ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

RECHERCHE Accueil Mises en garde Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

"153"> égards. Il a les pattes garnies de plumes, comme le premier, jusque sur les doigts, mais elles sont plus courtes & plus minces. Cet oiseau est de couleur rousse, ou de couleur de rouille mêlée de cendré principalement sur la poitrine, où il y a aussi des taches noirâtres, oblongues, & dispersées sans ordre. Le dos & les ailes sont plus rousses que le reste du corps. Les grandes plumes des ailes & de la queue ont des bandes transversales, noirâtres, assez larges; celles de la queue sont terminées des deux côrés par d'autres bandes plus étroites; les ongles sont très - grands, fort pointus, & de couleur de corne.

Le troisieme ressemble parfaitement au second, excepté qu'il n'a pas les pattes garnies de plumes, & qu'elles sont minces ainsi que les doigts.

L'oiseau que Marggrave décrit sous les noms de jacurutu du Bresil, est un duc. Ces oiseaux nichent au haut des rochers les plus escarpés ils prennent non - seulement d'autres oiseaux, mais encore des lapins & des lievres, comme l'aigle. Aldrovande prétend qu'il n'y a pas d'oiseaux qui fasse autant de proie que le duc pendant la nuit, & sur - tout quand il a des petits; & sa provision est si grande, que non seulement il a dequoi se nourrir lui & ses petits, mais qu'il en reste encore pour ceux qui savent son nid, pourvû qu'ils ayent attention de n'en approcher que dans le tems que l'oiseau est en campagne, & d'y laisser pour les petits une quantité suffisante de nourriture. Willughby, Ornith. Voyez Oiseau. (I)

Duc (Page 5:153)

Duc, (pelit) s. m. scops, (Hist. nat. Ornithol.) oiseau de nuit, qui est peut - être le plus petit de tous les oiseaux de proie en ce genre. Il est moins gros que le hibou cornu, plus grand que la grive, & presqu'aussi gros que le pigeon; il a neuf pouces de longueur; sa tête est ronde, & recouverte de plumes de couleur livide, & le bec court, crochu, & noir. Les oreilles, ou plûtôt les plumes qui s'élevent en forme d'oreilles, sont apparentes quand l'oiseau est vivant, mais elles restent abaissées lorsqu'il est mort: chacune de ces prétendues oreilles ne consiste que dans une seule plume. La couleur dominante du corps est cendrée, & mêlée de teintes livides avec plusieurs taches blanchâtres: ce mêlange fait un assez bel effet à l'oeil, & rend le plumage de cet oiseau plus beau que celui d'aucun autre orseau du même genre. Il y a sur les grandes plumes des ailes & sur celles de la queue, de petites taches blanches disposées par bandes transversales. On voit une teinte de roux presque sur tout le corps, & principalement sur le cou & sur la racine des ailes. Les plumes du ventre ont plus de blanc que celles des autres parties du corps; elles sont, comme toutes les autres plumes, de couleur noire à la racine, mais elles ont dans le milieu une couleur rousse: le reste est blanc & parsemé de très - petites taches noires. Les yeux brillent d'un jaune ardent, comme dans la plûpart des oiseaux de nuit. Les pattes sont couvertes de plumes de couleur rousse cendrée, & les piés petits dégarnis de plumes, recouverts d'écailles, & de couleur brune mêlée d'une teinte livide. Il y a deux doigts en avant & deux autres en arriere, qui ont chacun un ongle de couleur brune. Cet oiseau est fort commun en Italie. Aldrovande fait mention d'un autre oiseau du même genre, qui se trouve en Allemagne, & qui ne differe de celui dont il vient d'être fait mention, qu'en ce qu'il est plus blanc, & qu'il a la queue & les oreilles plus longues. Willughby, Ornith. Voyez Oiseau. (I)

DUC (Page 5:153)

DUC, s. m. (Hist. mod.) prince souverain sans titre ou sans qualité de roi. Tels sont le duc de Lorraine, le duc de Holstein, &c. Voyez Prince.

