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ECHYMOSE (Page 5:267)
ECHYMOSE, s. f. terme de Chirurgie, tumeur
superficielle, molle, qui rend la peau livide ou bleue,
& qui est produite par du sang épanché dans les cellules
du tissu graisseux: les modernes donnent le nom
d'infiltration à cette sorte d'épanchement. Voyez
Les causes des échymoses sont les chûtes, les coups,
les tiraillemens, les extensions violentes, les fortes
compressions, les ligatures trop long - tems serrées,
&c. Ces différentes causes extérieures occasionnent
la rupture des vaisseaux du tissu graisseux, & produisent
l'échymose par l'extravasation du sang, même
sans déchirure extérieure. L'échymose est un accident
de la contusion, voyez
Si l'on est appellé avant qu'il y ait eu beaucoup de sang extravasé, ou si celui - ci conserve encore sa fluidité, de maniere qu'il puisse refluer aisément dans ses vaisseaux, on doit, pour prévenir une plus grande extravasation, appliquer des topiques astringens & repercussifs, tels que le bol d'Arménie avec de l'oxicrat, ou de l'alun dissous dans le blanc d'oeuf, ou de l'eau saoulée de sel marin. J'ai souvent éprouvé avec le plus grand succès, l'application de la raclure de racine de couleuvrée fraîche, dans ces échy<-> moses des paupieres & de la conjonctive, connues du peuple sous le nom d'oeil poché.
Pour peu que les extravasations soient considérables, on doit commencer la cure par la saignée. Si l'on n'est appellé que quelques jours après l'accident, il faut employer des discussifs avec les astringens; ceux - ci fortifieront le ton des parties, & les premiers diviseront les humeurs grumelées, & les disposeront à la résolution. On remplira ces deux indications, en fomentant la partie avec une décoction de sommités de petite centaurée & d'absinthe, de fleurs de sureau, de camomille & de mélilot, cuites dans des parties égales de vin & d'eau. On peut appliquer en sachets les plantes qui ont servi à la décoction. La résolution des échymoses est annoncée par le changement de couleur; la partie qui étoit noire, devient d'un rouge - brun; le rouge s'éclaircit insensiblement, & la partie paroît ensuite d'un jaunefoncé qui prend successivement diverses nuances plus claires, jusqu'à ce que la peau soit dans son état naturel.
Il arrive quelquefois que la violence de la chûte ou du coup suffoque la chaleur de la partie blessée, en y éteignant le principe de la vie: alors les topiques froids & repercussifs seroient très - nuisibles dans les commencemens, ils produiroient la mortification. Dans ce cas on a recours aux scarifications, qu'on fait plus ou moins profondes, selon le besoin; c'est l'étendue de l'extravasation du sang en profondeur, & la considération de la nature de la partie lésée, qui doivent régler sur cet objet la conduite d'un chirurgien éclairé. Si la quantité du sang extravasé est considérable, & qu'il soit impossible de le rappeller dans les voies de la circulation, on doit ouvrir la tumeur, pour donner issue au sang épanché; c'est le seul moyen d'en prévenir la putréfaction, & peut - être la gangrene de la partie. Mais cette
L'esprit - de - vin, ou l'eau - de - vie simple ou camphrée qu'on applique sans inconvénient sur des échy<-> moses legeres, sont capables d'irriter beaucoup celles qui seroient menacées d'une inflammation prochaine: le docteur Turner en a vû souvent les mauvais effets. Il rapporte à ce sujet l'histoire d'un homme de sa connoissance, grand amateur de la Chimie, & partisan très - zélé de l'esprit - de - vin. Cet homme s'étant meurtri les deux jambes en sortant d'un bateau, confia une de ses jambes à Turner, & livra l'autre à un chimiste, qui devoit prouver la grande efficacité de l'esprit - de - vin dans la cure des contusions avec extravasation de sang. La violence des accidens qui survinrent, fit rejetter ce traitement au bout de quelques jours; & l'autre jambe, qui fut pansée avec un liniment composé de bol d'Arménie, avec l'huilerosat & le vinaigre, étoit presque guérie.
Il y a des personnes si délicates, qu'on ne peut les toucher un peu fort sans leur causer une échymose; on le remarque en saignant les personnes grasses. Peut - être la compression ne fait - elle dans ce cas que débiliter le ressort des vaisseaux, & y procurer un engorgement variqueux, sans extravasation.
On voit sur les bras & les jambes des scorbutiques,
des grandes taches livides, qui sont des échy<->
moses de cause interne. Voyez
Il se fait sous les ongles, à l'occasion de quelque violence extérieure, un épanchement de sang qu'on peut mettre au rang des échymoses. Les topiques ne sont d'aucune utilité pour la résolution de ce sang; le plus sûr est de lui procurer une issue en ouvrant l'ongle: pour cet effet on le ratisse avec un verre jusqu'à ce qu'il soit tellement émincé, qu'il cede sous le doigt: on en fait alors l'ouverture avec la pointe [p. 268]
ECLAIR (Page 5:268)
ECLAIR, s. m. (Phys.) on donne ce nom à une grande flamme fort brillante qui s'élance tout - à - coup dans l'air, & qui se répand de toutes parts, mais cesse sur le champ.
Il fait des éclairs lorsque le tems est beau & serein, & de même que lorsque l'air est couvert de nua ges; mais on en voit rarement, sans avoir eu aupa ravant un ou plusieurs jours chauds: ils paroissent souvent sans qu'il y ait de tonnerre.
