ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"265"> que cet auteur s'en moque, & qu'il ajoûte qu'on ne trouvera rien de semblable dans ses ouvrages.

Lors de la naissance de notre poésie, on ne manqua pas de saisir ces sortes de puérilités, & on les regarda comme des efforts de génie. L'on trouve même plusieurs échos dans le poeme moderne de la sainte - Baume du carme provençal: ce qui m'étonne, c'est que de pareilles inepties ayent plû à des gens de lettres d'un ordre au - dessus du commun. M. l'abbé Banier cite comme une piece d'une naïveté charmante, le dialogue composé par Joachim du Bellay, entre un amant qui interroge l'écho, & les réponses de cette nymphe: voici les meilleurs traits de ce dialogue; je ne transcrirai point ceux qui sont au - dessous.

Qui est l'auteur de ces maux avenus? Venus. Qu'étois - je avant d'entrer en ce passage? Sage. Qu'est - ce qu'aimer, & se plaindre souvent? Vent. Dis - moi quelle - est celle pour qui j'endure? Dure. Sent - elle bien la douleur qui me point? Point.

Mais si ces sortes de jeux de mots faisoient sous les regnes de François I. & d'Henri II. les délices de la cour, & le merite des ouvrages d'esprit des successeurs de Ronsard, ils ne peuvent se soûtenir contre le bon goût d'un siecle éclairé. On sait la maniere dont Alexandre récompensa ce cocher, qui avoit appris, apres bien des soins & des peines, à tourner un char sur la tranche d'un écu, il le lui donna. Art. de M. le Chevalier de Jaucourt.

Echo (Page 5:265)

Echo, en Musique, est le nom de ces sortes de pieces ou d'airs, dans lesquelles, à l'imitation de l'écho, on repete de tems en tems, & fort doux, un petit nombre de notes. C'est sur l'orgue qu'on employe plus communément cette maniere de joüer, à cause de la facilité qu'on a de faire les échos sur le second clavier.

L'abbé Brossard dit qu'on se sert aussi quel quefois du mot écho, en la place de doux ou de piano, pour marquer qu'il faut adoucir la voix ou le son de l'instrument comme pour faire un écho. Cet usage ne subsiste plus aujourd'hui. (S)

Il y a dans Proserpine un choeur en écho, qui a dû faire beaucoup d'effet dans la nouveauté de cet opéra. Tout le monde se souvient encore de l'air de l'é<-> cho, dans l'intermede italien du maître de musique. Cet air, qui a eu parmi nous un succès prodigieux, est pourtant d'un chant très - commun, quoiqu'assez agréable, & il est à tous égards très - inférieur à un grand nombre d'autres morceaux italiens de la premiere force, que les mêmes spectateurs ont reçu beaucoup plus froidement, on même ont écouté sans plaïsir. Mais cet air de l'écho avoit un grand mérite pour bien des oreilles; il étoit assez facile à retenir & à frédonner tant bien que mal, & ressembloit plus à notre musique, que les airs admirables dont je parle. En France, la bonne musique est pour bien des gens, la musique qui ressemble à celle qu'ils ont déjà entendue. C'est ce qu'ils appellent de la musique chantante, & qui n'est trop souvent qu'une musique triviale & froide, sans expression & sans idée. (O)

ECHOITE (Page 5:265)

ECHOITE, s. f. (Jurisp.) signifie ce qui est échû à quelqu'un par succession ou autrement. En fait de successions, il n'y a guere que les collatérales que l'on qualifie d'échoite, quasi sorte obtigerint; au lieu que les successions directes, ex voto naturoe liberis de<-> bentur. Beaumanoir, dans ses anciennes coûtumes de Beauvoisis, dit que l'échoite est, quand l'héritage descend de côté par défaut de ce que celui qui meurt n'a point d'enfans ni autres descendans issus de ses enfans, de maniere que les héritages échoient à son plus proché parent.

