ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"404"> dans un acte, ou du nom de quelqu'un qu'on a ôté d'une liste, d'un tableau, &c. Le mot biffer est absolument de style d'arrêt; on ordonne, en parlant d'un accusé, que son écrou soit biffé, &c. Lorsque la partie ôtée d'un écrit est considérable, on se sert du mot de supprimer ou ôter, & non d'aucun des quatre qui font le sujet de cet article. Enfin effacer est du style noble, & s'employe en ce cas au figuré: effacer le souvenir, &c. (O)

Effacer (Page 5:404)

Effacer, v. act. & neut. (Escrime.) c'est déplacer par n mouvement de corps le point que l'ennemi ajuste.

Pour effacer, on tourne l'axe des épaules à gauche dans l'instant qu'on pare au - dedans des armes, & à droite, dans l'instant qu'on pare au - dehors. Voyez Parer quarte et tierce , &c.

On ne doit pas entendre par effacer, cacher une partie de son corps à l'ennemi, mais bien une partie de son corps à la direction de son estocade; c'est pourquoi il faut indispensablement effacer sur tous les coups qu'il porte.

EFFARÉ ou EFFRAYÉ (Page 5:404)

EFFARÉ ou EFFRAYÉ, adj. en termes de Blason, se dit d'un animal qu'on représente s'élevant sur les piés de derriere, comme s'il étoit effrayé.

Gleispach en Allemagne, d'azur au cheval effaré d'argent, mouvant d'une monticule de synople.

EFFECTIF (Page 5:404)

EFFECTIF, adj. qui est réel & positif. Dans le Commerce, un payement effectif est celui qui se fait véritablement & en deniers comptans, ou effets équivalens. Diction. de Comm. de Trév. & de Chamb. (G)

EFFECTION (Page 5:404)

EFFECTION, s. f. en termes de Géométrie, signifie la construction des problèmes ou équations. Voyez Construction, Lieu, Courbe . Ce terme commence à n'être plus fort en usage. (O)

EFFECTIVEMENT, EN EFFET (Page 5:404)

EFFECTIVEMENT, EN EFFET, synonym. (Gram.) ces deux mots different, 1° en ce que le second est plus d'usage dans le style noble, & le premier dans la conversation: 2° en ce que le premier sert seulement à appuyer une proposition par quelque preuve, & que le second sert de plus à opposer la réalité à l'apparence. On dit: il est vertueux en apparence, & vitieux en effet. (O)

EFFECTUER, EXÉCUTER (Page 5:404)

EFFECTUER, EXÉCUTER, synon. (Gram.) ces deux mots different en ce que le premier ne se dit guere que dans la conversation, & en parlant d'une parole qu'on a donnée. On dit effectuer sa promesse, & exécuter une entreprise. (O)

EFFEMINÉ (Page 5:404)

* EFFEMINÉ, adj. qui tient du caractere soible & délicat de la femme. Le reproche est réciproque; on n'aime point à rencontrer dans une femme les qualités extérieures de l'homme, ni dans l'homme les qualités extérieures de la femme. L'expérience nous a fait attacher à chaque sexe un ton, une démarche, des mouvemens, des linéamens qui leur sont propres, & nous sommes choqués de les trouver déplacés. Dans les langues anciennes orientales l'acception de ce mot étoit fort différente; on appelloit efféminés, des hommes consacrés à de fausses divinités en l'honneur desquelles ils se prostituoient: ces victimes singulieres avoient des loges au fond des forêts, connues sous le nom d'oediculoe effeminatorum.

EFFENDI (Page 5:404)

EFFENDI, s. m. (Hist. mod.) en langue turque signifie maître. On donne quelquefois ce titre au mufti & aux émirs; les secrétaires ou maîtres d'écriture le prennent aussi, & il semble désigner particulierement leur office. En général, tous ceux qui ont étudié, les prêtres des mosquées, les gens de lettres, & les jurisconsultes ou gens de robe, sont décorés de ce titre. On nomme le grand chancelier de l'empire, rai effendi. Ricaut, de l'Empire Ottoman, & Chambers. (G)

EFFERDING (Page 5:404)

EFFERDING, (Géog. mod.) ville de la Haute - Autriche en Allemagne. Long. 31. 48. lat. 48. 18.

EFFERVESCENCE (Page 5:404)

EFFERVESCENCE, s. f. (Chimie.) Les Chimistes désignent par ce mot l'agitation intérieure qu'éprouve un liquide dans le sein duquel s'opere actuellement l'union chimique de certaines substances.

Les substances connues qui s'attachent avec effervescence, sont l'eau en masse jettée sur la chaux vive, & les acides appliqués aux alkalis, soit salins, soit terreux; aux substances métalliques, aux matieres huileuses, & à certains sels neutres.

L'effervescence a lieu, soit que les deux matieres qui contractent union, soient avant leur mélange résoutes en liqueur; soit que l'une des deux seulement soit liquide. Mais il est essentiel à l'effervescence que l'une de ces deux substances soit liquide; premierement, parce que c'est une circonstance nécessaire pour la dissolution ou union (V. Menstrue); secondement, parce que l'effervescence ne peut avoir lieu proprement que dans un liquide, comme il paroît par la définition, & comme on va le voir clairement.

