ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"592"> sur le poignet. Il y a cependant des remedes qu'on applique extérieurement, & dont la vertu peut changer toute la disposition de la masse du sang. Tel est l'emplâtre vésicatoire. Son effet ne se borne pas à l'élévation des phlictaines sur l'endroit où on l'a appliqué, ni à l'évacuation de la matiere lymphatique qui coule de ces vessies; le sang en est altéré, les sels des cantharides qui y sont portés en détruisent la viscosité. Tout le monde sait que l'emplâtre d'opium appliqué sur l'artere temporale, calme efficacement la douleur des dents; & le docteur Nugent, dans une savante dissertation qu'il vient de donner sur l'hydrophobie, à la suite de l'histoire d'une personne mordue par un chien enragé, qui eut l'hydrophobie, & qui fut heureusement guérie par l'usage des antispasmodiques; le docteur Nugent, dis - je, a prouvé très solidement que dans toutes les affections qui dépendent de l'irritation des solides & de l'émotion spasmodique des fibres, il ne pouvoit y avoir de remede plus efficace que l'usage régulier des applications topiques, capable de calmer ces agitations.

On donne différentes figures aux emplâtres, suivant les parties sur lesquelles on doit les appliquer; il y en a de ronds, de quarrés, d'ovales: on les taille en croissant ou en demi - lune pour la fistule à l'anus. On en fait de très - petits de la même figure pour les paupieres; ceux qu'on applique dans le pli de l'aîne sont triangulaires; on les coupe en croix de Malte pour l'extrémité des doigts, & on les fend plus ou moins profondément dans leur circonférence, afin qu'on puisse les appliquer également sur les parties inégales. On roule des languettes d'emplâtres en forme de baguettes ou de verges, connues sous le nom de bougies, pour le traitement des maladies du canal de l'urethre. Voyez Bougie & Carnosité. (Y)

EMPLETE (Page 5:592)

EMPLETE, s. f. (Com.) achat de marchandises. Voyez Achat. Ce mot paroît dérivé du latin emere, acheter. (G)

EMPLI (Page 5:592)

EMPLI, s. m. en terme de Raffinerie des sucres, se dit d'un lieu voisin des fourneaux où l'on plante les formes vuides. On se sert encore de ce terme pour signifier la quantité de formes qu'on a remplies. Ces formes, dit - on, sont du même empli: voilà l'empli d'hier, de ce matin, &c.

EMPLIR (Page 5:592)

EMPLIR, en terme de Raffineur de sucre, est en général jetter la matiere cuite dans des formes plantées dans l'empli. Voyez Planter & Empli.

EMPLOCIES (Page 5:592)

*EMPLOCIES, s. f. (Mythol.) fêtes qu'on célébroit dans Athenes, & dont nous ne connoissons qu'une circonstance que l'étymologie nous a conservée: c'est que les femmes y paroissoient les cheveux tressés.

EMPLOI (Page 5:592)

EMPLOI, (Jurisp.) ce terme a dans cette matiere plusieurs significations différentes.

Emploi, dans un compte, signifie l'application que l'on fait d'une partie dans la recette ou la dépense; ainsi l'on dit employer une somme en recette, c'est - à - dire s'en charger en recette. Employer une somme en dépense, c'est la porter dans la dépense du compte. Employer en reprise, c'est reprendre & retirer une somme dont on s'est d'abord chargé en recette, mais que l'on reprend ensuite, parce que réellement on ne l'a pas touchée.

Emploi de deniers, c'est lorsqu'on se sert des deniers de quelqu'un, soit pour payer une dette, ou pour acquérir un héritage ou autre immeuble.

Emploi de la dot, c'est lorsque le mari place la dot qu'il a reçûe de sa femme, en deniers, afin d'en assûrer la répétition. Voyez Dot & Répétition.

Double emploi dans un compte, est lorsqu'un même article est porté deux fois, soit en recette, dépense, ou reprise. L'erreur qui résulte d'un double emploi ne se couvre point. Voyez Compte.

