ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"396"> mes, comme il paroît par les arrêts rapportés par M. Loüet, lett. N. n. 1. 2 & 3.

Il est dit par le second chef, qu'au regard des biens à icelles veuves acquis par dons & libéralités de leurs défunts maris, elles n'en pourront faire aucune part à leurs nouveaux maris; mais qu'elles seront tenues de les réserver aux enfans communs d'entr'elles & leurs maris, de la libéralité desquels ces biens leur seront avenus: que la même chose sera observée pour les biens avenus aux maris par dons & libéralités de leurs défuntes femmes, tellement qu'ils n'en pourront faire don à leurs secondes femmes, mais seront tenus les réserver aux enfans qu'ils ont eus de leurs premieres. Ce même article ajoûte que l'édit n'entend pas donner aux femmes plus de pouvoir de disposer de leurs biens, qu'il ne leur est permis par les coûtumes du pays. Voyez Secondes noces. (A)

Edit de la subvention des Procès (Page 5:396)

Edit de la subvention des Procès: on donna ce nom à un édit du mois de Novemb. 1563, portant que ceux qui voudroient intenter quelque action, seroient tenus préalablement de consigner une certaine somme, selon la nature de l'affaire. Cet édit fut révoqué par une déclaration du premier Avril 1568: il fut ensuite rétabli par un autre édit du mois de Juillet 1580; mais celui - ci fut à son tour révoqué par un autre édit du mois de Février 1583, portant établissement d'un denier parisis durant neuf ans, pour les épices des jugemens des procès. Il y eut des lettres patentes pour l'exécution de cet édit, le 26 Mai 1583. Voyez Fontanon, tome IV. p. 706. Corbin, rec. de la cour des aides, pag. 54. (A)

Edit d'union (Page 5:396)

Edit d'union: on donna ce nom à un édit du 12 Février 405, que l'empereur Honorius donna contre les Manichéens & les Donatistes, parce qu'il tendoit à réunir tous les peuples à la religion catholique. Il procura en effet la réunion de la plus grande partie des Donatistes. Voyez l'Hist. ecclés. à l'année 405. (A)

EDITEUR (Page 5:396)

* EDITEUR, s. m. (Belles - Lett.) on donne ce nom à un homme de Lettres qui veut bien prendre le soin de publier les ouvrages d'un autre.

Les Bénédictins ont été éditeurs de presque tous les peres de l'Eglise. Les PP. Lallemant & Hardoüin ont donné des éditions des conciles. On compte parmi les éditeurs du premier ordre, les docteurs de Louvain, Scaliger, Petau, Sirmond, &c.

Il y a deux qualités essentielles à un éditeur; c'est de bien entendre la langue dans laquelle l'ouvrage est écrit, & d'être suffisamment instruit de la matiere qu'on y traite.

Ceux qui nous ont donné les premieres éditions des anciens auteurs grecs & latins, ont été des hommes savans, laborieux & utiles. Voyez l'art. Critique. Voyez aussi Erudition, Texte, Manuscrit, Commentateurs , &c.

Il y a tel òuvrage dont l'édition suppose plus de connoissances qu'il n'est donné à un seul homme d'en posséder. L'Encyclopédie est singulierement de ce nombre. Il semble qu'il faudroit pour sa perfection, que chacun fût éditeur de ses articles; mais ce moyen entraîneroit trop de dépenses & de lenteur.

Comme les éditeurs de l'Encyclopédie ne s'arrogent aucune sorte d'autorité sur les productions de leurs collegues, il seroit aussi mal de les blâmer de ce qu'on y pourra remarquer de foible, que de les loüer de ce qu'on y trouvera d'excellent.

Nous ne dissimulerons point qu'il ne nous arrive quelquefois d'appercevoir dans les articles de nos collegues, des choses que nous ne pouvons nous empêcher de desapprouver intérieurement, de même qu'il arrive, selon toute apparence, à nos collegues d'en appercevoir dans les nôtres, dont ils ne peuvent s'empêcher d'être mécontens.

