ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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L'expérience fait connoître que l'eau courante qui n'est point forcée, étant tenue au - dessus de l'orifice du canon, d'un pouce percé dans la jauge, ou bien à 7 lignes de son centre, l'eau qui s'écoule par le trou circulaire d'un pouce, dépense pendant l'espace d'une minute 13 pintes [omission: formula; to see, consult fac-similé version] mesure de Paris; ce qui donne par heure deux muids d'eau [omission: formula; to see, consult fac-similé version] & 40 pintes, le pié cube étant de 35 pintes, huitieme du muid; & ce même pouce par jour fournira 69 muids 120 pintes, sur le pié de 280 pintes le muid. Si le muid étoit de 288 pintes, qui est la grande mesure, le pié cube seroit de 36 pintes, & cela changeroit le calcul de l'écoulement; le pouce d'eau donneroit alors par heure 2 muids [omission: formula; to see, consult fac-similé version] & 18 pintes, & par jour 67 muids [omission: formula; to see, consult fac-similé version], chaque muid étant augmenté de 8 pintes

La ligne d'eau tombant, sans être forcée, dans le réservoir, donne par heure environ 5 pintes [omission: formula; to see, consult fac-similé version], & [omission: formula; to see, consult fac-similé version] qu'on peut prendre pour [omission: formula; to see, consult fac-similé version], qui sera la huitieme partie d'une pinte, qui est une roquille; ainsi cette ligne donne en une heure cinq pintes [omission: formula; to see, consult fac-similé version] & roquille, & en un jour 135 pintes mesure de Paris; parce que la ligne quarrée n'étant que la 144e partie d'un pouce quarré, elle ne doit fournir dans l'espace d'une heure que la 144e partie de l'eau que fournit un pouce dans le même espace de tems. Voyez Dépense. (K)

ECOULER LE CUIR (Page 5:352)

ECOULER LE CUIR, terme de Corroyeur, c'est l'égoutter ou en faire sortir l'eau dont il s'est chargé dans le tonneau, ou lorsqu'on l'a foulé aux piés: c'est avec l'estire qu'on écoule les cuirs.

ECOURGEON (Page 5:352)

* ECOURGEON, s. m. (OEconom. rust.) espece d'orge qu'on appelle encore orge quarré, orge d'au<-> tomne, orge de prime: orge quarré, parce qu'il a comme quatre angles; orge d'automne, parce qu'on le seme en cette saison; orge de prime, parce que c'est le premier grain qu'on moissonne: il se seme avec le méteil, & demande une terre forte.

ECOUTE (Page 5:352)

ECOUTE, s. f. en Architecture: on appelle ainsi les tribunes à jalousies dans les écoles publiques, où se tiennent les personnes qui ne veulent pas être vûes. (P)

ECOUTÉ, ECOUTÉE (Page 5:352)

ECOUTÉ, ECOUTÉE, adj. (Manége.) épithete que nous employons en général pour désigner toute action soûtenue, juste & cadencée, & dans laquelle tous les tems sont exactement égaux entr'eux, & parfaitement distincts & mesurés. Les mouvemens de ce cheval sont écoutés & très - bien suivis, il exécute avec beaucoup de précision. Quelques auteurs ne paroissent cependant avoir fait üsage de cet adjectif que pour distinguer le pas d'école du pas de campagne (voyez Pas); mais il s'applique également à toutes les allures & à tous les airs, la justesse & l'harmonie des mouvemens de l'animal dépendant toûjours de l'attention du cavalier à saisir & à écouter tous les tems des jambes du cheval qu'il travaille, & de celle de l'animal à écouter & à obéir promptement aux aides du cavalier qui l'exerce. V. Manége & Tems. (e)

ECOUTER (Page 5:352)

ECOUTER, verbe act. (Physiolog.) c'est prêter l'oreille pour oüir, ou c'est exercer actuellement celui des sens externes qu'on appelle oüie, par le moyen des organes renfermés dans l'oreille, disposés à recevoir les impressions de l'air qui transmettent le son. Voyez Ouie, Son. (d)

ECOUTES (Page 5:352)

ECOUTES, s. f. (Marine.) ce sont des cordages qui forment deux branches, & qui sont amarrés aux coins des voiles par en - bas; elles servent à ranger la voile suivant la maniere la plus convenable pour recevoir le vent. Il y a des écoutes à queue de rat, c'est - à - dire qui vont en diminuant vers le bout. Voy. Couets.

