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EMBLAVER (Page 5:556)
EMBLAVER, (Jard.) est le même qu'ensemencer.
EMBLAVES (Page 5:556)
EMBLAVES, s. f. pl. (Jurispr.) terme usité dans plusieurs coûtumes pour exprimer les terres ensemencées en blé. On distingue quelquefois les emblaves ou terres emblavées des terres simplement ensemencées. Les emblaves ou terres emblavées sont dans quelques coûtumes les terres où le blé est déjà levé; c'est en ce sens qu'il en est parlé dans l'article 59 de la coûtume de Paris. Les terres ensemencées sont celles où le blé est semé, mais n'est pas encore levé. Dans l'usage on confond souvent les emblaves avec les terres ensemencées. (A)
EMBLEME (Page 5:556)
EMBLEME, s. m. (Belles - Lettres.) image ou tableau
qui par la représentation de quelque histoire
ou symbole connu, accompagnée d'un mot ou d'une
légende, nous conduit à la connoissance d'une
autre chose ou d'une moralité. Voyez
L'image de Scevola tenant sa main sur un foyer embrasé, avec ces mots au - dessous: Agere & pati fortia romanum est, Il est d'un romain d'agir & de souffrir constamment, est un emblème.
L'emblème est un peu plus clair & plus facile à entendre que l'énigme. Gale définit le premier un tableau ingénieux qui représente une chose à l'oeil, & une autre à l'esprit.
Les emblèmes du célebre Alciat sont fameux parmi les savans.
Les Grecs donnoient aussi le nom d'emblèmes aux ouvrages en mosaïque, & même à tous les ornemens de vases, de meubles, & d'habits; & les Romains l'ont aussi employé dans le même sens. Cicéron reprochant à Verrès les larcins des statues, vases, &c. & autres ouvrages précieux qu'il avoit enlevés aux Siciliens, appelle emblemata les ornemens qui y étoient attachés, & qu'on en pouvoit séparer, auxquels ils ont aussi comparé les figures & les ornemens du discours. C'est ainsi qu'un ancien poëte latin disoit d'un orateur, que tous ses mots étoient arrangés comme des pieces de mosaïque:
. . . . . . . . Ut tesseruloe omnes, Arte pavimenti atque emblemate vermiculatoe.
Les Jurisconsultes ont aussi conservé cette expression dans le même sens, c'est - à - dire pour tout ornement surajoûté, & qu'on peut séparer du corps d'un ouvrage. Dans notre langue le mot emblème ne signifie qu'une peinture, une image, un bas - relief, qui renferme un sens moral ou politique.
Ce qui distingue l'emblème de la devise, c'est que les paroles de l'emblème ont toutes seules un sens plein & achevé, & même tout le sens & toute la signification qu'elles peuvent avoir jointes avec la figure. On ajoûte encore cette différence, que la devise est un symbole déterminé à une personne, ou qui exprime quelque chose qui la concerne en particulier; au lieu que l'emblème est un symbole plus général. Ces différences deviendront plus sensibles, pour peu qu'on veuille comparer l'emblème que nous avons cité avec une devise: par exemple, celle qui représente une bougie allumée, avec ces mots Juvando consumor, je me consume en servant; il est clair que ce dernier symbole est beaucoup moins général que le premier. Voyez le dictionn. de Trév. & Chamb. (G)
EMBLER (Page 5:556)
EMBLER, v. n. (Vénerie.) se dit de l'allure des bê<cb->
EMBLOQUER (Page 5:556)
EMBLOQUER, en terme de T abletier - Cornetier,
c'est proprement l'action d'applatir dans le bloc entre
deux plaques un morceau de corne chaud, tel
que pourroit être, par exemple, un ergot de boeuf.
Voyez
EMBODINURE, EMBOUDINURE, BOUDINURE (Page 5:556)
EMBODINURE, EMBOUDINURE, BOUDINURE, sub. f. (Marine.) On appelle ainsi plusieurs bouts de corde menue, dont l'arganeau de l'ancre est environné; on le fait pour empêcher que le cable ne se gâte contre le fer. (Z)
EMBOITEMENT (Page 5:556)
* EMBOITEMENT, s. m. (Gram.) c'est une des
situations d'un corps relativement à un autre, auquel
il est uni & contigu; & le terme emboîtement
désigne assez par lui - même quelle est l'espece d'union
ou de contiguité dont il s'agit. Elle est telle que
le corps qui emboîte semble embrasser le corps emboîté,
comme uneboîte contient ce qu'on y renferme.