La matiere de l'éclair est composée de tout ce qu'il y a d'oléagineux & de sulphureux dans les vapeurs qui s'élevent de la terre. La flamme est d'autant plus grande, que la quantité de matiere réunie est plus considérable. Cette matiere prend feu par le mélange des vapeurs, & c'est dans ce cas - là qu'elle peut causer quelque dommage.
Quand la flamme parcourt d'un bout à l'autre avec beaucoup de vîtesse toute la traînée de la foudre, elle pousse ou emporte avec elle certaines parties qui ne sauroient s'enflammer avec la même vîtesse: lorsqu'elle les a rassemblées, qu'elle les a en même - tems fort échauffées, ensorte qu'elles puissent s'enflammer avec l'autre matiere, tout éclate & se disperse avec une violence étonnante, & on entend alors ce bruit qui retentit dans l'air, & auquel nous donnons le nom de tonnerre, & dont l'éclair est l'avant - coureur.
On voit souvent paroître dans l'air, avant qu'il fasse des éclairs & du tonnerre, des nuées épaisses & sombres, qui paroissent s'entre - choquer & se croiser en suivant toutes sortes de directions; par où l'on peut juger sans peine du tems qu'on doit avoir bientôt après. La matiere de la foudre vient - elle après cela à prendre feu, ces nuées se condensent encore beaucoup plus qu'auparavant, & dans l'instant elles se convertissent en gouttes d'eau qui tombent en maniere de grosse pluie. Il est rare qu'un orage accompagné d'éclairs & de tonnerre, continue quelque tems sans qu'il survienne une grosse pluie. Lorsque ces sortes d'ondées viennent à tomber, elles emportent ordinairement avec elles beaucoup de cette matiere qui produit la foudre; ce qui fait que l'orage cesse beaucoup plûtôt lorsqu'il pleut, que lorsqu'il fait un tems sec.
La nuée est aussi quelquefois si épaisse, qu'elle empêche
de voir la lumiere de l'éclair; desorte qu'on
entend alors le tonnerre gronder, sans que l'éclair
ait paru auparavant. Mussch. essai de Phys. §. 1702
& suiv. Voyez
Par l'intervalle de tems qui se trouve entre l'éclair & le coup de tonnerre, on peut juger, quoiqu'à la vérité assez grossierement, à quelle distance est le tonnerre: voici comment. On examinera sur une pendule à secondes, l'intervalle qui se trouve entre l'é<-> clair & le coup; & pour déterminer la distance où est le tonnerre, on prendra autant de fois 173 toises, qu'il y a de secondes écoulées entre le coup & l'éclair. Ce calcul est fondé sur ce que la lumiere de l'éclair vient à nos yeux presque dans un instant, au lieu que le bruit du coup employe un tems très - sensible pour arriver à notre oreille, le son ne parcourant qu'environ 173 toises par seconde. Au reste il est visible que ce moyen de déterminer la distance du tonnerre, ne peut être qu'assez grossier, comme nous l'avons dit; car outre qu'une petite erreur dans l'observation du tems, en produit une de plusieurs toises, ce calcul suppose que le bruit du tonnerre
Eclair (Page 5:268)
Eclair (Page 5:268)
Toutes les liqueurs spiritueuses & sulphureuses, comme l'eau - de - vie, l'esprit - de - vin, & plusieurs autres, étant jettées sur le feu d'une chandelle, ou encore mieux d'une lance à feu, s'allument en l'air si subitement, que la flamme s'étend dans tout l'espace où elle se trouve dans l'instant qu'une de ses parties touche le feu, & se consume avant qu'elle ait eu le tems de retomber, ce qui produit l'effet d'un éclair; ainsi pour en faire paroître un sur un théatre d'artifice, il n'y a qu'à en pousser une bousfée avec une seringue par - dessus des lances à feu.
Il est une sorte d'eau plus propre à cet effet, qu'on appelle pour cette raison eau ardente, dont voici la composition.
On met dans une cornue ou dans un vase bien lutté, deux pintes de bon vinaigre, avec une bonne poignée de tartre de Montpellier, & autant de sel commun, & l'on fait distiller ce mêlange pour en tirer l'eau ardente. Quelques - uns y ajoûtent du sal petre, sans cependant qu'on s'apperçoive d'un plus grand effet; mais on peut en diversifier la flamme, en mêlant dans la composition, de l'ambre & de la colophone.
On prend de cette eau dans une seringue, & on la jette de loin sur des lumieres de feu, de quelqu'espece qu'elles soient; elle s'enflamme en l'air, & dis paroît dans un instant, comme un éclair.
ECLAIRCIE (Page 5:268)
ECLAIRCIE, s. f. (Marine.) on donne ce nom à ces intervalles de lumiere, ou même à ces espaces du ciel qui se découvrent & qui passent avec vîtesse, dans des tems de brume & de nuages. (Z)
ECLAIRCIR, EXPLIQUER, DEVELOPPER (Page 5:268)
ECLAIRCIR, EXPLIQUER, DEVELOPPER
une matiere, un livre, une proposition, &c. synon.
(Gram.) On éclaircit ce qui étoit obscur, parce que
les idées y étoient mal présentées: on explique ce
qui étoit difficile à entendre, parce que les idées
n'étoient pas assez immédiatement déduites les unes
des autres: on développe ce qui renferme plusieurs
idées réellement exprimées, mais d'une maniere si
serrée, qu'elles ne peuvent être saisies d'un coup
d'oeil. (O)
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