Toutes les voiles ont des écoutes, & ces cordages portent le nom de la voile à laquelle ils sont attachés. Voyez Planche I. de Marine.

Grandes écoutes, qui servent à border la grande voile, n°. 37.

Ecoute d'artimon, c'est celle qui borde la voile d'artimon à la poupe du vaisseau, n°. 36. Pour manoeuvrer cette voile il n'y a qu'une écoute qui serve à la fois.

Ecoute de misene, n°. 38.

Ecoute du petit hunier, n°. 58.

Ecoute du perroquet de misene, n°. 60.

Ecoute de la sivadiere, n°. 30. Les écoutes de la sivadiere font l'office des boulines & des coüets, cette voile n'en ayant point; elles viennent se rendre à deux ou trois piés des écoutes de misaine, au lieu que toutes les autres manoeuvres de beaupré répondent au château d'avant.

Ecoutes de perroquet de beaupré, n°. 61.

Ecoutes des bonnettes en étui, c'est ce qu'on appelle fausses écoutes; elles sont tenues par les arcbontans.

On fait plusieurs manoeuvres différentes avec les écoutes, dont voici les principales:

Haler sur les écoutes, c'est bander & roidir ces cordages.

Aller entre deux écoutes, c'est avoir le vent en poupe.

Avoir les écoutes largues, c'est lorsque les écoutes ne sont point halées, & que le vent est favorable sans l'avoir en poupe.

Larguer ou filer l'écoute; larguer l'écoute en doucear; filer toute l'écoute: cette manoeuvre se fait de gros tems, & lorsqu'il survient quelque grain dont on craint que la voile ne soit déchirée ou emportée.

Naviguer l'écotte à la main, c'est lorsqu'étant par un gros tems dans une chaloupe, on est contraint de tenir l'écoute, pour la larguer selon qu'il en est besoin.

Border les écouces, c'est les étendre & les tirer.

Border plat les écoutes, c'est les haler & les border autant qu'elles le peuvent être. (Z)

Ecorte de revers (Page 5:352)

Ecorte de revers, voyez Revers.

File l'écoute de revers, terme de commandement. (Z)

ECOUTEUX (Page 5:352)

ECOUTEUX, adj. (Manége.) Cheval écouteux, se dit, selon les auteurs du dictionnaire de Trévoux, d'un cheval retenu, qui ne part pas franchement de la main, qui saute au lieu d'aller en avant, qui ne fournit pas tout ce qu'on lui demande, &c.

Cette définition n'est pas la seule dans cet ouvrage qui ne soit pas exacte & correcte. D'abord, il y a une très - grande différence entre un cheval retenu & un cheval qui se retient; le premier est toûjours censé n'être assujetti & captivé que par le cavalier qui le monte; le second au contraire est celui qui naturellement, ou conséquemment à quelques causes accidentelles qui affectent quelques parties de son corps, refuse de se déterminer & d'obéir avec franchise: c'est ce que nous appellons proprement se retenir; & dès - lors le principe de son irrésolution est dans lui - même, & non dans une force étrangere qui le contraint & l'asservit. Il ne faut donc pas confondre les termes d'écouteux & de retenu, & les regarder comme synonymes. D'ailleurs, tout cheval qui ne part pas franchement de la main, qui saute au lieu d'aller en - avant, qui ne fournit pas tout ce qu'on lui demande, est en général un cheval, 1°. qui se retient, 2°. qui se défend & tient du rétif, 3°. qui peut pécher par le défaut de force, de science ou de volonté, lorsqu'il ne fournit pas autant que l'on exige de lui; & l'épithete d'écouteux ne suscite point en nous l'idée de tous ces différens cas. Pour la restraindre dans sa vraie signification, on ne doit l'appliquer que dans celui où le cheval en action, & distrait par quelque bruit ou par quelqu'objet, rallentit [p. 353] son allure ou son air, & partage son attention entre le bruit ou l'objet qui le frappe, & les impressions qui résultent des opérations de celui qui l'exerce. Soit que le sens de l'oüie, soit que le sens de la vûe soient émûs, la distraction de l'animal est désignée non - seulement par son rallentissement, mais par le mouvement de ses oreilles qu'il présente, & qu'il porte ensemble ou séparément en - avant ou en - arriere; & c'est précisément cet indice constant dans de pareilles circonstances qui lui a mérité l'épithete d'é<-> couteux.

