURE (Page 5:561)

EMBRASSURE, s. f. en Architecture, est un chassis de fer qui se met au - dessous du plinte & larmier du plus haut d'une cheminée pour empêcher qu'elle ne s'écarte; embrassure se dit aussi d'un morceau de fer dont on entoure une poutre pour l'empêcher d'éclater. (P)

Embrassure (Page 5:561)

Embrassure, (Fonderie.) Les Fondeurs appellent ainsi plusieurs barres de fer bandées avec des moufles & des clavettes, avec lesquelles on enfe me tous les murs des galeries par leur pourtour. Voyez Fonderie, & les figures de la Pl. de la fonderie des figures equestres.

EMBRASEMENT (Page 5:561)

EMBRASEMENT, s. m. (Menuiserie.) c'est une partie de lambris qui couvre l'épaisseur des murs des croisées & des portes.

EMBRASURE (Page 5:561)

EMBRASURE, s. f. en Architecture, élargissement d'une fenêtre ou porte en - dedans du mur. Elle sert à donner plus de jeu pour ouvrir les fenêtres, les guichets, volets, &c. ou pour se procurer le plus de jour qu'il est possible quand les murs sont fort épais; on pratique quelquefois des embrasures en - dehors. (P)

Embrasures (Page 5:561)

Embrasures, s. f. pl. en terme de Fortification, sont des ouvertures qu'on fait dans le parapet de la place, ou dans l'épaulement des batteries, pour tirer le canon.

Les embrasures sont ouvertes de deux piés & demi du côté de la place, de deux piés à leur plus étroit, & de neuf piés du côté de la campagne. Cette partie est plus large que son opposée, afin que le canon puisse découvrir à droite & à gauche le terrein vis - à - vis lequel il est placé. La partie du parapet comprise entre deux embrasures se nomme merlon. Il doit y avoir dix - huit piés du milieu d'une embrasure au milieu de celle qui la suit. L'embrasure differe du créneau, en ce que celui - ci est une ouverture pour tirer le fusil, & que l'autre est destinée au canon.

On appelle quelquefois l'embrasure, canonniere; & le créneau, meurtriere.

La hauteur de l'embrasure est ordinairement du côté intérieur du parapet de deux piés & demi ou trois piés. Elle va un peu en talud vers le côté extérieur du parapet, afin de découvrir le terrein op<cb-> posé le plus près qu'il est possible du lieu où elle est construite. (Q)

EMBREVEMENT (Page 5:561)

EMBREVEMENT, s. m. en terme de Charpente, est l'entaille que l'on pratique dans une piece de bois pour y retenir le bout d'une autre piece qui en porte une troisieme, pour donner plus de force au tenon.

EMBROCATION (Page 5:561)

EMBROCATION, s. f. terme de Chirurgie, espece d'onction ou d'arrosement qu'on fait sur une partie avec des huiles, des baumes, des onguens, &c. Après l'opération de la taille ou du bubonocelle, on fait sur le bas - ventre du malade une embrocation avec l'huile rosat tiede, on applique une grande compresse nommée ventriere qu'on recouvre d'une flanelle trempée dans une décoction émolliente. On fait des embrocations avec l'onguent de styrax sur les taches ou échymoses des scorbutiques, &c. Embrocation se prend aussi pour le remede destiné à appliquer de la maniere ci - dessus. (Y)

EMBROCHER (Page 5:561)

EMBROCHER, v. act. (Cuisine.) c'est traverser d'une broche. Il faut pour qu'une piece soit bien embrochée, que quand la broche est placée horisontalement, & qu'elle tourne sur elle - même, le poids qui est d'un côté de la broche, soit toûjours égal au poids qui est de l'autre côté, sans quoi la broche tourneroit sur elle - même inégalement, & par des sacades qui ébranleroient la piece & qui la feroient tourner sur la broche. Pour obvier à ces inconvéniens, on a des broches qui sont percées d'ouvertures carrées, dans le milieu de leur longueur & sur leur côté plat; on passe à - travers la piece embrochée & par ces trous, une autre petite broche qui fixe la piece sur la grande broche. & qui l'empêche à la vérité de tourner sur cette grande broche, mais non de faire tourner cette grande broche inégalement; l'accélération du mouvement se trouvant toûjours du même côté, il s'ensuit que la piece est presque toûjours mal - cuite, quand elle a été mal embrochée.

EMBROUILLER les voiles (Page 5:561)

EMBROUILLER les voiles, (Marine.) terme impropre dont on se sert quelquefois pour dire carquer ou ferler les voiles. Ce mot vient de celui de breüils dont quelques marins se servent pour dire cargues. (Z)

EMBRUMÉ (Page 5:561)

EMBRUMÉ, adj. (Marine.) Tems embrumé, c'est - à - dire que le tems est chargé d'un brouillard assez épais pour empêcher de voir au - tour du vaisseau.

Terre embrumée, c'est - à - dire couverte d'un brouillard qui a empêché de la bien reconnoître. (Z)

EMBRUN ou AMBRUN (Page 5:561)

EMBRUN ou AMBRUN, (Géog. mod.) ville du Dauphiné en France, elle est située proche de la Durance sur un rocher escarpé. Long. 24d 9'0", lat. 44d 34'0".

EMBRYON (Page 5:561)

EMBRYON, s. m. (Phys.) Ce mot vient de E)N, dans, & de BRU/EIN, croître, pulluler; c'est le nom que les medecins grecs ont donné au fétus, parce qu'il est renfermé & prend accroissement dans la matrice: on n'est pas d'accord sur le tems pendant lequel on peut le désigner de ce nom. Quelques - uns tels que Marcellus, lib. de foeturâ hominis, prétendent qu'il lui convient pendant tout le tems qu'il est contenu dans ce viscere: d'autres tels que Drelincourt, périoch. 35, n'emplovent le terme d'embryon que pour exprimer les rudimens du corps d'un animal renfermés dans un oeuf dont le placenta n'a pas encore jetté des racines, pour l'implanter dans la matrice; & dès que le placenta y est attaché, ils donnent à l'animalcule le nom de fétus: Boerhaave Inst. med. physiolog. & M. Fizes, professeur de Montpellier, de hominis generali exercitatione, n'employent aussi le terme d'embryon, que pour l'animalcule dont l'accroissement commence dans la matrice; dès qu'il est bien développé, ils l'appellent constamment fétus, & ne se servent plus du mot embryon, quoiqu'ils employent celui de fétus comme synonyme d'embryon, & appel<pb->

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