Faux emploi se confond souvent avec le double emploi; l'ordonnance de 1667 ne se sert même que du terme de faux emploi, en parlant des erreurs de cette espece qui peuvent se glisser dans les comptes: il semble cependant que le faux emploi est différent du double emploi. L'un est ce qui est mal employé: par exemple, si un article de dépense est porté dans la recette, aut vice versâ, ou si on porte en dépense quelqu'article qui ne regarde pas l'oyant; au lieu que le double emploi est un article qui est bon la premiere fois qu'on l'employe, mais qui est vicieux dans l'endroit où ou l'employe pour la seconde fois.

Emploi dans un inventaire de production, ou dans une requête de production nouvelle, est la mention que l'on fait d'une piece dont on tire quelqu'induction, sans néanmoins produire la piece même, soit parce qu'elle est déjà produite sous quelqu'autre cotte, soit parce que celui qui fait cet emploi, n'a pas la piece en sa possession.

On fait ainsi des emplois, non - seulement de pieces connues & qui existent, mais aussi de faits que l'on pose comme certains. Ces sortes d'emplois n'ont de force qu'autant que les faits sont constans & notoires, ou prouvés d'ailleurs, ou qu'ils sont avoüés par la partie adverse; desorte que si la partie ne convient pas de ces faits, on contredit les emplois de ces faits prétendus certains, de même que les emplois de pieces. Voyez Contredits, Inventaire de production, Production, Production nouvelle . (A)

EMPLOYÉ (Page 5:592)

EMPLOYÉ, adj. pris subst. fignifie quelquefois commis. Les directeurs des fermes du roi ont inspection sur les receveurs, contrôleurs & autres employés. (G)

EMPLOYER (Page 5:592)

EMPLOYER, dans le Commerce, se servir de quelqu'un ou de quelque chose. En fait de compte, ce terme signifie mettre quelque partie, quelqu'article en recette ou en dépense. Avez - vous employé ces mille écus dans votre compte? Voyez Emploi. (G)

EMPLURE (Page 5:592)

EMPLURE, s. f. en terme de Batteur d'or; c'est une feuille qui se met au commencement des outils, pour garantir l'or de la trop grande force des coups, qu'elle amortit: les deux premieres sont du double plus épaisses que les autres. Le nombre des emplures est toûjours le même pour tous les outils. Voyez Outils & Batteur d'Or.

EMPOIGNÉ (Page 5:592)

EMPOIGNÉ, adj, en termes de Blason, se dit des fleches, javelots & autres choses semblables de figure longue, quand elles sont au nombre de trois ou plus, l'une en pal, les autres en sautoir, assemblées & croisées au milieu de l'écu. Les fleches qui composent la devise des états de Hollande, sont de cette sorte.

Bons, comtes d'Entremont en Provence, d'or à la bande d'azur, chargée de trois étoiles d'or, & empoignée par une patte de lion de sable, mouvante du flanc dextre de l'écu.

EMPOINTER, APPOINTER, ou POINTER (Page 5:592)

EMPOINTER, APPOINTER, ou POINTER une piece d'étoffe, (Draperie.) c'est y faire quelques points d'aiguille avec de la soie, du fil, ou de la ficelle, pour la contenir dans la forme où elle a été pliée, & l'empêcher de prendre de mauvais plis.

On ne peut bien voir ni examiner une piece d'étoffe, qu'elle ne soit desempointée, c'est - à - dire qu'on n'en ait coupé les points pour la déplier & l'étendre.

Par le réglement du 7 Avril 1693, concernant les toiles qui se fabriquent dans les généralités de Caën & d'Alençon, il est défendu aux tisserands & marchands d'empointer aucune piece de toile pour l'exposer en vente.

On appelle étoffe empointée, celle dont les plis sont arrêtés par quelques points d'aiguille avec de la soie, du fil, ou de la ficelle. Voyez les dictionnaires de Trévoux, du Commerce, & les réglemens du Comm. (G)

EMPOIS (Page 5:592)

EMPOIS, s. m. (Blanchissage du linge.) Prenez de [p. 593] l'amydon une demi - livre; faites bouillir dans trois pintes d'eau bien nette; remuez pendant l'ébullition, avec une spatule de bois; ajoûtez une once d'émail de Hollande, ou de bleu; gros comme une petite noix d'alun de roche, & autant de cire grommelée: faites cuire le tout à petit feu; & quand vous vous appercevrez que l'eau commencera à se clarifier, ôtez le mélange de dessus le feu, & passez - le par un linge propre. Voyez Amydon.

