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ECANGUEUR (Page 5:219)
ECANGUEUR, s. m. (OEconomie rustiq.) ouvrier
qui écangue le lin. Voyez
ECAQUEUR (Page 5:219)
* ECAQUEUR, s. m. (Péche.) celui qui est chargé
de caquer le hareng, dans la pêche au hareng.
Voyez
ECARISSOIR (Page 5:219)
ECARISSOIR, s. m. en terme de Bijoutier & autres ouvriers en métaux, c'est une aiguille ou fil rond d'acier, dont on applatit & élargit un bout: on y forme une pointe, & on trempe cette partie de l'aiguille; on forme ensuite sur la pierre à l'huile, le long des deux pans de cette partie large, deux tranchans, & on se sert de cet outil pour nettoyer le dedans des charnons des tabatieres; cette opération rend les dedans des charnons exactement ronds, bien égaux de grosseur, & nettoyés d'impuretés.
Ecarissoir (Page 5:219)
Ecarissoir (Page 5:219)
Ecarissoir (Page 5:219)
Ecarissoir (Page 5:219)
ECARLATE (Page 5:219)
ECARLATE, (Teint.) c'est l'une des sept belles
teintures en rouge. Voyez
On croit que la graine qui la donne, appellée par
les Arabes kermès, se trouve sur une espece de chêne
qui croît en grande quantité dans les landes de Provence & du Languedoc, d'Espagne & de Portugal:
celle du Languedoc passe pour la meilleure; celle
d'Espagne est fort petite, & ne donne qu'un rouge
blanchâtre. Cette graine doit se cueillir dès qu'elle
est mûre; elle n'est bonne que quand elle est nouvelle,
& elle ne peut servir que dans l'année où on
la cueille: passé ce tems, il s'y engendre une sorte
d'insecte qui la ronge. Le P. Plumier qui a fait quelques
découvertes sur la graine d'écarlate, a observé
que le mot arabe kermès, qui signifie un petit vermis<->
seau, convient assez bien à cette drogue, qui est l'ouvrage
d'un insecte, & non pas une graine. L'arbrisseau sur lequel on la trouve, s'appelle ilex aculeata
cocci - glandifera. On voit au printems sur ses feuilles
& sur ses rejettons, une sorte de vésicule, qui n'est
pas plus grosse qu'un grain de mil; elle est formée
par la piquûre d'un insecte qui dépose ses oeufs: à
mesure que cette vésicule croit, elle devient de couleur
cendrée, rouge en - dessous; & quand elle est
parvenue à sa maturité, ce qu'il est facile de connoître,
on la recueille en forme de petites noix de
galles. Voyez
La cosse de ces noix est legere, fragile, & couverte tout autour d'une pellicule, excepté à l'endroit où elle sort de la feuille. Il y a une seconde peau sous la premiere, qui est remplie d'une poudre partie rouge & partie blanche. Aussitôt que ces noix sont cueillies, on en exprime le jus, & on les lave dans du vinaigre, pour ôter & faire mourir les insectes qui y sont logés: car sans cette précaution, ces petits
La graine d'écarlate sert aussi en Medecine, où
elle est connue sous le nom arabe de kermès. Voyez
Ecarlate (Page 5:219)
ECARLINGUE (Page 5:219)
ECARLINGUE, voyez
ECART (Page 5:219)
* ECART, s. m. (Gram.) on donne en général ce nom au physique, à tout ce qui s'éloigne d'une direction qu'on distingue de toute autre, par quelque considération particuliere; & on le transporte au figuré, en regardant la droite raison, ou la loi, ou quelque autre principe de Logique ou de Morale, comme des directions qu'il convient de suivre pour éviter le blâme: ainsi il paroît qu'écart ne se devroit jamais prendre qu'en mauvaise part. Cependant il semble se prendre quelquefois en bonne, & l'on dit fort bien: c'est un esprit servile qui n'ose jamais s'écar<-> ter de la route commune. Je crois qu'on parleroit plus rigoureusement en disant, sortir ou s'éloigner; mais peut - être que s'écarter se prend en bonne & en mauvaise part, & qu'écart ne se prend jamais qu'en mauvaise: ce ne seroit pas le seul exemple dans notre langue où l'acception du nom seroit plus ou moins générale que celle du verbe, où même le nom & le verbe auroient deux acceptions tout - à - fait différentes.
