ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"243"> couvert, opposé au bastion auquel ils appartiennent. Voyez Fortification. (Q)

ECHARS (Page 5:243)

ECHARS, s. m. (à la Monnoie.) il se dit de l'aloi d'une piece au - dessous du titre prescrit par les ordonnances. Une monnoie est en échars, lorsqu'elle est au - dessous du degré de fin qu'elle devroit avoir. Voyez Echarseté.

Echars (Page 5:243)

Echars, adj. (Marine.) on dit quelquefois vent échars, que le vent n'est ni favorable ni fixe, & qu'il saute de moment en moment d'un rhumb à l'autre. (Z)

ECHARSER (Page 5:243)

ECHARSER, v. n. (Mar.) on dit le vent écharse, lorsqu'il est foible, inconstant, & peu favorable pour faire route. (Z)

ECHARSETÉ (Page 5:243)

ECHARSETÉ, adj. (à la Monnoie.) toute piece de monnoie qui est au - dessous du titre prescrit par les ordonnances, abstraction faite du remede de loi, est dite écharseté.

Les ordonnances sont formelles contre les écharse<-> tés; le directeur qui en est convaincu est condamné à restitution, lorsqu'elles sont legeres: mais si l'échar<-> seté est trop loin du remede, il est des punitions plus rigoureuses. Echarseter, c'est tromper & le roi & l'état. Voyez l'article Monnoie.

ECHASSE (Page 5:243)

ECHASSE, s. f. en Architecture, regle de bois mince en maniere de latte, dont les ouvriers se servent pour jauger les hauteurs & les retombées des voussoirs, & les hauteurs des pierres en général. (P)

Echasses d'échafaud (Page 5:243)

Echasses d'échafaud, (Architecture.) grandes perches debout, nommées aussi baliveaux, qui liées & entées les unes sur les autres, servent à échasauder à plusieurs étages, pour ériger les murs, faire les ravalemens & les regrattemens. (P)

Echasse (Page 5:243)

Echasse, (Coupe des pierres.) est une regle de bois de quatre piés de long & de trois pouces de large, divisée en piés, pouces, & lignes, dont les appareilleurs se servent pour y marquer les hauteurs, longueurs, épaisseurs dont ils ont besoin, pour les porter commodément dans le chantier, où ils voyent les pierres qui leur conviennent, & en donnent les mesures. (D)

ECHAUDÉ (Page 5:243)

ECHAUDÉ, s. m. (Jard.) figure triangulaire que l'on donne souvent à une piece de bois, lersque le terrein ou quelque autre raison y assujettit. Les échaudés & gateaux étoient autrefois triangulaires, ce qui aura pû donner le nom à cette figure. (K)

Echaudé (Page 5:243)

Echaudé, (Patisster.) c'est une petice piece de pâtisserie faite d'une pâte mollette, détrempée dans du levain, du beurre, & des oeufs. Il y a des échau<-> dés au sel, dans lesquels on ne met que du sel, sans beurre ni oeufs; au beurre, dans lesquels ni oeufs ni sel; & aux oeufs, dans lesquels on ne met que des oeufs.

ECHAUDOIR (Page 5:243)

* ECHAUDOIR, s. m. (Bouch.) il se dit & des chaudieres où les Bouchers Tripiers font cuire les abbatis de leurs viandes, & des lieux où sont placées ces chaudieres.

Echaudoir (Page 5:243)

* Echaudoir, (Teinture, Draperie, &c.) il se dit aussi & des chaudieres & des lieux où ces ouvriers dégraissent leurs laines.

ECHAUFFAISON (Page 5:243)

ECHAUFFAISON, s. f. ECHAUFFEMENT, s. m. (Medecine.) on appelle ainsi vulgairement toute maladie qui est causée par une trop grande agitation du corps, qui en augmente la chaleur. (d)

ECHAUFFANT & ECHAUFFEMENT (Page 5:243)

ECHAUFFANT & ECHAUFFEMENT, (Théra<-> peutique & Pathologie.) La qualité échauffante est proprement attribuée à un remede, à un aliment, & même à toute cause non - naturelle, qui peut produire l'état de chaleur animale augmenté, que nous avons décrit à l'article Chaleur animale contre nature (Med. prat.); & l'échauffement est cet état.