Mais chacun a une maniere de penser & de dire qui lui est propre, & dont on ne peut exiger le sacrifice dans une association où l'on n'est entré que sur la convention tacite qu'on y conserveroit toute sa liberté.

Cette observation tombe particulierement sur les éloges & sur les critiques. Nous nous regarderions comme coupables d'une infidélité très - repréhensible envers un auteur, si nous nous étions jamais servis de son nom pour faire passer un jugement favorable ou défavorable; & le lecteur seroit très - injuste à notre égard, s'il nous en soupçonnoit.

S'il y a quelque chose de nous dans cet ouvrage que nous fassions scrupule d'attribuer à d'autres, c'est le bien & le mal que nous pouvons y dire des ouvrages. Voyez Eloge.

EDITION (Page 5:396)

EDITION, s. f. (Belles - Lett.) ce mot est relatif au nombre de fois que l'on a imprimé un ouvrage, ou à la maniere dont il est imprimé. On dit dans le premier sens, la premiere, la seconde édition; & dans le second, une belle édition, une édition sautive. Les gens de Lettres doivent rechercher les éditions correctes. La recherche des belles éditions n'est qu'une espece de luxe; & quand elle est poussée à l'excs, elle n'est plus qu'une branche de la bibliomanie. Voyez Bibliomanie.

Souvent on a la fureur d'insérer dans les éditions qu'on publie des ouvrages d'un auteur après sa mort, quantité de productions qu'il avoit jugées indignes de lui, & qui lui ôtent une partie de sa réputation. Ceux qui sont à la tête de la Librairie, ne peuvent apporter trop de soin pour prévenir cet abus; ils montreront par leur vigilance dans cette occasion, qu'ils ont à coeur l'honneur de la nation, & la memoire de ses grands hommes. (O)

Edition (Page 5:396)

* Edition, (Hist. anc.) L'édition des Latins se disoit de ces spectacles que le peuple avoit imposés à certains magistrats, qu'ils donnoient à leurs frais, qu'on désignoit par munus editum, edere munus, dont ils étoient appellés les éditeurs, editores, & qui en ruinerent un si grand nombre. Les questeurs, les préteurs, &c. étoient particulierement obligés à cette dépense. S'il arrivoit à un magistrat de s'absenter, le fisc la faisoit pour lui, & en poursuivoit le remboursement à son retour. Ceux qui s'y soûmettoient de bonne grace, indiquoient le jour par des affiches, le nombre & l'espece des gladiateurs, le détail des autres jeux, & cela s'appelloit munus ostendere, proenuntiare. Cette largesse donnoit le droit de porter ce jour la prétexte, de se faire précéder de licteurs, de traverser le cirque sur un char à deux chevaux, & quelquefois l'honneur de manger à la table de l'empereur. Si les spectacles étoient poussés fort avant dans la nuit, on étoit obligé de faire éclairer le peuple avec des flambeaux.

EDITUE (Page 5:396)

* EDITUE, s. m. (Histoire anc.) celui à qui la garde des temples du Paganisme étoit confiée: ils y exerçoient les mêmes fonctions que nos sacristains: ils étoient appellés éditui, du mot oedes, temple.

EDMONDSBURY (Page 5:396)

EDMONDSBURY, (Géograph. mod.) ville de la province de Suffolk en Angleterre. Longit. 18. 30. latit. 52. 20.

EDONIDES (Page 5:396)

* EDONIDES, s. f. plur. (Mythol.) Bacchantes qui célébroient les mysteres du dieu auquel elles étoient attachées, sur le mont Edon, aux confins de la Thrace & de la Macédoine. Voyez Bacchus & Bacchantes.