Voyez
Emboîtement (Page 5:556)
Par le moyen de cet entrelacement, les soldats n'occupent guere qu'un pié dans la file; & comme les fusils ont environ cinq piés de longueur, ceux du quatrieme rang peuvent alors dépasser de quelque chose le premier.
Ainsi l'objet de l'emboîtement est de faire ensorte que le feu des soldats du dernier rang ne puisse cau ser aucun accident à ceux du premier.
Dans cet état, les soldats sont dans une attitude fort gênante. Les deux premiers rangs ont un genou à terre, & les jambes entrelacées les unes dans les autres: le troisieme & le quatrieme rang sont droits, mais fort serrés aussi sur les premiers, de maniere que les soldats du troisieme ont les jambes placées dans celles du second, & que ceux du quatrieme les ont dans celles du troisieme.
Les soldats du premier rang ont l'avantage de
pouvoir se servir aisément de leurs armes; il n'en
est pas de même de ceux du second, parce que l'incommodité
de leur situation ne leur permet guere
d'ajuster leur fusil pour tirer sur l'ennemi. Le troisieme
rang tire aussi facilement que le premier; mais
pour le quatrieme, quelqu'emboîtement que l'on fasse
son feu est toûjours fort dangereux pour la tête du
bataillon. L'expérience le sait voir dans l'exercice;
car ce n'est qu'avec un très - grand soin qu'on parvient
à faire dépasser les fusils du quatrieme rang du
premier: encore arrive - t - il souvent, lorsqu'on fait
tirer les soldats, que quelqu'officier reçoit des coups
de feu dans ses habits, & que les soldats des premiers
rangs ont les cheveux brûlés. Il est vrai que
ce dernier accident peut s'attribuer aux amorces;
mais le premier prouve suffisamment le danger auquel
les officiers sont exposés par le feu du quatrieme
rang. Pour remédier à cet inconvénient, il ne
faudroit dans l'action faire tirer que les trois premiers
rangs; ou lorsqu'il ne s'agit que de tirer sans
se joindre, mettre le bataillon sur trois rangs, conformément
à l'instruction du 14 Mai 1754, qui porte
que toutes les fois que l'infanterie prendra les armes
en quelque occasion que ce soit, elle soit formée sur
trois rangs. Voyez
Quoiqu'il paroisse difficile aujourd'hui de faire tirer
quatre rangs à la fois sans inconvénient, & qu'on
ait imaginé l'emboîtement pour y parvenir, on en a
pourtant fait tirer jusqu'à cinq autrefois, suivant la
Fontaine.
EMBOITER (Page 5:557)
EMBOITER, v. act. (Comm.) mettre ou serrer
quelque marchandise dans une boîte, pour la garantir
de la pluie, &c. Ce terme signifie souvent la même
chose qu'encaisser. Voyez
Emboîter (Page 5:557)
Emboîter (Page 5:557)
EMBOITURE (Page 5:557)
EMBOITURE, (Marine.) Voyez
Emboîture (Page 5:557)
EMBOIRE (Page 5:557)
EMBOIRE, se dit, en Peinture, lorsque les couleurs à l'huile, avec lesquelles on peint un tableau, deviennent mattes, & perdent leur luisant au point qu'on ne discerne pas bien les objets.
Lorsqu'on peint sur un fond de couleur qui n'est pas bien fec, celles qu'on met dessus s'emboivent en séchant. On remédie à cet inconvénient lorsque ce qu'on a peint est bien sec, en passant du vernis ou un blanc d'oeuf battu dessus. (R)
EMBOLI (Page 5:557)
EMBOLI, (Géog. mod.) ville de Macédoine dans la Turquie européenne; elle est située sur la riviere de Stromona. Long. 41.38. lat. 40.55.