Ce mot est emprunté des Grecs modernes, qui appelloient ducas les personnes que les Latins nomment dux; comme Constantin ducas, &c.

On compte en Europe deux souverains qui portent le titre de grand - duc, comme le grand - duc de Toscane & le grand - duc de Moscovie, que l'on appelle à présent le czar ou l'empereur des Russies; & avant que la Lithuanie fût unie à la Pologne, on donnoit à son duc le titre de grand - duc de Lithuanie, que le roi de Pologne prend dans ses qualités. L'héritier du throne de Russie s'appelle aujourd'hui grand - duc de Russie. On connoît en Allemagne l'archiduc d'Autriche. Voyez Archiduc.

Duc (Page 5:153)

Duc, dux, est aussi le titre d'honneur ou de noblesse de celui qui a le premier rang après les princes. Voyez Noblesse, Prince, Pair, Baron , &c.

Le duché ou la dignité de duc, étoit une dignité romaine sous le bas empire; car auparavant le commandement des armées étoit amovible, & le gouvernement des provinces n'étoit conféré que pour un an. Ce nom vient à ducendo, qui conduit ou qui commande. Suivant cette idée, les premiers ducs, duces, étoient les ductores exercituum, commandans des armées; sous les derniers empereurs, les gouverneurs des provinces eurent le titre de ducs. Dans la suite on donna la même qualité aux gouverneurs des provinces en tems de paix.

Le premier gouverneur sous le nom de duc, fut un duc de la Marche rhétique ou du pays des Grisons, dont il est fait mention dans Cassiodore. On établit treize ducs dans l'empire d'Orient, & douze dans l'empire d'Occident.

       En Orient.                         En Occident.
 Lybie.                              Mauritanie.
 Arabie.                             Séquanique.
 Thebaïde.                           Tripolitaine.
 Arménie.                            Armorique.
 Phénicie.                           Pannonique seconde.
 Moésie seconde.                     Aquitanique.
 Euphrate & Syrie.                   Valerie.
 Scvthie.                            Belgique seconde.
 Palestine.                          Pannonie premiere.
 Dace.                               Belgique premiere.
 Osrohene.                           Rhétie.
 Moésie premiere.                    Grande - Bretagne.
 Mésopotamie.

La plûpart de ces ducs étoient, ou des généraux Romains, ou des descendans des rois du pays, auxquels en ôtant le nom de rois, on avoit laissé une partie de l'ancienne autorité, mais sous la dépendance de l'empire.

Quand les Goths & les Vandales se répandirent dans les provinces de l'empire d'Occident, ils abolirent les dignités romaines par - tout où ils s'établirent; mais les Francs, pour plaire aux Gaulois qui avoient été long - tems accoûtumés à cette forme de gouvernement, se firent un point de politique de n'y rien changer; ainsi ils diviserent toutes les Gaules en duchés & comtés; & ils donnerent quelquefois le nom de ducs, & quelquefois celui de comtes, comites, à ceux qu'ils en firent gouverneurs. Voyez Comte.

Cambden observe qu'en Angleterre, du tems des Saxons, les officiers & les généraux d'armées furent quelquefois appellés ducs, duces, sans aucune autre dénomination, selon l'ancienne maniere des Romains.

Lorsque Guillaume le Conquérant vint en Angleterre, ce titre s'éteignit jusqu'au regne du roi Edoüard III. qui créa duc de Cornoüaille, Edoüard qui avoit eu d'abord le nom de prince noir. Il érigea aussi en duché le pays de Lancastre en faveur de son quatrieme fils; dans la suite on en institua plusieurs, de maniere que le titre passolt à la postérité de ces ducs. On les créoit avec beaucoup de solemnité per cincturam gladii cappoeque, & circuli aurei in capite impositionem. [p. 154] Et de - là sont venues les coûtumes dont ils sont en possession de porter la couronne & le manteau ducal sur leurs armoiries.