EDREDON ou EDERDON (Page 5:396)

EDREDON ou EDERDON, s. m. (Ornitholog.) duvet que l'on tire d'un canard de mer appellé eider. Worm l'a désigné par ces mots, anas plumis mollissimis, canard à plumes très - douces. Le mâle ressemble beaucoup à un canard ordinaire, pour la figure; il a le bec noir & applati, plus ressemblant au bec de l'oie qu'à celui du canard. Ce bec est dentelé sur [p. 397] les côtés; il a dans le milieu deux trous oblongs qui servent à la respiration, & sa longueur est de trois pouces. Deux bandes très - noires s'étendent de chaque côté au - dessous des yeux, depuis les ouvertures du bec jusqu'à l'occiput: ces taches sont sur des plumes très - douces, & il se trouve entre - deux une ligne blanchâtre qui va jusqu'à la partie supérieure du cou, où on voit une couleur verte très - pâle; le reste du cou, la partie inférieure de la tête, la poitrine & la partie supérieure du dos & des ailes, sont blancs. Les grandes plumes des ailes & le croupion sont noirs, de même que la queue, dont la longueur est de trois pouces. Les piés sont aussi de la même couleur; ils ont trois doigts en - avant, & une membrane qui les réunit d'un bout à l'autre: il y a un quatrieme doigt en - arriere, qui a une membrane pareille à celle des autres doigts. Ils ont tous des ongles crochus & pointus. La femelle est aussi grosse que le mâle, & n'en differe que par les couleurs.

Ces oiseaux font leurs nids dans les rochers, leurs oeufs sont très - bons. Les habitans du pays ne parviennent à ces nids qu'avec beaucoup de risque; ils y descendent sur des cordes, & ramassent les plumes dont ces oiseaux se dépouillent tous les ans, & que nous appellons l'éderdon. On le préfere à toute autre sorte de plumes pour faire des lits, parce qu'il se renfle beaucoup, & qu'il est fort leger & très chaud. Worm, mus. lib. III. pag. 310. Willugb. Ornith. Voyez Oiseau. (I)

EDUCATION (Page 5:397)

EDUCATION, s. f. tèrme abstrait & métaphysique; c'est le soin que l'on prend de nourrir, d'élever & d'instruire les enfans; ainsi l'éducation a pour objets, 1° la santé & la bonne conformation du corps; 2° ce qui regarde la droiture & l'instruction de l'esprit; 3° les moeurs, c'est - à - dire la conduite de la vie, & les qualités sociales.

De l'éducation en général. Les enfans qui viennent au monde, doivent former un jour la société dans laquelle ils auront à vivre: leur éducation est donc l'objet le plus intéressant, 1° pour eux - mêmes, que l'éducation doit rendre tels, qu'ils soient utiles à cette société, qu'ils en obtiennent l'estime, & qu'ils y trouvent leur bien - être: 2° pour leurs familles, qu'ils doivent soûtenir & décorer: 3° pour l'état même, qui doit recueillir les fruits de la bonne éducation que reçoivent les citoyens qui le composent.

Tous les enfans qui viennent au monde, doivent être soûmis aux soins de l'éducation, parce qu'il n'y en a point qui naisse tout instruit & tout formé. Or quel avantage ne revient - il pas tous les jours à un état dont le chef a eu de bonne heure l'esprit cultivé, qui a appris dans l'Histoire que les empires les mieux affermis sont exposés à des révolutions; qu'on a autant instruit de ce qu'il doit à ses sujets, que de ce que ses sujets lui doivent; à qui on a fait connoître la source, le motif, l'étendue & les bornes de son autorité; à qui on a appris le seul moyen solide de la conserver & de la faire respecter, qui est d'en faire un bon usage? Erudimini qui judicatis terram. Psalm. ij. v. 10. Quel bonheur pour un état dans lequel les magistrats ont appris de bonne heure leurs devoirs, & ont des moeurs; où chaque citoyen est prévenu qu'en venant au monde il a reçû un talent à faire valoir; qu'il est membre d'un corps politique, & qu'en cette qualité il doit concourir au bien commun, rechercher tout ce qui peut procurer des avantages réels à la société, & éviter ce qui peut en déconcerter l'harmonie, en troubler la tranquillité & le bon ordre! Il est évident qu'il n'y a aucun ordre de citoyens dans un état, pour lesquels il n'y eût une sorte d'éducation qui leur seroit propre; éducation pour les enfans des souverains, éducation pour les enfans dgrands, pour ceux des magistrats, &c. éducation pour les enfans de la cam<cb-> pagne, où, comme il y a des écoles pour apprendre les vérités de la religion, il devroit y en avoir aussi dans lesquels on leur montrât les exercices, les pratiques, les devoirs & les vertus de leur état, ain qu'ils agissent avec plus de connoissance.