Dans les provinces de Bresse & de Bugey, on appelle aussi échoite, les héritages qui adviennent au seigneur par le decès du possesseur sans enfans, ou sans communication avec ses héritiers, c'est - à - dire lorsqu'il en a joui par indivis avec eux. Voyez ci - apr. Echute loyale. (A)

ECHOME & ECHEOMES (Page 5:265)

ECHOME & ECHEOMES, sub. f. (Marine.) on donne ce nom à des chevilles de bois ou de fer d'environ un pié de long, qui servent à fixer la rame dans la même place lorsque l'on nage. (Z)

ECHOMETRE (Page 5:265)

* ECHOMETRE, s. m. en Musique, est une espece d'échelle ou regle divisée en plusieurs parties, dont on se sert pour mesurer la durée ou longueur des sons, & pour trouver leurs intervalles & leurs rapports.

Ce mot vient du grec HXOS2, son, & de MC/PRON, me<-> sure.

Nous n'entrerons pas dans un plus long détail sur cette machine, parce qu'on n'en fera jamais aucun usage: il n'y a de bon échometre, qu'un homme qui sou rompu à battre la mesure, & qui soit né avec une oreille extremement délicate. Au reste ceux qui voudront en savoir davantage, n'ont qu'à consulter le mémoire de M. Sauveur, inseré parmi ceux de l'académie, année 1701; ils y trouveront deux échelles de cette espece; l'une de M. Loulié, & l'autre de M. Sauveur. Voyez Chronometre.

ECHOPE (Page 5:265)

ECHOPE, s. f. (Commerce.) petite boutique attachée contre un mur, où des marchands débitent des denrées de peu de conséquence.

Les échopes sont ordinairement appuyées aux murs exterieurs des églises & des grandes maisons. Elles sont faites de planches, & quelquefois enduites de plâtre, avec un petit toit en appenti aussi de bois ou de toile cirée: la plûpart de celles - ci sont fixes, & se donnent à loyer.

Il y a aussi des échopes portatives & comme ambulatoires, qui sont pareillement de bois, & qu'on dresse sur quelques piliers au milieu des marchés & des places publiques, telles que sont les échopes des halles de Paris.

Enfin il y en a encore de plus legeres, & simplement couvertes & entourées de toile; ce sont celles où les mercelots, vendeurs de pain d'épice, & autres, étalent leurs marchandises dans les foires & assemblées, fêtes de village, &c. Dictionn. de Comm. de Trév. & Chambers. (G)

Echope (Page 5:265)

Echope, (Gravure.) Les graveurs en taille - douce appellent échopes, des petits outils qu'ils font eux - mêmes avec des aiguilles cassées de différentes grosseurs; ils les emmanchent au bout d'un petit morceau de bois. Voyez nos Planches de la Gravure.

Pour les aiguiser & former, on pose l'aiguille obliquement sur la pierre à huile, la tenant ferme, & appuyant légerement, en allant de la droite à la gauche, ce qui formant un biseau au bout de l'aiguille, lui donne une figure ovale, comme le représente celle de nos planches.

Il est important que la pierre à huile ait le grain fin & ne morde point trop fort; car quand la pierre est rude, elle ne mange pas l'acier nettement, & laisse aux pointes un morfil qui est extrèmement préjudiciable en gravant sur le vernis.

Les échopes servent pour graver de gros traits. On les tient, en gravant, le biseau en - dessus, & l'on dégage la pointe lorsqu'on veut terminer la ligne par un trait fin: il est encore mieux de la terminer avec une pointe. Elles sont très - bonnes pour quelques parties de l'architecture, pour les paysages, les terrasses, &c. & comme il y a un côté fin à l'échope, un graveur adroit pourroit graver à l'eau - forte une [p. 266] planche entiere avec cet - outil, faisant attention à le bien ménager.

Echopes des Graveurs en relief, en creux (Page 5:266)

Echopes des Graveurs en relief, en creux, & en cachets; ce sont des especes de burins qu'ils nomment échopes. Il y en a de plusieurs sortes & de différentes formes; les unes ont la pointe applatie, d'autres la pointe demi - ronde, & d'autres tranchantes. La partie A est celle qui caractérise l'échope, & la partie B sert à les emmancher comme les burins; on s'en sert aussi de la même maniere. Elles ne sont en effet qu'une espece particuliere de burins. Voyez les figures des Planches de la Gravure; la premiere est une échope plate, la seconde une échope ronde.