EMBOLISME (Page 5:557)
EMBOLISME, s. m. (Chronologie.) signifie une
intercalation. Voyez les articles
Les Grecs se servoient de l'année lunaire, qui est
de 354 jours; & afin de l'approcher de l'annee solaire,
qui est de 365, ils ajoûtoient tous les deux ou
trois ans un embolisme, c'est - à - dire un treizieme mois
lunaire; & ce mois sur - ajoûté ils l'appelloient embolismeus, parce qu'il etoit inséré ou intercalé. Harris
& Chambers. Voyez
Ce mot, ainsi que les trois suivans, est grec, &
vient d'
EMBOLISMIQUE (Page 5:557)
EMBOLISMIQUE, adj. intercalaire, se dit, en
Chronologie, des mois sur - ajoûtés que les Chronologistes inserent pour former le cycle lunaire de dixneuf
ans. Voyez
Comme dix - neuf années solaires sont composées
de 6939 jours & 18 heures, & que dix - neuf années
lunaires ne font ensemble que 6726, on a trouvé que
pour égaler le nombre des dix - neuf années lunaires
aux dix - neuf solaires, qui font le cycle lunaire de
dix - neuf années, il étoit nécessaire d'intercaler ou
insérer sept mois lunaires de 209 jours, lesquels,
avec les quatre jours bissextiles qui arrivent dans
cet intervalle, font 213, & le tout ensemble fait
6939 jours. Voyez
Au moyen de ces sept mois embolismiques ou surajoûtés,
les 6939 jours & 18 heures des dix - neuf années
solaires, se trouvent à - peu - près employés dans
le calendrier. Voyez
Dans le cours de dix neuf ans il y a 228 lunes communes, & sept mois embolismiques. En voici la distribution.
Chaque 3
Les mois embolismiques sont comme les autres mois
lunaires, quelquefois de 30 jours, & quelquefois de
29 seulement. Voyez
Les épactes embolismiques sont celles qui sont depuis
Les Turcs ne se servent point du mois embolismique; aussi le commencement de leur année est
vague: mais ils ont des jours embolismiques. Les 44
minutes dont une lunaison surpasse 29 jours & demi,
font environ 11 jours en 30 ans: or les Turcs
répandent ces 11 jours sur 30 années lunaires, ensorte
qu'il y a 11 années qui ont un jour de plus; savoir
la 2
Au reste, comme l'année lunaire commune de 354 jours & l'année solaire tropique different de 11 jours 5 heures & 4 minutes, il s'ensuit que pour accorder l'année lunaire avec la solaire, il faudroit ajoûter en 100 ans 34 mois de 30 jours & 4 de 31 jours, & qu'au bout de six siecles il faudroit encore changer cet ordre, parce qu'il reste 4 heures 21 minutes, qui en six siecles font environ un jour. (O)
EMBOLON (Page 5:557)
EMBOLON, (Art milit.) disposition de troupes
chez les anciens, rangées sur peu de front & beaucoup
de hauteur. Voyez
EMBOLUS (Page 5:557)
EMBOLUS, (Hydr.) terme latin qui répond à
piston. Voyez
EMBONPOINT (Page 5:557)
EMBONPOINT, s. m. (Med.) ce mot s'est formé de trois dictions françoises: de la préposition en, dont l'n se change en m devant b, de l'adjectif bon, & du substantif point; de sorte qu'embonpoint signifie l'état d'une personne qui est en bon point, c'est - à - dire en bon état, en bonne santé. Quelques - uns écrivent embompoint.
Hippocrate donne une très - belle description de
l'embonpoint (proecept. jx. 1 seq.); il le fait consister
dans une disposition naturelle bien proportionnée
de toutes les parties du corps, qui sont pleines de
bons sucs, dans un juste rapport avec les forces des
solides qui les contiennent, dans une vigueur ferme
& constante, & dans une facilité à l'exercice des
fonctions qui ne s'altere pas aisément. Hippocrate
établit aussi que pour joüir d'un embonpoint complet,
optanda est & ejusmodi dispositio quoe aliena sit ab ingenii
tarditate. Saint - Evremond dit de même,
L'embonpoint, dont on ne juge ordinairement que
par l'apparence, s'annonce par un visage plein dont
la peau est assez tendue; d'un teint vif & frais, qui
ne soit que modérément enluminé; par les membres
charnus & peu chargés de graisse; par l'agilité du
corps dans ses mouvemens, &c. Voyez
On se sert cependant communément de ce terme
embonpoint dans un sens qui lui est moins propre:
on l'employe pour exprimer la constitution d'un
corps gras, replet, qui n'est souvent rien moins qu'en
bonne santé; lorsqu'il est trop abondant en humeurs,
même de bonne qualité, en graisse sur - tout, ce qui
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