ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"221"> dans tout le genre nerveux, & qui dérangeroit la circulation. De plus, on doit avoir égard au plus ou moins de gonflement & d'enflûre; ce gonflement ne peut être produit que par l'engorgement des petits vaisseaux qui accompagnent les fibres distendues, ou par l'extravasion des liqueurs qui circulent dans ces mêmes vaisseaux, & dont quelques - uns ont été dilacérés: or ces humeurs perdent bientôt leur fluidité, & se coagulent; & si l'on employe des remedes froids & de simples répercussifs, ils ne pourroient qu'en augmenter l'épaississement. Dans quelque circonstance que l'on se trouve, la saignée est toûjours nécessaire; elle appaise l'inflammation; elle calme la douleur; elle facilite enfin la résolution des liqueurs épanchées, en favorisant leur rentrée dans des canaux moins remplis.

La résolution est sans doute la terminaison la plus desirable; mais si le mal a été négligé, si les engorgemèns ont été extrèmes, s'il y avoit surabondance d'humeurs dans l'animal au moment de l'écart ou de l'entr'ouverture, s'il n'avoit pas entierement jetté la gourme, si en un mot les liqueurs épaissies & extravasées ne peuvent pas être repompées; nous exclurons les résolutifs, & nous aurons recours aux médicamens maturatifs; à l'effet de donner du mouvement à ces mêmes liqueurs, de les cuire, de les digérer, & de les disposer à la suppuration. On oindra donc & l'épaule & le bras en - dehors de côté, & principalement à l'endroit de l'ars en remontant, avec du basilicum; & si la douleur étoit trop forte, ainsi que la tension, on mêleroit avec le basilicum un tiers d'onguent d'althaea: cette partie, que l'on lavera chaque fois que l'on réitérera l'onction, avec une décoction émolliente, étant détendue, on examinera si l'on peut appercevoir quelque fluctuation; en ce cas, on fera ouverture dans le point le plus mou, pour procurer l'issue à la matiere suppurée. Mais si cette voie ne s'offre point, on y passera un séton ou une ortie (voyez Ortie & Séton): car il faut absolument dégager & débarrasser le membre d'une humeur qui lui ravit son nction & son jeu. Le pus ainsi écoulé, on peut revenir aux répercussifs, non moins propres lorsque les dépôts sont prêts à être dissipés, que lorsqu'ils commencent à se former; après quoi on n'oublie point de purger l'animal, & l'on termine ainsi la cure.

Le régime qu'observera le cheval pendant le traitement, sera tel: qu'on le tiendra à l'eau blanche, au son; que le fourrage ne lui sera pas donné en grande quantité, & qu'on lui retranchera l'avoine. De plus, on lui accordera du repos, il ne sortira point de l'ecurie, il y sera entravé; & si l'on craignoit le desséchement de l'épaule (Voy. Epaule), on pourra attacher au pié de l'extrémité affectée, un fer à patin (Voyez Fer), mais seulement à la fin de la maladie, & pour ne l'y laisser que quelques heures par jour.

Ces sortes d'écarts, ou d'entr'ouvertures anciennes ou mal traitées, ne sont jamais radicalement guéries; l'animal boite de tems en tems. Les Maréchaux alors tentent les secours d'une roue de feu. V. Feu. J'apprécierai dans cet article cette méthode; mais je puis assûrer en attendant, que les boues des eaux minérales chaudes sont un spécifique admirable, & procurent l'entier rétablissement du cheval. (e)

Ecart (Page 5:221)

Ecart, (Manege & Maréchall.) Faire un écart, expression dont on se sert communément pour désigner l'action d'un cheval qui, surpris à l'occasion de quelque bruit ou de quelque objet dont il est subitement frappé, se jette tout - à - coup de côté. Les chevaux ombrageux & timides sont sujets à faire de fréquens écarts. Les chevaux qui se défendent sont aussi des écarts. Voyez Ombrageux & Fantaisie. (e)

Ecart (Page 5:221)

Ecart, en termes de Blason, se dit de chaque quartier d'un écu divisé en quatre: on met au premier & au quatrieme écart, les armes principales de la maison; & celles des alliances, au second & au troisieme.

