ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"380"> crasse de la surface des métaux fondus, avant d'en verser dans les moules. Cette cuilliere est percée de plusieurs trous, qui laissent passer le métal fondu, & retiennent les scories que l'ouvrier jette dans un coin du fourneau. Voyez la fig. 8. Pl. du Fondeur en sable, & l'article Fondeur en sable.

ECURER (Page 5:380)

ECURER, en terme de Doreur, c'est froter une piece avec du grais, au point d'en ôter le poli.

Ecurer (Page 5:380)

* Ecurer, v. act. (Manufact. en drap.) Il se dit du chardon dont il faut ôter la bourre - lanisse qui s'y est attachée en lainant: cela s'exécute avec la curette. V. Manufacture en Laine, & Curette.

ECURETTE (Page 5:380)

ECURETTE, s. f. (Luth.) sorte de grattoir dont les Facteurs de musettes se servent pour gratter certains endroits des chalumeaux & des bourdons. Voyez la Pl. X. fig. 15. de Lutherie.

ECUREUIL (Page 5:380)

ECUREUIL, s. m. (Hist. natur. zoolog.) sciurus vulgaris, animal quadrupede, un peu plus gros qu'une belette, sans être plus long. La tête & le dos sont de couleur fauve, & le ventre blanc; cependant il y a des écureuils noirs: on en voit de gris & de couleur cendrée en Pologne & en Russie. La queue de ces animaux est longue & garnie de grands poils, ils la portent recourbée sur le dos.

L'écureuil s'assied, pour ainsi dire, lorsqu'il veut manger: dans cette attitude le corps est dans une position verticale, & les pattes de devant sont libres; aussi les piés lui servent de mains pour tenir & porter à sa bouche les noix, les noisettes & les glands, qui sont ses alimens les plus ordinaires: il préfere les noisettes, & en fait provision pendant l'été pour les manger en hyver. Cet animal habite dans des creux d'arbres, & y éleve ses petits. Il est si agile qu'il saute d'une branche à l'autre, & même il s'élance d'un arbre à un autre. On croit que les anciens le désignoient par le nom de mus ponticus, seu varius. Rai, synop. anim. quadrup. pag. 214.

M. Linnaeus met l'écureuil dans la classe des animaux qui ont deux dents incisives allongées; tels sont les hérissons, les porc - épics, les lievres, les lapins, les castors, les rats, &c. Selon cet auteur, les caracteres génériques de l'écureuil consistent en ce qu'il a quatre doigts dans les piés de devant, & cinq dans ceux de derriere; que ses piés sont propres à grimper & à sauter, & qu'il n'a point de dents canines, Syst. nat. Lipsioe, 1748.

Par la méthode de M. Rai, l'écurcuil est au nombre des animaux vivipares fissipedes qui se nourrissent de végétaux, & qui ont deux longues dents incisives à chaque mâchoire. Ils sont rassemblés sous un genre appellé genus leporinum, à cause du lievre qui en est la premiere espece; les autres sont le lapin, le porcépic, le castor, les rats, la marmotte, &c.

L'écureuil de Virginie, sciurus virginianus, cine<-> reus major, est presqu'aussi gros qu'un lapin, & n'en differe pas beaucoup pour la couleur, car il est gris; il a quatre doigts dans les piés de devant, & cinq dans ceux de derriere. Synop. anim. quadrup.

Les auteurs font mention d'autres écureuils étrangers; savoir s'ils sont de la même espece que l'écu<-> reuil ordinaire, ou si c'est improprement qu'on leur a donné le nom d'écureuil: pour s'en assûrer il faudroit avoir des descriptions exactes de ces animaux. L'abus des noms n'est que trop fréquent en histoire naturelle; nous en avons un exemple frappant dans l'écureuil volant, qui est un vrai chat si ressemblant à de certains rats, qu'on seroit tenté de croire que ceux qui l'ont nommé écureuil, n'avoient jamais vû ni écureuils, ni loirs, ni lerots. Voyez Lerot, Quadrupede. (I)