Le véritable caractere de l'échauffant, pris dans ce sens précis, est que son action puisse s'étendre jusqu'à exciter la fievre dans le plus grand nombre de sujets.

Les effets manifestes de l'action plus modérée des remedes échaussans, pour ne parler d'abord que des médicamens, doivent être de porter la chaleur animale à un degré intermediaire, entre la chaleur naturelle & la chaleur fébrile; mais cet état qui seroit l'échauffement proprement dit, n'a pas été assez exactement déterminé: & peut - être lorsqu'il se soûtient pendant un certain tems, ne differe - t - il pas essentiellement de la fievre.

Quoi qu'il en soit, ce n'est pas par l'augmentation réelle de chaleur que se détermine l'incommodité appellée communément échauffement Un sentiment incommode de chaleur dans toute l'habitude du corps, ou dans diverses parties; une disposition à la sueur, ou une sueur actuelle; la soif plus ou moins pressante; de fréquentes envies d'uriner, suivies d'une évacuation peu abondante d'urines rouges & foetides, & qu'on trouveroit apparemment trop peu aqueuses; la constipation, les démangeaisons de la peau, les rougeurs au visage, le saignement de nez, les paroxysmes vifs & douloureux d'hémorrhoides seches; l'insomnie ou le sommeil leger, inquiet, & interrompu; une pente violente & continuelle aux plaisirs de l'amour; l'image la plus complette de ces plaisirs, souvent présentée dans les songes, avec ou sans émission de semence; les érections fréquentes: voilà les symptomes qui constituent l'incommodité genéralement connue sous le nom d'échauffement.

Les remedes qui peuvent produire tous ces symptomes, ou le plus grand nombre, sont: les corps actuellement chauds, soit qu'on les prenne intérieurement, tels que l'eau, le thé, & les autres boissons de cette espece, avalées très - chaudes; soit qu'on les applique extérieurement, comme un bain très chaud, les vins & liqueurs spiritueuses, les alkalis volatils, animaux, & végétaux; les sucs, les eaux distillées, les décoctions, les infusions, ou les extraits des plantes alkalines; les plantes à saveur vive, analogue à celle des précédentes, comme ail, oignon, capucine, &c. les plantes aromatiques, âeres, ou ameres, les baumes, les huiles essentielles, les résines, & les gommes - résines, lés martiaux ou préparations du fer, tous les vrais sudorifiques, & les diurétiques vraiment efficaces; tous les aphrodisiaques reconnus, comme les cantharides, dont la dangereuie efficacité n'est pas douteuse, les truffes, les artichaux, les champignons, &c. s'il est vrai ce que le proverbe publie de la merveilleuse vertu de ces végétaux, les épispastiques, & les caustiques appliqués extérieurement. Voyez tous ces articles par<-> ticuliers.

Tous les remedes que nous venons de nommer, sont des échauffans légitimes; ils en ont la propriété distinctive. Leur usage immodéré peut allumer la fievre, & ils sont distingués par - là d'une foule de prétendus échauffans, connus dans les traités de matiere médicale, & dans le jargon ordinaire de la Medecine, sous le nom d'incisifs, d'atténuans, de remedes qui foüettent, qui brisent le sang & la lymphe, &c. Voyez Incisif. Parmi ces remedes chauds exactement altérans, presque tous indifférens, ou du moins sans vertu démontrée, aucun n'est peut - être plus gratuitement qualifié que l'écrevisse ou la vipere. Voyez Ecrevisse & Vipere.

Quant aux alimens échauffans, on ne sait point encore par expérience qu'il y ait des alimens proprement dits, qui possedent d'autre propriété que la qualité nutritive. Ainsi tout ce que les auteurs des traités de diete nous ont dit sur la qualité échauffante de la chair de certains animaux; ce que des medecins d'une école très - célebre pensent des bouillons de boeuf, qu'ils se garderoient bien de permettre [p. 244] dans les maladies aigues; ce qu'on nous raconte de la chair des vieux animaux, sur - tout des mâles des animaux lascifs: tout cela n'est pas plus réel, du moins plus constaté que les dogmes du galénisme sur la même matiere. Voyez Galénisme & Qualité.