Ecart (Page 5:221)

Ecart, terme de Jeu, se dit à l'hombre, au piquet & à d'autres jeux, des cartes qu'on rebute, & qu'on met à - bas pour en reprendre d'autres au talon, si c'est la loi du jeu; car il y a des jeux où l'on écarte sans reprendre.

ECARTELÉ (Page 5:221)

ECARTELÉ, adj. terme de Blason qui se dit de l'écu divisé en quatre parties égales, en banniere ou en sautoir. Voyez Ecarteler & Sautoir.

Crevant, écartelé d'argent & d'azur.

ECARTELER (Page 5:221)

ECARTELER, v. n. & act. en termes de Blason, c'est diviser l'écu en quatre quartiers ou davantage, ce qui arrive lorsqu'il est parti & coupé, c'est - à - dire divisé par une ligne perpendiculaire & une horisontale. Voyez Quartier.

On dit que quelqu'un porte écartelé, quand il porte l'écu ainsi parti & coupé.

On écartele en deux manieres, en croix & en sautoir. L'écart en sautoir se fait par une ligne horisontale & une perpendiculaire, qui se croisent à angles droits. L'écart en sautoir se fait par deux lignes diagonales qui se coupent au centre de l'écu.

Quand l'écart est fait en croix en blasonnant, on nomme d'abord les deux quartiers du chef, premier & second; & ceux de la pointe, troisieme & quatrieme, en commençant par la droite.

Quand il est fait en sautoir, on nomme le chef & la pointe, premier & second quartiers; le côté droit est le troisieme, le gauche est le quatrieme.

Celui qui a amené l'usage d'écarteler, est, à ce qu'on dit, René roi de Sicile en 1435, qui écartela de Sicile, d'Arragon, de Jérusalem, &c. L'écartelure sert quelquefois à distinguer les puînés de l'aîné.

Colombiere compte douze façons d'écarteler; d'autres en comptent davantage, dont voici les exemples. Parti en pal, quand l'écu est divisé du chef à la pointe; voyez Pal: parti en croix, quand la ligne perpendiculaire est traversée d'une horisontale d'un côté de l'écu à l'autre; voyez Croix: parti de six pieces, quand l'écu est divisé en six parts ou quartiers: parti de dix, de douze, de seize, de vingt, & de trente - deux, quand il est divisé en dix, douze, &c. parties ou quartiers. Voyez Chambers & Ménetr.

ECARTELURE (Page 5:221)

ECARTELURE, s. f. terme de Blason, division de l'écu écartelé. Lorsqu'elle se fait par une croix, le premier & le second écart ou quartier sont ceux d'en - haut, & les deux autres sont les quartiers d'enbas, en commençant à compter par le côté droit. Si elle se fait par un sautoir, ou par le tranché & taillé, le chef & la pointe font le premier & le second écart ou quartier; le flanc doit faire le troisieme, & le gauche le quatrieme. Voyez Ecarteler. Ibid.

ECARTEMENT (Page 5:221)

ECARTEMENT, s. m. (Docimasie.) phénomene par lequel de petits grains d'argent se détachent d'un bouton d'essai, & sont poussés au loin. Cet inconvénient a lieu quand on le retire de dessous le mouffle immédiatement après son éclair; & il vient de ce que l'air frappant le bouton, refroidit & condense sa surface, qui se resserrant sur elle - même, force l'argent qu'elle renferme de jaillir par la compression qu'elle lui fait éprouver. On juge bien que cet accident rend l'essai faux. Voyez Essai. Article de M. de Villers.

ECARTER, METTRE (Page 5:221)

ECARTER, METTRE A L'ECART, ELOIGNER, synon. (Gramm.) Ces trois verbes ont rapport à l'action par laquelle on cherche à faire disparoître quelque chose de sa vûe, ou à en détourner son attention. Eloigner est plus fort qu'écarter, & écarter que mettre à l'écart. Un prince doit éloigner de soi les traîtres, & en écarter les flateurs. On écarte ce dont [p. 222] on veut se débarrasser pour toûjours. On met à l'é<-> cart ce qu'on veut ou qu'on peut reprendre ensuite. Un juge doit écarter toute prévention, & mettre tout sentiment personnel à l'écart. (O)