Si chaque sorte d'éducation étoit donnée avec lumiere & avec persévérance, la patrie se trouveroit bien constituée, bien gouvernée, & à l'abri des insultes de ses voisins.

L'éducation est le plus grand bien que les peres puissent laisser à leurs enfans. Il ne se trouve que trop souvent des peres qui ne connoissant point leurs véritables intérêts, se refusent aux dépenses nécesiaires pour une bonne éducation, & qui n'épargnent rien dans la suite pour procurer un emploi à leurs enfans, ou pour les décorer d'une charge; cependant quelle charge est plus utile qu'une bonne éducation, qui communément ne coûte pas tant, quoiqu'elle soit le bien dont le produit est le plus grand, le plus honorable & le plus sensible? il revient tous les jours: les autres biens se trouvent souvent dissipés; mais on ne peut se défaire d'une bonne éducation, ni, par malheur, d'une mauvaise, qui souvent n'est telle que parce qu'on n'a pas voulu faire les frais d'une bonne:

Sint Moecenates, non deerunt, Flacce, Marones. Martial, lib. VIII. epig. lvj. ad Flacc.

Vous donnez votre fils à élever à un esclave, dit un jour un ancien philosophe à un pere riche, hé bien, au lieu d'un esclave vous en aurez deux.

Il y a bien de l'analogie entre la culture des plantes & l'éducation des enfans; en l'un & en l'autre la nature doit fournir le fonds. Le propriétaire d'un champ ne peut y faire travailler utilement, que lorsque le terrein est propre à ce qu'il veut y faire produire; de même un pere éclairé, & un maître qui a du discernement & de l'expérience, doivent observer leur éleve; & après un certain tems d'observations, ils doivent démêler ses penchans, ses inclinations, son goût, son caractere, & connoître à quoi il est propre, & quelle partie, pour ainsi dire, il doit tenir dans le concert de la société.

Ne forcez point l'inclination de vos enfans, mais aussi ne leur permettez point legerement d'embrasser un état auquel vous prévoyez qu'ils reconnoîtront dans la suite qu'ils n'étoient point propres. On doit, autant qu'on le peut, leur épargner les fausses démarches. Heureux les enfans qui ont des parens expérimentés, capables de les bien conduire dans le choix d'un état! choix d'où dépend la félicité ou le mal - aise du reste de la vie.

Il ne sera pas inutile de dire un mot de chacun des trois chefs qui sont l'objet de toute éducation, comme nous l'avons dit d'abord. On ne devroit préposer personne à l'éducation d'un enfant de l'un ou de l'autre sexe, à moins que cette personne n'eût fait de sérieuses réflexions sur ces trois points.

I. La santé. M. Bronzet, medecin ordinaire du Roi, vient de nous donner un ouvrage utile sur l'éducation médicinale des enfans (à Paris chez Cavelier, 1754). Il n'y a personne qui ne convienne de l'importance de cet article, non - seulement pour la premiere enfance, mais encore pour tous les âges de la vie. Les Payens avoient imaginé une déesse qu'ils appelloient Hygie; c'étoit la déesse de la santé, dea salus: de - là on a donné le nom d'hygienne à cette partie de la Medecine qui a pour objet de donner des avis utiles pour prévenir les maladies, & pour la conservation de la santé.

Il seroit à souhaiter que lorsque les jeunes gens sont parvenus à un certain âge, on leur donnât quelques connoissances de l'anatomie & de l'oeconomie animale; qu'on leur apprît jusqu'à un certain point ce

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