Le mouvement de l'effervescence consiste en la formation d'un nombre considérable de bulles qui se succedent rapidement, & qui s'élevent à la surface du liquide, où elles crevent en lançant à une certaine distance des molécules du même liquide. La surface du liquide effervescent est sensiblement couverte d'un nombre prodigieux de petits jets, ou d'une pluie qui s'en détache, & qui y retombe.

Cet effet est dû manifestement à l'éruption d'un fluide leger & élastique. M. Musschenbroeck qui a fait sur les effervescences des expériences dont nous allons parler dans un instant, l'appelle une matiere élastique semblable à de l'air: M. Hales a démontré que c'étoit du véritable air.

Je pense que l'air dégagé dans les effervescences, étoit uni, lié, combiné chimiquement avec l'un des deux corps qui contractent union, ou avec tous les deux, & par cela même fixe, ou non élastique (voyez Mixtion); & non pas entortillé, devide, ou roulé sur les parties de ces corps, & qu'il étoit dégagé par leur union, selon les lois de la précipitation ou des affinités. C'est sur ce point de vûe que j'ai considéré l'effervescence, lorsque je l'ai appellée une précipitation d'air, dans un mémoire sur les eaux minérales de Selters, présenté à l'académie royale des Sciences en 1750. Voyez mém. présentés à l'acad. royale des Sciences, tome II. analyse des eaux minérales de Selters, premier mémoire.

C'est donc se faire une idée très - fausse de l'effervescence, que de regarder le mouvement qui la constitue, comme l'effet de la grande force d'attraction avec laquelle les deux corps à unir tendent l'un vers l'autre, des chocs violens qu'ils operent & qu'ils essuient, des rejaillissemens, &c. & en général, que de l'attribuer directement aux corps mêmes qui s'unissent (voyez l'article Chimie, pag. 415. col. 2.); car il existe des unions sans effervescence, quoiqu'elles soient opérées bien plus rapidement que celle de plusieurs corps qui se dissolvent avec effervescence: celle de l'huile de vitriol & de l'eau de la premiere espece. Je cite à dessein celle - ci, parce que quelques auteurs ont appellé effervescence l'action réciproque de l'eau & de l'huile de vitriol, que Frideric Hoffman, par exemple, propose comme une découverte la qualification d'effervescence qu'il a donnée à cette action.

L'effervescence est ordinairement accompagnée d'une espece de sifflement ou de pétillement, & de chaleur: je dis ordinairement, parce que les effervescences legeres ne sont pas accompagnées d'un bruit sensible, & qu'on a observé des effervescences sans production de chaleur, & même avec production réelle de froid.

Le pétillement s'explique bien aisément par l'é<pb-> [p. 405] ruption violente d'un fluide élastique, tel que l'air rassemblé en bulles.

On ne sait absolument rien sur la production de la chaleur, ni sur celle du froid. Cette chaleur est quelquefois telle, qu'elle produit l'inflammation dans les matieres convenables; celle qui s'excite par l'action de l'acide nitreux concentré, & de plusieurs matieres huileuses, est de ce dernier genre (voy. Inflammation des Huiles). On a prétendu que la chaux s'étoit échauffée dans certaines circonstances, jusqu'à allumer du bois (voyez Chaux). L'acide du vinaigre versé sur les alkalis terreux, non calcinés, produit des effervescences froides.

La fameuse effervescence froide qui produit des vapeurs chaudes (phénomene effectivement sort singulier), est celle qui est excitée par le mélange de l'acide vitriolique & du sel ammoniac.

Les expériences de M. Musschenbroeck, que nous avons déjà annoncées, consistent à avoir excité des effervescences par un grand nombre de divers mélanges, à avoir observé la quantité de matiere élastique qu'elles produisoient dans le vuide, & à avoir comparé la violence du mouvement & le degré de chaleur excités par le même mélange dans l'air & dans le vuide. Il a résulté de ces expériences, que la plûpart des effervescences produisoient de la matiere élastique & de la chaleur; que le mouvement & la chaleur produits par ce mélange, étoient différens dans l'air & dans le vuide; & qu'il n'y avoit aucune proportion entre ces trois phénomenes, le mouvemen, la production de la matiere élastique, & la chaleur. Voyez additamenta ad tentamina experim. nat. captorum in acad. del Cimento.