ECURIE (Page 5:380)

ECURIE, s. f. (Manége & Maréchall.) bâtiment construit à l'effet de servir de logement aux chevaux. Il doit avoir plus ou moins de longueur, selon le nombre des chevaux que l'on se propose d'y re<cb-> tirer, & selon la maniere dont on a dessein de les séparer les uns des autres. Sa largeur, soit qu'on l'ait destiné pour en contenir un ou deux rangs, doit être telle qu'il y ait toûjours un espace d'environ douze piés pour la place de l'auge, du ratelier, & de chaque cheval dans sa longueur; & il est nécessaire de ménager encore un intervalle d'environ dix piés, pour laisser un libre passage derriere ces rangs à ceux que la curiosité conduit, ou qui sont préposés au service de ces animaux. Quant à la hauteur de ce vaisseau, elle doit être proportionnée à sa grandeur. Du reste les voûtes sont préférables aux planchers, aux plafonds même; elles maintiennent l'écurie plus chaude en hyver, & plus fraîche en été; & d'ailleurs dans des cas d'incendie elles s'opposent aux progrès funestes du feu. Il faut que le solsur lequel on bâtit cette sorte d'édifice, soit sec & élevé; un terrein bas & humide en feroit une habitation malsaine, & les chevaux y seroient exposés à des fluxions, à des refroidissemens d'épaule, &c. J'ajoûterai que les écuries qui sont dans une exposition véritablement favorable, sont celles qui sont orientées à l'est, parce qu'elles sont moins en bute aux vents de sud & de nord, & que l'air y est beaucoup plus tempéré.

Communément elles sont pavées dans toute leur étendue; quelquefois aussi on substitue aux pavés, des madriers de chêne posés transversalement, intimement unis, & semés de hachures pratiquées, pour éviter que les chevaux ne glissent; ce qui seroit infiniment dangereux & très - aisé, sur - tout lorsqu'ils se campent pour uriner. Ces planches ou le pavé, en cet endroit, doivent toûjours présenter depuis le devant de l'auge, une legere pente qui se termine à la croupe des chevaux, ou plûtôt au commencement du chemin tracé derriere eux. Elle doit aboutir à une sorte de ruisseau qui reçoit l'urine & les eaux quelconques, dont elle facilite l'écoulement; elle releve encore le devant du cheval, & le met dans une situation dans laquelle ce même devant est très - soulagé, & qui rend l'animal beaucoup plus agréable aux yeux du spectateur. Ce ruisseau doit être conduit hors de l'écurie. Je remarquerai qu'outre la propreté qui résulte des plate - formes, on n'a point à redouter que les chevaux deviennent rampins, ce dont on ne doit point se flater lorsqu'ils sont sédentaires sur un terrein pavé; car dès qu'ils en rencontrent les joints, ils y implantent la pince des piés de derriere, & s'accoûtument à ne se reposer que sur cette partie, de maniere que la rétraction des tendons de leurs jambes postérieures est inévitable.