EMPOISONNEMENT (Page 5:593)

EMPOISONNEMENT, s. m. (Jurisp.) c'est l'action de faire prendre à quelqu'un du poison, ce qui est un crime capital: en termes de palais on dit plus communément le crime de poison. Voyez Poison. (A)

EMPOISSONNER (Page 5:593)

EMPOISSONNER, v. act. (Pêche.) Le mois de Mai est toûjours le tems qu'on choisit pour empoissonner les étangs, à cause que c'est la saison de trouver beaucoup de petits poissons, ces animaux étant entrés en amour au commencement du printems.

En Bourgogne on appelle cet empoissonnement de l'alvin; & par étymologie, le lieu où on le conserve s'appelle alvinier.

Pour empoissonner les étangs, il faut un millier de petits poissons par chaque arpent.

EMPOLI (Page 5:593)

EMPOLI, (Géogr. mod.) ville de la Toseane en Italie; elle est située sur l'Arne. Long. 28. 40. lat. 43. 42.

EMPORETIQUE (Page 5:593)

EMPORETIQUE, adj. est un terme de Pharmacie qui se dit du gros papier gris ou brouillard, qui boit, & dont on se sert pour filtrer des liqueurs.

EMPORIUM (Page 5:593)

* EMPORIUM, (Hist. anc.) c'étoit à Rome un lieu cù s'assembloient des marchands de miel, de fruits, & d'autres pareilles denrées. Il y en avoit un dans la troisieme région, proche de la metasudante: il tenoit tous les neuf jours. Il y en avoit un autre hors de la porte trigemina, près du campus navalis; les bateaux y abordoient: il étoit situé dans la treizieme région pavé, & entouré de palissades. Ce fut Aurélien qui l'enferma dans Rome, lorsqu'il en étendit l'enceinte.

Il y avoit dans Athenes des emporii curatores, dont les fonctions étoient de veiller à ce qu'on ne distribuât aucune mauvaise denrée dans les marchés; qu'on y vendît à bon poids & à bonne mesure, & qu'aucun particulier n'enlevât plus de vin & de blé qu'il ne lui en falloit pour sa consommation domestique: ce qui restoit étoit acheté par l'état, porté dans des magasins, & donné aux pauvres à un prix modéré.

EMPORTE - PIECE (Page 5:593)

EMPORTE - PIECE, s. m. en ter ne de Boutonnier; c'est un fer gravé en creux, & tranchant, qui emporte de petits morceaux de vélin de la figure qu'il a lui - même, quand on le frappe avec le marteau sur les vélins.

Emporte - piece (Page 5:593)

Emporte - piece, chez les Bourreliers, est une espece de ciseau de fer rond dans toute sa longueur, creux par l'extrémité d'en - bas, & fort coupant, dont on se sert pour pratiquer des trous dans le cuir. Pour cet effet on pose la partie coupante de cet outil à l'endroit où on veut faire le trou; & en frappant avec un maillet sur la tête de l'instrument, on coupe le cuir, de maniere que la piece ronde qui en sort, monte le long de la partie creuse de l'emporte - piece, & sort par une ouverture pratiquée vers le milieu de l'instrument.

Il y a chez les Bourreliers plusieurs sortes d'emportes - piece, qui ne different que par leur grosseur & par la grandeur des pieces qu'ils emportent. Voyez les figures dans la Planche du Bourrelier.

Emporte - piece (Page 5:593)

Emporte - piece, terme & outil de Ceinturier, qui sert pour faire des trous au cuir qu'ils employent.

Cet outil est fait à - peu - près comme le rivetier, est creux & tranchant par en - bas; de façon qu'en l'appliquant sur un morceau de cuir, & frappant dessus, il emporte la piece & forme un trou. Voyez la fig. Pl. du Ceinturier.

