ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"151"> mot drungus se prend pour un gros de soldats ou d'ennemis, sans en déterminer le nombre. Le titre de drun<-> garius est donné, dans Luitprand, au chef d'une armée navale, & même à celui qui est chargé de l'armement d'une flotte; & dans les écrivains de l'histoire bysantine, drungarius vigilioe, ou drungarius imperialis, signifie l'officier chargé de poser les sentinelles, & de relever les postes dans le palais de l'empereur. Chambers. (G)

DRUSEN ou DRUSES (Page 5:151)

DRUSEN ou DRUSES, s. m. (Hist. nat. Min.) Les ouvriers qui travaillent aux mines en Allemagne, entendent par - là des filons poreux, spongieux, dépourvûs de parties métalliques, & qui ressemblent assez à des os cariés ou vermoulus, ou à des rayons de mouches à miel. La rencontre de ces druses déplaît infiniment aux mineurs; ils prétendent qu'elle leur annonce que le filon va devenir moins riche, joint à ce qu'ils s'attendent à trouver peu aprés un roc vif très - difficile à percer. Il y a lieu de croire que ces druses sont occasionnés ou par l'action du feu soûterrein qui peut avoir volatilisé & dissipé les parties métalliques d'une portion du filon, ou par l'action de l'eau & des autres dissolvans du regne minéral, qui peuvent avoir dissous & entraîné les parties métalliques, en ne laissant que la pierre qui leur servoit de matrice ou d'enveloppe. Voyez Filons & Exhalaisons minérales.

Les Naturalistes allemands désignent encore très fréquemment par drusen, un assemblage ou groupe de plusieurs crystaux, de quelque nature, forme & couleur qu'ils puissent être. C'est ainsi qu'ils appellent spath - drusen, druses de spath, un amas de crystaux spathiques, qu'en françois l'on nommeroit crys<-> tallisation spathique; ainsi dans ce dernier sens, dru<-> sen signifie la même chose que le mot générique crystallisation. ( - )

DRUSENHEIM (Page 5:151)

DRUSENHEIM, (Géog. mod.) ville d'Alsace sur la Moter, près du Rhin.

DRUSES (Page 5:151)

* DRUSES, s. m. pl. (Hist. & Géog. mod.) peuples de la Palestine. Ils habitent les environs du mont Liban. Ils se disent Chrétiens; mais tout leur christianisme consiste à parler avec respect de Jesus & de Marie. Ils ne sont point circoncis. Ils trouvent le vin bon, & ils en boivent. Lorsque leurs filles leur plaisent, ils les épousent sans scrupule. Ce qu'il y a de singulier, c'est qu'on les croit François d'origine, & qu'on assûre qu'ils ont eu des princes de la maison de Maan en Lorraine. On fait là - dessus une histoire, qui n'est pas tout - à - fait sans vraissemblance. Si les peres n'ont aucune répugnance à coucher avec leurs filles, on pense bien que les freres ne sont pas plus difficiles sur le compte de leurs soeurs. Ils n'aiment pas le jeûne. La priere leur paroît superflue. Ils n'attachent aucun mérite au pélerinage de la Meque. Du reste, ils demeurent dans des cavernes; ils sont très - occupés, & conséquemment assez honnêtes gens. Ils vont armés du sabre & du mousquet, dont ils ne sont pas mal - adroits. Ils sont un peu jaloux de leurs femmes, qui seules savent lire & écrire parmi eux. Les hommes se croyent destinés par leur force, leur courage, leur intelligence, à quelque chose de plus utile & de plus relevé, que de tracer des caracteres sur du papier; & ils ne conçoivent pas comment celui qui est capable de porter une arme, peut s'amuser à tourner les feuillets d'un livre. Ils font commerce de soie, de vin, de blé & de salpetre. Ils ont eu des démêlés avec le Turc qui les gouverne par des émirs qu'il fait étrangler de tems en tems. C'est le sort qu'eut à Constantinople Fexhered - den, qui se prétendoit allié à la maison de Lorraine.