Ecart (Page 5:219)
Les causes les plus ordinaires de l'écart sont, ou une chûre, ou un effort que l'animal aura fait en se relevant, ou lorsqu'en cheminant l'une de ses jambes antérieures, ou toutes deux ensemble, se seront écartées & auront glissé de côté & en - dehors. Cet accident qui arrive d'autant plus aisément, qu'ici l'articulation est très - mobile & joüit d'une grande liberté, occasionne le tiraillement ou une extension plus ou moins forte de toutes les parties qui assujettissent le bras, qui l'unissent au tronc, & qui l'en rapprochent: ainsi tous les museles, qui d'une part ont leurs attaches au sternum, aux côtes, aux vertebres du dos, & de l'autre à l'humerus & à l'omoplate, tels que le grand & le petit pectoral, le grand dentelé, le sous - scapulaire, l'adducteur du bras, le commun ou le peaucier, le grand dorsal, & même le ligament capsulaire de l'articulation dont il s'agit, ainsi que les vaisseaux sanguins, nerveux, & lymphatiques, pourront souffrir de cet effort, sur - tout s'il est considérable. Dans ce cas, le tiraillement est suivi d'un gonflement plus ou moins apparent; la douleur est vive & continuelle; elle affecte plus sensiblement l'animal, lorsqu'il entreprend de se mouvoir; elle suscite la fievre & un battement de flanc très - visible; les vaisseaux capillaires sont relâchés; quelques - uns d'entre eux, rompus & dilacérés, laissent échapper le fluide qu'ils contiennent, & ce fluide s'extravase; les fibres nerveuses sont distendues; & si les secours que demande cette maladie ne sont pas assez prompts, il est à craindre que les liqueurs stagnantes dans les vaisseaux, & celles qui sont extravasées, ne s'épaississent de plus en plus, ne se putréfient, & ne produisent en conséquence des tumeurs, des dépôts dans toutes ces parties lésées, dont le mouvement & le jeu toûjours difficiles & [p. 220]
Il est certain que le gonflement & la douleur annoncée par la difficulté de l'action du cheval, sont les seuls signes qui puissent nous frapper. Or dans la circonstance d'une extension foible & legere, c'est - à - dire dans les écarts proprement dits, dont les suites ne sont point aussi funestes, le gonflement n'existant point, il ne nous reste pour unique symptome extérieur, que la claudication de l'animal. Mais ce symptome est encore très - équivoque, si l'on considere, 1°. combien il est peu de personnes en état de distinguer si le cheval boîte de l'épaule, & non de la jambe & du pié: 2°. les autres accidens qui peuvent occasionner la claudication, tels que les heurts, les coups, un appui forcé d'une selle qui auroit trop porté sur le devant, &c. Nous devons donc avant que de prescrire la méthode curative convenable, déceler les moyens de discerner constamment le cas dont il est question, de tous ceux qui pourroient induire en erreur.
Un cheval peut boiter du pié & de la jambe, comme
du bras & de l'épaule. Pour juger sainement &
avec certitude de la partie affectée, on doit d'abord
examiner si le mal ne se montre point par des signes
extérieurs & visibles, & rechercher ensuite quelle
peut être - la partie sensible & dans laquelle réside la
douleur. Les signes extérieurs qui nous annoncent
que l'animal boite du pié ou de la jambe, sont toutes
les tumeurs & toutes les maladies auxquelles ces
parties sont sujettes; & quant aux recherches que
nous devons faire pour découvrir la partie atteinte
& vitiée, nous débuterons par le pié. Pour cet effet
si l'on n'apperçoit rien d'apparent, on frappera d'abord
avec le brochoir sur la tête de chacun des clous
qui ont été brochés, & on aura en même tems l'oeil
sur l'avant - bras de l'animal, & près du coude; si le
clou frappé occasionne la douleur, soit parce qu'il
serre, soit parce qu'il pique le pié (V.