Ecarter (Page 5:222)

Ecarter, (s') Docimas. se dit du bouton de fin, qui étant exposé à l'air aussi - tôt que l'essai est passé, petille & lance au loin de petits grains d'argent. C'est ce qui dans les monnoies se nomme vessir. Quand on a laissé figer le culot jusqu'à un certain point, alors il ne se vessit plus, il se raméfie. Voyez Raméfier. Un très - petit regule d'argent, comme d'un trente - deuxieme de grain, ne s'écarte point, mais il se boursouffle, & il garde ordinairement la même figure qu'auparavant. Voyez Essai. Article de M. de Villers .

Ecarter, Eloigner, Séparer (Page 5:222)

* Ecarter, Eloigner, Séparer, (Arts mé<-> chaniq.) On éloigne sans effort un objet d'un autre. Ecarter semble supposer quelque lien qui donne de la peine à rompre. Eloigner marque une distance plus considérable qu'écarter. On sépare les choses mêlées ou du moins unies, & l'on n'a aucun égard à la distance. Les choses peuvent être séparées & contiguës.

Ecarter (Page 5:222)

Ecarter, terme de Brasserie; il se dit lorsque le cordon qui est formé sur le levain autour du douvin, couvre toute la superficie de la cuve, & ne laisse aucune clairiere ni miroir.

Ecarter (Page 5:222)

Ecarter, v. act. à l'Hombre, au Piquet & autres Jeux; c'est séparer de son jeu les cartes qu'on juge mauvaises: il y a de l'habileté à bien écarter. Voyez Ecart.

ECASTOR (Page 5:222)

* ECASTOR, (Hist. anc.) jurement des femmes dans l'antiquité, correspondant à l'édepol, le jurement des hommes. Ecastor signifie par le temple de Castor, & édepol, par le temple de Pollux. Voy. Castor & Pollux.

ECATOIR (Page 5:222)

ECATOIR, s. m. (Fourbisser.) sorte de ciselet qui sert à sertir ou resserrer plusieurs pieces d'une garde d'épée l'une contre l'autre. Voyez la fig. dans la Pl. du Fourbisseur.

ECATONPHONEUME (Page 5:222)

* ECATONPHONEUME, s. m. (Myth.) sacrifice qu'on faisoit à Mars lorsqu'on avoit défait cent ennemis de sa propre main. Les Athéniens & les Lemniens célébroient l'écatonphoneume; il consistoit à immoler un homme: deux Crétois & un Locrien eurent ce rare & cruel honneur. Mais le sacrifice d'un homme ayant révolté les Athéniens, ils substituerent à cette victime un porc châtré, qu'il appellerent néphrende, sine renibus. L'écatonphoneume passa de la Grece en Italie. Sicinius Dentatus offrit le premier dans Rome ce sacrifice, après être sorti vainqueur de cent vingt combats particuliers, avoir reçû plus de quarante blessures, avoir été couronné vingt - six fois, & avoir reçû cent quarante brasselets.

ECBOLIQUE (Page 5:222)

ECBOLIQUE, s. m. (Thérapeutique.) remede destiné à provoquer la sortie du foetus; son action est la même que celle des aristolochiques & des emmenagogues, dont les premiers se prescrivent pour faire couler les vuidanges, & les derniers pour provoquer le flux menstruel; ou plûtôt ce n'est qu'un même médicament que l'on désigne sous l'un ou l'autre de ces trois noms, selon la vûe qu'on se propose en l'ordonnant. Ils sont compris sous la dénomination commune d'utérin. Voyez Utérin, (Thérapeutique.) (b)

ECCLESIARQUE (Page 5:222)

* ECCLESIARQUE, s. m. (Hist. ecclésiast.) on donnoit anciennement ce titre à ceux qui étoient chargés de veiller à l'entretien des églises, de convoquer les paroissiens, d'allumer les cierges avant l'office, de lire, de chanter, de quêter, &c. en un mot de remplir toutes les fonctions de nos marguilliers qui leur ont succédé sous un nom différent, avec ce que le tems apporte en tout de mieux ou de pis.