Emporte - piece (Page 5:593)

Emporte - piece, outil de Ferblantier; c'est un poinçon long de trois pouces, gros de deux pouces, rond dans toute sa longueur, & qui est creux en - dedans par en - bas, & fort tranchant. Cet outil sert aux Ferblantiers pour former un gros trou rond dans une piece de fer - blanc. Voyez la figure, Planche du Ferblantier.

Emporte - piece (Page 5:593)

Emporte - piece, pour les fermoirs de livres; c'est une espece de levier, à l'extrémité duquel on a pratiqué la figure en creux des fermoirs de livres. Les bords de cette figure sont fort tranchans: le levier est long; il est arrêté à charniere sur un établi, vers le bout où l'on a pratiqué la figure en creux du fermoir. On expose à l'action de ce levier, sous la figure en creux, des feuilles de cuivre, d'argent, &c. On applique la main à l'extrémité du levier, & cette seule pression fait trancher les feuilles par les bords coupans de la figure en creux du fermoir. En très peu de tems on parvient à couper ainsi un grand nombre de fermoirs. Voyez les figures.

Emporte - piece (Page 5:593)

Emporte - piece, (Jardinage.) c'est un outil de fer ou d'acier, très - tranchant, qui ampute, entaille & enleve à soi, lorsqu'on le retire, la piece qu'il a coupée. C'est une espece de fermoir ou ciseau de menuisier, avec lequel on fait dans le bois d'une tige étronçonnée, une entaille longue & large, à proportion de la grosseur de la greffe qu'on y veut insérer, de maniere qu'elle y soit enchâssée bien juste. On dit greffer en emporte - piece. Voyez Greffe. (K)

Emporte - piece (Page 5:593)

Emporte - piece, (Lutherie.) sorte de poinçon à découper dont les Facteurs de clavecins se servent pour percer en quarré les registres & guides revêtus de peau de mouton. Le pelletier emporte d'un seul coup une piece parallélogramme, qui est la figure des trous des registres & du guide par où passent les sautereaux: les deux autres, marqués 2 & 3 dans la Planche, servent à faire en deux fois la même opération. Celui qui est marqué 2, coupe les deux longs côtés des trous; & le troisieme, les deux petits côtés des mêmes trous. On se sert préférablement de ces derniers, quoiqu'il soit nécessaire de frapper deux fois, parce qu'ils sont plus faciles à faire & plus faciles à aiguiser. On coupe ces morceaux de peau sur un morceau de bois bien dressé, ou sur une lame de plomb. Voyez les figures 24, 25 & 29, Pl. XVII. de la Lutherie.

Emporte - piece (Page 5:593)

Emporte - piece, à la Monnoie, nom que les ouvriers donnent à l'instrument appellé coupoir. Voyez Coupoir.

EMPORTER (Page 5:593)

* EMPORTER, v. act. se dit en général d'une action en conséquence de laquelle un corps auquel cette action est appliquée, passe d'un lieu dans un autre. On y joint pourtant cette vûe de l'esprit, que la cause qui transporte est regardée comme continuellement appliquée à la chose emportée. On se sert de ce terme au simple & au figuré, au moral & au physique; mais le substantif emportement ne se prend qu'au moral, & ma'que une agitation violente de l'ame. Le participe emporté se prend au physique & au moral: on dit, on a emporté cette armoire, & c'est un emporté.

Emporter, Remporter (Page 5:593)

Emporter, Remporter, synon. On dit toûjours remporter la victoire, & non pas emporter la victoire; mais on dit au contraire emporter le butin, & non pas remporter le butin. Ces deux mots ont également leur bisarrerie d'usage, quand on les employe au figuré. Art. de M. le Chevalier de Jaucourt.

Emporter (Page 5:593)

Emporter, (Marine.) se dit de ce que le vent ou les coups de mer enlevent du vaisseau. On a vû des voiles & des vergues emportées par le vent, des galeries emportées par des coups de mer, & quelquefois des mâts. (Z)

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