Les alimens ne paroissent donc être réellement échauffans, que par les assaisonnemens; & le medecin peut, en variant ces assaisonnemens, ou en les supprimant, prescrire un régime échauffant, rafraîchissant, indifférent, &c.

Au reste, les alimens quels qu'ils soient, même considérés avec leurs assaisonnemens, sont à - peu - près indifférens dans l'état sain, où ils le deviennent par l'habitude; ce n'est que dans la maladie, dans la convalescence, ou pour un sujet foible & valétudinaire, qu'il importe de défendre ou de prescrire des alimens échauffans. Voyez Régime.

Outre les médicamens & les alimens, il est plusieurs autres causes d'échauffement auquel notre corps est exposé. Un climat chaud, un jour chaud, une saison chaude, un soleil brûlant, en un mot la chaleur extérieure, échauffe réellement. Voyez Climat, Eté, & Soleil. L'exercice violent échauffe, la veille échauffe; l'exercice vénérien échauffe, mais plus encore l'appétit vénérien non - satisfait, surtout lorsqu'il est irrité par la présence de certains objets, ou qu'il s'est emparé d'une ame livrée à toute l'énergie de ce sentiment dans une retraite oisive; l'étude opiniâtre, la méditation profonde & continue échauf<-> fent; le jeùne échauffe; les austérités, & sur - tout la slagellation, échauffent très - considérablement; le jeu échauffe; les fréquens acces de plusieurs passions violentes échauffent, &c. Voyez tous ces articles particu<-> liers, & Chaleur animale contre nature . Il faut observer que toutes les causes dont il s'agit ici, sont des échauffans proprement dits; mais qui different des médicamens échauffans, en ce que l'action des premiers n'est efficace qu'à la longue, & qu'ils procurent aussi un échauffement plus constant, plus opiniâtre, un échauffement chronique: au lieu que l'action des derniers est plus prompre, & qu'ils produisent aussi un effet plus passager, une incommodité qu'on pourroit appeller aigue, en la comparant à la précédente.

Les échauffans sont très - redoutés dans la pratique moderne (Voyez Chaleur contre nature), & jamais on ne s'avise de prescrire un échauffant comme tel; l'effet échauffant n'est jamais un bien, un secours indiqué; l'échauffement n'est pas un changement avantageux que le praticien se propose: c'est toûjours un inconvénient inévitable, attaché à un secours utile d'ailleurs.

Quant à la maniere de remédier à l'effet excessif des échauffans, aux inconvéniens qui suivent leur application, à l'échauffement maladif en un mot, voy. Chalfur animale contre nature . (b)

ECHAUFFÉ (Page 5:244)

ECHAUFFÉ, adj. (Maréchallerie & Manége.) bou<-> che échauffée. On donne un coup de corne à un cheval qui a la bouche échauffée. Voyez Corne.

ECHAUFFÉE (Page 5:244)

* ECHAUFFÉE, s. f. (Fontaines salantes.) C'est ainsi qu'on nomme dans ces fontaines le premier travail du salinage.

ECHAUFFEMENT (Page 5:244)

ECHAUFFEMENT, subst. m. (Maréchallerie.) Un échauffement excessif cause la courbature aux chevaux. Voyez Courbature.

ECHAUFFER (Page 5:244)

ECHAUFFER, v. act. (Agriculture & Jardinage.) un terrein, c'est l'amander par de bons engrais (K)

Echauffer, s'échauffer sur la voie (Page 5:244)

Echauffer, s'échauffer sur la voie, (<-> nerie.) c'est la suivre avec ardeur.

ECHAUGUETTE (Page 5:244)

ECHAUGUETTE, s. f. (Fortificat.) loge de sentinelle, loge de bois ou de maçonnerie faite pour garantir la sentinelle des injures de l'air.