ECCLESIASTE (Page 5:222)

ECCLESIASTE, s. m. (Théolog.) nom d'un des livres de l'ancien Testament, ainsi appellé d'un mot grec qui signifie prédicateur, soit parce que l'auteur de l'ecclésiaste y prêche contre la vanité & le peu de solidité des choses du monde, soit parce qu'il recueille, comme un prédicateur, différentes sentences ou autorités des sages, pour prouver les vérités qu'il rassemble.

Les sentimens sont partagés sur l'auteur de ce livre; le plus grand nombre des savans l'attribue à Salomon: les Juifs ont assûré que c'étoit le dernier de ses livres, & un fruit de sa pénitence. Quoique l'Eglise n'ait pas adopté cette derniere opinion, elle croit pourtant que l'ecclésiaste a pour auteur Salomon; fondée, 1°. sur ce que le titre du livre porte que son auteur est fils de David & roi de Jérusalem; 2°. sur plusieurs passages qui s'y rencontrent, & qui ne peuvent être applicables qu'à ce prince particulierement, &c.

Grotius s'est'élevé contre un sentiment si unanime, prétendant que l'ecclésiaste est postérieur à Salomon, & qu'il a été écrit apres la mort de ce prince, on ne sait par quels auteurs, qui, pour donner plus de crédit à leur ouvrage, l'ont publié sous le nom de Salomon, en observant d'y peindre & d'y faire parler ce roi comme un homme touché & pénitent de ses desordres passés; & la preuve qu'il en apporte, c'est qu'on trouve dans ce livre des termes qui ne se rencontrent que dans Daniel, Esdras, & les paraphrases chaldéennes: allégation bien frivole, car Grotius a - t - il prouvé que Salomon n'entendoit pas la langue chaldéenne? Ce prince qui surpassoit tous les hommes en science, & qui ayant commerce avec tous les potentats voisins de ses états, & avec leurs sages, pouvoit très - bien entendre la langue d'un peuple aussi proche de lui que l'étoient les Chaldéens. D'ailleurs la raison de Grotius iroit donc à prouver que Moyse n'est pas l'auteur de la Genèse, parce qu'on trouve dans ce livre deux ou trois mots qui ne peuvent venir que de racines arabes; & parce qu'on en trouve plusieurs dans le livre de Job qui sont dérivées de l'arabe, du chaldéen & du syriaque, il s'ensuivroit donc qu'un Arabe, un Chaldéen & un Syrien seroient les auteurs de ce livre, qu'on n'attribue pourtant constamment qu'à une seule personne, soit Moyse, soit Salomon. Pour revenir à ce mélange si leger du chaldaïque avec l'hébreu dans l'ecclésiaste, quelques - uns croyent qu'il pourroit venir d'Isaïe, à qui l'on attribue d'avoir recueilli & mis en ordre les ouvrages de Salomon.

Un professeur de Wirtemberg prétend que la véritable raison qui empêchoit Grotius de reconnoître Salomon pour auteur de l'ecclésiaste, c'est qu'il trouvoit que pour son tems il parloit trop clairement & trop précisément du jugement universel, de la vie éternelle & des peines de l'enfer; comme si ces vérités ne se trouvoient pas aussi nettement énoncees dans le livre de Job, dans les pseaumes & dans le pentateuque, dont les deux derniers sont évidemment antérieurs à Salomon.

Quelques anciens hérétiques ont crû au contraire que l'ecclésiaste avoit été composé par un impie qui ne reconnoissoit point d'autre vie. Voyez le dictionn, de Trév. Moréry, & Chambers. (G)

Ecclésiaste (Page 5:222)

Ecclésiaste, Prédicateur: on trouve dans les historiens du xvj. siecle, que Luther, quand il commença à répandre ses erreurs, prit le titre d'ecclé<-> siaste de Wirtemberg; & à son exemple quelques ministres protestans se le sont aussi arrogé: c'étoient des prédicateurs sans mission légitime. Voyez Mission. (G)

ECCLESIASTIQUE (Page 5:222)

ECCLESIASTIQUE, s. m. (Théolog.) nom d'un des livres de l'ancien Testament, qu'on attribue à Jesus fils de Sirach: on n'est point d'accord sur le tems où il a été composé, l'original hébreu ne subsiste plus.

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