Echope (Page 5:266)

Echope, en terme d'Orfévre, est un instrument tranchant, dont ils se servent pour enlever les parties superflues d'une piece. Il y en a de plusieurs especes; savoir, des échopes rondes, des onglettes, des échopes à pailler, &c. Voyez tous ces mots à leur article; voyez aussi les Planches de Gravure.

Echope à arrêter (Page 5:266)

Echope à arrêter, en terme de Metteur en oeu<-> vre, c'est un morceau de fer plat quarré, monté sur une poignée de bois, ayant deux biseaux formant un tranchant, que l'on émousse avec une lime, afin qu'en appuyant sur le métal on soit hors de risque de le couper: on s'en sert pour rabattre l'argent sur les pierres, lorsque la portée est formée, & qu'on est déterminé à sertir la pierre; c'est la premiere opération du serti.

Echope à champlever (Page 5:266)

Echope à champlever, (Bijoutier.) c'est une échope dont la partie tranchante est moins large que celle de dessus; elle sert à dépouiller les reliefs de la matiere qui les entoure, & à former les champs qui les font valoir, & tire son nom de son usage. Voyez Champlever.

Echope ronde (Page 5:266)

Echope ronde, en terme de Bijoutier; on se sert aussi quelquefois pour creuser les coulisses des porte - charnieres, d'échopes formées d'un fil d'acier rond, tiré à la filiere & trempé.

Echope à épailler (Page 5:266)

Echope à épailler, (Bijoutier.) cette échope est plate en - dessus, & mi - ronde ou d'un rond applati en - dessous; elle sert à enlever les pailles d'une piece forgée.

Echope plate (Page 5:266)

Echope plate, en terme de Bijoutier, est celle dont la branche est applatie, & dont le tranchant est continué d'un angle à l'autre. Il y en a de grandes & de petites, qui ont différens usages.

Echope à refendre (Page 5:266)

Echope à refendre, (Metteur en oeuvre.) c'est un instrument d'acier, très - plat & évuidé sur le dos, dont on se sert pour former les angles des brisures des boucles d'oreilles. Voyez Brisures. Voyez aussi la Planche du Metteur en oeuvre.

ECHOPER (Page 5:266)

ECHOPER, v. neut. il est d'usage dans tous les arts où l'on se sert de l'échope. Voyez Echope.

Echoper (Page 5:266)

Echoper, v. act. en terme de Doreur, c'est ôter avec l'échope ou le ciseau, les jets que le moule a fournis à la fonte, & que la lime n'a pû entierement enlever.

ECHOUAGE (Page 5:266)

ECHOUAGE, s. m. (Marine.) c'est un endroit de la côte plat & uni, sur lequel il y a peu d'eau, où l'on peut pousser un bâtiment pour le faire échoüer avec moins de danger, & d'où l'équipage puisse aisément se sauver à terre. V. Echouement. (Z)

ECHOUEMENT (Page 5:266)

ECHOUEMENT, s. m. (Marine.) ce mot se dit d'un vaisseau qui va donner ou passer sur un hautfond ou banc de sable, sur lequel il touche & est arrêté, parce qu'il n'y a pas assez d'eau pour le soûtenir à flot, ce qui pour l'ordinaire le met en grand danger, & même le brise & cause sa perte lorsqu'il n'est pas assez heureux pour s'en relever & s'en tirer. On échoüe à une côte, lorsqu'on approche trop près du rivage, & qu'on n'y trouve pas assez d'eau pour que le vaisseau y soit à flot, ou qu'on y est jetté par la tempête & le mauvais tems.

L'ordonnance de Louis XIV, donnée à Fontaine<cb-> bleau en 1681, touchant la Marine, liv. IV. tit. jx. regle tout ce qui concerne les naufrages, bris, & échoüemens. Dans le premier article, le roi déclare qu'il prend sous sa protection & sauvegarde les vais<-> seaux, leur équipage & chargement, qui auront été jettés par la tempête sur les côtes de son royaume, ou qui au<-> trement y auront échoüé, & généralement tout ce qui sera échappé du naufrage.