Ces loges se placent ordinairement dans les fortifications sur les angles flanqués des bastions, sur ceux de l'épaule, & quelquefois dans le milieu de la courtine. Voyez Guérite. Harris & Chambers. (Q)

ECHAULER (Page 5:244)

* ECHAULER, (OEconomie rustique.) c'est atreser le blé qu'on veut semer de chaux amortie dans de l'eau. Il y a des provinces où cela se pratique encore. Pour cet effet on met neuf à dix seaux d'eau froide dans un baquet; on y jette environ vingt - trois livres de chaux vive. On ajoûte là - dessus un seau d'eau chaude; on remue jusqu'à ce que la chaux soit éteinte, alors on prend une corbeille d'osier; on y met du blé; on plonge la corbeille pleine dans le baquet; l'eau de chaux y entre & comble le blé; on a un morceau de bois, on tourne & retourne le blé dans cette eau; on enleve la corbeille, l'eau s'ensuit; on la laisse s'égoutter dans le baquet; on ôte le grain de la corbeille; on l'expose ou au soleil sur des draps, ou à l'air dans un grenier; & l'on recommence la même opération sur de l'autre blé dans la même eau, jusqu'à ce qu'on en ait assez d'échaulé: On le laisse reposer quinze à seize heures; passé ce tems on le remue toutes les quatre heures, jusqu'à ce qu'il soit bien sec. Alors on le seme.

Il y a des laboureurs qui échaulent autrement. Ils sont un lit de blé de l'épaisseur de deux pouces; ils l'arrosent d'eau claire, puis ils répandent dessus un peu d'alun & de chaux pulvérisés; ils font un second lit de la même épaisseur qu'ils arrosent pareillement d'eau claire, & sur lequel ils répandent aussi de l'alun & de la chaux pulvérisés, & ainsi de suite, stra<-> tum super stratum. Cela fait, ils remuent le tas, le relevent dans un coin, l'y laissent un peu suer, & s'en servent ensuite pour semer.

ECHAUX (Page 5:244)

* ECHAUX, s. m. pl. (OEconomie rustique.) rigoles ou fossés destinés à recevoir les eaux, après qu'elles ont abreuvé une prairie. Les échaux veulent étre entretenus avec soin, écurés de tems en tems. On les appelle aussi fossés d'égouts.

ECHEANCE (Page 5:244)

ECHEANCE, s. f. (Jurisprud.) est le jour auquel on doit payer ou faire quelque chose.

L'échéance d'une obligation, promesse, lettre de change, est le terme auquel doit se faire le payement sur l'échéance des lettres de change. Voyez au mot Lettres de Change.

Dans les delais d'ordonnance, tels que ceux des ajournemens ou assignations, l'échéance est le jour qui suit l'extrémité du délai; car on ne compte point le jour de l'échéance dans le délai, dies termini non computatur in termino; de sorte, par exemple, qu'un délai de huitaine est de huit jours francs, c'est - à - dire que l'on ne compte point le jour de l'exploit, & que l'échéance n'est que le dixieme jour. Voyez Délai.

Au contraire dans les délais de coûtume, le jour de l'échéance est compris dans le délai; ainsi quand la coûtume donne an & jour pour le retrait lignager, il doit être intenté au plus tard dans le jour qui suit l'année révolue, depuis qu'il y a ouverture au retrait. Voyez Retrait. (A)

ECHECS (Page 5:244)

ECHECS, s. m. pl. (Jeu des) Le jeu des échecs que tout le monde connoît, & que très - peu de per sonnes jouent bien, est de tous les jeux où l'esprit a part, le plus savant, & celui dans lequel l'étendue & la force de l'esprit du jeu peut se faire le plus aisément remarquer. Voyez Jeu.

Chaque joüeur a seize pieces partagées en six ordres, dont les noms, les marches, & la valeur sont différentes. On les place en deux lignes de huit pieces chacune, sur un échiquier divisé en soixante - quatre cases ou quarrés, qui ne peuvent contenir qu' une piece à la fois. Chaque joüeur a une piece unique qu'on nomme le roi. De la conservation ou de la perte de cette piece dépend le sort de la partie. Elle ne peut être prise, tant qu'il lui reste quelque moyen de parer les coups qu'on lui porte. La surprise n'a point lieu à son égard dans cette guerre,

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