Rien n'est plus important au surplus que de maintenir les chevaux que l'on travaille, dans une telle attention, qu'ils puissent parfaitement entendre & comprendre ce que l'on exige d'eux; & l'on reconnoit le véritable homme de cheval, à l'attention qu'il apporte lui - même pour en être lui seul écouté: il n'y parvient qu'autant que toutes ses actions sont mesurées & proportionnées à la nature de l'animal, & qu'il sait les lui faire goûter, les lui rendre agréables, & non les lui faire craindre: que si, malgré toutes les précautions qu'il prend pour y réussir, le cheval tombe de tems en tems dans des distractions, il doit soigneusement l'avertir en approchant plus ou moins les jambes, en lui faisant redouter les châtimens qui suivent les aides de ces parties, quand elles sont administrées en vain; & en le châtiant enfin avec le fer, supposé qu'il persiste & qu'il persévere dans son inapplication. Du reste on doit penser qu'il est des chevaux plus distraits les uns que les autres; il faut aussi beaucoup plus de tems pour frapper leur mémoire & leur intelligence. (e)

ECOUTILLE (Page 5:353)

* ECOUTILLE, s. f. (Marine.) ouverture du tillac, par laquelle on descend dans l'intérieur du vaisseau. On donne le nom d'écoutillon à une petite ouverture pratiquée dans les écoutilles mêmes. Voyez l'article Ecoutillon. C'est par les écoutilles qu'on tire les gros fardeaux. C'est par les écoutillons que les personnes passent. Il y a l'écoutille de la fosse aux cables, entre le mât de misaine & la proue; l'écou<-> tille des soutes, entre l'artimon & la poupe; la grande écoutille, entre le mât de misaine & le grand mât; & l'écoutille des vivres, ou du maître valet, entre le grand mât & l'artimon.

L'écoutille est une ouverture quarrée & faite comme une trape, pour descendre sous le pont: elle est bordée par les hiloires. Voyez l'article Hiloire. Les écoutilles pratiquées dans un vaisseau, & dont on vient de nommer les principales, ont pour objet de faciliter la communication avec les différentes parties, comme on peut le voir dans la Fl. IV. Marine, fig. 1. à laquelle nous allons renvoyer pour voir la disposition de ces différentes écoutilles.

La grande écoutille, cottée 79. entre le grand mât & le mât de misaine, plus près du premier.

L'écoutille aux cables, cottée 80. plus près du mât de misaine.

L'écoutille aux vivres, 81. entre le grand mât & l'arriere.

L'écoutille aux poudres, 82. à l'arriere.

Ecoutille de la sosse aux lions, 83. à l'avant.

Ecoutille de la soute du canonnier, 84. à la poupe.

Fermer les écoutilles, c'est fermer le fond de cale d'un vaisseau, afin qu'on ne puisse y entrer; ce que l'on fait ordinairement lorsqu'un armateur fait une prise. L'ordonnance de la Marine de 1681, tit. jx. ordonne au capitaine - armateur qui s'est rendu maître d'un vaisseau, d'en faire fermer les écoutilles; & lorsque le navire est arrivé dans un port, les officiers de l'amirauté doivent les sceller de leur sceau, pour empêcher le divertissement des marchandises & effets qui se trouvent dans les prises. (Z)

ECOUTILLON (Page 5:353)

ECOUTILLON, s. m. (Marine,) ce sont des diminutifs des écoutilles, que l'on fait dans les pan<cb-> neaux, c'est - à - dire dans les trapes ou portes qui ferment les écoutilles. (Z)

ECOUVILLON (Page 5:353)

ECOUVILLON, s. m. (Art milit.) instrument qui sert à nettoyer l'ame ou l'intérieur du canon. Il est composé d'une tête, masse ou boîte de bois (car on lui donne tous ces noms), couverte d'une peau de mouton, montée sur un long bâton ou hampe. On s'en sert aussi pour rafraîchir l'ame du canon, quand il a tiré. Voyez Canon & Charge. Voyez aussi Pl. VI. de l'Art milit. fig. 6. la figure de l'écou<-> villon.