DRY

DRYADES (Page 5:151)

DRYADES, s. m. plur. dans la Mythologie, c'é<cb-> toient les nymphes des bois, sorte de divinités imaginaires qui présidoient aux bois & aux arbres en général; car le mot grec drus, qui signifie proprement un chéne, se prend aussi souvent pour tout arbre en général.

On feignoit donc que les forêts & les bois étoient spécialement sous la protection des Dryades, qu'on y supposoit errantes; & c'étoit la différence qu'on mettoit entre elles & les Hamadryades, qui, selon les Poëtes, habitoient aussi les bois, mais de maniere qu'elles étoient chacune comme incorporée à un arbre, cachée sous son écorce, & qu'elles naissoient & périssoient avec lui; ce qu'on avoit imaginé pour empêcher les peuples de détruire trop facilement les forêts. Pour couper des arbres, il falloit que les ministres de la religion eussent déclaré que les nymphes qui y présidoient, s'en étoient retirées & les avoient abandonnés. Ovide & Lucain ont fondé sur ces idées alors dominantes, deux belles fictions; & le Tasse, dans sa Jérusalem délivrée, fait trouver à Tancrede sa Clorinde, enfermée dans un pin, où elle est blessée d'un coup qu'il donne au tronc de cet arbre; & Armide sous l'écorce d'un myrthe, lorsqu'il s'agit de couper la grande forêt occupée par les diables. Ces fictions font une partie du merveilleux de son poeme. Voyez Hamadryades.

Quelques auteurs ont écrit qu'il y avoit chez les anciens Gaulois, des prophétesses ou devineresses appellées Dryades; mais il ne faut entendre par - là que les femmes des druides qui habitoient les bois, & qui se mêloient de prédire l'avenir. Voyez Druides. Chambers. (G)

DRYITES (Page 5:151)

DRYITES, (Hist. nat.) nom que quelques naturalistes donnent au bois de chêne pétrifié.

DRYOPIES (Page 5:151)

* DRYOPIES, adj. f. pl. (Myth.) fêtes qu'on célébroit en Grece, en l'honneur de Dryops fils d'Apollon. C'est tout ce qu'on en sait.

DRYPIS (Page 5:151)

DRYPIS, s. f. (Hist. nat. bot.) genre de plante à fleur en oeillet, composée de plusieurs pétales disposés en rond, & découpés pour l'ordinaire en deux parties. Ces pétales sortent d'un calice fait en forme de tuyau, avec le pistil qui devient dans la suite un fruit arrondi & sec. Ce fruit n'a qu'une capsule, dans laquelle il se trouve une semence qui a la forme d'un rein. Nova plant. Amer. gener. &c. par M. Micheli. (I)

DU

DUALISME ou DITHÉISME (Page 5:151)

DUALISME ou DITHÉISME, s. m. (Théolog.) opinion qui suppose deux principes, deux dieux, ou deux êtres indépendans & non créés, dont on regarde l'un comme le principe du bien, & l'autre comme le principe du mal.

Cette opinion est fort ancienne: on a coûtume de la faire remonter aux mages des Persans. M. Hyde croit pourtant que l'opinion de deux principes indépendans, n'est qu'un sentiment particulier d'une secte de Persans, qu'il appelle hérétiques, & que l'ancien sentiment des mages étoit semblable à celui des chrétiens touchant le diable & ses anges. Il s'appuye encela sur quelques auteurs orientaux, dont il rapporte les paroles: les curieux pourront le consulter. De relig. vet. Pers. c. jx. art. 21.