Les murs vis - à - vis desquels sont tournées les têtes des chevaux, sont meublés d'une auge & d'un ratelier qui regnent dans toute la longueur de l'écurie. L'auge est une espece de canal d'environ quinze pouces de profondeur sur un pié de large, clos & fermé par ses deux bouts. Le bord supérieur de sa paroi antérieure est élevé d'environ trois piés & demi. Lorsqu'elle est construite en bois, on doit observer que les planches qui la forment, soient tellement jointes dans leur assemblage, qu'il n'y ait pas entre elles le moindre intervalle par où l'avoine ou le son que l'on distribue au cheval, puisse s'échapper & tomber; & ce même bord de la paroi antérieure sera armé de feuilles de tole ou de quelqu'autre métal, afin d'empêcher l'animal de mordre, de ronger le bois, & de contracter la mauvaise habitude de tiquer. Les auges de pierre n'exigent pas toutes ces précautions. Quelques - uns leur donnent la préférence sur les premieres: ils se décident d'abord eu égard à leur solidité; secondement, eu égard à l'aisance avec laquelle elles peuvent être lavées & nettoyées; enfin relativement à la commodité de s'en servir pour abreuverles chevaux, lorsqu'on est à portée d'y con<pb-> [p. 381] duire de l'eau & de les en remplir; ce qui suppose d'une part, & à une de leurs extrémités, un réservoir qui peut s'y dégorger dès qu'on ouvre un robinet qui y est place à cet effet; & d'un autre côté ou à l'autre bout, un second robinet pour l'écoulement du fluide quand les chevaux ont bû. Au moyen de cette irrigation, une auge de cette matiere est toûjours plus propre & plus nette. Les consoles ou les piés - droits qui servent d'appui & de soûtien aux auges de bois ou de pierre, sont espacées de maniere qu'ils ne se rencontrent point dans le milieu des places qu'occupent les chevaux; car non - seulement ils priveroient dès - lors les paleireniers de la facilité de relever la litiere, & de la ranger sous l'auge; mais l'animal pourroit s'atteindre, se blesser les genoux, & se couronner. Enfin au - dessous du bord de la paroi antérieure dont j'ai parlé, on attache dans les auges de bois, & l'on scelle dans les auges de pierre, trois anneaux à distances égales: celui qui est dans le milieu, sert à soûtenir la barre; les deux autres, à attacher ou à passer les longes des heols, une d'un côté, & la seconde de l'autre: & l'on comprend que l'anneau du milieu devient inunle, si l'on sépare les chevaux par des cloisons. Il en est qui au lieu d'anneaux pratiquent trois trous, mais cette méthode ne tend qu'à affoiblir le bois, & qu'à endommager la pierre; & de plus, si les longes ne sont arrêtées que par des boules posées à leurs extrémités, elles coulent & glissent alors bien moins aisément.

Les especes de grilles que nous nommons des ra<-> teliers, ont communément deux piés & demi de hauteur, & sout placés de façon qu'elles sont ou droites ouinclinées. Dans le premier cas, leur saillie en - dedans de l'écurie est d'environ dix - huit pouces; elles reposent par leur extrémité inférieure contre la paroi postérieure de l'auge, & leur distance du mur est remplie par un autre grillage plus serré, appuyé & arrêté d'une part contre cette même extrémité; & de l'autre, accoté & fixé à la muraille. Ce grillage livre un passage à la poussiere du foin, qui tombe alors en - arriere même de l'auge. Les autres rateliers sont inclinés par leur extrémité supérieure enavant. Cette même extrémité est soûtenue par des tirans de fer qui partent horisontalement du mur, & qui l'en maintiennent éloignée d'environ quinze pouces, tandis que l'autre en est si rapprochée, qu'elle y est scellée très - solidement: la mangeoire dès - lors n'en est point séparée. Ceux - ci, que l'on ne doit élever & mettre en usage qu'autant que l'on est gêné par le défaut du terrein, n'offrant aucune issue à la poussiere & aux autres ordures qui peuvent se rencontrer dans le fourrage, s'en déchargent sur la tête, sur le cou & sur la criniere de l'animal. Les fuseaux des uns & des autres de ces rateliers doivent être distans de trois ou quatre pouces seulement. Si l'espace étoit plus grand, le cheval tireroit & perdroit trop de foin; s'il étoit moindre, il n'en tireroit pas assez, ou n'en tireroit que difficilement: & du reste il est bon que ces fuseaux arrondis tournent & roulent dans les cavités qui les contiennent, parce qu'ils n'opposent point autant de résistance à la sortie du fourrage. Il est des écuries sans rateliers, d'autres qui ont des rateliers sans auge. Celles - ci sont d'usage dans quelques haras; on y retire les chevaux pendant la nuit & à leur retour du pâturage, sans les y attacher. Voyez Haras. Les autres qui sont destituées de ratelier, demandent une attention, une assiduité de la part des palefreniers, sur laquelle il est rare de pouvoir compter; car ils ne sauroient étendre dans l'auge une assez grande quantité de fourrage à la fois, & il est absolument nécessaire de le renouveller très - souvent, sans parler de l'inconvénient de la perte qui s'en fait, soit à rai<cb-> son du dégoût dont sont saisis bien des chevaux, pour peu que leur souffle ait échauffé leur nourriture; soit attendu l'impossibilité de les maintenir, dès qu'on est privé du secours qu'offrent les rateliers, & qu'on l'abandonne totalement à la discrétion de l'animal, qui s'en remplit la bouche, & qui en laisse tomber une grande partie. Cette construction ne peut donc convenir qu'à ceux qui alimentent leurs chevaux avec des fourrages hachés, seuls, ou mêlés avec le grain, ainsi qu'on le pratique dans quelques pays.