Quoique les François eussent retenu les noms & la forme du gouvernement des ducs, néanmoins sous la seconde race de leurs rois il n'y avoit presque point de ducs; mais tous les grands seigneurs étoient appellés comtes, pairs ou barons, excepté néanmoins les ducs de Bourgogne & d'Aquitaine, & un duc de France; dignité dont Hugues Capet lui - même porta le titre, & qui revenoit à la dignité de maire du palais ou de lieutenant général du roi. Hugues le Blanc pere de Hugues Capet avoit été revêtu de cette dignité, qui donnoit un pouvoir presqu'égal à celui du souverain.

Par la foiblesse des rois, les ducs ou gouverneurs se firent souverains des provinces confiées à leur administration. Ce changement arriva principalement vers le tems de Hugues Capet, quand les grands seigneurs commencerent à démembrer le royaume, de maniere que ce prince trouva chez les François plus de compétiteurs que de sujets. Ce ne fut pas sans grande peine qu'ils parvinrent à le reconnoître pour leur maître, & à tenir de lui à titre de foi & hommage les provinces dont ils vouloient s'emparer; mais avec le tems, le droit des armes & les mariages, les provinces tant duchés que comtés qui avoient été démembrées de la couronne, y furent réunies par degrés; & alors le titre de duc ne fut plus donné aux gouverneurs des provinces.

Depuis ce tems - là le nom de duc n'a plus été qu'un simple titre de dignité, affecté à une personne & à ses hoirs mâles, sans lui donner aucun domaine, territoire ou jurisdiction sur le pays dont il est duc. Tous les avantages consistent dans le nom & dans la presséance qu'il donne. Ils sont créés par lettres patentes du roi qui doivent être enregistrées à la chambre des comptes. Leur dignité est héréditaire, s'ils sont nommés ducs & pairs. Ils ont alors séance au parlement; mais non, s'ils ne sont que ducs à brevet.

En Angleterre, les ducs ne retiennent de leur ancienne splendeur que la couronne sur l'écusson de leurs armes, qui est la seule marque de leur souveraineté passée. On les crée par lettres patentes, ceinture d'épée, manteau d'état, imposition de chapeau, couronne d'or sur la tête, & une verge d'or en leur main.

Les fils aînés des ducs en Angleterre sont qualifiés de marquis, & les plus jeunes sont appellés lords, en y ajoûtant leur nom de baptême, comme lord James, lord Thomas, &c. & ils ont le rang de vicomte, quoiqu'ils ne soient pas aussi privilégiés par les lois des biens fonds.

Un duc en Angleterre a le titre de grace quand on lui écrit; on le qualifie en terme héraldique de prince, le plus haut, le plus puissant, le plus noble. Les ducs du sang royal sont qualifiés de princes les plus hauts, les plus puissans, les plus illustres.

En France, on donne quelquefois aux ducs, en leur écrivant, le titre de grandeur & de monseigneur; mais sans obligation; dans les actes on les appelle très - haut & très - puissant seigneur; en leur parlant on les appelle monsieur le duc.

Le nom de duc en Allemagne emporte avec soi une idée de souveraineté, comme dans les ducs de Deux - ponts, de Wolfembutel, de Brunswik, de Saxe - Weimar; & dans les autres branches de la maison de Saxe, tous ces princes ayans des états & séance aux dietes de l'empire. Le titre de duc s'est aussi fort multiplié en Italie, sur - tout à Rome & dans le royaume de Naples; mais il est inconnu à Venise & à Gènes, si ce n'est pour le chef de ces républiques, en Hollande, & dans les trois royaumes du nord, savoir la Suede, le Danemark, & la Pologne; car dans celui - ci le titre de grand - duc de Lithuanie est in féparable de la couronne, aussi - bien qu'en Moscovie.