Le dualisme a été extrèmement répandu. Plutarque prétend que ç'a été l'opinion constante de toutes les nations, & des plus sages d'entre les philosophes. Il l'attribue, dans son livre d'Isis & d'Osiris, non - seulement aux Persans, mais encore aux Chaldéens, aux Egyptiens, & aux Grecs, & en particulier à Pythagore, à Empedocles, à Héraclite, à Anaxagore, à Platon, & à Aristote. Il prétend sur - tout que Platon a été de ce sentiment. L'autorité de Plutarque est si grande, que bien des gens ont cru après lui, que c'étoit - là l'opinion générale de ceux d'entre les [p. 152] Payens qui admettoient une divinité. Mais il est certain que Platon ne l'a point embrassée; & il est encore moins probable que les autres philosophes que nous venons de nommer, l'ayent suivie. Fauste le Manichéen nie même formellement que l'opinion de sa secte sur les deux principes ait été tirée des Payens; comme on le peut voir dans S. Augustin, contr. Faust. l. XX. cap. iij. Il y a grande apparence que Plutarque a prétendu que cette opinion étoit généralement répandue, ou afin de donner plus de poids à son propre sentiment par ce consentement prétendu, ou parce qu'en étant fortement entêté, il s'imaginoit la trouver par - tout où il en voyoit quelque legere ressemblance. On ne sauroit pourtant disconvenir que ce système n'ait eu grand nombre de partisans, & que Manès, qu'on regaide communément comme l'auteur de la secte des Manichéens, n'ait eû beaucoup de précurseurs. Ecoutons là - dessus le savant Spencer, de hirc. emissar. sect. 2. pag. 1487. « Les anciens ont cru, dit - il, qu'il y a deux dieux opposés l'un à l'autre: le premier, créateur des biens; le second, auteur des maux. Ils ont nommé le premier Dieu; le second, démon. Les Egyptiens appelloient le dieu bon, Osiris, & le mauvais dieu, Typhon. Les Hebreux superstitieux ont donné à ces deux principes les noms de Gad & de Meni; & les Persans, ceux d'Oromasdes & d'Arimanius. Les Grecs avoient de même leurs bons & leurs mauvais démons; les Romains, leurs Joves & leurs Vejoves, c'est - à - dire leurs dieux bien - faisans & leurs dieux mal - faisans. Les Astrologues exprimerent le même sentiment par des signes ou des constellations favorables ou malignes; les Philosophes, par des principes contraires; & en particulier les Pythagoriciens, par leur monade & leur dyade. On ne doit pas être surpris qu'une erreur si grossiere ait regné parmi des peuples qui étoient dans l'ignorance, puisqu'elle a fait des progrès étonnans parmi des nations éclairées, & qui avoient au moins de legeres teintures du Christianisme ». Windet, dans sa dissertation de vitâ sunctorum statu, qu'on trouve dans la collection de Cremius, dit qu'on rencontre des vestiges bien marqués du dualisme dans tout l'orient, jusqu'aux Indes & à la Chine. Manès, Persan, qui parut dans le iij. siecle, a fait un système complet sur les deux principes, & sa secte a été sort nombreuse. On peut consulter la savante histore qu'en a donné M. de Beausobre. Voyez Manichéens.

La premiere origine de ce système vient de la difficulté d'expliquer l'existence du mal dans le monde. En effet, rien n'a plus embarrassé les Philosophes en général, soit payens, soit chrétiens, que la question de l'origine du mal. Quoique les derniers ayent eu les lumieres de la révélation dont les Payens étoient privés, ils n'ont pas laissé que de sentir la difficulté d'expliquer la cause des maux. « Entre toutes les questions que les hommes agitent, dit Origene, contr. Cels. liv. IV. pag. 207, s'il y en a quelqu'une qui mérite nos recherches & qui soit en même tems très - difficile à décider, c'est celle de l'origine du mal ». S. Augustin en a pensé de même: « Rien de plus obscur, dit - il en écrivant contre Fauste; rien de plus mal - aisé à expliquer que cette question: comment Dieu étant tout - puissant, il peut y avoir tant de maux dans le monde, sans qu'il en soit l'auteur ». Ce fut uniquement pour éviter une conséquence si impie, que les Philosophes payens, & après eux des philosophes, qui malgré leurs erreurs ne laissoient pas que de croire en Jesus - Christ, supposerent deux principes éternels, l'un du bien, & l'autre du mal. De - là les égaremens de Basilide, de Valentin, de Marcion, de Bardesanes, qui n'étoient pas de moindres génies; de - là le long attachement qu'eut S. Augustin lui - même pour le Manichéisme. Le motif dans le fonds étoit loüable; de toutes les hérésies, il n'y en a point qui mérite plus d'horreur que celle de faire Dieu auteur & complice des maux. Quelque hypothese que l'on prenne pour expliquer la providence, la plus injurieuse à Dieu & la plus incompable avec la religion, sera toûjours celle qui donne atteinte à la bonté ou à la sainteté de Dieu, ces deux perfections étant la base de la foi & des moeurs. Cependant il n'est pas besoin de recourir à deux principes pour justifier sa providence, & rendre raison du mal: c'est ce qu'on peut voir dans les diverses réponses que d'habiles gens ont faites à M. Bayle, qui avoit affecté de faire valoir les difficultés des Manichéens, sans faire attention aux absurdités & aux inconséquences dont leur système est rempli. C'est aussi ce que nous montrons dans les articles Bon & Mal. Cet article est pour la plus grande partie tiré des papiers de M. Formey historiogr. de l'académie royale de Prusse. (G)