On procede à la cure de cette maladie différemment, en étayant sa méthode sur la considération de l'état actuel du cheval, & sur les circonstances qui accompagnent cet accident. Si sur le champ on est à portée de mettre le cheval à l'eau & de l'y baigner, de maniere que toutes les parties affectées soient plongées dans la riviere, on l'y laissera quelque tems, & ce répercussif ne peut produire que de bons effets. Aussi - tôt après on saignera l'animal à la jugulaire, & non à l'ars, ainsi que nombre de maréchaux le pratiquent: car il faut éviter ici l'abord trop impétueux & trop abondant des humeurs sur une partie affoiblie & souffrante, & cette saignée dérivative seroit plus nuisible que salutaire. Quelques - uns d'entre eux font aussi des frictions avec le sang de l'animal, à mesure qu'il sort du vaisseau qu'ils ont ouvert; les frictions en général aident le sang extravasé à se dissiper, à rentrer dans les canaux déliés qui peuvent l'absorber, & consolent en quelque façon les fibres tiraillées: mais je ne vois pas quelle peut être l'efficacité de ce fluide dont ils chargent l'épaule & le bras, à moins qu'elle ne réside dans une chaleur douce, qui a quelque chose d'analogue à la chaleur naturelle du membre affligé. Je crois, au surplus, qu'il ne faut pas une grande étendue de lumieres pour improuver ceux de ces artisans, qui après avoir lié la jambe saine du cheval, de maniere que le pié se trouve uni au coude, le contraignent & le pressent de marcher & de reposer son devant sur celle qui souffre (ce qu'ils appellent faire nager à sec), le tout dans l'intention d'échauffer la partie & d'augmenter le volume de la céphalique, ou de la veine de l'ars, qui ne se présente pas toûjours clairement aux yeux ignorans du maréchal: une pareille pratique est évidemment pernicieuse, puisqu'elle ne peut que produire des mouvemens forcés, irriter le mal, accroître la douleur & l'inflammation; & c'est ainsi qu'un accident leger dans son origine & dans son principe, devient souvent funeste & formidable.
Quoi qu'il en soit, à la saignée, au bain, succéderont
des frictions faites avec des répercussifs &
des résolutifs spiritueux & aromatiques. Les premiers
de ces médicamens conviennent lorsque les
liqueurs ne sont point encore épanchées; appliqués
sur le champ, ils donnent du ressort aux parties,
préviennent l'amas des humeurs, & parent aux engorgemens
considérables: quant aux résolutifs, ils
atténueront, ils diviseront les fluides épaissis, ils remettront
les liqueurs stagnantes & coagulées dans
leur état naturel, & ils les disposeront à passer par
les pores, ou à regagner le torrent: on employera
donc ou l'eau - de - vie, où l'esprit - de - vin avec du savon,
ou l'eau vulnéraire, ou la lessive de cendre de
sarment, ou une décoction de romarin, de thym, de
sauge, de serpolet, de lavande bouillie dans du vin;
& l'on observera que les résolutifs médiocrement
chauds, dans le cas d'une grande tension & d'une
vive douleur, sont préférables à l'huile de laurier,
de scorpion, de vers, de camomille, de romarin,
de pétrole, de terebenthine, & à tous ceux qui sont
doüés d'une grande activité. Les lavemens émolliens s'opposeront encore à la fievre que pourroit
occasionner la douleur, qui exciteroit un éréthisme
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