Chaque place se trouve séparée ou par des barres ou par des cloisons. Les barres doivent être unies, arrondies, & percées par les deux bouts. On les suspend par l'une de leurs extrémités, au moyen d'une corde passée dans un des trous à l'anneau du milieu, scellé ou attaché à l'auge; par l'autre, au moyen d'une même corde au pilier qui est placé enarriere vis - à - vis cet anneau, & que l'on a percé à cinq pouces au - dessous de l'espece de boule qui en décore le sommet, pour qu'il puisse recevoir la longe qui doit porter la barre. La maniere la plus sûre d'arrêter cette corde, qui sort en - arriere hors du trou de ce pilier, est de la noüer en y faisant une boucle coulante: cette précaution importe d'autant plus, qu'il est alors infiniment plus aisé de dégager promptement & sur le champ un cheval embarré, puisque le palefrenier, en tirant avec une force même legere, l'extrémité de la longe, défait tout - à - coup le noeud, & laisse couler la corde. Il est essentiel encore d'observer que la barre soit suspendue, de maniere qu'elle soit à une hauteur qui réponde à six ou sept doigts environ au - dessus des jarrets du cheval; & par le bout qui regarde l'auge, au milieu de son avant - bras. Dès qu'elle sera moins élevée, le cheval s'embarrera fréquemment; & si elle l'est davantage, il pourra rendre inutile la séparation: car les chevaux qui l'avoisineront, seront dans le risque d'en être estropiés, & pourront le blesser lui - même. Quelques personnes aussi ne suspendent les barres en - arriere, que par une corde qui est arrêtée au plancher ou à la voûte. Il est facile de comprendre que le jeu qu'elles ont dès - lors est trop considérable; elles ne sauroient donc garantir parfaitement les coups de piés que les chevaux se donnent mutuellement, elles les amortissent tout au plus. D'ailleurs il est très - dangereux d'aborder des animaux vifs & sujets à ruer, lorsqu'ils sont séparés ainsi, à moins qu'on n'ait l'attention de se saisir de la barre; autrement, en vacillant elle frapperoit & heurteroit le cheval, qui détacheroit une ruade capable de tuer celui qui en approcheroit, & qui ne seroit pas en garde contre cet accident. Dans les écuries d'une foule de maquignons, les barres ne sont élevées que du côté de l'auge; l'autre bout repose à terre & sur le sol. Il seroit sans doute superflu de détailler ici les commodités qu'ils prétendent en retirer; je leur laisse le soin de se rappeller les suites funestes des embarrures, des coups de pié, des heurts, des contusions, des entorses, des fractures même que cette maniere a occasionnés. Quoi qu'il en soit, les piliers sont l'unique & le meilleur moyen d'assujettir les barres: ils doivent être également ronds & polis; les inégalités, les fentes y sont nuisibles, en ce que les crins s'y engagent & se rompent. On les place debout de distance en distance, ils limitent l'étendue du terrein destiné à chaque cheval: élevés hors de terre d'environ quatre piés, ils y sont enfoncés à deux piés & demi de profondeur, ensorte qu'ils sont extrèmement stables. S'ils n'étoient point plantés assez en - arriere, ils se trouveroient trop à la portée de l'animal, qui pourroit en profiter pour frotter sa queue, & souvent aussi pour appuyer ses piés de derriere, sur la pince desquels il se reposeroit con<pb->

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