Les expériences de M. Hales nous ont instruit davantage, parce qu'étant faites dans un volume d'air déterminé, & dont on a pû mesurer l'augmentation & la diminution réelle, on a pû déterminer l'absorption aussi - bien que la production de l'air, ce qui est impossible en faisant ces expériences dans le vuide. Les expériences de M. Hales nous ont appris donc, que les matieres qui excitent par leur mélange une violente effervescence, produisent d'abord de l'air, mais que la plûpart en absorbent ensuite; circonstance qui empêche de savoir si la quantité d'air produit est proportionnclle à la violence de l'effervescence, comme cela devroit être naturellement: car la cause de l'absorption & celle de la production de l'air peuvent agir dans le même tems, & se détruire réciproquement, du moins quant aux effets apparens. Les causes matérielles de l'absorption de l'air, sont des vapeurs qui s'élevent des corps effervescens, & que nous connoissons sous le nom de clissus (voyez Clissus). Pour mettre la derniere main aux ingénieuses expériences de M. Hales sur cette matiere, il faudroit donc trouver le moyen de mettre l'air produit par les effervescences, à l'abri de l'action des clissus élevés en même tems, ou constater l'efficacité spécifique de ces clissus sur l'air, leur point de saturation; ce qui est assez difficile, mais non pas impossible. Voyez l'analyse de l'air, de M. Hales, p. 174. de la traduct. frang. sous ce titre: Expériences sur les différentes altérations de l'air dans les fermentations; & pag. 186. sous ce titre: Effets de la fermentation des substances minérales sur l'air. On trouvera dans ces articles plusieurs expériences très - intéressantes sur les effervescences, parmi plusieurs expériences sur des fermentations; car l'auteur confond ces deuxénomenes sous le même titre.

L'effervescence differe essentiellement de la fermentation, sur - tout par ses produits, quoiqu'elle ait avec la fermentation plusieurs propriétés communes (voy. Fermentation). L'effervescence ne ressemble en rien à l'ébullition ou bouillonnement des liquides par l'action du feu (voyez Ebullition). L'efferves - cence est un des signes auxquels on reconnoît le point de saturation dans la préparation des sels neutres. Voyez Neutre (Sel), & Saturation. (b)

Effervescence (Page 5:405)

Effervescence, (Medecine.) est un terme aussi employé par certains medecins, pour signifier un mouvement inteslin qu'ils supposent dans les humeurs du corps humain, tel, par exemple, que celui qui est produit par le mélange de deux liqueurs, dont l'une est acide & l'autre alkaline. Il n'existe point de semblable mouvement dans l'économie animale, on peut le démontrer à priori, parce qu'il n'y a rien dans nous qui puisse causer une effervescence. Il n'y a point dans notre corps de sel acide, ni de sel lixiviel, dont le concours puisse produire un semblable effet; il en conste par expérience: car le sang qui se répand d'un corps dont on vient de couper la tête, ou qui sort d'une artere ouverte, reçu dans un vase, ne donne aucune marque de mouvement intestin particulier, il paroît sans agitation sensible dans aucune de ses parties. Cependant il est reçu de tont le monde, que le mouvement d'effervescence est de nature à tomber évidemment sous les sens. Voyez les préleçons de Boerhaave sur les instituts & les notes d'Haller, §. 176. dont cet article est extrait. (d)

EFFET (Page 5:405)

EFFET, s. m. (Logique.) le produit d'une cause agissante. Voyez Agir.

Après avoir considéré les choses par rapport à ce qu'elles sont, on doit les étudier par rapport à ce qu'elles peuvent; & si l'on découvre que l'une soit capable de produire l'autre, ou seulement de la varier, on conçoit entre le terme agissant & ce qu'il fait naître, une relation de cause & d'effet.

Cette relation de la cause & de l'effet est de la plus vaste étendue, car toutes les choses qui existent ou peuvent exister, y ont part; ainsi nous appellons cause ce qui donne l'existence, ce dont la vertu produit une chose; & ce qui est produit, ce qui reçoit son existence, ce qui tient sa naissance de la cause, porte le nom d'effet. Par exemple, dès que nous voyons que dans la substance que nous appellons cire, la fluidité qui n'y étoit pas auparavant, y est constamment produite par l'application de certain degré de chaleur, nous donnons à l'idée simple de chaleur le nom de cause, par rapport à la fluidité qui est dans la cire; & celui d'effet à cette fluidité.

Les choses donc qui reçoivent une existence qu'elles n'avoient pas auparavant, sont des effets; & celles qui procurent cette existence, sont des causes. Voyez Cause.

Les notions claires & familieres de cause & d'effet entraînent cette conséquence, que rien ne se fait sans cause, & qu'aucune chose ne peut se produire d'elle - même.

Il convient de s'assûrer de l'existence des effets, avant que d'en chercher les causes; c'est pourquoi toutes les fois qu'il s'agit de découvrir les causes des effets extraordinaires que l'on rapporte, il faut examiner avec soin si ces effets sont véritables; car souvent on se fatigue inutilement à imaginer des raisons de choses qui ne sont point, & il y en a une infinité qu'il faut résoudre de la même maniere que Plutarque résout cette question qu'il se propose: Pourquoi les poulains qui ont été courus par les loups, vont plus vîte que les autres? Après avoir dit que c'est peut - être parce que ceux qui étoient plus lents, ont été pris par les loups, & qu'ainsi ceux qui sont échappés couroient le mieux; ou bien que la peur leur ayant donné une vîtesse extraordinaire, ils en ont contracté l'habitude. En un mot, après toutes ces dépenses d'esprit il donne la bonne solution de la question: C'est peut - être, dit - il, que cela n'est pas vrai.

C'est peu de chose de s'être assûré de l'existence d'un effet; il faut pour arriver à la découverte de la

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