Les écouvillons I & G sont composés de peau de mouton formant une espece de balai; & l'écouvillon H, qui est le plus ordinaire, d'une espece de brosse cylindrique attachée au bout de la hampe. (Q)

Ecouvillon (Page 5:353)

Ecouvillon, en terme de Boulanger, est un paquet de vieux linge lié au bout d'une perche, avec lequel on balaye les cendres qui sont dans le four. Voyez la figure 8. Planche du Boulanger.

ECOUVILLONNER (Page 5:353)

ECOUVILLONNER, v. act, ou neut. c'est nettoyer ou rafraîchir le canon devant ou après qu'il a tiré.

Ecouvillonner (Page 5:353)

Ecouvillonner, v. act. terme de Boulangerie, c'est balayer les cendres du four.

ECPIESME (Page 5:353)

ECPIESME, s. f. en Chirurgie, c'est une espece de fracture au crane, où il y a plusieurs petites esquilles d'os qui compriment & blessent les membranes qui enveloppent le cerveau. Il faut enlever toutes ces pieces, & panser le trépan accidentel que forme l'enlevement des esquilles, comme on fait l'opération du trépan qu'on auroit pratiqué suivant les regles de l'art. Voyez Trépaner. (Y)

ECPHRACTIQUES (Page 5:353)

* ECPHRACTIQUES, adj. pris subst. médicamens apéritifs, auxquels on attribue la vertu d'ouvrir & de débarrasser les conduits excrétoires. Voy. Apéritifs.

ECRAIN ou ECRIN (Page 5:353)

ECRAIN ou ECRIN, s. m. (Arts.) terme synonyme à baguier; petit coffre où les dames mettent leurs pierreries, & les curieux leurs pierres gravées.

Dans les beaux jours de la Grece & de Rome, les amateurs des pierres gravées desirant de les tenir continuellement en garde contre les frottemens, l'usure, & autres accidens qui pouvoient leur arriver, les conservoient précieusement avec leurs anneaux, leurs bagues & leurs cachets, dans une cassette portative qu'ils appelloient DAKTM/LIOQHKH, dactyliotheca. Nous ignorons comment étoient faites ces cassettes, mais cela nous importe fort peu.

Les écrains ou baguiers de nos jours, sont de petits coffrets ordinairement couverts de chagrin, dont l'intérieur est distribué en plusieurs rangs de petites cellules paralleles, & dressées en maniere de sillons. On y place les bagues & pierres gravées, de façon que le jonc posé debout, entre dans le fond du sillon, & la pierre ou le chaton pose horisontalement sur les rebords du sillon, dont les intervalles sont pour l'ordinaire couverts de velours. On a soin que le couvercle de l'écrain soit doublé d'étoffe mollette, & même garni d'une coüete ou de coton, afin que venant à se rabattre sur les pierres gravées, la compression ni le frottement ne puissent leur nuire.

Quand on ne possede pas un grand nombre de pierres gravées, on se contente de ces sortes d'é<-> crains ou baguiers; mais si la collection qu'on a faite de pierres gravées est nombreuse, on ne peut se dispenser de les ranger dans des layettes, c'est - à - dire dans de petits tiroirs plats, qui seront placés au - dessus l'un de l'autre dans une armoire faite exprès.

Ces layettes seront distribuées en - dedans, comme les écrains, & les pierres y seront disposées de la même maniere. Les gravures qui ne sont environnées que d'un cercle en façon de médaillon, seront mises dans quelques - uns de ces tiroirs qu'on aura réservés vuides, & sans aucunes loges, & y seront seule<pb->

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