Duc - duc est une qualité que l'on donne en Espagne à un grand de la maison de Sylva, à cause qu'il a plusieurs duchés, réunissant en sa personne deux maisons considérables. Don Roderigo de Sylva fils aîné de don Rui Gomez de Sylva, & héritier de ses duchés & principautés, épousa la fille aînée du duc de l'Infantado; en vertu de ce mariage le duc actuel de Pastrana qui en est issu, & qui est petit - fils de don Roderigo de Sylva, a ajoûté à ses autres grands titres celui de duc - duc, pour se distinguer des autres ducs, dont quelques - uns peuvent posséder plusieurs duchés, mais aucuns d'aussi considérables, ni les titres de familles si éminens. Chambers. (G)

DUCAL (Page 5:154)

DUCAL, adj. (Hist. mod.) les lettres patentes accordées par le sénat de Venise sont appellées du<-> cals: on donne aussi le même nom aux lettres écrites aux princes étrangers au nom du sénat. V. Doge.

Le nom ducal vient de ce qu'au commencement de ces patentes, le nom du duc ou doge étoit écrit en capitales: N... Dei gratiâ dux Venetiarum, &c.

La date des ducals est ordinairement en latin, mais le corps de la patente est en italien.

Un courier fut dépêché avec un ducal à l'empereur, pour lui rendre graces de ce qu'il avoit renouvellé le traité d'alliance de 1716, contre les Turcs, avec la république de Venise. Chambers. (G)

Ducal (Page 5:154)

Ducal, se dit aussi de tout ce qui appartient à un duc & caracterise sa dignité; ainsi l'on dit le palais ducal, un manteau ducal, la couronne ducale. Le manteau ducal est de drap d'or fourré d'hermine, chargé du blason des armoiries du duc. La couronne ducale est un cercle d'or, garni de pointes perpendiculaires, surmontées de fleurons de feuilles d'ache ou de persil, & elle est ouverte, à moins qu'ils ne soient souverains. (G)

DUCALES (Page 5:154)

* DUCALES, s. f. pl. (Manuf. en laine.) serges, façon d'Aumale, ordonnées par les réglemens à dixneuf buhots quarante - trois portées, à une demi-aune un seize de roi de largeur au moins entre deux gardes, à vingt - deux aunes de longueur hors l'étille pour les blanches, & à vingt - deux aunes & demie pour les mêlées, afin qu'elles ayent vingt aunes & demie toutes appointées,

DUCAT (Page 5:154)

DUCAT, s. m. (Commerce.) monnoie d'or qui a cours en Allemagne, en Hollande, en Hongrie, & presque dans tous les états de l'Europe; elle vaut cinq florins & cinq stuyvers argent d'Hollande, ce qui fait environ dix livres dix sols argent de France. Mais comme il arrive que souvent les ducats ont été altérés, soit pour avoir été rognés par des fripons, soit pour avoir été usés, on ne les reçoit guere sans les avoir préalablement pesés.

En Italie il y a aussi des ducats d'argent, qui ne valent qu'environ trois livres argent de France.

DUCATON (Page 5:154)

DUCATON, s. m. (Comm.) monnoie d'argent d'Espagne & d'Hollande; elle vaut trois florins & trois stuyvers argent d'Hollande, ce qui revient à environ six livres six sous argent de France. Cette monnoie est très - recherchée en Hollande; elle est d'un argent très - pur.

Il y a aussi des ducatons d'or, c'est une piece d'or qui vaut trois ducats, ou quinze florins & quinze stuyvers, environ trente - une livres dix sous de notre monnoie.

DUCENAIRE (Page 5:154)

DUCENAIRE, s. m. (Hist. anc.) c'étoit anciennement un officier dans les armées romaines, qui avoit le commandement de deux cents hommes.

Les empereurs avoient aussi des ducenarii au nombre de leurs procureurs ou intendans, appellés pro<-> curatores ducenarii. Quelques - uns disent que c'étoit ceux dont la paye montoit à 200 sesterces, ainsi que dans les jeux du cirque, l'on appelloit ducenarii les

Next page


The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.

PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.