DUARE (Page 5:152)

DUARE, (Géog. mod.) ville de Dalmatie, voisine du bord oriental de la Cetina: elle appartient aux Vénitiens.

DUB (Page 5:152)

DUB, (Hist. nat.) animal qui se trouve en Afrique, dans les deserts de la Libye. On dit qu'il ressemble à un grand lésard, ayant quelquefois deux à trois piés de long. On prétend qu'il ne boit jamais. d'eau, & qu'une goutte seroit capable de le faire mourir. Cet animal n'est point venimeux, & l'on peut manger sa chair sans aucun risque. Dictionn. de Hubner.

DUBBELTJE (Page 5:152)

DUBBELTJE, s. m. (Commerce.) petite monnoie d'argent qui a cours dans les Provinces - unies: elle vaut deux stuyvers ou sous d'hollande, ce qui revient à environ quatre sous argent de France.

DUBEN (Page 5:152)

DUBEN, (Géog. mod.) ville d'Allemagne au duché de Saxe: elle est sur la Muide, près de Dautzen.

DUBLIN (Page 5:152)

DUBLIN, (Géog. mod.) capitale de l'Irlande: elle est dans la province de Linster au comté de Dublin, sur le Liffi. Long. 11. 15. lat. 53. 18.

DUC (Page 5:152)

DUC, s. m. bubo, (Hist. nat. Ornith.) grand oiseau de proie qui ne va que la nuit, & qui a sur la tête des plumes allongées en forme d'oreilles. Aldrovande en donne trois figures & trois descriptions, que l'on peut rapporter à une seule espece.

La premiere description est de Gesner. Le duc sur lequel elle a été faite, étoit à peu - près de la grandeur d'une oie; il avoit environ deux piés trois pouces d'envergure. La tête de cet oiseau ressemble, par sa forme & par sa grosseur, à celle d'un chat; ce qui lui a fait donner avec quelque fondement, le nom de chat - huant, c'est - à - dire chat plaintif. Les plumes qui s'élevoient au - dessus des oreilles étoient noirâtres; elles avoient jusqu'à trois pouces de longueur. Les yeux étoient grands; les plumes qui entouroient le croupion avoient plus d'une palme de longueur; elles étoient fort touffues, & très - douces au toucher. Cet oiseau avoit environ deux piés & demi de longueur, depuis la pointe du bec jusqu'à l'extrémité des pattes, ou de la queue. L'iris des yeux étoit d'une couleur d'orange brillant; & le bec noir, court, & crochu. En écartant les plumes, on voyoit l'ouverture des oreilles qui étoit fort grande; il y avoit des poils ou de petites plumes qui s'étendoient sur les narines. Les plumes de cet oiseau étoient parsemées de taches blanchâtres, noires, & roussâtres. Il avoit des ongles noirs, crochus, & fort pointus. Le pié étoit garni jusqu'au bout des doigts, de plumes blanchâtres qui avoient une teinte de roux.

La seconde description est d'Aldrovande. L'oiseau que cet auteur décrit, ressemble à celui de Gesner pour la grosseur, & il en differe à d'autres

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