Il regle par les autres articles tout ce qui doit se faire pour sauver les effets & marchandises, & les conserver aux propriétaires.

Et prononce peine de mort contre ceux qui auroient attenté contre la vie ou les biens de ceux qui font naufrage. Voyez Bris. (Z)

ECHOUER (Page 5:266)

ECHOUER, v. neut. On dit d'un vaisseau qu'il a échoüé, lorsqu'il a été porté sur un banc de sable, ou dans un endroit de la côte où il n'y a pas assez d'eau pour le tenir à flot. On peut échoüer par accident, lorsque le vent ou le mauvais tems vous jettent à la côte. On peut s'échoüer exprès, lorsqu'on est poursuivi par un vaisseau ennemi plus fort que soi, & qu'on le pousse à la côte pour pouvoir sauver l'équipage. Voy. Echouage & Echouement. (Z)

ECHTEREN ou ECHTERNACH (Page 5:266)

ECHTEREN ou ECHTERNACH, (Géog. mod.) ville du duché de Luxembourg, dans les Pays - Bas, sur la riviere de Sour.

ECHUTE ou ECHOITE (Page 5:266)

ECHUTE ou ECHOITE (loyale), est un terme usité dans les renonciations à toutès successions directes & collatérales que l'on fait faire aux filles dans certaines coûtumes; en les mariant & dotant, elles renoncent à tous droits fors la loyale échûte.

Les auteurs sont partagés sur l'effet que doit produire cette reserve.

Les uns disent que la fille qui a ainsi renoncé, ne peut rien prétendre, sous quelque prétexte que ce soit, non pas même à titre de légitime ou de supplément d'icelle, dans les successions de ses pere & mere, qui auroient fait un testament & disposé de leurs biens entre leurs autres enfans: mais que si les pere & mere sont décédés ab intestat, la fille vient à leur succession avec ses freres & soeurs, parce qu'autrement la reserve de la loyale échûte seroit inutile, puisque la fille qui a renoncé succede à défaut d'enfans. Despeisses, tom. II. traité des success. part. II. n. 71. rapporte un arrêt de la chambre de l'édit à Castres, du 23 Octobre 1608, qui l'a ainsi jugé; & les arrêts du parlement de Grenoble y sont conformes, suivant le témoignage de Rabot & de Bonneton en leurs notes sur la quest. 192, de Guy - Pape & de M. Expilly en ses arrêts, ch. xjv. n. 13. Chorier en sa jurisprud. liv. III. sect. vj. art, v. Henrys en ses arrêts, tom. II. p. 319. édition de 1708

D'autres ont dit que l'effet de cette reserve de la loyale échûte, est que les pere, mere, freres & soeurs peuvent donner, soit par contrat ou par testament, à celle qui a renoncé. Voyez Marc en ses décisions du parlement de Grenoble, part. I. décis. 147.

D'autres encore ont prétendu que cette reserve ne fait pas que la fille qui a renoncé puisse venir à la succession, ab intestat, de ses pere & mere, avec ses freres & soeurs, parce qu'autrement sa renonciation seroit sans effet: mais seulement qu'elle vient à leur succession à défaut de freres & à l'exclusion des héritiers étrangers; tel est le sentiment de Guy - Pape, décis. 192. n. 2. & de la Peyrere, lettre R, artic. 44. M. de Cambolas, liv. I. ch. jx. rapporte deux arrêts du parlement de Toulouse qui l'ont ainsi jugé.

Il paroît que cette reserve de la loyale échûte, ne se doit rapporter qu'aux successions collatérales; car échûte ou échoite, dans les coûtumes, signifie succession collatérale; Anjou, art. 304. Maine, 317. Berry, ti<-> tre jx. art. 5. Aussi Labbé sur Berry, tit. xjx. art. 33. dit - il que la renonciation faite avec cette reserve n'2

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